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Miséricorde [Antoine Dastre]
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Léandre Luissier
Mails : 628
Double-compte : Georges Adams/logan Duval
Surnom : L'albatros
Emploi/loisirs : porte-parole d'Espérancia/ magistrat
Portrait robot : - psychologie basée sur l'obéissance
- Très anxieux. Lévres en piteux état, fume.
- prêt à tout pour être enfin reconnu et aimé par sa famille
- incapable d'aimer autrui et soi-même
- conservateur trés croyant
- pense que les androides sont des créatures déviantes
- belle âme au fond qui attend son envol
- homosexuel refoulé
- espére un jour être soigné
- attiré par Antoine Dastre

- Juge en DarkSlateBlue

Miséricorde [Antoine Dastre] 2a9l
$ : 963
Léandre Luissier
Jeu 20 Oct - 12:35


Anachronism Crywolf

"A vous entendre, Léandre, Dieu pardonne tout. Il pardonne mes vices, mes erreurs, mes récidives et mon absence de remord. On dirait même qu'il pardonne ce que vous exécrez en moi. Parfois, il me semble que vous tentez de lui ressembler. A dieu. Vous m'écoutez, me pardonnez tout, me donnez une seconde, troisième, centième chance. Vous avez sa gentillesse et sa miséricorde, et plus, sans doute. Mais vous n'avez pas son omnipotence. Vous ne pouvez avoir la force de pardonner, aider tout le monde. Sachez doser votre générosité."

Sur le coup, Léandre n'avait pas compris la raison des paroles de l'Illusionniste. Elles l'avaient ébranlées au plus profond de son âme en un malaise instinctif, mais il n'avait pas trouvé de réponse logique à leur mystère.
Il avait cherché en marchant vers le lieu de son rendez-vous. Il avait supposé qu'Antoine parlait de son absence de foi, de sa jeunesse houleuse et de son homosexualité. Il n'y avait en vérité pour l'Albatros que cela que Dieu pouvait lui pardonner. Dieu, pas lui. Léandre n'avait pas à pardonner. Il n'avait jamais connu Antoine jeune, respectait son absence de foi et si le fait que l'Illusionniste ait couché avec des hommes le dérangeait dans ses valeurs chrétiennes, il n'était en rien concerné.
Dieu seul pouvait pardonner Antoine.

Dieu seul était omnipotent. Léandre n'avait jamais eu cette prétention et il savait depuis longtemps que sa force de pardonner, d'aider, trouvait sa limite dans sa sécurité.
Léandre se croyait en sécurité ce soir là. Il avait foi en l'Homme, pensait que le miséreux recherchait toujours la grâce de Dieu.

Léandre n'était pas en sécurité ce soir-là.  Aux alentours d'une heure du matin, à moment de la dernière cigarette de la journée, un homme l’agressa à mains nues, faisant fleurir des hématomes bleus sur son visage, son cou et ses bras.
Cet homme cherchait de l'argent. Il le trouva par la force et l'Albatros, dépouillé au sol, lui pardonna. Il pensa :  Cet homme, le visage abîmé par la vie,  ne devait rien avoir à lui. La drogue lui avait tout pris et personne ne l'avait aidé.
L'Albatros avait été imprudent.  Il avait été, comme cet homme, la victime de l’égoïsme de la société.

Léandre, de retour dans sa tente, avait prié  pour que Dieu entende la détresse de cet homme et envoie sur son chemin un ange de miséricorde.
Tôt le lendemain matin, il était passé dans une pharmacie et avait acheté des crèmes et un fond de teint. Sous le maquillage, il avait caché ses bleues.
Léandre avait  été agressé et personne ne le saurait. Personne ne s'inquiéterait.
Le lendemain, comme tout les jours, il irait travailler.  Avec impartialité, il jugerait, condamnerait .
Il irait ensuite à l'association, s’assoirait à son fauteuil et, en attendant l'arrivée d'Antoine, commencerait à écrire le discours qu'il lira le 15 aout pour l'assomption. Son texte prendrait pour source son expérience de la veille. Néanmoins, les faits ne seront pas vrais : Léandre ne parlera pas de son agression.
Pour chacun, jamais il n'aura pas été imprudent.

Léandre exécute son plan.
Sa journée passe, magnifique imposture et l'Albatros sourit quand Antoine pénètre dans la pièce. Il lui dit "bonjour" comme il dit "bonjour" tous les  autres jours que Dieu fait. Il l'invite à s'asseoir en lui faisant face,  de l'autre côté du bureau. Il lui propose un apéritif, lui sert un fond de whisky et commence à discuter de la veille, menteur, disant à quel point tout s'est bien passé malgré la misère du lieu.
Il boit une gorgée et l'alcool réchauffe sa gorge couverte de son foulard sombre. Il a chaud, l'enlève et le pose sans faire attentions sur le bureau en reprenant la parole.

"Mon ami, puis-je avoir votre avis sur ce que j'ai écrit pour le discours?"

Léandre est serein mais n'a pas vu sur son foulard, la tâche beige qui l'orne. Du fond de teint.
Invité
Anonymous
Jeu 20 Oct - 19:44
Antoine était rentré serein, ce soir-là, satisfait d'un spectacle applaudi et d'un partage fort avec Léandre Luissier. Cette invitation lui avait tenu à coeur, et la soirée avait prit une tournure l'ayant rendue encore davantage précieuse. Ce n'était pas tous les jours qu'on était invité à devenir témoin d'un marié. Sans doute aurait-il mieux valu que cela arrive dans d'autres circonstances, mais Antoine n'avait pas de contrôle sur ce genre d'événement. Aucun contrôle.

Antoine se demanda brièvement s'il était raisonnable pour un témoin de laisser son proche ami errer seul de nuit dans les rues, entre pauvres hommes infortunés et autres personnages alcoolisés. Antoine se demanda s'il aurait dû venir, finalement. Antoine se rappela la drogue, se rappela le danger, et s'endormit sans se laisser emporter plus par quelques remords.

Absorbé par ses écrits et ses lectures, Antoine comprit qu'il n'arriverait pas à l'heure aux bureaux de l'association. Il ne renonça ni à sa cigarette, ni à son café, moins encore au plaisir de caresser le chat qui venait parfois gratter à sa fenêtre, puis alors seulement quitter son chez lui pour le monde hostile d'Esperancia.

Ironiquement, l'unique chose montrant bien peu d'hostilité dans cette association était Léandre lui-même, et c'était bien pour ça qu'Antoine détestait sa position. La façon dont Léandre le gratifiait d'un bonjour, l'invitait à s'asseoir et le gratifiait d'un verre d'alcool, traduisait bien trop de chaleur pour qu'il puisse conserver l'étiquette d'ennemi.

"- Pardonnez mon retard. J'étais absorbé par mon travail. J'ai eu une idée et j'ai eu peur qu'elle m'échappe."

Une idée d'une nouvelle qu'il n'écrirait jamais, d'une petite histoire qui resterait sous la forme de notes brouillonne perdues sous une commode, jusqu'au jour où Antoine, les retrouvant, décidera de s'y pencher à nouveau, puis de les abandonner, encore et encore.

Antoine adressa un sourire à Léandre en acceptant d'entendre les mots qu'il avait à dire. Entendre des discours commençait à devenir une habitude, et si les trois quart d'entre eux lui donnaient au mieux un sentiment de fatigue, au pire la nausée, il s'y pliait sans se plaindre, et corrigeait les tournures qu'il trouvait trop maladroites. Néanmoins, avant de pouvoir changer le fond et non la forme, il gèlerait en Enfer, sans doute.

"- Comment s'est passée votre soirée ?" demanda Antoine, repoussant un peu le moment du discours et saisissant son verre. "Etait-ce l'expérience humaine que vous escomptiez ?"

Antoine boit, et savoure le goût, et savoure la chaleur, et attend qu'on réponde à sa curiosité. Ses yeux se posèrent un bref instant sur le foulard, notèrent les traces, mais il garde les lèvres scellées et tente de ne pas voir trop se durcir son regard. Il a déjà posé ses questions. Il attend toujours ses réponses.

Il les attend en jetant un oeil indiscret aux premières lignes du discours, en reconnaissant bien là la plume de Léandre.
Léandre Luissier
Mails : 628
Double-compte : Georges Adams/logan Duval
Surnom : L'albatros
Emploi/loisirs : porte-parole d'Espérancia/ magistrat
Portrait robot : - psychologie basée sur l'obéissance
- Très anxieux. Lévres en piteux état, fume.
- prêt à tout pour être enfin reconnu et aimé par sa famille
- incapable d'aimer autrui et soi-même
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Miséricorde [Antoine Dastre] 2a9l
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Léandre Luissier
Ven 21 Oct - 21:57


Léandre s'attendait à une telle question.  Il en a préparé la réponse, écrit la prose et travaillé le mensonge pour que jamais personne ne découvre la vérité.
Face à Antoine, il sourit donc avec douceur et assurance.

"Mon discours parle justement de tout cela. Vous le lire sera la meilleure des réponses et évitera toutes redondances."

Il tire vers lui ses feuillets d'un geste délicat , interrompant la lecture distraite de l'Illusionniste, puis se cale confortablement au fond de son fauteuil pour commencer à lire.

" Chers Frères, en ce jour de l'Assomption, nous sommes ici pour ne pas oublier ceux qui le sont par nos sociétés soit disant démocratiques et libre.

Je suis ici, devant vous en tant que témoin d'un jour de leur quotidien, que vous puissiez connaitre la vie de ces hommes et de ses femmes que nous rejetons si souvent pas peur."


Il instaure un temps de silence. Il semble ému, à moins que cela ne soit qu'un simple effet théâtral.

"Je suis arrivé à leur campement le matin vers sept heures et beaucoup étaient déjà partis.
Ces gens n'ont peut-être pas de maisons et parfois même n'ont pas de papiers et ne parlent notre langue mais ils travaillent comme chacun. Ils vont sur les chantiers, font votre ménage, ramassent vos ordures. D'autres n'ont pas réussi à trouver de travail et font la manche pour quelques pièces. Il n'y a pas de feignants dans ce monde de survie contrairement à ce que nous pouvons penser par ignorance et le campement est quasiment désert en journée, ne restant sur place que les personnes malades, droguées ou trop alcoolisées. Le campement ressemble  alors à une ville fantôme de tentes et de bidons et le silence, parfois ponctué par le passage d'un train ou d'un ferry est pesant, presque angoissant.  Avec la nuit tardive, peut-être est-ce le jour quand le campement vidé devient un lieu d'échange que l'on est le moins en sécurité au final.

Comme les travailleurs, ses habitants ne reviennent qu'à la tombée de la nuit et le campement s'anime alors. Les gens allument du feu dans des vieux bidons et font griller quelques denrées alimentaires. C'est une ambiance étrange, presque familliale. Tout le monde se connait, sait avec qui il peut trainer et qui il doit fuir.

Devant ma surprise,  un vieil homme m'a dit "On est tous dans la même galère, alors on essaye de s'entraider". Un autre m'a montré son visage contusionné et m'a dit :"ça, c'est le résultat de vivre ici. Un toxico m'est tombé dessus.", une femme m'a aussi dit que s'il y avait si peu d'enfant ici, c'était parce que des associations liées à l'enfance venaient souvent et que les "gamins étaient embarqués". J'ai écouté tout leur témoignage, ému et je suis parti avec leur souvenir. Il devait être aux alentours de dix-neuf heures. Je reviendrais vers vingt-et-une heure."


Léandre s'interrompt un instant, léve les yeux vers l'Illusionniste d'un air complice. Antoine savait où il était lors de ces deux heures.

" En revenant, j'ai discuté avec un homme au chômage qui travaillait avant en tant que caissier et avec une femme qui s'était retrouvé à la rue dû à des frais d'hospitalisation trop important qu'elle n'avait pas pu régler.

Nous avons discuté de faits de société, de sciences et de progrés et voici la conclusion sur laquelle je suis arrivé, prenant pour base cette célébre citation de Rabelais : "science sans conscience n'est que ruine de l'âme" mais, de nos jours, vers qui sont tournés nos sciences? Vers l'homme ou son égoisme?

Nos médecins sont capables de recréer des membres fonctionnels aux amputés, des coeurs aux cardiaques. Nos ingénieurs concoivent des robots sans cesse plus develloppés, sencés nous aider dans notre vie quotidienne mais derrière ces images merveilleuses,  à qui profitent vraiment tous ses progrés et les millions qui ont été investi?
Profitent-ils vraiment au plus grand nombre des hommes ou sont-il réservés à une élite, creusant juste d'avantage le fossé entre les plus riches et les plus démunies?  
Un objet, aussi merveilleux  et technologique soit-il, est-il un progret s'il n'est accessible qu'à une minorité et qu'il met en danger la survie d'autres humains ? "

Je n'appelle pas progrés le remplacement quasi systématiques des humains par des androides plus performants pour des postes techniques. Je n'appelle pas non plus progrés, une médecine de pointe élitiste ni la volonté de nos chercheurs de rendre nos machines toujours plus humaines alors que tant d'hommes continuent à mourir sans la moindre aide."


Il inspire et son ton devient plus chaleureux.
Il quitte l'habit du fatalisme pour parler d'espoir.

"J'appelle progrés , l'égalité des chances, l'éducation, l'emploi et les soins médicaux accessibles à tous.

Certes j'ai conscience que c'est une société bien utopique que je vous présente là mais je veux y croire car, si j'ai vu la misère et le danger dans ce campement de parias, j'ai aussi vu des personnes formidables  qui chaque jour se battent alors qu'elles valent moins que nos détritus aux yeux d'autres hommes . "


Son regard et sa voix s'appaisent, deviennent presque doux.

"Alors, avant de penser à avancer et à découvrir de nouvelles choses pour satisfaire notre existence propre,  je prie pour que nous apprenions à attendre et à comprendre ce que nous avons laissé derrière nous car ces vies aussi infimes puissent-elle vous paraitre, possédent leur propre lumière et c'est à nous de raviver et d'entrenir leur éclat. C'est vers eux que doit se tourner le progrés car notre humanité ne dépend de rien d'autre que de la vie de chaque homme. "

Sa voix s'éteind et un sourire humble fleurit sur ses lèvres.  
Léandre sait mentir sur sa vie mais ne le fait pas pour ses idées. Chacun de ses mots né d'une conviction sourde qu'il faut aider son prochain.
Invité
Anonymous
Lun 24 Oct - 12:48
Comme Antoine sait si bien le faire, il écoute, attentif et passif, muré dans le silence et l'immobilité. Il sourit parfois à certains mots, hoche la tête à d'autres. Fronce imperceptiblement les sourcils, de temps en temps. Antoine est là, son verre à la main, et il rythme presque de la main le ton de Léandre, parce qu'Antoine l'aimait beaucoup, ce ton.
Léandre est un bon orateur. C'est une de ses indéniables qualités, une qualité qui a toujours plu à Antoine. Il aime ces personnes qui parlent bien, qui savent ce qu'est la belle éloquence. Antoine ignorait si Léandre en avait conscience. Conscience du fait que l'écouter était agréable, reposant, presque convaincant, quand on se laissait bercer.

Parce qu'il faut être professionnel, néanmoins, Antoine s'attache à capter les mots et non seulement les sons. Il s'imprègne de cette description, presque émouvante, de ces personnes qu'il a rencontré et côtoyé. Des victimes, dans la bouche de Léandre, et il était vrai que certaines de ces personnes l'étaient, victimes.
Seulement, le monde est-il toujours si beau, si parfait, et les gens sont-ils si bons et miséreux ? Cette image n'est-elle pas un peu trop élogieuse ? Derrière bien de beaux visages se cachaient des âmes immondes. Esperancia en était un bel exemple. Mais Antoine se tait, parce que le discours n'est pas fini, parce qu'il ne peut pas, de toute façon, critiquer l'association.

Puis ce discours est, malgré tout, plutôt beau. Il n'a pas les relans dégoûtants que d'autres ont pu avoir. Celui-là parle d'égalité, et Antoine l'aime beaucoup, la valeur d'égalité. Elle lui parle toujours. Elle le frappe en plein coeur. C'est un thème sur lequel il a beaucoup lu et pensé, et lit et pense beaucoup encore. Antoine n'aime peu de choses moins que l'injustice. Léandre avait raison : tous devraient se voir le droit de recevoir un toit, un repas, des soins, des lettres.

Le discours était tellement acceptable, en fait, qu'Antoine garda toute légère protestation sur lui concernant l'évocation des androïdes. Les machines devenaient plus humaines parce que l'humain l'était moins, se disait parfois Antoine. Puis ils étaient bien utiles, ces robots. Puis on ne pouvait pas sauver l'homme de tout. La nature devait faire son oeuvre. Et si l'homme privilégiait la machine, peut-être valait-il mieux blâmer l'homme que l'androïde.

Le discours s'achève mais Antoine ne parle pas encore. Il pense, amusé, toujours à la même chose : Léandre est une figure biblique. Il s'enrobe d'un rôle de sauveur, de miséricordieux, de saint. Il tend des mains, tend des mains, les tend encore, et Antoine se demande si on finira par la mordre, et si Léandre regrettera d'avoir accordé trop de foi à l'humanité.

"- C'est un beau discours, digne de vous," dit-il finalement. "Peut-être auriez-vous gagné à parler davantage d'égalité et moins de de robotique," nuança-t-il avec un sourire. "On sent que vous l'avez travaillé. Il est en même temps difficile de vous imaginer bâcler un travail, n'est-ce pas ?"

Antoine rit et s'abreuva d'alcool, et baissa les yeux sur le liquide, et réfléchit encore et encore.

"- Mais tout est-il vraiment si beau ?" demande-t-il alors.

Il replonge dans certains souvenirs, revoit certaines images. Il se rappelle une jeunesse vagabonde et rebelle, une jeunesse dehors et nocturne.

"- J'ai vu des choses déplaisantes, parfois, et il me paraîtrait surréalistes qu'elles aient été éradiquées en si peu de temps."

De la violence, de la haine, de la manie, de la dépression, et bien d'autres sentiments et actes qu'Antoine n'aurait pu nommer, parce que son vocabulaire, quoique convenable, n'était pas suffisant pour couvrir tout le domaine de la pensée humaine.

Antoine jeta un nouveau coup d'oeil au foulard.

"- Si jamais vous aviez vécu une expérience désagréable, vous m'en parleriez, je n'en doute pas ?"

C'était là le rôle des amis, après tout, n'est-ce pas ? De se faire confiance, de se confier l'un à l'autre. De s'ouvrir, de se confier, de se parler.
Léandre Luissier
Mails : 628
Double-compte : Georges Adams/logan Duval
Surnom : L'albatros
Emploi/loisirs : porte-parole d'Espérancia/ magistrat
Portrait robot : - psychologie basée sur l'obéissance
- Très anxieux. Lévres en piteux état, fume.
- prêt à tout pour être enfin reconnu et aimé par sa famille
- incapable d'aimer autrui et soi-même
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Léandre Luissier
Mer 26 Oct - 8:28


Son discours a plu à Antoine et Léandre le remercie avec cette risette discréte qu'il montre quand son âme modeste est touchée. Avec pudeur, il se défend du compliment.

"N'est-il pas normal de s'appliquer pour un chose qui nous est chére, et ne me l'avez-vous pas prouver hier lors de votre spectacle ? Je vous ai vu bien plus impliqué là-bas que vous ne l'avez jamais semblé l'être en ces murs."

La remarque est tendre, pinçante et inattendue.

Tendre par le compliment sous entendu et parce qu'il  est incontestable qu'Antoine avait été charmant la veille.
Pinçante car la remarque est d'une part une critique du manque d’intérêt que l'Illusionniste peut parfois porté à l'association  et d'autre part, un retour de balle mettant fin à toute réponse non souhaitée.
Inattendue car l'Albatros n'a pas habitué l'Illusionniste à tel jeu de reflet.
Une esquisse, à peine visible s'est formée sur les lèvres de Léandre. Il sait que l'Illusionniste a compris les nuances de sa remarque malgré son habituel ton réservé et neutre.

Sans plus d'entracte, il boit lentement une gorgée le temps que sa pensée se forme et continue.

"Par ailleurs, je crois que le monde n'a jamais été beau. L'Idéal est une chose réservée au jardin d'Eden et l'homme n'y a plus accès depuis qu'il a pris connaissance du bien et du mal."

Il se tait un instant.

"Que l'on croit à la Genèse ou qu'on la voit comme une simple image, parallèle chrétien de Pandore ou de tout autre mythe fondateur. "

Léandre n'est pas créationniste. Il croit en Dieu, en un être supérieur, mais il croit aussi à la science, au big bang et à la formation des planètes.

" Mon discours n'en fait peut-être pas assez étalage mais il y avait de nombreuses parts d'obscurité là-bas. Des gens usés aux portes de la mort, des corps si imbibés d'alcools et de drogues qu'ils ne tiennent plus debout, des âmes perdues en bien des égards. C'est un monde triste d'injustice, de peur, de violence et de détresse mais je crois que c'est justement parce que ces ombres existent que les lumières sont aussi éclatantes... Si vous me permettez la comparaison, ce lieu est le Caravage de l'humanité. "

Il lève son verre, mouille ses lèvres et le repose.

" Je pense que mes yeux sont juste plus sensibles aux lumières sur les visages qu'à l'obscurité sur les corps. "

La réponse devrait satisfaire son ami.
Vient à présent la dernière question, de loin la plus embarrassante.
Quand Antoine l'a prononcé, quelque chose d'imperceptible s'est bloqué chez Léandre. L'angoisse l'a saisi un instant. L'Illusionniste a-il remarqué quelque chose? Une ecchymose serait-elle réapparu sous son fond de teint ou l'homme est-il juste inquiet pour lui?
C'est un mystère pour Léandre qui continue dans son mensonge pieux, s'y entête.

- Quant à votre dernière question, vous savez comme moi qu'il n'y a rien que je sache vous cacher."

Il sourit, pose une de ses mains sur celle d'Antoine en un geste qui se veut aimable mais qui n'est qu'une apparence en réalité. Léandre ne ferait jamais cela naturellement. Cette tendresse n'existe que pour appuyer ses propos, toucher l'affectif et cacher ses mots qui ne veulent rien dire. Persuader quand l'on ne peut pas convaincre car Léandre le sait : il ne répond pas clairement à l'interrogation de l'Albatros.
Il joue à un jeu dangereux, tendu sur un fil dans le vide pour ne pas dire la vérité et ne pas mentir non plus. Il avance en équilibre, omet, joue avec les mots, les tisse assez habillement pour que sa réponse aille à Antoine.
Il trouve par ailleurs une excuse pour disparaître un instant.

" Je reviens, boire un thé avant votre arrivée n'étant pas la meilleure des idées"

Petite plaisanterie pour lui donner le droit d'aller au toilette, non pour uriner mais pour vérifier l'état de son visage dans la glace.
Si le moindre bleu devait apparaître, il devrait en faire de même avec la vérité. Il serait obligé de s'excuser de sa fable, ne pouvant pas continuer ainsi alors que la preuve de son mensonge fleurissait sur ses joues.  

Il le lève, se dirige vers les commodités, va uriner pour le change et au sortir des toilettes, observe son visage et son cou dans la glace.
Immaculé. Il n'a rien. Le teint parfait; habituel.
Il sourit imperceptiblement, rasséréné.
Antoine est juste inquiet.

Léandre revient dans le bureau, se rassoit et porte son verres à ses lèvres, regarde Antoine de ses yeux paisibles.
Personne ne saura jamais. Ils n'en avaient pas besoin.


Invité
Anonymous
Mer 26 Oct - 22:06
Oh. Antoine ne s'était pas attendu à ce que Léandre remarque son intérêt inconstant, incertain, pour ne pas dire inexistant, pour l'association. Il s'était cru plus doué que ça dans la simulation. Antoine n'avait de cesse de trouver ses faiblesses et de se glisser dedans. C'était gênant, il était vrai, mais c'était amusant aussi ; pour le côté déstabilisant. Antoine ne réprima pas son sourire. C'était un point accordé volontiers à Léandre. "Touché" aurait-il pu dire s'il avait pratiqué l'escrime un jour dans sa vie.
Une question subsistait néanmoins : que pensait Léandre de la présence d'Antoine à l'association ? S'il savait son dédain, quelle était la raison à ses yeux pour laquelle Antoine s'éternisait ici ?

"- Pardonnez-moi," rit-il avec légèrement, "Mais je vous avoue ne jamais m'être lassé du métier que je me suis choisi."

La parenthèse était fermée et les réponses commençaient à être livrées. Antoine était rassuré de se voir confirmer que Léandre était conscient de l'état réel du monde. Il parlait parfois avec tant d'éclat dans la voix qu'Antoine craignait qu'il oublie les parts les moins resplendissantes de la vie. Pas que ce soit un mal d'être un optimiste, mais il était bon de ne pas avoir des œillères trop larges malgré tout.

Il était ironique, néanmoins, que Léandre affirme être davantage attiré par la lumière alors que ses yeux s'étaient posés sur Antoine ; Antoine qui n'avait rien d'un honorable, lumineux chrétien. Qui n'avait rien d'un glorieux être humain. Il ne faisait qu'essayer ; et ne réussissait pas si souvent que ça.

Antoine allait le souligner, ouvrait déjà la bouche, et s'apprêtait à lancer pour la centième fois ce débat sur sa bonté, le tableau du fils prodigue toujours dans son dos, mais il fut désarçonné par le geste de Léandre. Léandre ne posait pas souvent - jamais ? - la main sur Antoine. Antoine, des deux, était le tactile. Antoine touchait Léandre ; son épaule, son poignet, ses doigts. Pas Léandre. Et ce fut peut-être ce qui conforta Antoine dans ses doutes ; c'était trop.

L'absence de Léandre lui fut bien utile. Antoine prit ces quelques minutes de solitude pour détailler le foulard, sans le déplacer, pour confirmer ses soupçons. Parce qu'il était dans le milieu du spectacle, il savait reconnaître les marques de maquillage sur le tissu. Cette tache était définitivement du fond de teint. Pourquoi Léandre en utilisrait-il ? Il n'avait jamais eu l'air de se soucier de la fatigue sur son visage ; et aux dernières nouvelles, ses cernes n'étaient pas sur son cou.

Léandre revenant, Antoine prit soin de le suivre du regard, l'examinant dans chaque geste comme à la recherche de réponses que son corps pourrait donner à la place de ses lèvres. Rien. Léandre est ce qu'il est d'habitude. Peut-être Antoine se trompe-t-il. Peut-être accuse-t-il trop vite.

"- Je vous avais promis d'autres histoires si vous me reveniez entier. Vous m'êtes revenu entier, n'est-ce pas ?"

Le regard d'Antoine est lourd, insistant, et il lui semble marcher sur des braises incandescentes. Il attend toujours un aveu, un mot, quelque chose. Quelque chose pour confirmer ses soupçons.

Il boit de nouveau, repose encore le verre, dans une routine gestuelle qu'il maîtrise bien.

"- Je suis magicien. Plus que l'ombre et la lumière, je vois l'illusion et le trucage. La vérité derrière le mensonge."

C'était la dernière perche tendue, la dernière tentative de réussir à percer le voile. Antoine espérait ne pas se tromper, ne pas accuser Léandre à tort. Il ne pouvait pas se permettre de montrer un manque de confiance. Il fallait que Léandre cache quelque chose ; pour qu'Antoine ait l'air intéressé et inquiet. Pas méfiant.
Léandre Luissier
Mails : 628
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Miséricorde [Antoine Dastre] 2a9l
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Léandre Luissier
Sam 19 Nov - 12:42


Léandre espérait et pensait que les inquiétudes d'Antoine en son égard n'était qu'appréhension sans fondement, marque pure d'attachement.
Léandre se trompait et le réalisait à présent, sûr d'un fait au moins :
Antoine avait découvert quelque chose. Il n'en était pas sur mais possédait un indice, source de soupçons . Il l'avait percé à jour, savait que l'Albatros mentait par omission, jouait avec les mots. Il ne pouvait néanmoins pas révéler tout cela clairement, de peur de détruire la  sainte confiance érigée entre eux.
Il parlait par demi-mots, le regard scrutateur et l'invitait à dire la vérité, à se dévoiler car il était la figure de l'ami et qu'il ne pouvait pas douter ouvertement de Léandre, Léandre devant toujours dire la vérité, parler à coeur ouvert.
Léandre aujourd'hui ne parlait néanmoins pas à coeur ouvert et Antoine doutait. Trahison à double sens.

L'Albatros déglutit discrètement, une boule légère d'angoisse dans son estomac. Il n'apprécie pas cette situation sur le fil, cette sensation de s'embourber toujours plus profondément sans savoir comment s'en sortir vraiment ni quel choix opérer.

" Je ne suis pas prestidigitateur comme vous mon ami et vous l'ait déjà dit  : je ne peux rien vous cacher et ne puis vous tromper ou vous mentir. Je vous suis revenu entier, bien-portant."

Abimé légérement, égratignée par la nuit mais chaque partie de lui, de son corps à son âme est encore là, bien en place, à peine ébranlée.
Il repose son verre, vient poser délicatement l'extrémité de ses doigts sur ceux d'Antoine. C'est un effet de persuasion derechef mais moins théâtral cependant, plus sincère. Léandre est inquiet. Derrière son regard paisible, un peu de détresse pointe. Il a peur de trahir par son mensonge, de perdre cet unique ami. Il veut rassurer Antoine par son contact. Il a besoin de se rassurer par cette présence, de ne pas la lâcher pour qu'elle ne lui échappe pas et se retrouver abandonner.

"Vous semblez néanmoins avoir quelques inquiétudes justifiées en mon égard donc dites les moi à coeur ouvert que je puisse rassurer vos craintes."

Rassurer ou affirmer.
Si l'Illusionniste a vraiment découvert quelque chose, Léandre parlerait. Il s'excuserait, sincèrement désolé.
Il voulait  juste ne pas les inquiéter.  

Invité
Anonymous
Lun 21 Nov - 17:35
Encore un toucher. Léandre n'était pas si tactile, la veille, et les jours précédents. Antoine n'aimait pas que ces doigts sur les siens le distraient autant. Si c'était l'objectif de Léandre, c'était rudement efficace, et Antoine en était vexé. Vexé de son propre manque de concentration à cause d'un vulgaire geste plus ou moins commun ; plus commun quand on est enfant qu'adulte et qu'on agrippe toutes les mains que l'on trouve. Plus commun lorsqu'on est intimes que lorsqu'on est... qu'étaient-ils ?

Amis, dans la théorie, dans la fable idéale vendue à Léandre. Était-ce vraiment une fable, ou Antoine tentait-il de s'en convaincre ? S'inquiéterait-il autant pour quelqu'un qui n'était pas son ami ?

Mais qu'il était dangereux, d'être l'ami de Léandre, ou celui d'Antoine ; il n'arrivait pas à percevoir lequel des deux avait le plus à y perdre à nourrir ce sentiment.

Antoine ferma brièvement les yeux pour retrouve sa concentration. Il soutira sa main au toucher de Léandre et alla la perdre plus loin, hors de portée, pour ne pas voir le manège se répéter.

"- Comprenez mon inquiétude," entama posément Antoine. "Comme j'ai déjà pu vous le dire hier soir, vous êtes une personne généreuse et altruiste. Et ces individus sont souvent les premiers à pâtir. Je ne vous souhaite pas d'être victime de vos qualités."

Ne l'était-il pas déjà, en ayant accepté Antoine près de lui ? Hors propos. Puis Léandre était un homme de droit. Ce genre de personne avaient les épaules solides, il le lui avait déjà rappelé. C'était juste qu'Antoine voyait rarement le juriste et beaucoup plus l'homme de foi et l'homme un peu fragile ; l'homme qu'on mariait à quelqu'un qu'il connaissait à peine, l'homme qui semblait paniquer quand on lui rappelait son droit d'être heureux, l'homme qui demandait pour témoin celui qui arrivait de moins en moins à le regarder comme un ennemi.

"- Mes inquiétudes sont les suivantes, Léandre." Antoine darda ses yeux dans les siens, avec l'espoir qu'un regard direct le dissuade de mentir. "Vous a-t-on proposé de la drogue ? Vous a-t-on menacé ? Vous a-t-on blessé ? Pardonnez-moi, Léandre, mais j'ai du mal à croire que vous n'ayez pu rencontrer que de la bienveillance."

Antoine noua ses mains ensemble ; il prenait garde, maintenant, à ne plus les laisser facile d'accès, parce que le contact fantôme des doigts de Léandre était déjà suffisant pour le laisser tracassé de certaines questions.

"- Peut-être que je deviens un peu vieux et aigri, mais j'ai de plus en plus de mal à croire en la bonté."

Antoine esquissa un maigre sourire. Il préférait si souvent faire l'autruche sur son âge qu'il se demandait si Léandre remarquerait l'effort dans cette phrase. Antoine ne se sentait pas si vieux. Antoine ne voulait pas être si vieux. Alors le mieux était encore d'ignorer la réalité.
Léandre Luissier
Mails : 628
Double-compte : Georges Adams/logan Duval
Surnom : L'albatros
Emploi/loisirs : porte-parole d'Espérancia/ magistrat
Portrait robot : - psychologie basée sur l'obéissance
- Très anxieux. Lévres en piteux état, fume.
- prêt à tout pour être enfin reconnu et aimé par sa famille
- incapable d'aimer autrui et soi-même
- conservateur trés croyant
- pense que les androides sont des créatures déviantes
- belle âme au fond qui attend son envol
- homosexuel refoulé
- espére un jour être soigné
- attiré par Antoine Dastre

- Juge en DarkSlateBlue

Miséricorde [Antoine Dastre] 2a9l
$ : 963
Léandre Luissier
Sam 3 Déc - 22:50
Meaning, choral Version Cascadeur.


Les mains d'Antoine se dérobèrent et Léandre dans l'intimité de son esprit s'en étonne. Il ne connait pas ce côté farouche chez l’Illusionniste et cela ne fait qu'amplifier ses craintes. Il a peur que le magicien lui en veuille pour une raison qu'il ne connait pas. Il se sent rassuré, presque décontenancé quand Antoine livre ses doutes.

Léandre soupire discrétement, pense : "alors, n'est ce que cela? Une simple inquiétude?" avant de répondre.

"Peut-être suis-je une personne altruiste et généreuse mais je suis aussi un homme qui connait les hommes et leurs vices. Pour répondre à vos questions, proposer de la drogue est une chose. L'accepter en est une autre. En allant là-bas, je savais dés le départ que l'on m'en proposerait et que de façon identique, je refuserais..."

Il sort son paquet de cigarette de sa poche, en saisit une, la glisse entre ses lévres, repose le paquet sur le bureau, se léve, fait face à la fenetre, l'ouvre et de son briquet, enflamme la cigarette.

"Ces choses là ne m'interesse pas. Quant aux menaces "

Il expire par la fenetre et la fumée va se perdre dans la chaleur de l'aprés-midi.

" Ce sont des choses que l'on a l'habitude de recevoir dans le métier que j'exerce... On apprend à ignorer les mots en l'air et à ne considérer que des vraies menaces."

Il tire une latte, souffle et reprend.

" A continuer à être intégre malgré la peur."

Léandre avait été menacé plus d'une fois par lettres anonymes ou injonctions des proches des condamnés ou des victimes. On avait argué sa perte et malgré la boule d'angoise logée au fond de son ventre, il ne s'était jamais arrété sur le chemin de la vérité et de la justice. Il avait craint mais pour honorer son Dieu et son devoir, ne l'avait jamais montré.

"Ce n'est pas une chose facile mais on apprend. Comme des machines, on met de côté nos émotions...."

Léandre se tait un instant. Il hésite à continuer. Il n'aime pas parler à Antoine de son travail. lI ne cache pas sa réalité mais celle-ci de concerne en rien le magicien. Elle tâcherait la beauté de ses illusions.

"Toutes nos émotions...Le dégout envers les crimes atroces, la pitié envers les victimes, la crainte de condamner un innocent et de briser sa vie... "

Il tape sa cigarette dans le cendrier sur le rebord de la fenetre, digresse, navigue au fil de sa pensée.

"Juge n'est pas un beau métier comme magicien. Nous ne sommes qu'un filtre dans la boue de l'humanité. Un filtre néccessaire qui face aux horreurs et aux drames, se retrouvent souvent encrassé et engendre des âmes désillusionnées.

Il souffle longuement dans l'aprés-midi calme.

"Vous n'êtes pas plus aigri qu'un autre. Juste réaliste. Le monde n'est pas bon. L'humanité est viciée et je me demande parfois comment je fais pour encore avoir foi en elle.Peut-être est-ce grâce à Dieu. Je veux croire en sa Miséricorde. Ce monde doit être un monde de pardon ou sinon il ne pourra jamais avancer. "

Il écrase le mégot de sa cigarette dans le cendrier, referme la fenetre, s'asseoit sur son rebord, faisant face à Antoine.

Fumer une cigarette l'a détendu mais cette discussion l'a rendu mélancolique. Un instant, il se sent perdu face au monde, seul face à ces mains nouées ensemble et qu'il aimerait étrangement serrer dans les siennes pour se rassurer.

Il ferme les yeux. Respire lourdement. Il est soudainement fatigué et un frisson glacé secoue son corps.

"Antoine, pouvez-vous me tendre mon foulard s'il vous plait. Ouvrir la fenetre m'a donné froid."

Il pourrait la saisir mais il n'y aurait pas la chaleur du geste d'Antoine, celui du passage de paume à paume.

Invité
Anonymous
Dim 11 Déc - 9:27
Pourquoi Léandre était-il un homme de tant de nuances ? Pourquoi ne pouvait-il pas être simple et purement insupportable et de mauvaise compagnie comme il l'avait naïvement cru ? Pourquoi cet enchaînement de questions lui revenait-il si souvent en tête lorsqu'il discutait avec lui ?

La foi pour survivre face au pessimisme. C'était un concept qu'Antoine comprenait mais auquel il ne pouvait pas se raccrocher. Mais ce n'était pas grave. Il n'était pas pessimiste au quotidien. Il travaillait à son échelle, aussi, pour rendre le quotidien des autres, et le sien, un petit peu plus amusant. Léandre avait raison lorsqu'il disait que magicien était un beau métier. Le cas contraire, il ne l'aurait pas choisi.

Antoine baissa les yeux et eut un bref rire ; de ces rires qui ressemblent davantage à un haussement d'épaule fatigué.

"- Vous m'étonnez toujours."

Il aurait pu dire d'autres choses, mais ces choses auraient été inconvenantes, ces choses auraient été niées et repoussées par Léandre. Comme lorsque, le taquinant, il lui avait dit qu'il était mignon. Antoine se souvenait de la réaction. Alors parce qu'il avait ce souvenir en lui, il ne dirait pas à Léandre tout ce qu'il pensait de bien à son propos. Pas ce soir alors qu'Antoine n'était pas tout à fait serein.

Répondant à la requête, Antoine lui tendit le foulard. Le foulard qui avait éveillé, confirmé certains doutes, et que Léandre n'avait pas semblé voir sous le même angle que lui. Alors, innocemment, lorsqu'il le tendit, Antoine lança :

"- J'ignorais que vous utilisiez du maquillage."

Un bref coup d'oeil au foulard pour expliquer l'origine de sa remarque, puis Antoine retourne s'adosser au fauteuil. Ses mains n'étaient plus liées. Il surveillait pourtant les gestes de Léandre. Et il surveillait son propre esprit. Il avait à une bonne, et dernière occasion, de confirmer ou infirmer ses doutes, et ne se laisserait pas distraire par un contact.

Et si vraiment, une dernière fois, Léandre affirmait que tout allait bien, et si vraiment Antoine s'était trompé, il formulerait des excuses. Il ne devait pas y avoir de méfiance dans l'amitié, n'est-ce pas ?

Puis Antoine avait une certaine habitude en la matière, maintenant. Il avait l'habitude de s'excuser auprès d'Antoine lorsque par mégarde il le froissait, ce qui tendait à se raréfier, par ailleurs. Et parce que Léandre était un homme de pardon, il ne lui tenait jamais rancoeur, et Antoine se demandait, chaque fois, où étaient les limites de cet homme. Quand déciderait-il qu'il en avait assez ? Quand aurait-il déstabilisé le jeu d'Antoine au point de voir clair ? Quand se sentirait-il trahi et le mettrait-il à la porte ?

Antoine savait qu'il devait agir avant ce jour. On lui avait demandé quelque chose, il avait eu des occasions, même infimes, et les avait laisser filer. Il devait faire quelque chose. Si seulement il n'y avait pas un monde, entre ce que les gens devaient faire, et ce qu'ils faisaient réellement, la Terre aurait certainement un tout autre visage.

Il se rendait compte un peu tard que ses pensées l'avaient emmené bien loin ; un peu tard, lorsqu'il parla sans trop y réfléchir, mais toujours dans des mots choisis avec soin.

"- Je me demandais, Léandre, quelle était votre opinion sur le mensonge ?"

Un bien pour un mal, une nécessité, une abomination ? Une autre vision teintée de foi capable d'adoucir tous les vices ? Qu'était l'avis d'un juge et d'un homme pieux sur le mensonge ? Sur les mensonges qu'il pouvait formuler, et sur les mensonges que les autres formulaient envers lui ? Sur les mensonges d'Antoine ?
Léandre Luissier
Mails : 628
Double-compte : Georges Adams/logan Duval
Surnom : L'albatros
Emploi/loisirs : porte-parole d'Espérancia/ magistrat
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Léandre Luissier
Sam 17 Déc - 19:55
Meaning, choral Version Cascadeur.


Les mots ne sont pas anodins. Les mots ne sont pas innocents. Une vie peut changer du tout au tout sous la déclaration d'une phrase et pour cela, il est bon de toujours les manier avec précaution et intelligence. Il ne doit pas y avoir d'approximation, de double-sens.

Léandre, en tant que juge, homme de parole et rhéteur sait mieux que quiconque tout cela. Il sait aussi que cela est de même le cas pour l'Illusionniste.
Son visage blêmit donc, les yeux fixés sur la tâche beige qui orne le foulard, quand Antoine lui tend son bien et se met à parler, à émettre des faits. L'Illusionniste ne dit rien clairement mais laisse entendre qu'il sait que l'Albatros ment; qu'il a été découvert. Il sourit, affirmé, se repose paisiblement contre le dossier de son fauteuil, dénoue ses mains, probablement sûr à présent d'avoir gagné cet étrange duel de silence et demi-mots et son droit à la vérité.
C'est ainsi du moins que Léandre l’interpréte, silencieux lors de tout l'échange et qui tient encore dans son poing serré le foulard après l'avoir saisi mollement.
Une boule d'angoisse est venue se former dans sa gorge et y coupe sa parole et son assurance. Quand il essaye de répondre à l'Illusionniste, il hésite, bute sur ces mots.

-Je... Je suis désolé... Je ne voulais pas vous inquiétez.

Léandre aurait pu mentir , ne pas s'avouer coupable sous ces mots si ambigues. Il aurait pu sourire et farder encore la vérité; dire qu'il se maquillait le teint depuis longtemps où qu'il s'était cogné il y a déjà plusieurs jours.
Léandre est sincère néanmoins; Innocent, et seule vient la vérité.
Il voulait protéger.

- Je vous en prie, pardonnez moi et ne le dites à personne.

Léandre n'a plus froid. Il ne ressent plus les sensations extérieures un instant car tout son esprit est tourné vers la peur. Il craint le sermon de ses parents mais plus encore la possibilité de perdre Antoine d'avoir voulu le protéger.
Tout cela serait légitime après tout. Il a trahi leur amitié. Il a menti.

Invité
Anonymous
Mar 20 Déc - 21:21
Antoine ne pensait pas réussir à obtenir cette vérité. Il avait commencé, même, à douter de ses suppositions et de ses théories. Peut-être Léandre avait-il été honnête et peut-être s'imaginait-il trop de choses.

Non, Léandre n'avait pas été honnête, et maintenant qu'il l'était, Antoine se demandait pourquoi tous ces efforts pour cacher quelque chose d'aussi anodin ; pour peu qu'une blessure, quelque qu'elle soit, puisse être anodine.

Avait-il honte ? Pensait-il qu'il était de son devoir de cacher ce qu'il y avait de mauvais ici et là dans le monde qui l'entoure ?

Antoine agita ses doigts. La cigarette lui manquait, mais il n'avait pas le coeur à fumer.

"- S'inquiéter est légitime pour un ami, Léandre," déclara Antoine en toute simplicité. "Si je ne m'inquiétais pas pour vous, mes sentiments à votre égard se révéleraient bien faux et décevants."

Il agita les doigts, encore, et commença à regretter d'avoir repoussé les mains de Léandre un peu plus tôt. Tenir quelque chose l'occupait toujours. Par défaut, il continua de plier et déplier sa main droite, un geste lent et répété.

"- Ne vous en faites pas, je n'ai personne à qui le dire. Mais j'apprécie l'idée que vous puissiez vous confier plus librement à moi. Vous ne me jugez pas. Je ne suis pas celui qui commencera à vous juger. Ce serait ingrat et, si j'ai des défauts, j'ai l'espoir que l'ingratitude n'en fasse pas partie."

S'il laissait ses parents à l'écart, seulement. Aux yeux de ses parents, il devait sans doute être le fils le plus ingrat de cette planète. Ils l'avaient mis au monde nourri, élevé, et le voilà tourné en saltimbanque débauché qui s'enorgueillit de réaliser des tours de passe-passe pour les simples d'esprit. Oui, Antoine imaginait aisément que c'était le portrait que son père se faisait de lui.

L'aveu fait, restait à prouver à Léandre qu'il ne lui tenait pas rigueur de cette tentative de mensonge, bien que, ce rôle d'ami à part, il préférait à l'avenir entendre plus de vérité, aussi récupéra-t-il ce sourire un peu fatigué qu'il arborait souvent le soir venu.

"- Mais je n'ai toujours pas entendu votre avis sur le mensonge," rappela-t-il.

Sa curiosité demeurait insatisfaite.
Léandre Luissier
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Léandre Luissier
Lun 2 Jan - 14:04

Léandre a menti. Léandre a péché. Péché pour le bien, le sien ;
Il a calomnié pour qu’autrui ne s’inquiète pas et qu’aucune remarque ne vienne  fouetter les chairs de sa conscience.
Il a préféré la douleur intime, secrète du mensonge, faisant de lui-même siffler le  martinet  contre sa personne.
Il a menti, trahi en espérant que personne ne voit les stigmates fardés.

Antoine a entrevu ses plaies découvertes et ne s’en est pas offusqué. Il les a regardées avec sérénité sans même en demander le sens profond et il a répondu avec quiétude.
Antoine, en saint qui ne se soupçonne pas, a été fidéle à lui-même et a apaisé Léandre. Traits après traits,sous les mots de l’Illusionniste, l’Albatros a retrouvé sa quiétude et son visage s’est défroissé de son angoisse, retrouvant son aspect d’origine, portrait de façade.  
Léandre n’a plus peur mais la honte, la peine et le repentir ont habillé son silence. Il murmure bien des secondes après que le magicien se soit tu.

« Veuillez m’excuser. »

Il n’y a que cela qui sort.
L’Albatros repose le foulard sur ses genoux. Il ne l’a pas lâché encore mais son poing s’est desserré.

« J’ai été égoïste en souhaitant vous protéger de cette inquiétude, sa parole s’interrompt, reprend, fragile,  Je n’aime pas que l’on ait quelques peines pour moi, surtout quand il est question d’êtres chers. J’aimerais  être toujours fort et lumineux pour eux… Etre là comme ils sont là pour moi. »

Antoine n’en a surement pas conscience mais il est là pour Léandre. C’est un être cher, un ami, un pilier et une figure de lumière.
Léandre aimerait lui rendre ce reflet.
Il en est incapable malgré ses essais. Il ne peut que tenter de faire au mieux en donnant des explications sincères aux questions.

Pour vous répondre, je n’aime pas le mensonge.

L’Albatros perd son regard vers ses genoux et se tait un instant à la recherche de mots. L’Illusionniste ne l’interrompt pas. Ecouter et laisser parler l’autre jusqu’à ce que le flot de paroles se soit tari est une habitude étrange qui s’est instaurée depuis longtemps entre eux  à croire que Chronos n’est pas important quand il est habité par la discussion.

« En tant qu’homme et en tant que juge, je sais que la vérité n’est pas toujours agréable à dire et à entendre, néanmoins vivre dans un mensonge n’est pas une solution car il pèse sur le cœur, fausse les jugements et la réalité des choses refait toujours surface. Quand le mensonge est découvert, le choc n’en est que d’autant dur.  On détruit la confiance et la personne trahie  se met à craindre puis à détester ce qu’elle estimait avant. » Il croise les jambes, se replie davantage sur lui par ce geste. Léandre parle avec sincérité et l’authenticité de ses paroles l’émeut.   « J’ai connu bien des vies détruites par le mensonge dans mon travail et je crois qu’il ne devrait jamais fouler les lèvres d’un homme. »

Il soupire et son regard se redresse, se fixe, las et triste dans celui de l’Illusionniste.

« J’ai été blessé au cou et au visage hier. J’ai été imprudent et un homme m’a frappé pour avoir l’argent que j’avais sur moi. Vous m’aviez pourtant prévenu… mais je l’ai compris trop tard. »

De nouveau, il se tait. Les mots et la vérité sont difficiles à dire face à Antoine. Il y a tant de honte et d’émotions contenues.

«  J’ai eu peur de vos reproches si vous veniez à le découvrir alors je vous ai menti avec la crainte de détruire votre confiance… Je suis si désolé à présent et j’ai tant honte des mes actions… »

Ses mains se nouent, ses jambes se serrent davantage et l’hésitation plane sur sa voix.

« Je ne saurais comment vous remercier de me pardonner et d’être toujours sincère et bon avec moi alors même que la divergence de nos avis risquerait de nous diviser. C’est une chose que j’apprécie chez vous. »

Invité
Anonymous
Jeu 5 Jan - 22:18
Être fort, et lumineux. En voilà un beau désir. Ce n'était pas si étonnant d'entendre cette déclaration dans la bouche de Léandre. Parfois, à force d'entendre Léandre parler, Antoine imaginait sa figure peinte sur une de ces toiles religieuses, la tête cerclée d'une auréole, des rayons de lumière perçant à travers des nuages dramatiques.

Mais on ne pouvait pas être fort en permanence. On ne pouvait pas offrir le meilleur de soi en permanence. Antoine vivait douloureusement ce constat chaque fois qu'il croisait le regard de son cadet et se souvenait de la distance, théorique, qui devrait être établie entre eux, pour le grand bien de tous.

"- Il est en quelque sorte rassurant que même un homme comme vous puisse sombrer dans l'égoïsme," rit posément Antoine.

Nul n'est infaillible. Nul n'est que bonté et vertu.

Et le mensonge n'était clairement pas une vertu. Antoine savait, en posant la question, qu'il avait passé une corde autour de son propre cou, volontairement, comme un fou, un fou trop curieux de l'opinion de l'autre. Antoine n'aimait pas ce mot, "fou", mais rien de meilleur ne lui venait en tête.

La réalité ferait surface, oui, certainement. La confiance serait détruite, c'était inévitable. On ne pourrait nommer ça autrement que trahison. Antoine imaginait souvent le jour où Léandre tomberait en pleine possession de toutes les vérités. Il imaginait l'expression de son visage et les mots qui tempêteraient dans son esprit. Cette vision n'était pas agréable à Antoine. Elle avait pourtant des allures de fatalité.

Et encore, et encore, Antoine avait envie de lui dire : ne me crois pas, ne me souris pas, ne m'apprécie pas.

Mais Antoine ne disait pas ça.

"- Tout le monde ment," statufia Antoine. "J'ai menti et je mentirai à nouveau. Vous n'avez pas à avoir honte de vos mensonges. Et vous ne devez pas non plus croire que je suis capable d'offrir une sincérité permanente."

Le secret des bons mensonges, ce n'était ni leur véracité, ni leur crédibilité, ni la cause derrière eux. C'était simplement qu'il fallait les assumer et y croire et les embrasser pleinement. Mais ça devait difficile de se croire. Mais ça devenait difficile de ne pas s'embourber.

"- Mais je m'améliore, depuis que je vous fréquente," ajouta-t-il avec amusement. "Vous êtes une bonne influence. Je ne doute pas que ce qui a formé ma famille aurait été ravie que je vous ai plus tôt dans mes fréquentations."

Et c'en était un, de mensonge. Je m'améliore ? Vraiment ? Tout empirait de jour en jour. Il était si honnête sur ses souvenirs et sa personnalité, et si faux sur ses intentions. Si faux sur ses sentiments ; essayait-il de se persuader.

Moi aussi, je vous apprécie. Des mots qu'il pourrait prononcer sans éveiller de soupçons, mais des mots qu'il n'était pas certain d'assumer.
Léandre Luissier
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Léandre Luissier
Jeu 16 Fév - 12:54
Premier Flocon

Il y a en Antoine, ce calme, cette douceur et cette chaleur qui jamais ne vacillent.

Avec cette facilité déconcertante qui le caractérise, l’illusionniste fait valser les regrets d’un revêt de pensée, émet en quelques mots la vérité pure, sans artifice ni reproche.
Tout le monde ment
Mais Léandre n’aime pas ça. Il voudrait être par delà la triste réalité et souhaiterait être à l’image de celui en qui il  croit. Il voudrait être immaculé.

 « Je n’aime pas mentir, être égoïste ou pêcher… Néanmoins, je crois que je dois apprendre à me confronter et à concéder à ma condition humaine… »

Léandre desserre ses jambes et ses doigts mêlés, sourit tristement car il sait et accepte que jamais il ne puisse rentrer au jardin d’Eden, ses portes depuis longtemps fermées à l’homme.

Il lève les yeux vers l’Illusionniste et le voile de mélancolique s’est légèrement dissipée.

 « Néanmoins, de façon similaire, n’imaginez une vie où vous m’auriez rencontré plus tôt.  Vous auriez été un homme tout autre si vous m’aviez connu plus tôt. Surement n’auriez vous pas eu l’éclat qui est le votre. »

Léandre se tait un instant et son regard, pudique, dérive du magicien.

- Peut-être est-ce naif mais je pense que certaines âmes comme la votre ont besoin de temps pour éclore. Rien ne sert de vouloir précipiter les choses car chaque rencontre que Dieu nous offre, arrive à point nommé.
Je crois que c’est justement la vie que vous avez vécu avant notre rencontre, ses expériences et ses errances qui sont à l’origine de la lumière qui vous habite. »
.

Son sourire s’estompe sous une inspiration puis de nouveau bourgeonne, évanescent et doux ; retenu.

« Je suis heureux néanmoins que mon influence vous soit bénéfique. C’est un moindre remerciement en échange de votre amitié… D’ailleurs… »

Les yeux clairs de l’Albatros regardent les tiroirs du bureau puis reviennent vers Antoine.

« J’ai quelque chose à vous donner. Tendez votre main droite s’il-vous-plait et fermez les yeux. »

Il sourit, rassurant, devant le froncement de sourcil discret de l’Illusionniste et se reprend.

«Veuillez m’en excuser, c’est un peu enfantin comme manière de procédé, mais je souhaite que vous gardiez la surprise... »
Invité
Anonymous
Dim 26 Fév - 21:14
Un éclat ? Une lumière ? Toujours des grands mots. Antoine sourit. Qu'est-ce qu'il y avait d'éclatant en lui ? De lumineux ? Il y avait bien des adjectifs qu'on pouvait lui attribuer, mais celui-là semblait un peu lointain. Bavard, curieux, désorganisé, têtu, versatile, ceux-là marchait. Mais il n'y avait pas d'éclat dans tout ça.

Sourire à longueur de temps ne faisait pas de lui une bonne personne. Dans les légendes et les contes, les monstres attirent tous leurs victimes avec des sourires et de la gentillesse feinte.

Il y a des jours où Antoine se demande si Léandre est réellement un individu naïf, ou si lui-même était bon acteur. Aucune de ces suppositions ne semblait juste. Il y avait une troisième option quelque part sur laquelle il n'arrivait pas à poser le doigt.

Antoine hésitait à poser la question. Il hésitait à demander à Léandre s'il le croyait aveuglement. Est-ce que chacun de mes mots est parole d'évangile ? Est-ce que je vous inspire à ce point confiance ? Est-ce que jamais rien dans ce que je dis ne vous fait hausser un sourcil ?

Il tait ces doutes, tait les questions, tait l'insistance de son regard. Il suit posément les gestes de Léandre, écoute attentivement sa voix ; cette voix, cette voix qui, il le sait, ne sonne pas comme toutes les autres.

Il ignore pourquoi tant de précautions et pourquoi la demande de fermer les yeux mais Antoine obtempère, parce qu'il a du mal à refuser des choses à ce sourire et à cette voix, et une part de lui est blessée par cette obéissance facile, une part de lui est terrifiée d'être incapable de dominer la partie.

Il sent alors les doigts de Léandre contre les siens, une main contre une main, quelque chose entre les deux paumes qui empêche la peau de complètement toucher la peau, et après l'inattendu frisson viennent les questions. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que la main de Léandre est quelque chose que j'ai envie de retenir ? Pourquoi est-ce que la main de Léandre est quelque chose qui me fait peur ?

Et la douce ironie vient ensuite, lorsqu’il pense sans le dire qu'il est plus facile de traîner quelqu'un en enfer lorsqu'on accepte de mêler ses doigts aux siens.
Léandre Luissier
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Léandre Luissier
Lun 13 Mar - 18:05
Premier Flocon

Antoine tend sa main et dans le creux de sa paume, Léandre vient déposer son présent, frôlent les phalanges du magicien avant que, pudique, ses doigts ne se rétractent de cette ébauche de contact.

« Vous pouvez rouvrir les yeux. »

L’albatros se contente de ces mots.
Un sourire hésitant s’est formé sur ses lèvres, une pointe d’appréhension dans le ventre. Il craint que son cadeau incommode son ami par son luxe et, dans sa pensée, l’Albatros prépare déjà l’argumentaire pour qu’Antoine ne puisse pas refuser.

Léandre n’use néanmoins d’aucune arme rhétorique quand l’Illusionniste découvre son présent, briquet sobre mais élégant avec ses faces de laques sombres et ses arrêtes dorées ; le briquet d’Antoine à présent; à son image.

« Vous sembliez aimer mon briquet alors quand j’ai vu celui-ci, j’ai pensé à vous… »

Léandre se tait un instant, réservé. La réaction d’Antoine tarde ce qui le fait hésiter sur les mots à employer.

« J’aurais voulu vous l’offrir en une meilleure occasion mais je ne connais pas la date de votre anniversaire… »

L'Albatros espère ne pas l’avoir blessé.


[note : voici le briquet (car Léandre a les moyens XD). Sur le « cul » du briquet, a été gravé A. Dastre. Avec une étoile comme ça. ]
Invité
Anonymous
Dim 7 Mai - 22:21
Antoine n'était pas réellement habitué à recevoir des cadeaux. Parce qu'il ne fêtait pas son anniversaire, parce qu'il fêtait Noël seul, parce qu'il avait coupé les ponts avec sa famile, parce qu'il n'était pas toujours courant de s'offrir des cadeaux entre amis. Parce qu'Antoine avait de toute façon du mal à conserver de longues amitiés.

Il tenta de se souvenir de son dernier présent. Une ancienne compagne le lui avait offert. Un livre. C'était un cadeau facile lorsqu'on connaissait un littéraire et qu'on était incapable de faire preuve d'originalité. Un bon livre, ceci dit, alors Antoine ne lui en tenait pas rigueur. C'était quitte ou double, d'offrir des livres à leurs amoureux. Un mauvais livre sonnait cadeau fainéant, un bon livre était preuve de raffinement. Il n'y avait pas d'entre deux.

Antoine était néanmoins mal placé pour juger : matériellement, il offrait peu. Il offrait de sa personne, de sa présence, de sa conversation, de son soutien parfois s'il le fallait, mais les objets n'étaient pas son fort.

Lui aussi avait une fâcheuse tendance à offrir des livres, lorsqu'il ne pouvait pas y échapper.

Antoine prit d'abord le temps de faire tourner ce briquet dans sa main, d'en apprendre le poids, la texture, la forme. Puis ses yeux se mirent à analyser et retenir chaque détail, de sorte à ce qu'il puisse, les yeux fermés, visualiser l'objet dans sa tête, en trois dimensions, sans la moindre difficulté.

Il ne manqua pas son nom et son initiale, et jugea que cet objet était bien raffiné. Bien trop raffiné, même, pour l'homme qu'il était.

Mais avec un sourire, Antoine referma sa main sur le briquet et dit :

"- Merci. Vous savez ce qui plaît à vos amis."

Vous êtes attentionné. Trop attentionné. Je ne mérite pas ça. Est-ce que vous avez seulement idée, Léandre, de ce que je suis supposé faire de vous ?

Parce que lui commençait à à douter. Que devait-il faire de Léandre ?

"- J'espère que vous ne vous êtes pas ruiné pour ça. Je vais angoisser de le perdre," rit-il pour détendre l'atmosphère - se détendre lui.

Peut-être était-ce la meilleure chose à faire, le perdre. Garder trop d'attaches avec Léandre, devenir sentimental, ça allait juste lui compliquer inutilement la tâche. Penser à lui chaque fois qu'il verrait, toucherait cet objet, ce n'était pas bon. Léandre n'était pas supposé prendre ce genre de place dans sa vie.

"- Puis mieux vaut que vous ne connaissiez pas ma date de naissance. Je refuse que vous me souhaitiez mon anniversaire."

Il avait déclaré ça sur un fond de menace, mais il souriait. Ce n'était pas comme s'il avait caché à Léandre qu'il ne vivait pas très bien de voir les années défiler. Il ne es sentait pas si vieux.

Et il songea avec une pointe de tristesse que, tout de même, il aimait bien voler le briquet de Léandre, et que Léandre venait de lui ôter ce petit plaisir.
Léandre Luissier
Mails : 628
Double-compte : Georges Adams/logan Duval
Surnom : L'albatros
Emploi/loisirs : porte-parole d'Espérancia/ magistrat
Portrait robot : - psychologie basée sur l'obéissance
- Très anxieux. Lévres en piteux état, fume.
- prêt à tout pour être enfin reconnu et aimé par sa famille
- incapable d'aimer autrui et soi-même
- conservateur trés croyant
- pense que les androides sont des créatures déviantes
- belle âme au fond qui attend son envol
- homosexuel refoulé
- espére un jour être soigné
- attiré par Antoine Dastre

- Juge en DarkSlateBlue

Miséricorde [Antoine Dastre] 2a9l
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Léandre Luissier
Ven 9 Juin - 22:12
Premier Flocon

Léandre observe, silencieux , une boule d’anxiété au ventre quand Antoine regarde et fait tourner le briquet dans sa main.
Il respire à peine, trop attentif et ne reprend son souffle que quand l’Illusionniste referme son poing sur son bien, murmurant un merci.

Son visage s’illumine alors et son cœur se remet à tambouriner, plus violemment sous l’émotion libérée. Léandre ne s’est pas trompé. Antoine a aimé.
L’Albatros est comblé mais pudique et réservé ne le fait pas remarquer, ouvre ses lèvres sous une phrase au timbre doux.

« L’attachement n’a pas de valeur mon Ami et je sais que vous ne le perdrez pas. Vous êtes trop attentif pour cela. »

Car Antoine est attentif. Il précède ses angoisses, panse son âme par ses mots, le rassure par le son de voix . Il est comme ce briquet qu’il tient en sa main : lumineux ; délicatement. Semblable à un astre lors de la nuit, étoile éternelle sur lequel le temps n’a pas d’emprise.

« Vous devriez néanmoins accepter de fêter votre anniversaire avec vos proches, cela leur ferait surement plaisir. »

Il sort de sa poche son paquet de cigarette, en extirpe deux de son sein.

« Cela me ferait plaisir, je dois l’avouer.»

Il place la drogue entre ses lèvres, en tend une autre à l’Illusionniste.

« Que diriez vous d’inaugurer ce présent mon Ami ? »

Il était temps de s’enivrer de fumée.
Invité
Anonymous
Sam 5 Aoû - 10:38
Attentif ? Oh, non, il ne l'était pas tant que ça. Quelqu'un d'attentif n'aurait pas autant de mal à garder ses amis près de lui et à comprendre ses impairs avant de les commettre. Antoine ne faisait que feindre. Il était ce genre de personne : il prétendait beaucoup être bon à quelque chose, jusqu'à s'en convaincre lui-même. Tant mieux si Léandre le croyait. Il était plus facile de faire confiance à quelqu'un d'attentif.

Antoine accepte la cigarette qu'on lui tend, parce qu'il ne refuse jamais une cigarette, un petit pas de plus vers la tombe, comme chaque nouvel anniversaire, et Antoine pourrait presque se demander s'il n'avait pas un problème, une obsession, et si un quelconque psychanalyste ne serait pas enchanté de faire sa connaissance. Antoine n'était pas versé en psychologie.

Après un regard au briquet de Léandre qu'il a tant usé ces derniers mois, Antoine baisse les yeux sur le sien et l'allume avec une certaine forme de prudence. Un vraiment bel objet, pour un acte si stupide que celui de fumer. Qu'il était cruel de la part de Léandre d'ainsi entretenir sa mauvaise santé.

"- Je n'ai pas beaucoup de proches avec qui fêter mon anniversaire. Parce que je n'ai pas beaucoup de proches, et parce que très peu d'entre eux connaissent la date de mon anniversaire."

Il prit une première bouffée de tabac, et comme toujours, il sentit ses muscles se détendre, comme par magie- et pourtant, c'était lui le magicien.

"- Je n'aime pas vieillir."

Il savait que ne pas fêter son anniversaire ne rendait pas moins vorace le temps qui passe, mais tout était moins concret lorsqu'on entonnait pas de joyeuse petite comptine avec un nombre grandissant dedans.

"- On peut jouer aux devinettes, si vous voulez. Trouvez la date de mon anniversaire. Si vous y arrivez, alors j'accepterais de le fêter avec vous."

Il n'expliquait pas pourquoi cette idée lui était venue, mais elle l'amusait déjà. Imaginer Léandre lancer des dates aléatoires, aujourd'hui ou peut-être plus tard s'il ne trouvait pas ce soir, c'était amusant. Antoine était presque impatient de voir si Léandre aurait une bonne intuition, si il acceptait de jouer le jeu.
Léandre Luissier
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Miséricorde [Antoine Dastre] 2a9l
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Léandre Luissier
Sam 12 Aoû - 17:47
Premier Flocon

La cigarette, celle que Léandre tend à Antoine, vient se placer entre ses lèvres puis, sous le contact de la flamme du briquet neuf, s’embrase, rougeoie et se cercle de noir. L’Albatros esquisse un demi-sourire, approche légérement son visage vers l’Illusionniste, une demande sur la lippe.

« Pouvez-vous me l’allumer aussi s’il vous plait que cette inauguration soit totale ? ».

Antoine s’exécute et Léandre remercie.
Il inspire et rejette lentement quelques respirations de tabac en écoutant soigneusement son Ami, s’amuse de son affirmation sur la vieillesse et de son idée de devinette.
L’Albatros retire sa cigarette de sa bouche pour qu’elle ne se consomme pas trop vite et bienveillant, presque nonchalant, répond.

"Vous n’êtes pas vieux et entre nous, j’ai parfois l’impression que, de nous deux, je suis le vieil homme et vous la jeune âme pleine de rêves. Mais très bien, je devinerais votre date d’anniversaire même si je dois citer tout le calendrier. Je tiens à les fêter avec vous à l’avenir.

Il sourit légèrement, comme un enfant timide, joue avec la cigarette entre ses doigts.  

"Je vous imagine né un jour impair comme un 7 ou un 21."

Cette intuition lui vient d’où il ne sait où mais Léandre en est sûr : Antoine doit être un nombre impair, peut-être même premier. Après tout, il est trop subtil et sensible pour être un cartésien nombre pair.

« Vous devez par ailleurs être de la fin de l’hiver ou du début du printemps quand les premières fleurs éclosent soit… hum... Vers avril ? Peut-être fin Février ou mars. »

Il prend une bouffée de nicotine.

« C’est une période qui vous va bien non ?»

Il se tait un instant, le temps de tirer sur sa cigarette.

« Alors? Chauffe-je ? »

Quelque chose brûle doucement dans son regard ; une étincelle de joie et d’enfance. De malice et de complicité car les discussions les plus anodines sont parfois les plus précieuses.

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Invité
Anonymous
Mer 30 Aoû - 11:26
Antoine se surprit à imaginer ce que serait fêter un anniversaire avec Léandre. Il avait du mal à se figurer quelque chose d'autre qu'un habituel échange de boisson et de fumée de chaque côté de ce bureau. Il y avait une certaine routine dans leur relation qu'il serait peut-être bien de briser. Emmener Léandre quelque part, un jour. Et avant même qu'il ne réfléchisse plus loin, la remarque franchit ses lèvres, hors sujet pourtant.

"- Avant de vous imaginer fêter mon anniversaire avec moi, réservez moi au moins une soirée pour aller quelque part et oublier le travail."

Une soirée qui ne soit pas rencontrer les défavorisés de la ville, assister à un de ses spectacles ou travailler un énième discours dont Antoine n'écoutait en réalité que la moitié. Il voulait quelque chose de différent.

Mais, vraiment, ce n'était pas le sujet actuel. Il avait lancé ce jeu de devinette, il devait s'y tenir. Il était plaisant de constater que Léandre accepter de se prêter à ce jeu puéril.Un peu drôle aussi d'entendre les justifications de ses propositions. Et presque un peu triste que Léandre ne lui récite pas effectivement tout le calendrier.

"- Seulement pour le mois," rit-il, savourant une bouffée de tabac. "Gagné, je suis de février. Je ne sais pas si c'est une période qui me va bien, mais ce n'est pas comme si j'avais choisi."

Penser à sa naissance lui rappelait ses parents et le fossé entre eux. Il se demandait vaguement s'ils regrettaient d'avoir eu un fils, si c'était pour le voir prendre tous ces mauvais chemins.

"- Vous devez toujours trouver le bon jour," ajouta-t-il avec un sourire. "Mais ce serait facile de juste vous laisser en énumérer plusieurs. On va compliquer le jeu. Pour chaque chiffre que vous tentez, j'ai le droit de vous poser une question à laquelle vous devez répondre honnêtement."

Un mélange un peu improvisé de devinette et d'action ou vérité. Léandre accepterait-il ? Antoine posa un regard lourd sur lui, curieux de l'accueil qu'il recevrait.
Léandre Luissier
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- Très anxieux. Lévres en piteux état, fume.
- prêt à tout pour être enfin reconnu et aimé par sa famille
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Miséricorde [Antoine Dastre] 2a9l
$ : 963
Léandre Luissier
Jeu 28 Sep - 20:27

[Ce rp est un rp discord qui a été retranscrit en rp forum :)) les (L) signifie écrit par léandre et les (A) par Antoine. Quand il y a les deux, c'est que ça a été mixé eheh


Premier Flocon

(L)La demande de l’Illusionniste l’étonna car rarement Antoine demandait quelque chose de Léandre. La requête était par ailleurs d’autant plus surprenante qu’elle excluait  totalement le travail, prenant son contre-pied et s’inscrivant alors dans l’idée de passer un moment  « entre amis ».
L’Albatros sourit, touché et acquiesça gracieusement d’un geste de tête suivit d’un « bien sur » murmuré.
Il laissa la parole à son Ami, étira les lèvres légèrement sous le mois de février et l’instant d’après,  fut surpris pour la seconde fois en une fraction de temps, Antoine proposant des devinettes.
Il esquissa un accord. L’idée l’amusait.

«  Très bien. Va pour cela. Je commence donc.... hum... 21? "

(A)Sous la question de l’Albatros, Antoine secoua sa cigarette au dessus du cendrier. "Perdu." Léandre était loin, si loin du bon chiffre.

"J'ai donc le droit à ma première question. Avez-vous déjà embrassé quelqu'un ? Jeux d'enfants, peut-être ?"
Antoine n'avait jamais dit que ses questions seraient sérieuses et professionnelles. Il n'avait jamais dit qu'elles dégoulineraient d'intelligence. Il se sentait d'humeur légère. D'humeur taquine.
"Votre mariage approche," ajouta-t-il en riant. "Votre témoin ne fait que s'inquiéter pour vous."

(L) Néanmoins, inquiétude ou non, la question étonna Léandre, celle-ci n’étant pas du genre de l’Illusionniste. Son visage, décontenancé, se froissa un instant. Son ton et sa tenue se firent plus sérieux et austères ; fermés.

" Non. Je n'ai pas particulièrement d'attrait pour cela. Enfant, peut-être vers 3 ou 4 ans, j'embrassais ma nourrice par tendresse mais quand mes parents s'en sont rendu compte, la vieille femme a été remercié et cela ne s'est plus jamais reproduit...."

Il tira une fois sur sa cigarette.

" Vous savez, je ne suis pas un homme sentimental"

(A)La phrase avait été une fermeture à la discussion et si Antoine ne manqua pas le changement d'expression, il fit comme s'il n'avait rien vu, rien aperçu.

"Je suis certain que vous avez une part sentimentale. J'ai eu mon premier baiser à quatorze ans. C'était une camarade de classe dont je ne me souviens même plus le nom." Il y avait eu tant d'autres personnes, depuis. "Vous êtes libre de faire une nouvelle tentative."

(L) C’était à présent au tour de Léandre et si le fait qu'Antoine ait eu des baisers d'adolescent ne l'étonne pas, il souhaite avant tout ajouter quelques mots là-dessus.

" C'est un peu triste de ne pas se souvenir du prénom de son premier baiser... Les films n'en font pas habituellement l'apologie? enfin... Une nouvelle date... Disons le 15?"

(A&L) "C'est un peu triste de ne jamais avoir embrassé personne," rétorqua Antoine sans aucune méchanceté. « Vous avez peut-être raison » , admis celui-ci même si l’Albatros n’avait jamais trouvé triste de n’avoir jamais embrassé quiconque. Après tout, leurs vies et moeurs étaient en bien des points différents et si l’interrogation n’était jamais venu à Léandre, Antoine se demandait toujours où seraient les limites de Léandre dans leur fréquentation, du fait de ces différences.

"Enfin, encore perdu." Il appui son sourire une fois la cigarette éloignée de sa bouche. "Avez-vous déjà bu jusqu'à ivresse ?"
-" Et oui, j'ai déjà bu jusqu'à l'ivresse à des rendez-vous... Je n'en suis pas vraiment fier surtout que j'ai l'alcool plutôt triste... Et je choisirais le 7 pour mon prochain nombre."
-"Un point commun que nous partageons finalement." Antoine en était amusé. Être unis par l'alcool n'avait rien de franchement vertueux. "Je vais vous dévoiler un secret : j'ai l'alcool un peu violent."

Une des raisons pour lesquelles Antoine avait fini par apprendre ses limites. Il avait tôt été fatigué de se disputer avec tout le monde et de tenter de paraître plus imposant qu'il ne l'était face à plus costaud que lui.
Léandre, néanmoins, avait du mal à l’imaginer ainsi et sous un sourire, lui répondit.
"Un point commun avec notre vice de la cigarette mon ami…et j'ai du mal à vous imaginer violent à dire vrai. Ce trait ne va pas à votre caractère."
"C'est bien pour ça que j'ai arrêté de boire jusqu'à la déraison. La violence n'est pas un trait qui va avec mon caractère… Et pour le 7, encore perdu . Il va falloir persévérer.

(A)Antoine tenta de trouver sa prochaine question dans la fumée de sa cigarette. Et il la trouva, plus aisément qu'il ne l'avait espéré.

"Quelle est votre plus grande peur ?"
(L)Face à la nouvelle question, Léandre posa un temps de silence, porté par la réflexion.
" hum... Peut-être la peur de l'échec... ou de l'abandon. L'idée de décevoir me terrifie..." Il inspira une bouffée de nicotine. "C'est digne d'une peur d'enfant n'est ce pas?" Un éclat factice d’autodérision éclot dans sa gorge "J'ai par ailleurs un deal à vous proposer. Combien de questions contre la possibilité de savoir si vous êtes né un jour pair ou impaire?

(A)Devant la proposition de Léandre, Antoine pèsa les possibilités dans un coin de sa tête.

"Vous me privez d'autant de questions qu'il y a de jours impairs si j'accepte cet échange. Disons trois parce que je suis de bonne humeur, " dit-il. "Mais attendez-vous à des questions que vous n'aimerez pas."
Léandre acquiesça.
"Ma première question, donc. Laissez-moi réfléchir." Antoine n'avait pas envie de voir Léandre s'enfuir en courant, mais il n'avait pas envie non plus de trop se restreindre et laisser passer de bonnes occasions. Doser était difficile.

"Partons là-dessus. Pourquoi ne vous considérez-vous pas sentimental ? N'êtes-vous donc jamais tombé amoureux ?"

(L)Léandre sourit à la question. Antoine lui avait déjà posé il y a de cela quelques mois, une nuit de Perseides.

"Vous connaissez la réponse à cette question vu que nous avons déjà abordé la thématique… Enfin…". Il fuma longuement  " Tomber amoureux non je ne pense pas. J'ai eu de belles amitiés, semblables à des évidences comme, vous le savez, il fut le cas de cet ami des journées mondiales de la jeunesse et d'autres amitiés non moins puissantes mais plus diffuses et posées comme nous l'avons entre nous mais rien qui ne s'apparente à de la passion. " Il se tût un instant, le ton las. "De toute façon, je n'ai pas la carrure d'un homme passionné..."

(A)Ces derniers mots, évidents et attendus, déçurent Antoine. Il n'arrivait pas à le croire. C'était au-delà de ses conceptions de la vie et des relations humaines. Peut-être était-il étroit d'esprit. Mais une partie de lui croyait que Léandre avait tort quelque part là dedans.

"L'amour n'est pas forcément associé à la passion. Et je vous trouve plutôt passionné par votre travail." Antoine laissa mourir sa cigarette sur le rebord du cendrier. "Voilà ma question suivante : dans un monde idéal où vous auriez été libre de tous vos choix, quel métier auriez-vous réellement voulu exerce ?"

(L]Léandre sourit. "Peut-être aime-je simplement mon prochain alors et cela se manifeste dans mon travail" Il plaça la cigarette au coin de ses lèvres " Et vos questions sont biens gentilles pour des questions que je n'aimerais pas et me font penser que vous êtes parfois ailleurs quand je vous parle car nous avons déjà abordé ce sujet aussi... Tenez d’ailleurs, essayez de vous souvenir et dis moi ce que je répondrais"

(A) "Mes questions vous paraissent gentilles parce que vous refusez de réellement y réfléchir et me donnez des réponses que je trouve un peu trop artificielles", Rétorqua Antoine "Je sais déjà que vous appréciez votre travail. Nous ne nous sommes pas rencontrés hier. Mais ma question parle d'un monde idéal. Un monde où un juge ne sert à rien parce qu'il n'y a pas de justice à rétablir. Si vous deviez être autre chose que ce que vous êtes, que seriez-vous ? J'aime être magicien, mais dans une vie, j'aurais aimé être un journaliste. L'idée romancée du journaliste. Celui qui écrit pour ouvrir les yeux aux autres et leur apprendre ce que personne ne savait avant."

Sous les mots, Les sourcils de Léandre s’étaient froncés. Qu'Antoine lui reproche de donner des réponses non-réfléchies et artificielles était vexant même s’il était vrai que ses réponses étaient travaillées pour éviter toute décontenance.

(L) "-Mais je vous ai déjà parlé de celui que j'aurais voulu être. Vous ne m'avez juste surement pas écouté à cet instant." [/color]

(A)Antoine ne pouvait pas nier. Il lui arrivait parfois d'écouter les mots pour n'entendre que la voix. C'était une chose néanmoins qu'il ne pouvait pas admettre parce que cela signifiait qu’il avait failli à sa tâche d'être attentif à la moindre ficelle capable de tirer Léandre par le fond, et parce qu'il n'était pas normal de se laisser bercer par la voix d'un ami. "La vieillesse, que voulez-vous," rit-il. C'était à son tour d'être artificiel. "Je vous écoute toujours, soyez-en sûr. Je ne retiens que ce qui m'arrange. Comme toutes les personnes âgées." Antoine extirpa une autre cigarette du paquet et usa de nouveau de son cadeau pour l'allumer. Un beau présent, pensa-t-il encore.

"Je crois à dire vrai que j'ai juste envie de vous entendre monter une autre réponse qui me séduise un peu plus. "

(L)La répartie de l’Illusionniste décontenança Léandre qui, sur l’instant, ne sut trop quoi répondre à cela, balançant entre l’envie d'être cassant et la nécessité de garder sa façade aimable.
Il se tut, ajusta sa pensée, son ton. " La vieillesse alimente-elle aussi la mauvaise foi?" la question était tout à la fois amicale et cynique . " Et pour vous séduire, je dirais comme la première fois "moine". L'idée de me consacrer aux hommes et à Dieu par la prière, le travail et l'effort physique me plait. " il se tut un instant. "Néanmoins vous avez éveillé en moi une part moins anxieuse et solitaire alors peut-être qu'aujourd'hui, ma réponse serait davantage prêtre. Je ne pense qu'il n'y a pas meilleur façon d'aider directement. L'humanitaire me plairait aussi sans aucun doute mais j'ai déjà l'association pour cela. Ma réponse vous va elle?

(A)Non, sa réponse ne lui convenait pas, parce qu'Antoine n'aimait pas voir Léandre s'enfoncer dans sa foi, parce qu'il ne voulait pas le voir s'y enliser, parce que lui ne savait pas ce qu'était la foi et avaient le sentiment qu'elle ne faisait que l'éloigner de Léandre quand Antoine ne pouvait que fixer ses mains avec la volonté de les tenir et de voir si par leurs invisibles tremblements ou leur exceptionnelles stabilité, il pouvait parfois mieux comprendre ce que pensait et ressentait Léandre.

"J'imagine que vous pouvez vous-même deviner ma propre réponse. Moine, prêtre. Ce sont des professions bien solitaires. Je ne peux pas adhérer."

Antoine était désireux de changer de sujet. Cette soirée avait déjà un goût de raté, de quelque chose de travers. Il se laissait doucement aller et n'avait aucune envie de se ressaisir et commençait vaguement à avoir peur de sa propre négligence. De sa tendance à se laisser un peu trop adoucir par Léandre.

"Ma dernière question. Seriez-vous toujours un homme peu sentimental s'il m'arrivait quelque chose ? Resteriez-vous insensible et retourneriez-vous travailler comme si rien n'était ?"

(L)Face aux réponses d’Antoine, Léandre se radoucit.

" Pour vous répondre, je pense au contraire que prêtre est un métier où la solitude n'existe à aucun moment. Néanmoins l'idéal est différent selon chacun, je peux comprendre votre non-adhérence même si je ne la partage pas. Quand à votre question, il est évident que je serais atteint si un malheur vous arriverez. Vous êtes mon ami et m’êtes précieux." Léandre inspira et expira une grande bouffée de nicotine " Néanmoins il faut parfois diviser affect et raison alors je prendrais sur moi et continuerais le rôle qui est le mien sans faillir"

(A)Diviser affect et raison étaient des termes qu’Antoine avait souvent entendus étant jeune. Son père avait désespérément tenté de le lui faire comprendre mais la raison n'était pas son fort. Il pensait être devenu plus raisonné avec l'âge, mais plus il posait son regard sur Léandre, et plus il comprenait à quel point il s'était fourvoyé. Lui, raisonnable ? Dans une autre vie peut-être. Une vie où il sera également le bon acteur qu'il a souvent pensé être, le bon poète qu'il avait souvent rêvé être, le bon compagnon qu'il désespérait toujours d'être.
"Je suis l'affect et vous êtes la raison"
- "Nous nous complétons alors."
Léandre sourit, doucement, presque amer C'était une constatation qui , il le réalisait à présent, était une évidence qui le berçait depuis le début. Peut-être est-ce même cela qui avait fait que leurs amitié s'était tissée, si forte, si subtile et équilibrée. En tant qu'amis. Une mélancolie le prit un instant et il la balaya d'une pensée. La raison. Toujours.
Il se concentra de nouveau et au "Pair" d’Antoine, répondit  « 6 ».

(A)L’Illusionniste instaura un instant de silence. "Encore perdu." Il laissa sa cigarette sur le rebord du cendrier et croisa ses mains sous son menton.

"Quelle a été votre toute première impression de moi, la première fois où nous nous sommes rencontrés ?"

(L)Léandre esquissa un sourire, plus subtil que les précédents. "Question intéressante mon Ami... Laissez-moi réfléchir... " Il fit silence quelques instants avant de répondre.

" je ne répondrais pas à la première fois où nous nous sommes rencontrés car j'étais alors enfant et que vous n'étiez pas encore celui que je connais... Si cela vous va, je vais plutôt vous répondre par rapport à cet Antoine que j'ai rencontré il y a un et demi sur le perron de mon association."

L’illusionniste accepta et Léandre reprit.

" Pour ne rien vous cacher, je vous ai reconnu. J'oublie rarement un visage alors je me suis demandé ce que le fils dépravé de la famille Dastre faisait ici. Je vous ai trouvé belle homme aussi. Raffiné. Loin de l'image que votre père dépeint de vous. ça m'a surpris alors j'ai décidé d'écouter ce que vous aviez à dire pour pouvoir me faire mon propre avis" seconde de silence. "Je ne le regrette pas." Il avait sourit, tendrement cette fois. "Pour deux questions, puis-je savoir si le nombre est supérieur ou inferieur à chaque fois? "

(A) "Vous avez bonne mémoire pour m'avoir reconnu," rit Antoine. « Et vous essayez de faciliter le jeu, mais soit. Allons-y." Antoine se réinstalla plus confortablement contre le dossier. "Si vous pouviez changer une seule chose chez vous, sur n'importe quel aspect, qu'est-ce que ce serait ?"
(L)La réponse était tristement évidente.

"Si je devais changer une seule chose chez moi, cela serait surement de perdre la faiblesse et la lâcheté qui m'habite parfois. J'aimerais être plus courageux mais j'ai si peur de ce monde souvent." Son sourire se fit mélancolique. "J'ai l'impression d'être un enfant craintif qui pour être toujours protéger, vit à travers le regard d'autrui... C'est un peu pathétique n'est ce pas? "

(A) Antoine néanmoins comme toujours l’avait rassuré avec sa douceur accoutumée.

"Je ne vous trouve pas faible. Il faut un certain courage pour s'investir autant que vous le faites, donner de secondes chances à autrui, se battre pour défendre une cause. Ce ne sont pas des choses dont tout le monde est capable. Regardez mon père, incapable de donner une seconde chance à son propre fils… Le seul point sur lequel je vous trouve vraiment craintif," le taquina-t-il, "ce sont les sentiments. Ouvrez-vous plus.

(L&A)C’était là des mots touchants même s’ils prouvaient que Léandre était caché si profondément derrière les masques qu'il n'apparaissait plus au travers. On le croyait courageux alors qu'il ne faisait que ce que lui dictait la morale. On le disait aussi craintif envers les sentiments et c'était peut-être là la seule part véritable qui transparaissait de son vrai lui.

« J'essayerai. J'en fais l'effort à chaque instant et vous savez que votre présence quotidienne m'y aide... »
Il y avait eu un échange de sourires tendres et Antoine avait repris la parole.
"Ma seconde question est dans la même veine. S'il y avait une chose que vous pourriez changer chez moi, qu'est-ce que ce serait ?"

La réponse, cette fois ci, se révélait plus difficile.

« Je ne sais pas ce que je changerais chez vous... Je vous apprécie comme vous êtes... Si vous étiez plus fervent ou que sais-je, cela ne serait plus vous... Vos défauts sont aimables."

Antoine rit légèrement.

"C'est bien la première fois que j'entends des défauts qualifiés d'aimables. Vous êtes un peu trop conciliant avec moi, je crois. Vous n'êtes pas bon juge envers vos amis, Léandre."
Antoine croisa ses bras devant lui, décontracté et Léandre sourit.
"Vous avez peut-etre raison mais je n'ai pas besoin de juger mes amis, là est toute la différence. Donc, pour le nombre ?
" Inférieur a votre dernière proposition."
-4 alors ?
-Toujours trop haut. Donc perdu. Ma prochaine question…

Antoine tapota ses doigts sur le bureau. Il y avait mille questions qu'il aurait eu envie de poser à Léandre, trop peu qu'il pouvait réellement énoncer.

-"Partons de l'hypothétique pour s'amuser. Comment réagiriez-vous si par exemple... je m'opposais à votre mariage ?"

De toute les questions qu'Antoine avait posée, celle-ci était celle qui avait le plus étonné et décontenancé Léandre. Il ne s'y était pas attendu. A aucun moment et fronça légèrement les sourcils.

"Je ne sais pas à vrai dire..." Surement serait-il touché et en colère tout à la fois. "Cela dépendrait surement des circonstances je suppose..."

La réponse était vague et l’Illusionniste l’invita a détailler. L’albatros reprit la parole par la négative. Il ne pouvait le faire ainsi, demanda des situations puis exposa à vive voix le fond de sa pensée.

 « Je crois néanmoins que je serais à la fois en colère et touché car un ami ne peut interrompre un mariage pour de mauvaises raisons..."

Antoine sourit.

« Je doute en effet que quelqu'un interrompant un mariage le fasse pour des raisons qui, à ses yeux, soient mauvaises," admit-il. "Ou il n'est effectivement pas un ami." Antoine hésitait. Parler plus, se taire, changer de sujet. Ce n’était pas comme si Léandre ne savait pas que, peu importait combien flatté était Antoine que Léandre lui ait demandé à être son témoin, il ne se réjouissait pas entièrement de ce mariage.

 "Une situation, donc. Disons, si cet ami pense que ce mariage ne vous rendrait pas heureux ?"

C’est là, la question que Léandre attendait car si la réponse n’était pas facile, elle l’était surement moins que dans d’autres situations.

 "Hum... Je serais tout d'abord surpris et en effet, peut-être en colère. Ce mariage est après tout pour moi la concrétisation d'années d'effort... Je pense aussi que je demanderais à cet ami ses raisons. Enfin, ce n'est pas comme si vous alliez le faire réellement n'est ce pas? "

"Qui sait. Vous savez que j'aime vous surprendre," plaisanta Antoine avec hypocrisie. Ses raisons, Léandre les connaissait déjà. Peut-être cherchait-il juste à les occulter. Il n'allait pas les exposer à nouveau.   Léandre ne lui en laissa pas le temps par ailleurs, demandant derechef pour le 4, mettant fin de cette façon à leur petit jeu.

"Gagné. Vous avez mis du temps."

Le visage de l’Albatros s’illumina, berçait d’un sourire doux à la joie contenue.

 " Je suis heureux d'avoir gagné. S’il-vous-plait, réservez-moi alors le 4 février comme je vous réserverais un jour prochain. " Il regarda sa montre, geste qu'il faisait par habitude trop réguliérement.  " Et je vais vous laisser ici, j'ai une réunion qui va commencer".

Il attrapa son discourt, le secoua dans le vide  "Il y a quelques impatients curieux de savoir ce que M. le porte parole a bien pu écrire de son expérience chez les sans-abris". Il sourit, écrasa son mégot de cigarette dans le cendrier avant de se lèver.  " A bientôt Antoine, vous refermerez la porte derrière vous?"

La question était rhétorique car Antoine était de ses personnes à qui Léandre faisait assez confiance pour laisser sa porte et son coeur ouverts après son départ.

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L'Archiviste
Mar 10 Oct - 18:41
RP CLOS


Nouvelle entrevue entre Léandre et Antoine. Néanmoins l'Albatros cache par du maquillage le qu'il a été blessé lors de sa soirée de la veille malgré les recommandations de l'Ami.
Après avoir découvert la supercherie, le ton de la conversation devient plus serein et se termine sur un présent et un jeu de devinette et de question réponse pour connaitre la date d'anniversaire d'Antoine
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Miséricorde [Antoine Dastre]

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