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Nouvelles voix, Ancien dessein |Ft. Céleste Francoeur
 :: Montréal :: Centre-ville culturel :: Village Gay

Elliot Hill
Mails : 27
Double-compte : Aucun (pour l'instant krkrkr)
Surnom : Elio, Lili, Catin, l'Incube, le Borgne
Emploi/loisirs : Conservateur-restaurateur
Portrait robot : - Oeil bionique
-Adolescence et étude passées en France
- Malaise face aux androïdes
$ : 420
Elliot Hill
Sam 27 Juil - 16:53
Il grommela un faible « bonjour » entre ses dents en entrant dans le bar, repoussant derrière son oreille une mèche sombre et alourdie par les premières gouttes d’une averse qu’il venait d’éviter, et qui désormais battait les vitres du bar et brisait le silence de l’établissement. Le début d'aprés-midi en semaine avait presque entièrement vidé l’endroit et sans un regard dans la pièce, Elliot alla s’asseoir au bar. Il passant sur son visage fatigué ses doigts osseux et colorés en posa une main sur un siège de bar, le tirant vers luis pour s’y asseoir avec un bâillement silencieux. Ses coudes trouvèrent appuie contre le zinc, les traits souriant en voyant une serveuse s’approcher. Le borgne n'était entrée que pour s’abriter le temps que finisse l'averse dehors et même si les bouteilles derrière la femme lui faisait de l’œil, il avait une soirée ennuyeuse et sous-contrôle à passer à Esperencia, il se contenta d'un café. Avec un sourire lumineux blanchit au WhiteCare – qui bientôt inventerait le cancer des dents, si si –, la serveur repartie de l'autre côté du zinc, le regard d'Elliot encré entre ses omoplates – les omoplates ne sont pas dans le bas du dos.

Et puis il y eu le coup d’œil un peu trop à droite, celui qui capta la teinte claire d'une longue mèche blonde se détachant sur le bleu céruléen d'un costume. Il aurait pu détourner le regard avec indifférence et regarder à travers les baies vitrées si la pluie s'arrêtait. Mais il y avait eu ce pari, des années plutôt, en France, qui lui revient et distilla sur la peau de ses épaules un picotement désagréable, en même que la silhouette – définitivement masculine et vaguement familière – finit de faire décrocher quelque chose dans son cerveau, qui activa sa parano. Il redirigea son regarde face à lui, fixant le mur de l'autre côté du zinc, la mâchoire crispée.
Elliot devait vérifier quelque chose, mais il n'avait aucune idée de sa réaction quand ses yeux auraient enregistrés et son cerveau traité l'information. Alors quand la serveuse revient vers lui avec son café, il tourna la tête vers elle avec un grand sourire, et d'une embardée sur le côté, aperçu le visage de l'inconnu.

Il attrapa son café d'un poigne nerveuse, remerciant la femme à mi-mots et en prenant aussitôt une gorgée, avant de la poser pour fixer à nouveau le mur devant lui. Au fond c'était logique de le voir ici, à l'époque déjà son légère accent l'avait trahis, bien avant que le borgne, gossip boy finit, ne devienne très attentif à tous les ragots traînant à sa portée. Et il aurait pu ne pas s'en formaliser, si tout cela n'avait pas était lié à Paris et à tout ce qui s'y était passé après son retour d’Israël.

Il l'avait aimé lorsqu’il avait retrouvé en lui cette fausseté qu’ils partageaient, portant tous deux un masque blessant et prétentieux pour se protéger. Cacher cette faiblesse que les charognards guettaient. Murer derrière des remparts tristes et ouvragés de vices, le marbre fragile de deux personnalités peu prêtent à affronter les coups dans la gueule qu’infligeait la vie. Peut-être étaient-ils trop artistes, trop sensibles. La réalité était une entrave pour Elliot. Dormir, se loger, se nourrir ; tant de chaîne dont il aurait voulu s’émanciper, pour s’enfermer dans une immense bibliothèque, se faire Hermite et se consacrer à ce qui l’animait. Mais il ne le pouvait pas. Il n’était pas un réel solitaire, et il avait besoin des autres. Pour les regarder, les peindre, croquer, dessiner, sculpter. Aimer, désirer, toucher, respirer, jalouser, détester. S’ils n’étaient pas là, le borgne serait seul avec lui-même, face à ses démons dévorants.
Et le simple fait qu’Elliot chercha à se rassurer en se disant que cet homme était comme lui, suffisait à lui rappeler qu’il avait besoin de ses paires pour lui faire oublier – oublier quoi, c’était flou, il y avait temps de choses à extraire de sa tête –, pour panser ses plaies. 

Il n’était maintenant plus sûr de rien – d’avoir envie de ce café, envie de remettre un jour les pieds au village, d’avoir simplement, trouvé un refuge à Montréal –, sauf d’une chose, impérieuse : Il devait partir. Vite. Avant qu'il ne le reconnaisse, et ne tente un sourire auquel il devra répondre pour ne pas le voir venir vers lui. C’était le problème de l’implicite et de l’instinctif dans le relationnel : entend qu’ancienne connaissance, ils devaient se saluer, prendre des nouvelles l’un de l’autre. « Nous n’avons strictement rien à nous dire et nous ne nous aimons pas particulièrement, mais la bonne société voudrait qu’on se donne un instant en spectacle, et qu’on flirte gentiment puisque n'étant pas hétéro, surtout ici ». Mais ils n’avaient jamais été amis, c’est bien là le cœur du problème. 

Il reprit sa tasse et une gorgée de café, se tournant légèrement vers la baie vitrée,laissant ses cheveux retomber sur son visage.
Céleste Francoeur
Mails : 32
Double-compte : Thomas Loiseau
Emploi/loisirs : Chanteur lyrique
$ : 438
Céleste Francoeur
Dim 28 Juil - 18:46
ft. Elliot
Bons baisers de Paris.
Fin de repas, Céleste était venu ensuite prendre un thé et profiter du calme de l'établissement pour lire son livret. Il reprend, doucement. Reprend place dans sa vie, reprend le chant et donc sa raison d'être. Recommence à rythmer ses journées sur la musique, à tester sa voix et doucement réussir à sortir les notes qui lui ont manqué. Attablé là, il feuillette le livret de l'opéra sur lequel il va travailler. De la pochette éventrée sur la table s'écoule les partitions et autres feuilles pour compléter son projet. Et depuis une bonne heure, il lit, relit, passe en revue ses mots et pianote inconsciemment le rythme de la mélodie. A voix basse, il fredonne parfois, laisse quelques sons lui échapper avant de tourner une page et de froncer les sourcils, prend une nouvelle gorgée de son thé et se replonge dans sa lecture. Les émotions ne sont pas encore les siennes, les notes non plus. Il se contente d’apprivoiser l'argument et toute l'histoire, tout le personnage. Les mélodies se glissent parfois, mais sont encore bien trop loin de lui, impersonnelles.
Il hésite, ne sait pas s'il peut accepter un projet d'une telle ampleur après un arrêt aussi important. Ne sait pas non plus s'il peut prendre le luxe de refuser. Alors Céleste étudie la question, examine la partition. Fait abstraction de la pluie qui s’abat contre la vitre, des quelques gens qui viennent. Laisse sa tête s’appuyer sur sa main, alors qu'il s'accoude sur la table. Ses cheveux cascadent sur le coté, rideau blond qui coulent sur sa veste d'un bleu profond. Il soupire un peu, finit sa tasse et passe en revue les dernières lignes. Son rôle ne serait pas joyeux, un peu ingénu. Tragique aussi. Et il devra tenir sur les trois actes, exercice d’endurance dont il ne sait s'il peut relever le défi. Il relève les yeux, regarde la pluie dehors et se demande s'il part vraiment dans les minutes qui suivent ou s'il perd encore son temps ici, au sec. Indécis, ses doigts se saisissent de son crayon perdu dans ses papiers, et il commence a annoter certaines lignes, préciser certains points, les passages qui lui semblent délicats tout comme les détails qui lui paraissent important. Mais il a beau vouloir étirer son temps à ne rien faire, l'inactivité lui déplaît. Et il est censé avoir un rendez-vous avec son agent dans l'heure qui suit. La connaissant, mieux vaut ne pas la faire attendre.
Ça le décide à ranger ses affaires, replier les feuilles avec soin pour les mettre proprement dans sa pochette. Cela fait, il s'étire longuement, puis se lève et prend son sac, son manteau long plié sur le bras le temps de traverser le bar. Le pas calme mais assuré, le chanteur se rapproche du comptoir pour payer directement l'addition. Il s'accoude non loin d'un homme dont il ne prête pas attention et fait signe à la serveuse avec un sourire poli qui n'atteint pas ses yeux. Elle revient avec le compte, il tire rapidement sa monnaie de sa poche pour la faire tinter dans la coupelle et va pour partir, lorsque son regard s’attarde sur une silhouette familière, visage aux contours connus qui remontent déjà à longtemps. A Paris. A une autre vie. Et le sourire qui étire ses lèvres est cette fois vrai, franc, d'une sarcastique sincérité. Il y a des sentiments contradictoires qui éclosent en lui, amusé de le retrouver ici, agacé de le revoir tout court. Une joie un peu sèche, un peu froide. Surtout basée sur leur rencontre là bas. Alors au lieu de quitter l'endroit, Céleste se rapproche et s'accoude près de lui, plus proche que le ferait deux lointaines connaissances, sans être perturbé par la proximité forcée qu'il lui impose.

- Bonjour Elliot.

Le nom roule sur sa langue, il en retrouve les sonorités avec un plaisir un peu amer. Tout comme leur relation. Un peu amère. Pas déplaisante non plus. C'est étrange à qualifier, il s'en fout un peu. Il sait simplement que ça remonte à des soirées trop arrosées d'hypocrisie et de champagne cher dans les rues de Paris. Que ça remonte à un temps imprécis, encore étudiant et avec l'ivresse de la vie, jeunesse dorée dans laquelle il se roulait avec fausseté, prétendant appartenir à un monde qu'il ne connaissait pas. Et il y avait sur le visage de l'autre homme à cette période la même façade, les même faux-semblants. Étrange attirance envers les beautés différentes, envers les noirceurs qui pouvaient se deviner dans son regard spécial, les traits creusés par quelques sombres démons. Au final il n'en sait rien, n'a peut-être que projeté quelques clichés sur un jeune peintre sans rien savoir de sa vie. Qu'importe, ils sont là maintenant. Il ne sait s'il doit jouer encore sur quelques vaines apparences qui ne seraient que des simulacres d'habitude, s'amuser de leur rencontre, ou simplement passer son chemin. Mais ce serait idiot, alors qu'il a l'autre homme à porter de main, de le laisser là. Et la pluie dehors est beaucoup moins prometteuse que ce qu'il a sous les yeux.
Alors Céleste tire la chaise haute jusqu'à lui pour s'installer à hauteur, pose son manteau et sa pochette sur le bar et relève le visage vers la serveuse avec son sourire en coin, « un whisky », avant de retourner son attention sur son voisin.

- Tu peints toujours ?

Amabilité polie, évidente aussi. Un regard aux longs doigts fins et colorés lui donne sa réponse, mais il veut entendre l'autre homme. Son ton mordant, ses remarques acerbes. Il espère que l'autre n'a rien perdu de sa verve acérée. Ça lui aurait presque manqué.  Le verre arrive, il remercie d'un signe de tête sans vraiment quitter Elliot des yeux. Il y a des retrouvailles à fêter, aussi lève-t-il son verre un instant avec ironie.
Elliot Hill
Mails : 27
Double-compte : Aucun (pour l'instant krkrkr)
Surnom : Elio, Lili, Catin, l'Incube, le Borgne
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-Adolescence et étude passées en France
- Malaise face aux androïdes
$ : 420
Elliot Hill
Dim 8 Sep - 15:54
Quelque chose s’éteignit définitivement dans sa tête, le mis hors-service. Ce pourrait être de la joie, cette exubérassions de voir enfin un béguin secret venir nous parler. Mais l’attirance était passé – n’est-ce pas ? – ou du moins a été oublié. Céleste n’est plus qu’un souvenir. Céleste n’était plus qu’un souvenir, avant qu’il ne sente ce corps presque contre le sien envahir l’espace autour de lui, et toute la provocation qu’il y devinait, toutes les invitations à ranimer la vielle rancune, pourtant née de rien, ou alors du commun accord de ce détester. Car leur fierté de l’époque – surtout la sienne – leur interdisait la moindre trêve pour faire la paix et débuter une amitié qui aurait pu être, ils le sentaient tous les deux. Et en l’honneur de ceux qu’ils avaient été, ils ne s’entendraient sûrement pas aujourd’hui non plus.
Le borgne tourna enfin la tête vers le chanteur, un sourire écorché et bravache sur les lèvres, une expression combative prévenant qu’il n’était plus le type fatigué de Paris, et qu’il avait désormais toute sa verve.

« Tient, Raiponce. »

Attaqua-t-il, ses yeux s’attardant à peine sur les cheveux plus longs que dans ses souvenirs. Céleste et son élégance, l’élégance et Céleste : une grande histoire d’amour, qui avait presque faillit le conquérir lui aussi. Fût un temps où il avait voulu peindre Céleste, sans savoir pourquoi, sans savoir comment. Maintenant il le trouvait presque trop sage : trop commun. Si Céleste était un dessin, il serait une vague esquisse à l’aquarelle dans un coin de page, ou un lourd portrait à l’huile, dans un style victorien. Elliot l’imagina vaguement, résumé à quelques traits pâles et bleuté, incliné en avant comme il l’était l’instant d’avant, penché sur ce que le borgne avait reconnu de loin comme des partitions, avant de chasser l’idée d’un battement de paupière.

« Plus que jamais. Et tu t’égosilles toujours pour la bourgeoisie à deux-balles voulant se donner des airs d’intellectuels ? »

Le borgne darda sur lui ses yeux verts, légères plissés et luisant d’une agressivité maîtrisée, et lui sourit. Elle avait bon dos pour ses sarcasmes, la bourgeoisie dont il faisait lui-même partie. Maintenant, il traînait dans des coins plus « miteux », toujours en touriste, mais son compte bancaire se portait bien. Ses parents avaient pris soin de le remplir pendant toute son enfance et son adolescence. Alors de subversif, il n’avait que l’apparence, ou que les avantages. Mais c'était déjà cela de prit sur Céleste.

Son regard se posa sur la pochette entre les mains de Céleste, et avec le plaisir d'être le plus insupportable possible aux yeux du chanteur – peut-être pour la victoire de le voir abandonner et préférer partir –, il tendit le bras, envahissant l'espace de son ancien ennemi. Retour de flamme un peu à retardement. Ses doigts colorés se refermèrent sur le carton, et il le tira vers lui, plantant son regard d'eau dans celui azure de Céleste, avec un sourire de défit.
Arrêtes-moi Raiponce, défend ton terrain où je le piétinerais.

Elliot ouvrit la poche dans lâcher les iris du chanteur, se détournant enfin pour regarder les partitions avec un air interressé.

« Written on Skin....Tu me chantes quelques notes, princesse ? »

Articula-t-il, caustique.
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