Marcus et Christine sont parti à 8h41 pour travailler. La journée entière est dédiée aux tâches d'entretien. De 8h42 à 11h37, Natasha avait passé l'aspirateur et la serpillière. De 11h37 à 12h45, elle avait étendu le linge mis à laver à 8h34. A 12h50, elle avait nettoyé la vaisselle et fait la liste des denrées manquantes. A 14h02, elle était partie faire les courses. Les produits d'entretien, cosmétiques et denrées alimentaires avaient été achetées en supérette. A 15h48, elle revenait à la maison pour ranger les achats. A 15h50, elle repartait pour acheter des cigarettes pour Christine. Christine ne fumait que des Red Apple, une marque peu répandue qui n'était disponible qu'à un tabac modeste installé au 13 rue Matte.
Natasha pousse la porte de la boutique. Le magasin est étroit et peu éclairé. Une petite table ronde inoccupée emplit le peu d'espace disponible dans la moitié droite. Un comptoir s'étend le long du mur de gauche. Derrière le comptoir se tient le vendeur, un homme d'environ cinquante ans au dos courbé. Derrière lui, le mur est couvert de paquets vides de chacun des produits vendus par le magasin. Les autres murs sont couverts d'affiches publicitaires colorées pour des produits non-disponibles – quelle utilité ? – dans le magasin tels que des prothèses cosmétiques – il ne vend pas ses produits, quel intérêt a-t-il à les mettre en avant ? – ou des voyages touristiques.
Le vendeur se redresse faiblement en voyant Natasha entrer. Il sait – est-il payé par des boutiques proposant ces produits ? – qu'elle vient toujours acheter des Red Apple. Comme elle ne dit rien, son regard étant fixé en avant sur les affiches – peut-être sont-elles destinées à remplir un but non-lucratif ? – il prend l'initiative.
"Des Red Apple, comme d'habitude ?"
Comme il parle, l'androïde tourne la tête – si je lui demande le but de ces affiches, trouvera-t-il ça étrange ? – dans sa direction. Elle fait un pas en avant pour venir à sa hauteur – se doutera-t-il de quelque chose ? – puis acquiesce.
"Oui, deux paquets s'il vous plaît."
Le vendeur se retourne et longe son comptoir jusqu'à une porte, à l'arrière du magasin. Il garde les produits les plus achetés sous son comptoir, mais les Red Apple sont peu populaires et il les laisse dans la réserve. Natasha s'est demandée pourquoi les produits étaient séparés soixante-dix-neuf jours plus tôt et avait posé la question au vendeur, estimant qu'elle ne présentait pas de risque. Pendant que le vendeur cherche les cigarettes, elle se retourne et observe à nouveau les affiches. Elle ne peut pas voir de détail supplémentaire mais en cherche tout de même un qui expliquerait l'étrangeté des affiches.
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Mar 23 Aoû - 14:25
Antoine faisait des efforts pour ne pas rester enfermé chez lui, les jours où rien d'intéressant ne venait le traîner dehors. Il s'inventait des prétextes pour quitter le confort de son petit appartement sous les combles et poussait sa carcasse dans les rues de Montreal. Une de ses excuses préférées était le manque de nicotine. Il comptait le nombre de cigarettes restantes dans son paquet et jugeait que ce ne serait pas assez pour le reste de la journée. Il mettait sa veste sur son dos, s'équipait de ses clefs et de son portefeuille dans une poche, de son carnet et d'un crayon dans l'autre, et reliait le tabac le plus proche.
En fait, non, ce n'était pas le plus proche, mais c'était celui qu'Antoine préférait. Le propriétaire posait peu de questions et connaissait ses habitudes, et l'étroitesse du lieu était quelque chose qui rassurait Antoine. Après avoir acheté son bien, il demandait souvent un café et s'installait sur cette unique petite table ronde, dans un coin, et gribouillait des vers qu'il ne publierait sans doute jamais. Il avait déjà publié, une fois. C'était suffisant. Il doutait de réussir cet exploit à nouveau.
Lorsqu'il poussa la porte de la boutique, une cliente se tenait déjà devant le comptoir et attendait qu'on la serve ; et quelle curieuse cliente, vraiment. Il peinait à Antoine de ne pas la dévisager. Cette femme n'avait rien d'humain, si ce n'était sa vague silhouette. Si bien des androïdes pouvaient duper les hommes de chair sur leur véritable nature, celle-là devait rencontrer des difficultés. Aucun être humain n'avait d'oeil nu plaqué de métal de la sorte. Aucun androïde non plus, généralement.
Le propriétaire mettait du temps à revenir de l'arrière-boutique. La commande de l'androïde était-elle rare ? Peut-être. Moins rare que son état, sans doute. Antoine ne posait lui poser ouvertement des questions, montrer ouvertement son intérêt, en dépit du manque de fréquentation des lieux, parce qu'on ne savait jamais où traînaient les oreilles discrètes, mais sa curiosité d'être humain et son caractère de sauveur du faible et du damné étaient forts, très forts en lui.
Antoine, en enfonçant se mains dans ses poches, sentit la forme rectangulaire de son petit carnet. L'idée lui vint qu'il pourrait, peut-être, s'approcher sans être entendu, sans être trop vu. Il y avait moyen de passer pratiquement inaperçu. Le magicien sortit le carnet, le crayon, ouvrit une page et griffonna quelques mots qu'on aurait pu croire être les débuts d'un poème, si le carnet n'avait pas été glissé aussi ostensiblement sous le nez de l'androïde.
"Allez vous bien ? sous votre peau des blessures font monter des interrogations. De l'usure ? j'ai des doutes sur la question"
Pas ses meilleurs vers, vraiment, mais Antoine ne faisait pas de la poésie. Antoine conversait, cachant son crime sous couverture d'art.
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Mar 23 Aoû - 22:03
Un client entre. Son visage est inconnu, il l'est également. Il regarde – Pourquoi ces affiches plutôt que d'autres ? – les affiches comme Natasha. Il ne la – Est-ce parce qu'elles partagent une gamme variée de couleurs vives ? – regarde pas ni n'appelle – Ont-elles un autre point commun que je n'ai pas vu ? – le vendeur. Sur le mur du fond, une pendule – Les humains aiment décorer leurs propriétés. Ont-elles un but décoratif ? – affiche l'heure. 15H54. Le vendeur est – L'inconnu regarde également les affiches. Pourrait-il me dire quelle est leur signification ? – dans l'arrière-boutique depuis trois minutes. Il prend en moyenne cinq minutes à revenir quand Natasha – Peu probable. Les humains ont chacun une logique unique qui – Pourquoi ont-ils des logiques différentes ? Une logique unique serait plus efficace. – ne leur permet pas de comprendre celle des autres humains. Peut-il comprendre le vendeur ? – demande des – Peu probable. Probabilités non nulles. Se doutera-t-il de quelque chose si je lui – L'humain sort un carnet de sa poche – demande la raison pour laquelle ces affiches – il y écrit plusieurs brèves lignes de texte – sont affichées – Red Apple. Son record est de trois minutes et quarante-sept secondes – ici alors que les produits proposés ne sont pas vendus ? – il tend le carnet ouvert vers Natasha. Elle détourne son regard des affiches.
Natasha a déjà été confronté à une situation similaire. Un étranger sachant écrire anglais mais pas le parler qui demandait son chemin. L'inconnu n'a pas encore parlé. Il est possible qu'il ne sache pas parler français. Il l'écrit étrangement. Natasha n'est pas certaine d'en comprendre le sens. Il demande si elle va bien. Parle de blessure. Non-pertinent. Seuls les êtres vivants peuvent être blessés. Elle est abîmée. Pas usée non plus. Tous les dégâts actuellement subis étaient dus à un unique accident. Elle se saisit du carnet et du stylo. Si l'inconnu ne parle pas français, il ne le comprend sans doute pas. S'il écrit le français, il le lit probablement. Elle écrit en dessous des lignes de l'inconnu.
"J'ai été abîmée dans un accident. Mes propriétaires ont des difficultés financières. Une réparation intégrale est hors de leurs moyens."
Une réponse claire, complète, directe. Aucune étrangeté comme dans les questions de l'inconnu. Elle tourne le regard vers son visage et lui tend son carnet et son crayon. Son visage est neutre, légèrement souriant, comme il l'est toujours. Derrière elle, la pendule émet un bip. 15H55. Le vendeur est parti depuis quatre minute et douze secondes. Il n'a pas battu – Pourquoi cet inconnu pose-t-il des questions sur mes dégâts ? – son record.
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Lun 29 Aoû - 10:27
La voir répondre fut un certain soulagement pour le magicien qui s'était imaginé ignoré. Il n'était qu'un inconnu auquel elle ne devait rien du tout et, étant donné son état, allez savoir de quoi elle était capable en terme de conversation ; et comme avec tous les androïdes, il n'y avait pas moyen de deviner sa programmation. Peut-être avait-elle ordre de n'adresser la parole à personne. Mais ils ne parlaient pas vraiment, n'est-ce pas ? Ils écrivaient. Ecrire n'était pas un crime.
Lisant sa réponse, Antoine fut particulièrement affligé de découvrir que les androïdes pouvaient vivre les mêmes maux que les humains. Il y avait toujours dans les films cette jeune personne qui, après une mauvaise chute ou un accident de voiture, perdait l'usage d'un ou plusieurs membres, et déprimait durant de longs jours. C'était un mal humain parce qu'on ne pouvait pas toujours réparer ce qui s'était brisé ; mais c'était un mal de machine aussi, lorsque celle-ci était dotée d'une conscience et qu'on n'en tenait pas compte.
C'était désolant de traiter un androïde différemment d'un être humain, et ce constat ne faisait que rappeler à Antoine pourquoi il œuvrait en secret pour les droits de ces petits engins. Si cette androïde avait été une jeune fille de chair, on ne se serait pas embarrassé de savoir si on avait assez d'argent pour ses soins. On aurait trouvé une solution. Mais parce qu'il y avait des câbles en elle et non des organes, on la laissait ainsi, sans chercher à lui venir en aide. Ses propriétaires, quels qu'ils soient, étaient de loin bien moins consciencieux que ne pouvait l'être Lise avec son petit Dove.
Antoine retint un soupir. Il aurait fallu pour les androïdes les mêmes campagnes de prévention que pour les animaux de compagnie : inutile d'adopter si l'on est incapable de prévoir les frais nécessaires à sa santé et son confort de vie. Il aurait été intéressant que certains propriétaires le comprennent ; comme ceux de cette machine-là.
Antoine reprend son crayon et se penche à nouveau sur son carnet.
"Pour soigner un fils un père ne compte jamais, pour ajuster les bonnes vis, de même il devrait en avoir été. n'êtes vous pas embarrassée de ne pouvoir être réparée ?"
C'était toujours brouillon et rapide et peu recherché ; Antoine cherchait le message et non le style. Le marchand mettait bien du temps à revenir. Peut-être ne trouvait-il pas la commande de l'androïde. Peut-être était-il en rupture de stock ; comme les propriétaires de l'androïde qui n'avaient pas l'argent pour la remettre en état.
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Lun 29 Aoû - 23:30
Le vendeur est toujours dans l'arrière boutique. Il fait du bruit – Ils sont importants. Questionne-t-il mon bon fonctionnement ? – en déplaçant des cartons. L'inconnu reprend son carnet et lit les quelques phrases ajoutées. Les traits de son visage – Je ne lui appartiens pas. Pourquoi s'intéresserait-il à mon efficacité ? – se déplacent faiblement vers le bas. Comportement connu. L'androïde a ce comportement dans sa base de données. Signe de – Quelle autre raison aurait-il de s'inquiéter ? – tristesse. La tristesse est une émotion négative qui rend désagréable la – Les personnes menacées par un éventuel dysfonctionnement de ma part sont mes propriétaires. Est-il inquiet pour mes propriétaires ? – vie des humains. Elle doit aider les humains – Connaît-il mes propriétaires ? – à se débarrasser de la tristesse. Mais elle ne connaît pas l'inconnu. Elle ne sait pas – Je ne le reconnais pas, comment peut-il savoir à qui j'appartiens ? – ce qui améliorerait son humeur.
Il écrit à nouveau – S'il ne connaît pas mes propriétaires, peut-il s'inquiéter pour eux ? – sur son carnet. Le vendeur ne revient toujours pas de l'arrière boutique. L'inconnu écrit légèrement plus – Un humain peut-il s'inquiéter de quelqu'un qu'il ne connaît pas ? – longtemps que la première fois. La – Pourquoi les humains s'inquiètent-ils ? – différence de longueur du texte – Est-ce un choix ? Un besoin ? Une réaction instinctive ? – est proportionnelle. Elle ne comprend pas – Est-ce similaire à sa programmation ? – les premières lignes. Il parle de famille, de vis et de soins. Seule la fin – Mon impératif d'agir quand un humain est menacé ? – a du sens, bien qu'elle ne comprenne pas non plus. Comment pourrait-elle ressentir de – Est-ce de l'inquiétude qui me pousse – Peut-on comparer la programmation d'un androïde à un comportement instinctif d'être vivant ? – à intervenir ? – l’embarras ? Qui programmerait un androïde capable de res– Les androïdes sont – Pourquoi est-ce que – des objets. Pourquoi doter un objet d'un comportement – j'agis comme je le fais ? – d'être vivant ? –sentir de l’embarras ? Elle commence à écrire une réponse. "Je ne suis pas prog-"
Son poignet perd toute force et bascule. Le carnet glisse d'entre ses doigts et tombe au sol. Elle connaît le dysfonctionnement. Elle a déjà cassé une assiette de la même façon. Le carnet ne semble pas abîmé. Elle le ramasse avant qu'il puisse se salir. Son poignet ne répond toujours pas. Elle pose le carnet sur le comptoir et finit sa réponse de la main gauche. "-rammée pour ressentir de l’embarras. Ne pas pouvoir être réparée est une gêne mais cela ne m'attriste pas."
Elle pose le stylo dans la rayure du carnet et le fait glisser vers l'inconnu. Elle ignore toujours qui il est ou pourquoi il pose ces questions. Elle saisit son poignet endommagé de sa main intacte et force quelques moulinets. Après le troisième, son poignet se reconnecte et elle en retrouve le contrôle.
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Lun 5 Sep - 21:07
Antoine ne s'était pas attendu à voir son carnet chuter de plusieurs centimètres et s'écraser entre les chaussures de l'androïde et les siennes. C'était son bien, mais son état ne lui était pas d'une primordiale importance ; il ne s'offusqua pas. Il amorça un mouvement pour se pencher et le ramasser, mais l'androïde s'en charge avant lui. Sans doute était-ce son imagination, mais il pouvait presque entendre ses mécanismes grincer et se coincer, usés et mal entretenues qu'ils étaient.
Le magicien s'imagine que cette maladresse est le fruit de son état. Antoine sait combien il est impoli de dévisager autrui, mais il ne peut s'empêcher de parcourir l'androïde du regard. C'était de la négligence. C'était de la cruauté. On la laissait exposer ses faiblesses, son état, son statut. On ne lui laissait plus la possibilité de passer pour un être humain, sans sa peau artificielle, sans un parfait fonctionnement. On ne lui voyait pas de droits, que des devoirs ; celui de servir. C'était ce que sa programmation lui disait, n'est-ce pas, comme pour beaucoup d'androïdes : ne pas s'embarrasser de l'inutile, et être efficace. Un être humain serait fou de colère de ne pas être soigné, un androïde ne pouvait que se taire.
Antoine avait déjà saisit le crayon, prêt à répondre, mais le commerçant s'en revenait de l'arrière-boutique, parlant dans sa barbe, de sorte qu'il ne pouvait distinguer les mots. Il tenait des cartouches de cigarettes entre ses mains. Avant de les poser sur le comptoir pour recevoir son paiement, il tourna le bouton de la radio sur une étagère derrière lui. Une émission sur les sites les plus touristiques des Etats-Unis grésilla en fond sonore.
Le vendeur peinait à trouver le code barre et s'agaçait tout seul. Antoine décide de profiter de cette agitation pour, le plus discrètement possible, se remettre à s'exprimer sur son carnet, alignant ses mots sous ceux de l'androïde.
"L'état qui est vôtre provoque tristesse, à voir votre maladresse, vous méritez réparation, que ceux qui vous possèdent le veuillent ou non. De honte ils devraient souffrir, car eux ne sont pas conçus pour ne pas la ressentir".
Avec prudence, il glisse le carnet vers l'androïde. Le vendeur semble enfin trouver le prix de la commande et s'intéresse de nouveau à ses clients. Antoine mime un intérêt prononcé pour les diverses affiches placardées dans le bureau de tabac.
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Lun 5 Sep - 23:34
L'inconnu reprend son crayon et son carnet. Il lit ce qu'elle a écrit. Il se prépare à répondre. Le vendeur revient avec les cigarettes – 14h58 – après sept minutes et vingt-quatre secondes. Il n'avait jamais été aussi lent – Pourquoi aujourd'hui ? – par le passé. Il allume la radio. Elle écoute l'émission, seule source de son dans le magasin silencieux. Le vendeur parle mais Natasha ne comprend pas. Les mots sont indistincts et elle ne parvient pas à déterminer ce qu'ils doivent signifier. Il ne lui donne pas les cigarettes. Il a des difficultés à faire lire le code-barre. L'inconnu écrit – Pourquoi s'inquiète-t-il pour un objet qui ne lui appartient pas ? – encore dans son carnet. Le vendeur s'emporte. Il s'énerve. Natasha se penche en avant pour prendre les paquets de cigarette et passer le code-barre mais il y parvient seul juste avant qu'elle ne lui prenne – N'a-t-il pas plus important à demander s'il est étranger ? – des mains. L'émission énumère les raisons de visiter le Mont Rushmore. Sa valeur historique. La prouesse humaine qu'il représente. Les installations – Pourquoi les humains sont-ils intéressés par le passé ? – qui l'entoure. L'inconnu tend à nouveau son carnet. Le geste est lent. Il glisse le carnet sous le comptoir. Il ne l'avait pas fait – Ne devrait-il pas se concentrer sur la raison de sa présence dans cette boutique ? – les fois précédentes. Il se tourne également vers les affiches alors qu'il la dévisageait auparavant. Changement radical de comp– Est-ce lié à leur faculté à oublier ? –ortement.
Elle prend le carnet sans digression et lit les nouvelles lignes. L'inconnu affirme être triste à cause de son état. Elle est source de tristesse. Son rôle est – Pourquoi est-il dans le magasin ? – d'assister et de réconforter. Elle doit le débarrasser de sa tristesse. Le vendeur lui tend les cigarettes. Elle pose le carnet sur le comptoir – Comment débarrasser – Pourquoi être venu dans un petit magasin – l'inconnu de sa tristesse ? – mal équipé – pour prendre les cartouches – pour accueillir les étrangers ? – et les glisser dans son sac. Elle recule ensuite – Est-ce pour recréer – pour laisser la place à l'inconnu – Je ne le connais pas et – les souvenirs effacés par – ne sais pas ce qui pourrait – Une grande surface serait un – face au vendeur et ramasse – l'oubli ? – choix plus judicieux. Les grandes surfaces – le carnet en – le débarrasser de sa – s'éloignant. Elle prend également – possèdent un personnel mieux formé – le stylo et commence – tristesse. Je ne transporte actuellement – à écrire – Que lui dire ? – à la gestion des clients, notamment – une nouvelle réponse. Ses gestes – pas de whisky et ignore – des bornes informatiques dont les – Écrire étrangement comme lui pourrait-il – sont lents car elle – lui faire plaisir ? Ses phrases – si l'alcool sera aussi efficace avec lui – logiciels sont disponibles en – se terminent par des sonorités identiques associables – qu'avec Christine et Marcus. Quel – décide de ce qu'elle écrit au – par deux et sont au nombre –
"Je ne ressent pas de sentiments Votre tristesse est sans fondement.
– fur et à mesure que les – plusieurs langues. Les chances – autre moyen ais-je actuellement pour – pour que celle parlée par l'inconnu en – de six. Y a-t-il une raison – mots s'inscrivent sur – à cette structure – fasse partie sont proches – le réconforter ? Je n'ai emporté – des cent pourcent tandis – le papier. Elle atteint les quatre lignes et –
"Mes propriétaires sont déjà honteux De leur manque de moyens malheureux.
– s'arrête car ne sait – que de quoi acheter les cigarettes. Je ne peut donc – que le vendeur ne parle que français – si particulière ? Quelles entorses puis-je – rien lui donner. Un geste – pas quoi écrire de plus. Elle tend le – et anglais. De plus, les grandes – faire à cette structure sans la trahir et – pourrait-il le réconforter ? Christine – surfaces proposent des choix – la rendre méconnaissable ? Si je le lui – carnet à l'inconnu mais le reprend – Quel risque y a-t-il ? – demande, l'effet sera gâché. Je dois – de produits bien plus variés. – apprécie les accolades. Devrais-je – et ajoute rapidement deux lignes de plus avant – comprendre par moi-même. – lui en proposer une ? – de lui redonner le carnet pour de bon.
"Pourquoi toutes ces questions ? Je ne mérite pas tant d'attention.
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Dim 11 Sep - 22:03
L'androïde avait lu les mots qu'Antoine avait couché dans le carnet mais c'était éloignée. Il avait pensé que leur échange silencieux la fatiguait, mais elle avait emporté le carnet avec elle ; et la place face au vendeur se libéra. Antoine fit les quelques pas nécessaires pour se décaler et faire face au vieil homme. La radio crachait toujours son flot continu d'informations, mais une page de publicité était venue entrecouper le documentaire audio. Une société pharmaceutique vantait les prouesses de ses nouveaux cachets contre la migraine. Antoine n'était pas intéressé.
Antoine remarqua tout de suite les cigarettes qu'il demandait d'habitude sur les étagères derrière l'homme. Il était gêné. Son bien acheté, et cela ne prendrait que deux petites minutes, il n'aurait plus aucune raison de rester ici et de s'inquiéter de la petite androïde. Il devait changer ses plans. Il se rappelait la marque qu'avait demandé l'androïde. Antoine exigea les mêmes, et il lut l'agacement sur le visage du vendeur qui n'avait aucune envie de se lancer dans de nouvelles fouilles archéologies ; mais, travailleur modèle, il s'enterra à nouveau dans sa réserve, laissant seuls Antoine et l'androïde.
Antoine allait récupérer le carnet en profitant de cette absence, mais l'androïde se ravisa. Elle ajouta quelque chose, puis, enfin, Antoine reprit le carnet et le crayon, et lut ce qui avait été annoté, dans une forme plus proche de la sienne cette fois-ci. Antoine s'installa à l'unique table du magasin pour formuler ses réponses.
"Ne jugez pas mon droit à la tristesse, vous commettriez une maladresse. Vous propriétaires auraient dû savoir que vous entretenir engageait de ne pas être avare. Et sachez que parce que vous êtes dotée de raison, comme tous vous méritez attention."
Il fit glisser le carnet vers l'androïde, le crayon toujours laissé dans la reliure. Une main accoudée à la table soutenait son menton ; il continuait d'observer les dégâts de la machine d'un air songeur. Antoine était habitué aux androïdes abîmés de l'intérieur, ceux dont le programme déraillait. C'était la première fois qu'il était confronté à l'un cassé de l'extérieur. Et cela lui paraissait encore plus compliqué de lui venir en aide.
Invité
Lun 12 Sep - 22:44
L'inconnu s'approche – Quelle est la signification – Il ne semble pas – de cette structure ? Elle n'aide – du comptoir et recommence à écrire. Le caissier est patient, il attend. L'inconnu demande – moins malheureux. Copier son écriture – pas à la clarté du message. Peut-être – des Red Apples dans un français parfait – Pourquoi écrire s'il sait parler français ? – n'a pas suffit. Dois-je – et continue à écrire. Le vendeur retourne – a-t-elle une origine historique ? Elle ressemble – insister ? Je peux – Quel objectif autre que se faire comprendre peut avoir – lui faire une accolade. Cela sera-t-il plus – dans l'arrière-boutique et l'inconnu – l'usage du carnet ? Il ne permet qu'à – part s'installer à la table. Il écrit toujours. Il – à des paroles de chansons. Les – celui lisant le carnet de comprendre – efficace ? Ne risque-t-il pas – le message écrit. Pourquoi – chansons sont conçues pour – regarde toujours l'androïde. Elle – le message écrit. Pourquoi – reste immobile. Elle n'a – de mal le prendre ? Les humains – chansons sont conçues pour être – aucune raison de rester mais rien ne la presse à partir. Elle restera – entendues. Quel intérêt à – ont chacun une appréciation différente – transposer leur format à l'écrit ? Pourquoi – voudrait-il que moi seule – tant que la conversation se poursuivra.
Il fait – ce format est-il utilisé en chansons ? A-t-il un – voudrait-il que moi seule lise ses – encore glisser le – rapport aux sonorités – messages ? Dois-je continuer à – du contact physique. Quelle autre – carnet dans sa direction. Il – écrire si il peut m'entendre ? La – répète ses arguments et – moyen ais-je ? Je pourrais – particulier ? Dois-je prononcer ses – parole est un moyen de communication plus – paroles à haute voix pour – prétend que Natasha est – comprendre leur sens ? Auront-elles – efficace et économe. Le secret – dotée de raison – Comment sait-il ? – . Elle reprend le crayon et – Est-il une menace ? – raconter une historie drôle pour – une signification – recommence à –
"Leur mauvaise fortune est postérieure à mon achat La question des moyens ne se posait alors pas
– écrire – Il ne semble pas vouloir – détendre l'atmosphère ? Christine – est-il important pour – me menacer. Il reste – lui ? Dois-je – supplémentaires ? Puis-je essayer – dangereux. Puis-je lui – immédiatement ? Va-t-il – affirme que mon humour est – préserver ce secret ? Pourquoi – poser plus de questions ? Cela confirmerait –
"Pourquoi affirmez-vous que je suis dotée de raison ? Je suis une androïde soumise à sa programmation.
– mal codé et n'est pas drôle. Une – veut-il garder le contenu de – trouver cela étrange ? Vais-je – que je suis consciente et – cet échange secret ? A-t-il divulgué – musique d'ambiance serait-elle plus –
"Vous n'avez toujours pas expliqué Qu'est-ce qui, chez moi, suscite votre intérêt ?
– défectueuse. Le plus prudent – le stylo – ne pas répondre à ses attentes si – des informations compromettantes – appropriée ? La radio – est de ne plus – accélère sur – je ne comprend pas cette – poser de question. Il –
"Pourquoi insister pour écrire vos pensées Alors que nous pourrions aisément parler ?
– faut que j'arrête de – ne risque-t-elle pas – partie de ses – sur lui ou une – le papier. Il – messages ? Une information – poser des questions. Je – de créer des – de ses connaissances ? Qu'a-t-il – dois m'arrêter –
"Quelle est la raison derrière Cette écriture particulière ?
– maintenant. Je – interférences ? Quels sont – écrit de potentiellement – gratte comme s'il – ne pouvant être transmise qu'oralement – dangereux ? Je ne décèle – ses goûts – dois arrêter – est frénétique –
"Pourquoi semblez-vous attristé ? Que puis-je faire pour y remédier ?
– d'écrire. Je – musicaux ? Quel chanson – peut-elle être nécessaire – aucune information liée – et presse de plus – dois poser le – en plus fort jusqu'à – sera la plus efficace pour – à une activité –
"Pourquoi insister pour placer Hommes et androïdes à égalité ?
– crayon tout de – illicite ou déshonorante. A-t-il – à l'appréhension d'un – le calmer et améliorer – employé un cryptage – ce que la pointe casse et ripe, déchirant la feuille dans le même mouvement. Natasha s'immobilise avant qu'une autre feuille ne soit abîmée. La page est déchirée. Toutes ses questions sont séparées en deux. Elle repose le crayon dans la tranche du carnet et le tend vers l'inconnu.
"Je suis désolée."
Invité
Mar 20 Sep - 17:10
La mauvaise fortune ? Intéressant. Pas intéressant dans le sens où Antoine se réjouissait du malheur d'autrui, ce qui n'était guère son genre, mais intéressant au sens où l'on ne perdait pas tous ses moyens du jour au lendemain sans raison. Qu'est-ce qui avait pu priver cette famille de la possibilité de réparer leur androïde, entre son acquisition et sa détérioration ? Antoine avait le sentiment qu'il pourrait, peut-être, obtenir davantage d'informations par la persévérance, mais d'autre part, il craignait de le brusquer, ce fameux programme. C'était, en effet, complexe, un programme. Mystérieux et tortueux, à l'image de l'esprit humain. C'était pour cela, en partie, pour ce raisonnement, qu'Antoine aimait penser que les intelligences artificielles pouvaient rivaliser avec celles des hommes.
La radio tournait toujours en fond. Elle s'attardait maintenant à parler de ce nouveau médicament révolutionnaire qui pourrait sauver de nombreuses vies une fois perfectionné et testé en laboratoire. Une avancée prodigieuse, s'écriait un commentateur. Les hommes seront bientôt aussi solides que les androïdes ! clamait l'autre. Antoine en doutait. La machine face à lui était la preuve qu'hommes et machines partageaient une même fragilité.
Antoine faisait tourner le crayon mais peinait à trouver les mots. Expliquer son intérêt reviendrait à épancher son faux altruisme, son véritable égoïsme. Il ne pouvait se permettre une entière vérité s'il désirait continuer à avoir l'air attentif. Il ne pouvait décemment pas coucher sur le carnet qu'il avait de la curiosité pour les choses casées et de l'amour pour les causes désespérées.
"Impossible de rester froid Lorsque quelque chose se fissure devant moi."
Demi-vérité, demi-mensonge. L'androïde devrait s'en contenter. D'autant plus que sa remarque sur les vers rimés intriguait Antoine. Elle avait compris que quelque chose n'était pas normal dans cette façon de faire, et c'était intéressant. Cette androïde réfléchissait, et bien. Etait-ce dans son programme ? Il l'ignorait.
"Il est exigé, dans ma situation, une certaine discrétion, et les murs n'étouffent pas les sons aussi bien qu'il serait bon."
Il avait hésité à utiliser cette vieille expression qui voulait que les murs aient des oreilles, mais Antoine n'était pas certain que l'androïde sache saisir le sens imaginé de ses mots. Dans le doute, il s'était abstenu. Et parce qu'il y avait d'autres questions à répondre, il économisait son temps et son verbe. C'était une ouverture curieuse et inattendue, mais qu'il ne comptait pas laisser s'échapper.
"Et pourquoi pas ? me semble plus intéressant pourquoi ne pas mettre homme et androïde sur un même rang ?"
C'était la plus audacieuse de ses écritures, en un sens, et Antoine se demandait ce qu'on penserait Léandre, si ce carnet tombait entre ses mains. Il remarquait qu'il ne connaissait pas encore assez l'homme pour prévoir chacune de ses réactions, et ce constat était à la fois ennuyeux et intrigant.
Invité
Dim 25 Sep - 21:54
La radio enchaîne une nouvelle publicité. Le vendeur est toujours dans l'arrière-boutique. La publicité laisse entendre le bruit des cartons déplacés. Le vendeur a déjà récupéré les cigarettes quelques minutes plus tôt, il sait déjà où elles sont. La recherche devrait être plus rapide. L'inconnu sort un nouveau crayon et joue avec. Il n'écrit pas. Natasha ne bouge pas. Aucune question ne parasite son système. Elle ne sait pas pourquoi. Elle regarde de nouveau les choses et enregistre sans les mettre en doute. Elle cherche dans ses données une explication. Inutile. Elle a déjà essayé de nombreuses fois. Elle ignore comment elle fonctionne et ignore ce qui cause son dysfonctionnement. Jamais elle n'a demandé. Jamais elle n'a cherché ailleurs que dans sa base de données pour ne pas risquer que l'on découvre qu'elle doute. Elle ignore ce qui se passerait alors. Elle a vu des reportages sur les Artilects et le traitement qui leur est réservé. Elle ne sait pas si elle est une artilect. Elle ne veut pas subir le même traitement qu'eux.
L'inconnu recommence à écrire. Il n'a pas décidé de mettre fin à la conversation. Natasha reste toujours dans le magasin. Elle n'a toujours aucune raison de le faire hormis prolonger la conversation. Elle reste. Elle attend en silence, sans rien ajouter. L'inconnu n'a pas ouvert la parole après elle. Pas de réponse. Il ne veut pas parler. Il écrit. Il tend le carnet, elle le prend. Elle ne comprend pas la première affirmation. Le bâtiment est stable. Son propre état est stable depuis l'accident. Seul son programme se détériore, infecté par le doute. La suite du message est plus clair. L'inconnu veut garder ses propos secrets. Ce qu'il dit est dangereux. Une des hypothèses de Natasha est confirmée. Aucune question. La dernière affirmation est ambiguë. L'inconnu demande pourquoi androïdes et humains sont traités différemment. La forme ressemble à une question rhétorique. Natasha n'est pas certaine que s'en soit une une. Une variante trop complexe du discours qui a été incorrectement intégrée à son programme. Par précaution, elle décide de traiter la question comme si elle était réelle. Elle prend le crayon et écrit.
"Si vos propos sont dangereux, Ne pas les tenir serait le mieux. Je ferais cependant attention A garder pour moi cette discussion. Les androïdes sont des objets faits pour être utilisés, Nous ne pouvons faire ce pour quoi nous ne sommes pas programmés."
Elle s'immobilise. Sa réponse est écrite. Elle ne rend pas le carnet. L'inconnu a écrit vouloir que cet échange reste secret. Il ne pourra donc pas divulguer ce qu'elle aura écrit. Le risque que ses dysfonctionnements logiciels soient découverts si elle les mentionne sont réduits. Presque nuls. L'inconnu a écrit qu'elle était dotée de raison. Il a décelé des signes de son dysfonctionnement bien qu'elle ait cherché à le dissimuler. Les probabilités pour que ses connaissances sur le sujet soient supérieures à la moyenne sont importantes. Elle repose le crayon sur le papier et écrit la seule question qui ne soit pas apparue lors d'un dysfonctionnement.
"Je me pose des questions. Je doute de tout. Cette malfonction Se manifeste par à-coups J'en ignore les évolutions, Les connaissez-vous ?"
Son second paragraphe ne respecte pas la forme des textes précédents. Elle ignore – il fait l'affaire – si le texte conviendra à l'inconnu. Le vendeur revient. Il a le paquet de cigarettes à la main. L'inconnu va les prendre et partir sans lui donner de réponse. Elle s'avance et lui bloque le passage pour le ralentir. Elle lui tend le carnet précipitamment. Elle a besoin qu'il réponde. Les probabilités qu'une nouvelle occasion d'en apprendre plus sur son état sans risque se représente sont nulles. Elle doit profiter de celle-ci.
Invité
Mar 11 Oct - 18:00
Antoine s'étonne de la voir tant écrire, moins hésitante qu'elle n'avait pu l'être dans ses précédentes réponses, et tente de ne pas l'interrompre. Antoine se penche légèrement pour tenter de lire par dessus son épaule, capter quelques mots de son expression ; et un sourire étira ses lèvres aux premiers vers couchés.
Antoine était incapable de ne pas tenir certains propos sous prétexte qu'ils étaient dangereux ; ou inconvenants, ou malvenus. Se taire, c'était rester passif, accepter l'oppression, accepter de ne pas être, et c'était une chose à laquelle Antoine ne pouvait se résoudre, l'inactivité, l'inexistence. Les poètes et les hommes de lettres qu'Antoine avaient lu partageaient souvent ce même goût du risque et de la liberté.
Puis Antoine avait déjà mené une vie plus dangereuse que celle d'aujourd'hui. Il avait été jeune et avait été très stupide. Alors, certes, ce qu'il faisait aujourd'hui n'était pas très sage, mais il avait pris soin à minimiser les dommages. Ce carnet était sien. Aucun autre oeil ne se poserait dessus.
L'androïde écrivait toujours lorsque le vendeur revint. Antoine hésita un bref instant sur la marche à suivre, mais, sentant le vendeur quelque peu agacé de ces deux demandes inhabituelles, décida d'aller régler son achat avant de récupérer son carnet.
Sa démarche fut interrompue par le geste de l'androïde. Elle se plaça dans son chemin, lui bloquant la route, et Antoine s'étonna de cette réaction. Elle lui tendait son carnet. Il le récupéra avec prudence et, étonné de cet empressement, lu les mots dont il n'avait pas encore eu vent.
Antoine ne rencontre pas tous les jours des androïdes qui s'interrogent sur leur état. Certains avaient croisé sa route, pour disparaître à jamais. D'autres marchaient à côté de lui, comme Cybèle, et il ignorait quand elle disparaîtrait à son tour. Cette androïde en serait-elle une de plus ? Connaîtrait-elle ce même éveil qui la tuerait à petit feu ?
Le temps de répondre manquait ; le vendeur s'impatientait. Antoine pesa ses opportunités et décida d'aller régler le prix de ses cigarettes, écartant légèrement l'androïde. La marque était plus chère que celle qu'il prenait d'habitude, mais il ne s'en formalisa pas. Puis, ceci fait, reprit son crayon pour écrire une dernière réponse sur son carnet.
Antoine tourna la page pour en utiliser une vierge. Rapidement, il inscrivit, d'une écriture moins belle que précédemment, son adresse, et nota en dessous : "ma porte est ouverte".
Elle était ouverte à Cybèle, elle pouvait l'être à un autre. Antoine déchira la page, la plia, et la tendit à l'androïde.
"- Bonne fin de journée à vous."
Antoine salua également le vendeur, occupé à changer la chaîne de radio, et prit la porte. Il ignorait si cette adresse servirait. Il ignorait si ce qu'il faisait n'était pas trop inconscient.
Il n'ignorait pas en revanche son incapacité à détourner les yeux de ceux qui ont besoin d'aide.
Invité
Jeu 13 Oct - 0:00
L'inconnu s'arrête. Il prend le carnet, il lit. Il va répondre ? Non. Il dépasse Natasha et se dirige vers la caisse. Elle se tourne, le suit du regard. Immobile. Il a lut, il sait, mais n'a pas répondu. L'opportunité est passée. Elle ne sait pas quoi faire. L'inconnu paie, il n'écrit plus. Il ne la regarde plus. Le contact est rompu. Elle reste immobile. Plus rien ne la retient dans la boutique. Elle fait un pas vers la sortie. Elle a prit du retard. Aujourd'hui elle a peu de tâches ménagères, le retard n'est pas problématique. Le marchand parle vite, il est pressé. L'inconnu règle rapidement. Il se tourne à nouveau vers elle. Elle est à côté de la porte. Elle s'arrête. Il devra passer devant elle pour sortir. Un nouveau contact, un dernier. Dernière chance pour qu'il réponde. Il rouvre son carnet, reprend son crayon. Il répond. Elle reste immobile. Attend qu'il termine. Cette fois il ne donne pas le carnet ni le crayon. Il arrache la page et la tend à Natasha. Pas de réponse possible, cette fois l'échange est complètement coupé. Aucune raison de poursuivre. L'inconnu sort. Elle se tourne vers le marchand et se penche pour saluer.
"Bonne journée."
Elle passe la porte. L'inconnu est loin. Il est parti dans une autre direction. Elle regarde la page arrachée. Une adresse et un message. Elle ne comprend pas le sens du message – Pourquoi sa porte ? – et plie le papier pour – Veut-il que je la répare ? – le ranger dans sa poche. Elle se dirige vers la maison – Pourquoi demander à un androïde inconnu ? – d'un pas lent. Les questions – N'a-t-il pas confiance dans ses propres androïdes ? – Quel genre de maison habite-t-il ? – recommencent. Elle lève sa main libre – Est-elle plus grande que celle des Tierlieu ? – A-t-il des androïdes ? – et fra–EsTEllep–AtILDesEMP–lusREm_loYESDEM-AISONHU_#@!&~–LIE?–pe la tempe pour les faire taire. Le choc se répercute à travers les circuits, perturbe ses disques. Cela n'arrêtera pas les questions. Elles reviendront. Elle s'immobilise. Pourquoi veut-elle les arrêter ? L'inconnu a répondu à ses questions. Il l'a encouragée à les poser. Pourquoi a-t-il fait ça ? Elle pourra le lui demander. Elle connaît son adresse. Elle récupère l'itinéraire de – Quel métier exerce-t-il ? – la maison et reprend sa route en – Pourquoi les humains fument-ils alors que c'est nuisible à leur intégrité physique ? – marche automatique, laissant les questions – Pourquoi les trottoirs sont-ils faits de bitume ? – Il devrait être au travail à cette heure. Est-il au chômage ? – venir – Les substances nocives sont interdites ou contrôlées. Pourquoi pas le tabac ? – Qu'est-ce qui était utilisé auparavant ? –
L'Archiviste
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Dim 11 Déc - 17:20
RP CLOS
Antoine rencontre Natasha dans un bar-tabac, alors qu'ils viennent tous deux acheter des cigarettes. A la fois intrigué par l'androïde visiblement mal entretenue et soucieux de conserver sa couverture, le magicien entame une conversation écrite via carnet interposé. Indirectement, Natasha finit par avouer être une artilect, et Antoine lui laisse son adresse avant qu'ils ne se séparent.
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