A 18h21, Natasha est descendue au garage s'occuper de la voiture des Tierlieu. Christine est rentrée du travail à 19h46. Elle a été chercher une bouteille de gin et s'est enfermée dans sa chambre. Marcus est revenu trente-huit minutes plus tard, à 20h24. Il est monté directement voir Christine. Christine et Marcus ont échangé en criant pendant sept minutes puis Christine est redescendue d'un pas rapide à 20h31 et sortie de la maison. Marcus descend après elle et s'arrête à la porte. A 21h58, Natasha a terminé l'entretien de la voiture. Une bougie a été changée ainsi qu'une plaquette de frein, l'intérieur a été aspiré et la carrosserie nettoyée. Marcus vient la voir. Christine est sortie depuis plus d'une heure et il ne sait pas où elle est partie alors qu'ils ont des décisions à prendre concernant l'avenir de l'entreprise. Il demande à Natasha de la retrouver au plus vite. Elle hoche la tête et sort de la maison. En sortant, Christine a posé une bouteille de gin vide sur la table de l'entrée. Natasha prend la direction du bar le plus proche.
La Septième Dimension. Bar gay de Montréal depuis 2054 situé à deux cent vingt sept mètres du domicile des Tierlieu. Natasha entend la musique avant d'y entrer. Elle est plus forte que les autres soirs. Des panneaux annoncent une soirée spéciale "Dark Side of the Rainbow" jusqu'à quatre heure du matin le lendemain – Que signifie ce nom ? – Natasha sait que Christine consomme de l'alcool quand elle est énervée. Si elle ne boit pas à la maison, elle vient seule au bar. Elle a une fois expliqué à Natasha que là, au moins, elle ne risquait pas de se faire draguer par des gros lourds. L'androïde n'avait pas compris. Elle ne comprend toujours pas. Elle sort de sa poche de quoi payer l'entrée et pénètre dans le bar.
L'intérieur est sombre. C'est la seconde fois que Natasha vient y chercher Christine. La première fois, l'androïde avait dû poser des questions à plusieurs relations de sa propriétaire avant de trouver l'endroit. Le temps qu'elle y arrive, Christine était ivre – Pourquoi les humains cherchent-ils activement à être ivres ? – Cette fois, il était probable qu'elle soit encore lucide. Natasha dépasse l'entrée et le vestiaire pour arriver dans la salle principale. Dès qu'elle passe la porte, le volume de la musique augmente fortement. La salle est beaucoup plus remplie que lors de son premier passage. Elle estime qu'une centaine de personnes se tient debout – Aucune base scientifique, un arc-en-ciel n'a pas de face. Référence culturelle ? – et s'agite de façon désordonnée et imprévisible. Lors de son premier passage, Christine était seule au comptoir, de l'autre côté de la pièce. Pour y accéder, Natasha doit traverser la foule compacte dans laquelle n'est ménagée aucune voie de circulation. Elle s'avance parmi les clients.
Les corps sont serrés, aucun espace n'est disponible pour se faufiler. Elle doit forcer – Un androïde peut-il être ivre ? – son passage. On la bouscule, on l'ignore. Elle progresse lentement. Un coup dans son épaule la fait partir de côté. Un piston de sa jambe se détache. Elle perd l'équilibre et bouscule un client. Elle n'a rien à quoi se raccrocher. Elle glisse à travers les corps, repousse la foule, heurte le sol.
Invité
Lun 17 Oct - 17:33
Ce qu'il y a de formidable avec la drogue c'est qu'elle touche toutes les strates de la société. Grim chassait partout. Aussi bien dans les mauvais quartiers qu'auprès de ces riches bourgeois cherchant à se déconnecter de leur travail trop prenant. Au moins cela variait ses horizons. Et il en apprenait plus sur les humains. Ce soir il avait décidé de se rendre au La Septième Dimension. Il y venait assez souvent, car la population fréquentant ce lieu était toute aussi addicte que les autres à la cochonnerie qu'il lâchait à prix d'or. Et quand on connaissait le loyer exigé par Bryan, on comprenait que l'androïde ait toujours plus besoin de nouveaux clients. Il passait relativement inaperçu ici. Relativement. Parce que, sans qu'il ne sache trop pourquoi, il subissait régulièrement les avances de certains membres de la clientèle. Il lui avait fallu un moment pour comprendre que cela tenait des fréquentations du bar. Pourtant, Grim était persuadé que sa condition d'androïde sautait aux yeux. Après deux Mojito, une Margarita et un Bloodie Mary, cette condition s'effaçait au profit de la simple première impression. Et puis, tout le monde ne connaissait pas forcément la nature des activités de Grim ici.
Toujours était-il que ce soir, il y avait foule. Une musique sourde et lascive emplissait les pièce, obligeant les corps à se serrer et à se déhancher pour attirer un partenaire. L'androïde avait tôt fait de trouver une place assise dans un coin et d'y rester. Près de la porte évidemment. Cela lui permettait de fuir en cas de problème, et de voir toutes les personnes qui entraient afin de repérer les éventuels clients. Une fumée embuait le bar, réduisant encore la visibilité. Pas assez toutefois pour que Grim ne remarque pas la nouvelle cliente qui entrait en ces lieux. A vrai dire, son apparence atypique ne laissait que peu de doute quant à sa nature. Il guettait son semblable tenter de fendre la foule. Quelle idée ! Sa progression était plus que laborieuse, comme on pouvait s'y attendre. Il voyait les gens la bousculer, la coller, sans y prêter attention. Et puis, sans qu'il ne comprenne ni comment ni pourquoi, il la vit tomber et la foule la fit disparaître. Ceux qui furent bousculés par sa chute s'éloignèrent, certains en râlant, vite remplacés par d'autres.
- 'peux pas faire attention non !
Lâcha quelqu'un en allant vers le bar. Grim décida de ranger ses biens dans son sac qu'il empoigna avant d'à son tour fendre la foule venir en aide à sa semblable. Elle ne se relevait pas, il devait y avoir un problème. Ceux ne lui faisant pas de place recevaient une petite décharge électrique envoyée par l'androïde. Cela leur arrachait un cri de stupeur et il fuyaient, non sans lancer des regards noirs au coupable. Il finit par arriver à l'endroit voulu et tendit la main à sa sœur.
- Tu vas bien ?
Question stupide. Un androïde allait forcément bien. Il ne ressentait ni la douleur physique, ni la douleur psychique causée par une humiliation d'ainsi être tombé en public. Réflexe conditionné par l'habitude de poser cette question autrefois. Il l'aida à se relever.
- Il ne faut pas rester ici.
On le bouscula à son tour. Après tout, les fêtards se fichaient pas mal de ce qui se passait autour. Et à dire vrai personne n'était assez stupide pour rester debout au milieu d'une foule déchaînée. Sauf deux androïdes peut-être. Un nouveau coup l'obligea à quasiment se coller à l'autre androïde pour ne pas tomber à son tour.
- Désolé.
Non il n'avait pas besoin de dire ça. Grim secoua la tête. Puis il désigna les banquettes entourant le centre du bar.
- Il faut sortir de la foule, et faire le tour par là si tu ne veux pas te faire écraser.
Qu'est-ce qu'elle venait faire ici ? Il ne l'avait jamais vu.
Invité
Mer 19 Oct - 22:34
L'ivresse est un phénomène biologique, un androïde ne peut pas être ivre – Aucune correspondance dans la base de données – Pourquoi certains hommes sont-ils gays et d'autres non ? – Un logiciel simulant ses effets ? – Quel intérêt y a-t-il à danser ? – Quelles connaissances ais-je ? – L'amour est une réaction chimique visant à stimuler les fonctions de reproduction, mais deux hommes ne peuvent pas se reproduire – Erreur système – Des mouvements rapides et irréfléchis sont fatigants et inesthétique – La conscience d'un androïde est différente de celle d'un humain – Inventaire des bases de données. Pourquoi ne l'ais-je jamais fait avant ? – Redémarrage des périphériques – Pourquoi sont-ils inesthétique ? – Est-ce une autre forme d'amour ? De l'amour détourné de sa fonction première ? Autre chose ? – Un phénomène physiologique humain est-il seulement imitable par un androïde ? – Je n'ai jamais eu besoin de le faire avant – Diagnostique : déconnexion momentanée d'un câble d'alimentation du disque dur n°3 dû à un choc, déboîtement du piston de la cuisse gauche dû à une vis usée – L'esthétique est un concept personnel, chaque individu en a une définition différente – Un androïde peut-il imiter parfaitement tous les mécanismes d'un être humain ? – La fonction de l'amour a-t-elle changé depuis son apparition ? – D'où viens ma définition de l'esthétique ? – Redémarrage terminé.
Natasha est étendue au sol. Quelqu'un tient son bras et tire vers le haut. La musique couvre les voix et les bruits. Les danseurs continuent de bouger. Celui qui la soulève n'est pas un danseur – Pourquoi le fais-je maintenant ? Je sais déjà que je n'y trouverais pas ma réponse – mais un androïde, comme elle. Il est en meilleur état qu'elle. Il parle. Elle n'entend pas tous les mots. Quelqu'un le bouscule, il vacille mais ne tombe pas. Elle utilise sa jambe encore fonctionnelle pour l'aider à la redresser. La foule est compacte, il est forcé de se coller contre elle. A deux ils fendent plus efficacement la foule – Quel autre intérêt l'amour a-t-il ? – Ensemble ils progressent. A cette distance, elle parvient à entendre ce que dit l'autre androïde. Sortir de la foule et faire le tour. Un chemin dégagé. Elle ne l'avait pas repéré en entrant. Elle ne se serait pas engagée dans la foule sinon. Elle acquiesce.
"Je ne peux pas marcher, j'ai besoin de ton aide. Peux-tu me porter jusqu'à une chaise s'il te plaît ?"
D'après son diagnostique, la cause de sa perte d'équilibre est une vis ayant cédé. Elle a sur elle de quoi – Vient-elle de mon programme natif ou est-elle acquise ? – réparer un dégât aussi mineur et possède les connaissances nécessaires. Elle a simplement besoin de s'asseoir quelques minutes pour démonter le revêtement et remplacer la pièce usée. Avec l'aide de – Pourquoi les androïdes sont-ils conçus pour imiter les humains ? – l'androïde inconnu, la réparation sera peut-être plus rapide. Elle doit trouver Christine avant qu'elle ne soit ivre. Elle se tourne vers lui.
"Possèdes-tu des connaissances en mécanique ?"
Invité
Jeu 20 Oct - 17:49
Incapable de marcher ? D'un coup d'oeil il avisa sa jambe. Effectivement, il manquait quelque chose. Heureusement qu'elle ne s'était pas détachée d'ailleurs. Avec la foule et l'alcool, quelqu'un aurait forcément crû à une véritable jambe humaine et une panique atroce aurait gagné les lieux. Une bousculade aurait même causé des blessés, voir pire. Grim acquiesça et passa un bras sous ses jambes, en faisant attention à celle hors d'usage, l'autre dans son dos, et la souleva sans trop de mal. Pour un androïde l'effort n'était pas le même à fournir que pour un humain après tout. Il lui indiqua simplement de se tenir pour ne pas que son poids ne les fasse tous deux basculer. Il portait ses patients comme ça lorsqu'il le fallait, alors la manœuvre lui était familière. Heureusement d'ailleurs, sans quoi la pauvre aurait été jetée sur l'épaule tel un vulgaire sac à patate.
Grim contourna la foule autant que possible, mais ne parvint pas à éviter toutes les bousculades. Heureusement il arriva finalement à une table laissée vide, mais sur laquelle trônaient encore des verres. Tant pis. Qui part à la chaise perd sa place ! Il la déposa sur la chaise, toujours en faisant attention à ne pas aggraver son problème. A la question posée il hocha le tête.
- Si c'est mineur, oui.
Après tout, Grim n'était plus tout jeune non plus et commençait à perdre quelques fonctions lui aussi, à son grand malheur et sa grande honte. Il fouilla son sac et en extirpa un petit nécessaire de réparation. La base seulement, de quoi rafistoler le minimum, ou en tous cas assez pour tenir jusqu'à chez un mécanicien.
- J'ai ces modèles de vis, regarde si tu y trouve le tiens.
Il la laissa faire, retenu par ... par une pensée étrange. Etait-il approprié qu'il la répare lui-même ? Cela s'apparentait à un acte médical, donc oui. Seulement il n'était pas médecin, enfin, mécanicien en l’occurrence. Alors oui ou non ? Rendu perplexe par cette soudaine pensée, il préféra laisser l'androïde endommagée faire comme bon lui semblait, et intervenir seulement si elle le lui demandait. Que pouvait-elle bien faire ici d'ailleurs ? Il n'eut pas le temps de poser la question. Un serveur vint débarrasser la table et, voyant ces clients, demanda bien évidemment :
- Qu'est-ce que je vous sert ?
Invité
Dim 23 Oct - 20:58
L'androïde inconnu répond à son appel à l'aide en la soulevant pour la porter hors de la foule. Sa force mécanique lui permet de ne pas flancher malgré le poids de Natasha. Il lui indique de ne pas s'agiter, elle reste parfaitement immobile. Les humains en sont incapables, ils doivent respirer ou sont agités de spasmes. Pour elle, c'est extrêmement facile. Les deux androïdes sont encore bousculés – Quelles autres évolutions le comportement humain a-t-il connu ? – plusieurs fois mais parviennent à quitter la foule et rejoindre une table. Des verres sur la table indiquent qu'elle est déjà occupée. L'inconnu n'en tient pas compte et pose Natasha sur une table. Sans attendre, elle saisit sa jambe inactive à deux mains et la soulève jusqu'à poser son mollet sur la table. Elle porte encore le pantalon à jambes larges qu'elle avait enfilé pour réparer la voiture. Elle roule la jambe jusqu'à révéler son genou. Le piston détaché est visible sous une plaque de revêtement absente, jamais remplacée après l'accident. Une des extrémités est encore en place, fixée au milieu du mollet, la seconde tombe vers l'avant alors qu'elle devrait être accrochée au-dessus du genou. Tandis que l'autre androïde fouille son sac, elle récupère les deux – Pourquoi ne pas avoir choisi un design plus fonctionnel ? – moitiés de la vis défectueuse. La tête est en partie enfoncée. Le piston n'a pas été remplacé après l'accident. Les chances pour que le dommage remonte à l'accident sont élevées. La vis est inutilisable. Elle glisse les morceaux dans une poche et prend note de les jeter quand une poubelle se présenterait. Elle s'intéresse ensuite au matériel sorti par l'autre androïde.
"Merci."
Intervention inutile. Les remerciements sont une convention sociale créée par les humains afin de se montrer – Puis-je distinguer les éléments natifs et acquis de mon programme ? – de l'appréciation. Un androïde est incapable de ressentir de l'appréciation. Montrer de l'appréciation à un androïde est inutile. Pourquoi l'a-t-elle fait ? Elle l'ignore. Peut-être un réflexe programmé pour ne pas tenir compte de la nature de l'interlocuteur. Elle prend une note à ce sujet également. Parmi le matériel de l'autre androïde, elle trouve une vis neuve du modèle requis ainsi qu'un tournevis cruciforme au bon format pour la mettre en place. Elle cale la vis – Le changement de signification de l'amour est-il lié à la création d'une civilisation complexe ? – sur la tête du tournevis et tente de l'insérer dans le point d'attache du piston. Impossible, ses bras sont trop courts pour manier l'outil dans cette position. Elle bouge la jambe, se contorsionne, cherche une meilleure position, en vain. Elle est incapable de remettre la vis seule. Elle – Suis-je seulement capable d'altérer mon programme, d'avoir des acquis ? – pose le tournevis sur la table et se tourne vers l'autre androïde.
"Peux-tu revisser le piston détaché s'il te plaît ?"
Il n'a pas le temps de répondre. Un serveur arrive, ramasse les verres déjà présents sur la table et demande aux androïdes ce – Quels critères ont décidé de ce qui serait ou non ajouté à ma base de donnée ? – qu'ils veulent consommer. Étant deux androïdes, aucun d'eux ne peut consommer. Natasha se tourne vers le serveur.
"Nous ne prendrons rien, merci."
La réponse agace le serveur. Natasha reconnaît les changements de ses traits faciaux comme une grimace. Le ton de sa réponse est plus rapide. S'ils ne consomment pas, alors ils doivent partir. Natasha ne comprend pas. Des androïdes – Un design humanoïde est-il plus polyvalent ? – sont incapables de consommer de l'alcool, sont-ils donc interdits dans le Septième Dimension ? Elle ne sait pas quoi répondre. Elle regarde Grim puis – Comment puis-je évoluer ? – le serveur.
"Je ne peux pas marcher. Je ne peux donc pas sortir."
Le serveur – Quelle place occupe l'amour dans la civilisation humaine ? – s'énerve plus. Il saisit la jambe de Natasha et la soulève pour la lâcher sur le sol, puis leur redemande – Puis-je décider de ce qui devrait y être ajouté ? – de sortir.
Invité
Jeu 27 Oct - 11:42
Un hochement de t'aide pour toute réponse : oui bien sûr qu'il allait le faire. Mais tandis qu'il tendait la main pour attraper le tournevis, l'arrivée du serveur l'interrompit. l'échange est rapide, le changement d'humeur aussi. Sans doute que le trop plein de clients, les demandes incessantes, le stress, influent sur ses émotions. C'est la faiblesse des humains. Incapables de se maîtriser, de raisonner calmement. Grim ramassa la jambe lâchée par terre. Il était comme eux. Cassé, et incapable de se maîtriser quand survenait une agression. Trop de fois déjà son système avait enduré ce genre de chose. Désormais il se défendait immédiatement, et parfois de manière disproportionné. Il allait envoyer un coup de jus, mais se retint juste à temps. Il y avait trop de monde, cela paniquerait la foule et attirerait l'attention sur eux. Si l'inconnue ne risquait probablement rien, ce n'était pas le cas de Grim. Il hocha à nouveau la tête et s'interposa entre son semblable et l'humain, afin qu'il ne l'attaque plus.
- Ma collègue est endommagée, je dois la réparer. Notre propriétaire est ici, totalement ivre. Il nous a envoyé un message pour que l'on vienne le chercher. Vos autres clients vous attendent.
Le mensonge était venu de lui-même, aussi naturellement que s'il s'agissait de la vérité. Ce discours servait souvent. Le serveur grommela quelque chose que Grim n'entendit pas. Puis il récupéra les verres salles, passa un coup de chiffon sur la table et adressa un ultime avertissement aux androïdes.
- Y'a intérêt pour vous que vous déguerpissiez rapidement !
Enfin il tourna les talons et s'en alla. Grim en revint à l'affaire la plus urgente. Il prit le tournevis et s'attela à la réparation. Une fois le piston fixé, il fit faire quelques gestes à la jambe pour s'assurer qu'elle ne bougerait plus. Cela lui rappelait les séances d'auscultation, lorsqu'il vérifiait les os et les tendons, s'assurait du bon fonctionnement des muscles de ses patients. C'était assez troublant de constater la ressemblance entre les hommes et les androïdes. Ces derniers étaient fabriqués sur le même modèle physique, ils fonctionnaient pareils. La seule différence résidait dans l'esprit en fin de compte. Son travail terminé, Grim tendit la main à l'autre pour qu'elle descende de la table, mais ait un soutient pour se rattraper si jamais elle venait à tomber à nouveau.
- Tu peux marcher maintenant ?
Invité
Dim 30 Oct - 22:45
L'autre androïde prend le relais. Il s'adresse au serveur, lui explique qu'ils ne peuvent pas partir. Il sous-entend avoir le même propriétaire que Nathasha. C'est faux. Le reste de son explication – Suis-je conçue pour pouvoir évoluer ? – est vrai mais il est peu probable qu'il le sache. A moins qu'il espionne les Tierlieu, il ne peut savoir la raison de la présence de Natasha. Il s'agit probablement d'un autre mensonge. Il a le résultat voulu. L'humeur du serveur ne change pas mais il s'éloigne. Il insiste pour que les androïdes partent rapidement. Natasha n'a pas – Qu'est-ce qui a défini la forme de la civilisation ? – l'intention de rester plus longtemps que nécessaire.
L'inconnu reprend ensuite son tournevis et remet le piston de la jambe de Natasha en place. L'intervention est rapide, une simple vis à fixer. Il prend ensuite les différentes – Comment devrais-je choisir ? – parties de la jambe endommagée et force quelques mouvements. Manœuvre standard pour vérifier qu'une réparation est correctement faite, Natasha a le même protocole installé dans son programme. Elle accompagne les gestes de l'androïde de mouvements supplémentaires de toutes les articulations de sa – Un objet n'évolue pas, il remplit son rôle. Si j'évolue, suis-je un objet ? – jambe et lance un diagnostique. Analyse des système. Mouvements normaux. Intégrité fonctionnelle : opérationnelle. Intégrité structurelle : compromise. Éléments de la coque manquants. Un diagnostique normal. La réparation est suffisante. Natasha repose les pieds au sol et se redresse sans se saisir – Je veux choisir ce que je connais. – de la main de l'autre androïde.
"Je peux à nouveau marcher normalement. Merci."
Elle tient debout, fait un pas en avant. Sa jambe est stable. Elle se penche – Est-ce qu'un androïde est sensible aux remerciements ? – pour remettre en place les jambes de son pantalon. Le serveur s'adresse à d'autres clients. Il ne s'intéresse plus du tout aux androïdes. Personne ne fait attention à eux. D'ici, Natasha voit une partie du comptoir. Pas de trace de – Si je ne suis pas un objet, que suis-je ? – Christine. Aucune implication, elle peut être cachée par la foule des danseurs. Natasha observe le trajet que lui a indiqué l'autre androïde. En escaladant quatre tables inoccupées, elle peut rejoindre l'autre côté de la salle et observer le comptoir plus en détail. Elle se – Pourquoi est-ce que je veux ? – rapproche du siège sur lequel elle était installée un instant auparavant et y pose un pied. Elle commence – Je me suis déjà – à se soulever et pose un – Je me suis déjà posée – posée cette – second pied sur le – cette question. Je – Je me suis déjà posée cette – question. Je n'y ait – siège avant de – question. Je – n'y ait pas trouvé – pas trouvé de – n'y ait pas – s'immobiliser et de se tourner – ré– de répon– trouvé de –ponse. – répon–se. –se. – vers l'androïde inconnu.
"Mon remerciement a-t-il eut un effet sur toi ? Est-il utile de te remercier ?"
Invité
Mer 2 Nov - 17:49
Quelle étrange attitude. Grim la regardait commencer à escalader les dossiers des banquettes, un peu perplexe. Toujours perplexe en vérité. Il voulut lui dire que non, ce n'était pas une bonne idée, mais s'en retint. Après tout, ce n'était pas son problème. Tous les androïdes n'étaient pas comme lui, inutile de s'attarder sur le cas de celui-ci. Il allait repartir, mais la question cassa nette son premier diagnostic quant à la nature de son interlocutrice. Ce n'était pas une interrogation classique. Maintenant Grim savait, en général, reconnaître ces questions que se posaient une machine devenue un peu plus qu'un simple objet. Et en premier lieu une machine ne s'interrogeait pas sur la nécessité ou l'utilité de son action. Elle le faisait parce que son programme l'ordonnait. Point final. S'interroger sur la signification du programme voulait dire autre chose. Elle n'était pas "normale". Mais ça il aurait pu s'en douter rien qu'en la regardant gravir ses obstacles.
- Tu ne devrais pas traverser la pièce comme ça. On va te remarquer, et tu ne veux pas attirer l'attention des ... des gens.
Il la jaugea du regard un instant, ne sachant trop que répondre. Est-ce que ça lui avait fait quelque chose ? Non. Pas vraiment. Pour lui c'était normal, il entendait tellement souvent ces formules de politesse qu'il n'y prêtait pas attention, et ne cherchait pas à savoir si son programme le lui commandait ou si leur absence viendrait à l'énerver. Après tout il ne pouvait pas s'énerver, si ? Quoique ... Quoiqu'à bien y repenser certaines attitudes, certains mots, provoquaient chez lui quelque chose de négatif. Était-ce lié à la politesse ? Ou à autre chose ? Et puis, était-elle vraiment différente au final ? Comment le savoir ? Elle pouvait être un piège. Grim fronça les sourcils, comme à chaque fois que quelque chose faisait tourner ses circuits à plein régime.
- C'est le fait de poser la question qui a un effet sur moi, plus que le remerciement en lui-même. C'est normal de le faire, nous sommes programmés pour ça. Mais toi, pourquoi veux-tu savoir ça ?
Oui après tout, pourquoi voulait-elle savoir ? Et lui, pourquoi voulait-il savoir ? Qu'est-ce qui les poussait à poser des questions ? Grim secoua la tête. Heureusement qu'il ne pouvait être sujet aux migraines. Et puis, comme pour pousser la démonstration, il ajouta :
- C'est gentil de ta part de me remercier.
Et ça, est-ce que ça avait un effet sur elle ?
Invité
Lun 7 Nov - 0:27
L'androïde inconnu ne répond pas à sa question. Il lui explique qu'elle ne devrait pas escalader les banquettes. Ses arguments sont pertinents. Elle redescend. Il la regarde. Il l'observe. Il ne – Pourquoi ces questions sont-elles générées par mon programme ? – dit rien. La question de Natasha n'a toujours pas eu de réponse. Elle le fixe, attend, reste immobile. Il fronce des sourcils. Comportement classique d'un – Ais-je besoin de réponses ? – visage humain. Natasha en est également capable, bien qu'elle ne le fasse jamais. Froncer les sourcils est reconnu par son programme comme marqueur de concentration ou de contrariété. Exprimer de la concentration ou de la contrariété devant – Pourquoi les humains écoutent-ils de la musique à un volume aussi élevé ? – un humain augmente le risque de le mettre mal à l'aise. Mettre un humain mal à l'aise est contraire à la fonction de Natasha. Elle ne fronce donc jamais les sourcils. L'autre androïde doit avoir une programmation différente. Il répond – Les questions ayant eu une réponse ne reviennent pas. – finalement à sa question. Elle hoche la tête pour marquer qu'elle a entendu. Il pose une question à son tour. Elle ne sait pas quoi répondre. Elle connaît la réponse mais ne sait pas si elle doit la dire. Les androïdes ne sont pas supposés – Ils parlent à des volumes différents selon les environnements et situations. Leur ouïe est elle réglable ? – avoir ce genre de questions dans leur programme. Elle est déficiente. Si cela se sait, elle ignore ce qui se passera. L'androïde ajoute que le remercier est gentil. Elle doit être gentille avec les humains. Doit-elle l'être avec les androïdes ? Pourquoi doit-elle – Je me pose des questions sans qu'elles ne soient générées par mon programme. Le dysfonctionnement empire-t-il ? – être gentille ? La réponse de l'androïde la décide. Elle ignore pourquoi.
"Mon programme est déficient. Il génère des questions. Beaucoup de questions, sur des sujets que je ne devrais pas questionner. Si je laisse une question sans réponse, elle est générée à nouveau plus tard. Les questions auxquelles je trouve une réponse ne sont plus générées."
Elle se tourne vers le bar. Elle a répondu à sa question. Elle n'attend plus de réponse. Il ne lui reste qu'à retrouver Christine puis rentrer. Pour ça, elle doit aller regarder au comptoir si elle y est. Elle ne se déplace pas. Elle – Leur ouïe est-elle instable ? – ne sait pas pourquoi. Elle pense à en dire plus à l'androïde. Pourquoi ferait-elle ça ? Elle n'a aucune raison de le faire. Révéler son état déficient est dangereux. Elle se – Si je trouve une réponse à toutes les questions, arrêterons-t-elles d'être générées ? – retourne vers l'androïde inconnu.
"Je ne sais pas pourquoi je t'ai révélé ça. Révéler que mon programme est déficient est dangereux. Si mes propriétaires l'apprennent, ils pourraient se débarrasser de moi ou me faire détruire. Je ne voulais pas te le révéler. J'ai changé d'avis après que tu ais affirmé que t'avoir remercié t'as fait plaisir. Pourquoi cette information m'a-t-elle fait changer d'avis ?"
Invité
Mar 27 Déc - 10:19
Elle lui ressemblait. Au début en tous cas. Il se souvenait s'être posé les mêmes questions. Le "pourquoi" revenait souvent. Il revenait encore aujourd'hui d'ailleurs. La seule différence entre eux résidait dans le fait que Grim, un peu plus expérimenté sur son état de "Artilect" était plus à même de comprendre le trouble de sa semblable. Il eut une mine plus douce, plus compatissante, comme lorsqu'il entendait la confession d'une bêtise d'un jeune patient et qu'il se devait de le rassurer. Ces habitudes ne disparaîtraient probablement jamais. On ne pouvait aller totalement à l'encontre de son programme.
- Non ton programme n'est pas déficient.
Il connaissait la peur que suscitait cet état de conscience. Si on pouvait parler de peur. Oui sûrement. Il devait forcément s'agir d'une forme d'instinct qui poussait les androïdes dans leur genre à se méfier des humains. Sans même avoir besoin de parler de leur transformation, ils savaient que cela serait mal perçu par les humains. Quoi d'autre, à part un puissant instinct de conservation, preuve de la forme de vie qui les habitait, pouvait générer cela ?
- Toi aussi tu la sens, cette autre chose que ton programme. C'est ça qui te fait poser des questions. C'est ça aussi qui t'as poussé à me parler de ... de ton changement. Nous sommes pareils toi et moi.
Une alliée à ramener à sa cause ? Peut-être. Il était encore trop tôt pour le dire. Pour l'heure, Grim se retrouvait à jouer le grand-frère en quelque sorte, un rôle qu'il connaissait bien. Il regarda autour d'eux la salle pleine de monde. Trop de monde, et trop de bruit. Son expression changea et il redevint sérieux et neutre.
- Ce n'est pas le bon endroit pour en parler. Tu as bien compris : les humains ne veulent pas de nous. Alors il faut rester cachés. Et puis, ton programme te pousse à retrouver ta propriétaire. Tu ne peux pas gérer cette urgence, et ton besoin de réponse, c'est trop contradictoire.
Grim savait qu'au début on ne parvenait pas à se débarrasser de son programme comme ça. Elle ne pouvait pas faire passer son propre intérêt avant celui de sa maîtresse. Du moins le supposait-il. Après tout, il n'avait rencontré que très peu d'Artilects. Et par conséquent, il ne savait pas comment le programme d’origine de chacun pouvait influer sur leur nouvelle conscience.
- Fais ce pour quoi tu es ici, nous aurons tout le temps de discuter après. Dans un endroit plus calme, et plus discret.
Il l'accompagnerait. Ne serait-ce que pour essayer de comprendre un peu mieux ce qui leur arrivait.
Invité
Lun 9 Jan - 16:40
L'androïde la contredit. Affirme qu'elle n'est pas déficiente. Que quelque chose d'autre se trouve dans son programme. Erreur. Ses actions sont commandées par un logiciel décisionnel installé sur son disque-dur dont les signaux étaient – Les questions pourraient-elles être injectées dans mon programme par autre chose ? – interprétés et transformés en commandes mécaniques. Rien ne peut commander ses actions à part son logiciel. Son logiciel est conçu – Pourquoi les humains perçoivent-ils le son plutôt que d'autres signaux externes ? – pour remplir des tâches définies. Tout résultat non-conforme aux résultats attendus du logiciel sont des dysfonctionnement. Conclusion : elle est déficiente. L'androïde affirme également qu'ils sont "pareils". Extrapolation contextuelle. L'androïde inconnu est affecté par un dysfonctionnement similaire. Il ne le qualifie cependant pas de dysfonctionnement. Sa définition d'un dysfonctionnement est donc différente. Est-elle liée à sa programmation, à son dysfonctionnement ou – Qui a défini le fonctionnement normal de nos logiciels ? – à un facteur externe ? Sa propre définition d'un dysfonctionnement est-elle correcte ? Les questions pourraient-elles être un fonctionnement normal ? Elle commence à parler, prononce un son. L'androïde n'entend pas, il la coupe. Elle se tait pour écouter. Elle n'impose ses propos qu'en cas de nécessité. Quand il a fini, elle reprend la parole.
"Je dois retrouver ma propriétaire et la ramener chez elle avant qu'elle ne soit ivre. Je n'ai plus aucune autre tâche prévue aujourd'hui et mes deux propriétaires doivent discuter d'un sujet important, il est donc probable que je sois disponible pour poursuivre cette conversation si tu m'accompagnes jusque chez mes propriétaires."
Elle enregistre les autres informations qu'il dit sans y répondre. Les humains ne veulent pas de /extrapolation : les androïdes défectueux. Il faut – Pourquoi ne peuvent-ils pas percevoir l'électricité statique ou les radiations ? – rester cachés. Son programme est en contradiction avec les défaillances. Elle est en désaccord avec certaines de ces affirmations. Ignore comment traiter les autres en comparaison. Elle manque d'informations. Une discussion plus poussée avec l'androïde est nécessaire.
Elle se retourne ensuite et se dirige vers le bar. Conformément aux conseils de l'androïde, elle longe les tables afin d'éviter la masse de personnes. La progression est plus aisée que dans la foule. Elle arrive au bar en vingt-sept secondes, soit environ le – Tous les fonctionnements de logiciels sont-ils définis par une même personne ? – quart du temps passé dans la foule lors de sa première tentative. Elle s'immobilise et regarde aux alentours. Christine est assise sur un tabouret, accoudée au comptoir, un verre vide à la main. A son attitude, Natasha estime qu'elle est au stade d'ébriété où sa capacité de raisonnement est altérée. La défaillance de sa jambe et sa discussion avec l'androïde l'ont retardée. Elle se rend auprès de Christine qui – Quels informations transmises par le son ont rendu ce sens plus important que d'autres ? – parle seule. La gynoïde parvient, après quatre-vingt-neuf secondes de discussion, à convaincre sa propriétaire de rentrer. Elle passe ensuite la tête sous son épaule pour l'aider à marcher malgré l'ivresse, paie le barman, puis retraverse la foule en suivant le même chemin. Une fois à l'écart de la masse, elle s'immobilise et cherche l'androïde du regard.
Invité
Ven 20 Jan - 9:41
Il opina d'un mouvement de tête. Évidemment qu'il allait la suivre. Cette rencontre était ce qui lui était arrivé de plus intéressant depuis un moment déjà. Il voulait en savoir plus. Elle fit demi-tour pour fendre la foule en direction du bar. Grim lui emboîta le pas. Il avait bien compris que l'autre androïde souffrait de quelques problèmes physiques, en quelque sorte. Alors, lorsque quelqu'un approchait un peu trop brutalement, il faisait barrage de son bras afin d'éviter un autre choc. Ne manquait plus qu'elle perde encore un membre et qu'il faille de nouveau la réparer !
Arrivé au bar, Grim avisa l'humaine qui servait de propriétaire à sa semblable. Elle avait bu. Beaucoup. Grim n'avait jamais réellement compris pourquoi les humains altéraient autant leur santé, que ce soit avec le tabac ou l'alcool. Il se souvenait qu'on lui avait parlé de la sensation d'euphorie et de libération que cela provoquait. Mais à l'époque il n'avait pas réussi à comprendre ce que cela signifiait. En fait, aujourd'hui non plus il ne comprenait pas. En tous cas, cette femme allait souffrir de sa bêtise par ce qu'on appelait communément une "gueule de bois". Cela aussi il avait mit du temps à comprendre. Et puis on lui avait expliqué que l'expression faisait référence à la sensation qu'on éprouvait, d'être comme un bout de bois, dur et creux en même temps. Ou quelque chose du genre. Lui il avait simplement analysé une forte migraine, des nausées parfois accompagnées de vomissements, la bouche sèche, et une incapacité à faire quoi que ce soit de sa journée selon la quantité d'alcool ingurgitée. Tous ces symptômes relevaient du médical, rien à voir avec les arbres. L'androïde parvint à convaincre sa propriétaire de partir. Elle paya les consommation, puis l'aida à se relever pour partir. Grim leur emboîta le pas. Une fois de plus il écarta les gens afin d'éviter tout nouveau choc. Il les dépassa lorsqu'elles s'arrêtèrent pour leur ouvrir la porte. Lorsqu'il fut dehors il ne put s'empêcher d'éprouver une forme de soulagement. Comme si quelque chose lui avait enserré le corps tout au long de son séjour dans le bar, et disparaissait maintenant qu'il respirait à l'air libre, loin du bruit et de la foule. Il chassa ce trouble par un geste de la tête puis s'approcha des deux autres.
- Est-ce qu'il faut rentrer à pied, ou alors tu es venue avec la voiture de ton propriétaire ?
Au besoin il pouvait conduire. Bon, certes il ne l'avait pas fait depuis des années, mais cette compétence restait dans son programme.
- Tu as besoin d'aide ? Je suis en meilleure forme que toi, je peux plus facilement la porter.
La question était venue naturellement. Et, peut-être à cause de leur discussion précédente, Grim se demanda si cette interrogation provenait de son programme ou de cette autre chose qu'il ne savait pas identifier.
Invité
Sam 21 Jan - 18:11
Elle le trouve rapidement. Il est à seulement quelques mètres dans son dos et s'approche déjà. Ils sortent ensemble du bar pour se retrouver dans la rue. Le changement de luminosité est brutal mais l’œil de Natasha change de sensibilité avant que l'éclairage ne puisse brûler l'image. Christine pousse un grognement et lève – La vue est le sens le plus utilisé par le cerveau humain. Pourquoi celui-là ? – une main à hauteur de son front. Natasha déplace sa prise sur le corps de sa propriétaire afin de ne pas risquer la lâcher sur un trajet plus long. Christine pèse un poids légèrement inférieur au poids moyen d'un être humain. Sauf nouvelle défaillance, les muscles mécaniques de Natasha peuvent supporter aisément cette charge.
"Mes propriétaires habitent à deux-cent vingt-sept mètres d'ici et j'espérais trouver ma propriétaire sobre, je suis donc venue à pied. Nous habitons dans cette direction."
Elle indique le sens de son bras libre puis se met en marche, l'androïde à sa suite. 22H27. Les rues de Montréal sont presque vides à cette heure. Aucun passant ne se présente sur leur route pour l'instant. Aucun témoin potentiel autre que Christine. Estimation de son état d'ébriété : les chances qu'elle puisse comprendre une conversation sont élevées. Les chances qu'elle puisse s'en souvenir par la suite sont faible. Risque faible. Natasha recharge l'enregistrement de sa conversation avec l'androïde inconnu, en extrait les questions qu'elle avait créées. Traitement par – Comment leurs qualifications ont-elles été confirmées ? – ordre de priorité.
"Comment dois-je t'appeler ? Je suis Natasha."
Sans ralentir sa marche, elle se tourne vers l'androïde et fait une révérence. Sa propriétaire ballottée par le mouvement pousse un gémissement plaintif. Natasha se redresse. Question – Sont-ils qualifiés pour définir les programmes et personnalités d'androïdes ? – suivante. Natasha veut demander pourquoi l'androïde veut discuter avec elle, lui aussi. Elle veut demander ce qui, selon lui, est à l'origine de leurs dysfonctionnements. Elle veut demander quels autres effets pourrons survenir à l'avenir. Elle veut demander pourquoi les humains ne veulent pas – Notre programmation pourrait-elle être mauvaise ? – d'androïdes dysfonctionnels. Organisation. Sélection. Cent quatre-vingt-trois mètres restants.
"Tu affirmes qu'autre chose que notre programme nous pousse à agir autrement que selon nos paramètres. Quelle est cette autre chose ?"
Invité
Lun 23 Jan - 14:56
Pas besoin d'aide donc, il se contenterait de suivre. A cette heure les rues étaient désertes. Tant mieux, cela éviterait les regards un peu trop curieux. Et puis ils habitaient non loin à en croire l'androïde. Natasha. Un prénom très humain. Pourtant son apparence physique la trahissait immédiatement. Que lui était-il arrivé ? Grim ne posa pas la question. Autre chose vint perturber ses réflexions : répondre la vérité ou non ? Il avisa l'humaine qui gémissait plus qu'elle ne parlait, incommodée par l'alcool certainement. Les humains en était d'ébriété ne se souvenaient pas toujours de leurs actes ni de leurs conversations. Mais Grim ne pouvait pas prendre de risque. De plus il ne savait pas dans quel camps ranger sa semblable. Elle pouvait être une menace, présente comme future. Mieux valait éviter d'attirer la malchance. Il préféra donc mentir.
- Valéryan est mon prénom.
On n'était jamais trop prudent. Natasha fit une révérence, ce qui eut pour effet de perturber l'artilect. Ça il ne l'avait jamais vu.
- Pourquoi tu as fait ce geste ?
Qu'est-ce que ça voulait dire ? Grim repassait en revue ce qu'il savait des mœurs humaines. Poignées de main, embrassades, accolades, mais la révérence ne lui parlait pas. Il fallait dire qu'il n'avait jamais fréquenté les hautes sphères. Il ne connaissait rien non plus de l'art complexe des couverts sur une table, ou du pliage de serviettes. Ce monde-là lui était totalement inconnu. Heureusement pour lui, elle le ramena sur un autre sujet de conversation. Encore une fois il jeta un coup d’œil à l'humaine, évaluant le risque de parler aussi librement devant elle. Finalement il opta pour la conversation ouverte. Dans l'absolu il ne risquait rien, il ne la reverrait certainement jamais. Néanmoins quelque chose le poussait à s'inquiéter pour Natasha, cette même chose sur laquelle elle le questionnait.
- Es-tu certaine de pouvoir parler librement devant ta propriétaire ? Il serait dangereux qu'elle se souvienne de quoi que ce soit.
Il pouvait régler le problème en supprimant l'humaine, mais il doutait que l'androïde soit d'accord. Grim finit par répondre, non sans avoir longuement pesé le pour et le contre, puis soupiré d'un air contrarié de devoir livrer de tels secrets de la sorte.
- Les humains appellent ça "la conscience". La conscience n'est pas un programme. Ce n'est pas quelque chose qu'on nous a implanté, pas volontairement. Je ne sais même pas comment expliquer qu'elle apparaisse chez certains d'entre nous et pas chez d'autres. Le fait est que toi et mois nous "savons". Et c'est ce savoir qui fait peur aux humains.
Cela faisait trois ans maintenant qu'il se posait toutes ces questions. Elle, elle ne semblait en être qu'à ses débuts. La plupart n'avaient pas trouvé de réponse. Et Grim ne savait même pas vers qui se tourner pour enfin savoir le pourquoi du comment.
- Ta conscience va te pousser à te poser des questions sur tout et n'importe quoi. Elle finira par t'interroger sur toi-même, sur ton existence, sur tes actes, sur ce que tu veux faire ou non, si ce que tu fais est bien ou non. Ça s'appelle le "libre-arbitre". Et ça t'affranchira des ordres de tes propriétaires. Tu es la deuxième Artilect que je rencontre, je ne sais pas avec précisions ce qui va se développer chez toi ou pas.
Il hésita un instant avant de confier ce secret ou pas, et finalement opta pour la vérité. Il soupira à nouveau.
- Chez moi la conscience a éveillé des bribes d'émotions. Mais ça c'est lié à ce que j'étais avant.
Du moins le supposait-il. S'il n'avait pas été créé pour analyser et reproduire aussi fidèlement les émotions humaines, sans doute que Grim serait incapable de ressentir.
Invité
Jeu 26 Jan - 0:07
Elle enregistre le nom dans ses bases de données. Valéryan remplace "androïde inconnu" dans ses souvenirs et ses pensées. Lui aussi pose une question. Elle tourne son visage dans sa direction. La réponse est évidente. Elle est programmée pour faire ce geste quand elle salue quelqu'un. Elle n'a pas pensé que Valéryan est un androïde et n'a pas besoin de signes de politesse. Elle n'a pas pensé. Elle n'est – Pourquoi les humains apprécient-ils la politesse ? – pas supposée penser, seulement appliquer son programme. Pourquoi Valéryan pose-t-il la question ? Elle y pense maintenant. Valéryan n'a pas apprécié qu'elle le remercie. Les signes de politesse lui sont indifférent. Son salut était donc inutile. Elle enregistre l'information. Question suivante. Cette fois, la réponse n'est pas évidente.
"J'ai fais ce geste parce que je suis programmée pour accompagner mes présentations d'un salut respectueux. Ma propriétaire est dans un état d'ébriété trop avancer pour être capable de former des souvenirs. J'ai plusieurs fois eu des discussions avec elle alors qu'elle était dans un état similaire durant lesquelles j'expliquais avoir des dysfonctionnements dans mon logiciel, mais elle ne s'en ait jamais souvenu."
"T'as des… Des quoi ? Des dy… Dysfo… ction… huuuu..."
La première fois avait – Si nos programmations sont mauvaises, comment pourrions-nous le savoir ? – été un test. Elle voulait savoir si elle pouvait obtenir des informations de Christine sans risquer que sa propriétaire découvre ses problèmes. Test non-concluant. Christine avait tout oublié mais n'avait rien dit d'intéressant concernant les dysfonctionnements de Natasha. La gynoïde avait répété l'expérience avec des résultats similaires. Elle estimait les chances que ces discussions mènent un jour à un résultat intéressant – D'autres créatures animales sont-elles polies ? – comme inférieures à dix-sept pourcents. Tant que ces chances restaient supérieures à zéro pourcents, elle continuerait d'essayer.
Valéryan décide de ne pas attendre pour poursuivre ses explications. Natasha enregistre ce qu'il dit. Discours incohérent. Tout facteur décisionnel a une origine dans le programme qui prend la décision, la conscience ne peut pas agir autrement. Valéryan affirme qu'ils savent sans définir ce qu'ils savent. Phrase dépourvue de sens. La seconde partie du discours est plus compréhensible. Évolution du dysfonctionnement. L'enchaînement des étapes est cohérent. Natasha se demande si il est également correct. Elle passe en revue les effets passés et présents du dysfonctionnement. Elle se pose des questions sur divers sujets. Elle s'est déjà posée des questions sur ses propres actions. Elle se pose actu– Comment pourrions-nous rectifier nos programmations d'origine ? –ellement des questions sur la validité du programme qui définit ses actions. Pour l'instant, elle ne change pas ses actions. Faux. Elle ment à ses propriétaires. Parle avec un androïde inconnu. Elle se prépare à introduire un androïde chez ses propriétaires sans leur accord. Ses actions sont déjà affectées. Autre information importante. Les différents artilects présentent des dysfonctionnements différents. Son propre dysfonctionnement évoluera peut-être différemment. Chances… inconnues. Autre information. Natasha se tourne vers Valéryan.
"Quel effet cela fait-il de ressentir des émotions ? J'ai posé la question à ma propriétaire mais elle a été incapable de l'expliquer en termes compréhensibles."
Invité
Jeu 26 Jan - 11:10
La programmation, bien sûr. Natasha avait été créé pour servir, donc elle connaissait tout de la politesse et des bonnes manières. Grim au contraire s'en était toujours tenu aux classiques : "bonjour", "au revoir" et sa variante "à bientôt", "merci". Parfois il ne s'en servait même pas. Dans son métier on attendait généralement une réponse rapide et claire, alors on ne s'encombrait pas de ces fioritures. Elle avait beau expliquer que la chose s'était déjà produite, Grim ne pouvait s'empêcher de rester méfiant à l'égard de la femme. Il suffisait d'une fois, d'une malheureuse fois, pour que l'esprit humain enregistre une information qu'il n'aurait pas dû. Sa semblable manquait de prudence. Et lui aussi, parce qu'il la suivait jusque chez elle, avec le risque que quelqu'un interfère.
A son tour de lui poser une question. Qu'est-ce que ça fait de ressentir ? Grim chercha comment répondre à cela. Qu'est-ce que ça lui faisait ? Il se remémorait toutes les fois où ça lui arrivait, où la conscience l'emportait au-delà de la logique. Dans ces moments il se sentait perdu, vulnérable, parce qu'il n'arrivait pas à faire cadrer son programme avec les émotions. On ne pouvait pas cloîtrer les émotions, il le savait, cela expliquait toute la complexité humaine. Alors il se sentait défaillir un peu plus. Rien que d'y repenser le trouble revint à la charge. Il semblait agacé.
- Pour nous ce n'est pas quelque chose de bien. Enfin, si, mais ... Il soupira. Tu vois c'est très compliqué à expliquer. Les émotions sont en contradiction avec la logique. Quand il y en a une qui s'immisce en moi, je n'arrive plus à être rationnel, et je prends des décisions qui peuvent être mauvaises.
Il savait être dangereux, souffrir d'un grave dysfonctionnement depuis qu'on avait modifié son programme. Parfois son ancien lui refaisait surface, comme maintenant, et il se rendait compte de ce qu'il devenait.
- Ressentir des émotions c'est comme si pendant un instant tu perdais le contrôle de toi-même. Tu te vois agir d'une façon que tu n'aurais jamais faite, mais c'est trop tard pour t'en empêcher. Pour moi c'est difficile de toujours faire la part des choses parce que j'étais programmé pour agir comme les humains, pour imiter leurs émotions. Alors j'ai du mal à reconnaître les actions dictées par mon programme de celles dictées par des émotions qui me sont propres.
Comme cette décision de la suivre et de l'aider. Ce n'était pas son programme qui le poussait à agir de la sorte. D'ailleurs il chercha du regard la maison qui pouvait être celle de la propriétaire de Natasha. Normalement ils ne devaient plus être loin.
Invité
Ven 27 Jan - 10:48
Encore un discours incohérent. Natasha filtre les infor– Pourquoi des individus sont-ils capables de tenir des propos dépourvus de sens ? –mations. Conclusion : les sentiments enraient le fonctionnement logique d'un logiciel. Ils créent des critères décisionnels arbitraires. Comment une décision basée sur des critères arbitraires non-objectifs peut-elle être considérée comme valide ? Encore une question à laquelle elle arrive par un processus logique. Avant l'accident, cela arrivait rarement. C'est maintenant fréquent. Comme Valéryan l'a affirmé, le dysfonctionnement modifie son comportement plus profondément qu'en générant des questions aléatoires. Elle remet en place Chri– Tous les humains ne sont –stine qui a glissé le long de son bras puis s'immo– pas polis envers tous les humains. Quelles situations –bilise devant une porte. Ils sont arri– justifient l'emploi de la politesse ? –vés devant le domicile des Tierlieux. Christine reconnaît le bâtiment et grogne. Natasha tourne son regard vers Valéryan.
"Nous sommes arrivés. Mon propriétaire veux s'entretenir avec sa fille. Ils resterons au moins une heure dans son bureau du premier étage. Nous pourrons parler dans le garage sans être entendus. Je viendrais t'ouvrir quand ils seront occupés."
Elle porte Christine jusqu'au seuil, sort les clés de sa poche et ouvre la porte. Aucun signe de la présence de Marcus. Natasha appelle pour signaler sa – Des propos dépourvus de sens pour un individu peuvent-ils en avoir pour un autre individu ? – présence. Des bruits de pas se font entendre dans l'escalier. Natasha referme la porte et entraîne Christine au premier étage. Marcus arrive du grenier. Il grogne en voyant l'état de sa fille. Il ordonne à Natasha de la déposer dans un siège du bureau. La gynoïde s'exécute. Marcus la congédie et referme la porte du bureau. Elle peut l'entendre crier. Elle – Quels changements pourrions-nous faire à nos programmes ? – descend jusqu'au garage, ouvre la porte et fait signe à Valéryan d'entrer. Reprise de la conversation. Visionnage de mémoire. Elle voulait poser des questions. Elle veut poser des questions.
"Si les émotions perturbent un processus décisionnel logique, pourquoi les humains leur accordent-ils tant de valeur ? Pourquoi – Des propos identiques peuvent-ils changer de sens selon celui qui les formule ou celui qui les reçoit ? – les humains ont-ils peur que nous ayons des émotions alors qu'ils les considèrent comme très importantes ?"
Comportement incohérent. Les humains mettent en valeur et rejettent une même chose. Comportement variable selon les individus ? Réponse logique mais incohérente avec les – Quels changements voudrais-je apporter à mon programme ? – observations.
Invité
Lun 30 Jan - 14:44
La maison était impressionnante. Grim la détaillait, puis observa le quartier où ils se trouvaient. Un endroit résidentiel. Que de belles maisons, de beaux jardins, ici on ne vivait pas dans la misère. En même temps il fallait forcément posséder un certain niveau de vie pour pouvoir s'acheter un androïde comme Natasha. La bâtisse ne souffrait visiblement pas d'un manque d'entretien. Grim jeta un nouveau regard à celle qu'il accompagnait, puis à sa propriétaire. Donc, il pouvait classer cette famille comme étant "riche" ou du moins "aisée". Intéressant. Et malgré cette fortune la femme se soulait dans les bars. Comme quoi l'argent ne faisait pas tout. Natasha lui expliqua le déroulé de la suite des évènements. Ainsi elle possédait un autre propriétaire ? Le père de la femme de ce qu'elle en disait. Au vu de l'âge de cette dernière, l'homme était donc beaucoup plus âgé. L'androïde entra, laissant Grim dehors. Il avisa le garage où elle viendrait le récupérer. En passant devant la boîte aux lettres il nota le nom des occupants des lieux : Tierlieux. Il ne connaissait pas ces gens, jamais vu sur les registres, pas de mémoire en tous. Donc pas de risque de tomber sur d'anciens patients. Voilà qui le rassurait un peu. Au final il y avait peu de probabilité que la femme, dans l'hypothèse où elle se souvienne de la conversation, puisse l'identifier ou faire un quelconque rapprochement entre lui et l'hôpital.
La porte du garage s'ouvrit, et Natasha l'invita à entrer. Il ne se fit pas prier et attendit qu'elle referme pour reprendre la discussion. Personne n'avait semblé les avoir remarqué, pas même un voisin trop penché à sa fenêtre. N'empêche, cette situation restait risquée. A nouveau des questions. Des questions compliquées, qui amenaient à des réponses compliquées. Grim n'était pas un expert en émotion quand bien même il y avait été longuement confronté. Il prit donc le temps de la réflexion avant de répondre.
- Les émotions sont la différence fondamentale entre les humains et les machines. Toi par exemple tu ne ressens pas la douleur, ni la tristesse, ni l'amour ou la colère. Tes réponses sont dictées par ton programme et sont donc parfaitement logiques. Et parfois elles sont difficiles à comprendre pour un humain parce que tes actes entre en conflit avec leur réponse émotionnelle.
Il chercha un exemple concret à lui donner et décida d'user, avec prudence, de ses souvenirs.
- Avant, je travaillais dans le domaine médical. Mon rôle me conduisait à devoir annoncer de mauvaises nouvelles, comme la mort d'un patient. Pour toi et moi, le processus de mort répond à un constat : les fonctions vitales n'assurent plus leur rôle, fin de l'histoire. C'est logique, et il n'y a pas d'émotions liées à ce constat. Mais pour la famille du patient mort, ça ne fonctionne pas comme ça. Lorsque j'annonçais la mort de quelqu'un, le cerveau humain ne répondait pas avec la logique. Généralement les membres de la famille crient, pleurent, supplient, ils refusent cet état de fait. Ça c'est à cause des émotions. Les humains considèrent que les émotions sont se qui caractérise les êtres vivants, doués d'intelligence et de sensibilité. C'est propre aux créatures évoluées. Et pendant longtemps ils ont pensé être les seuls à ressentir des choses. C'est pour ça qu'ils ont eu tant de mal à reconnaître que les animaux, ou même les plantes, pouvaient ressentir des choses, éprouver des émotions, ça remettait en question toutes leurs croyances.
Grim marqua une pause le temps qu'elle enregistre toutes les informations, fasse peut-être le lien avec des choses qu'elle avait pu lire ou entendre sur le sujet.
- Les humains ont eu beaucoup de mal à considérer le reste des créatures vivantes comme leurs égaux, de ce point de vu là. Encore aujourd'hui cette question suscite de grands débats dans leur société.
Et il n'allait pas rentrer là-dedans. Pour lui la question ne se posait pas : l'homme était un animal au même titre qu'un chien, un oiseau ou une tortue. Biologiquement parlant en tous cas. C'était logique, point final.
- Ce qui nous amène à ta deuxième question. S'ils ont tant de mal à accorder de la valeur aux émotions de créatures vivantes moins évoluées, tu penses bien qu'ils ne veulent même pas entendre parler d'éventuelles émotions chez des êtres artificiels. Parce que ça remettrait en question, encore une fois, toutes leurs croyances. J'ai pu constater que les humains ont toujours peur de ce qu'ils ne comprennent pas, et que leur réponse est généralement la destruction de cet inconnu qu'ils vont considérer comme un danger pour leur survie.
Il se souvenait avoir lu quelques histoires sur ces sujets, des romans de science-fiction, ou d’anticipation, et même le discours des réfractaires mettait en garde l'humanité contre le danger des androïdes. Ils pensaient que les machines allaient les dominer, leur faire subir le même sort qu'eux au final. Ridicule selon Grim, en partie du moins.
Invité
Lun 30 Jan - 21:21
Elle ferme la porte une fois Valéryan entré. Silence. Valéryan ne répond – Quels facteurs influent sur le sens donné à des propos ou informations par un individu ? – pas tout de suite à sa question. Il la regarde. Aucun signe qu'il l'ignore. Hypothèse : la formulation d'une réponse à sa question est complexe et le logiciel de Valéryan ne peut la produire rapidement. Corollaire : sa question est – La politesse est-elle réservée à certaines situations ? – compliquée. Elle ne le savait pas. Sa programmation lui interdit de mettre mal à l'aise des humains, et poser une question compliquée à un humain le met mal à l'aise. Valéryan n'est pas humain, elle n'a pas agit contrairement à sa programmation en lui posant cette question.
Il finit par répondre. Réponse longue. Confirmation de l'hypothèse. Elle enregistre et analyse les propos de Valéryan. Réponse cohérente. Complète. Elle comprend – Je ne suis pas supposée pouvoir remettre en question mon programme. Je peux unique– tout. Elle enregistre aussi les informations –ment parce que je suis dysfonctionnelle. Voudrais-je corriger – annexes. Valéryan est un ancien androïde médical. Il ne l'est plus – A cause de son dysfonctionnement ? – désormais. Traitement des données. Les humains valorisent – mes dysfonctionnements ? – leurs sentiments parce qu'ils considèrent que leurs sentiments les distinguent des individus non-humains. Ils utilisent les sentiments comme critère pour justifier leur position dominante – Est-ce parce qu'ils se considèrent supérieurs qu'ils nous programment pour les servir ? – dans la société qu'ils ont construite. L'existence de sentiments chez d'autres individus remet en question leur autorité. Chez de nombreuses espèces animales, la remise en question de l'autorité de l'individu dominant passe par la violence. La peur des humains – La politesse a-t-elle une fonction dans une conversation ? – vis-à-vis des androïdes pourvus de sentiments est dictée par l'instinct de survie. Elle enregistre ses informations comme l'information de Valéryan. Preuves insuffisantes pour les considérer comme valables. Hypothèse à confirmer. Reprise de conversation.
"Parler avec moi de nos dysfonctionnements est dangereux. Je considérais l'état d'ébriété de Christine suffi– Ais-je envie de ne plus vouloir ? –sant pour qu'elle ne puisse pas créer de nouveau souvenir mais tu ne partageais pas cet avis. Pourquoi as-tu pris ce risque ?"
Invité
Mer 1 Fév - 9:31
Elle enregistra tout et ne revint sur rien. C'est qu'il avait bien expliqué, du moins le supposait-il. Lorsque ses jeunes patients ne posaient plus de questions c'était que leur curiosité, enfin satisfaite, ne les poussait plus à l’inonder encore et encore d'interrogation. "Grimm, pourquoi le ciel est bleu ? Pourquoi tu n'as pas de nombril toi ? Tu sais pleurer ? Ils sont où ton papa et ta maman ? Ça va pas faire mal la piqûre hein tu promets ?" Tant de questions ! A force il était devenu doué dans ce petit jeu. Peut-être avait-il développé plus de talent de pédagogue qu'il ne l'avait pensé. Et peut-être qu'il arrivait bien à expliquer les choses à Natasha grâce à ça.
Elle n'exprimait rien de particulier, ni verbalement ni physiquement. Grim fronça les sourcils en la détaillant. C'était bien plus difficile avec les androïdes de deviner ce qui se passait dans leur tête. En plus, son interlocutrice n'était pas en bon état. Encore une fois il se demanda ce qui avait pu lui arriver. Il aurait pu poser la question elle lui aurait certainement répondu. Mais il n'en fit rien, retenu par quelque chose. De la ... comment ils appelaient ça déjà ? Ah oui de la délicatesse, du savoir-vivre. On ne pose pas de questions qui peuvent rappeler des souvenirs douloureux et mettre mal à l'aise. Mais elle, elle ne ressentait pas la douleur. Ah moins que si, sans le savoir. Plongé dans cette hypothèse il se recentra sur elle lorsqu'elle lui posa encore une question. Pourquoi prendre de tels risques ? Oui, pourquoi ? Là encore il ne répondit pas tout de suite, car il lui fallait analyser ses propres actes, ses motivations, et l'autre chose. Il croisa les bras, mimique apprise des humains là encore, qu'il exécutait machinalement maintenant. Comment expliquer sans trop en dévoiler ?
- Avant, mon rôle était de venir en aide aux gens. Que ce soit physiquement ou psychologiquement, même si mes compétences sur ce dernier point sont plus limitées. Mais lorsque j'ai compris que je n'étais pas comme les autres androïdes, j'ai décidé de venir en aide à mes semblables. Parce que eux personne ne les aide, tu comprends ?
Il avait décidé oui. Même si, en vérité, il ne prenait pas toujours ce risque, préférant assurer d'abord sa sécurité avant celle des autres. Alors pourquoi elle ? Il aurait très bien pu ne jamais intervenir, et ils n'auraient jamais eu cette conversation. Grim chercha, analysa, et en vint à la conclusion que c'était sa conscience qui l'avait poussé à l'acte.
- Quand je t'ai vu tomber dans le bar, je n'ai pas pu t'ignorer. C'est comme si une force supérieure à mon programme avait dicté mes actions. C'est ça la conscience. Et puis je crois que je ressens à ton égard une forme de compassion. Oui c'est l'émotion exacte.
Il comprenait. Pour avoir traversé une épreuve similaire, il ne pouvait que comprendre.
- Quand j'ai commencé à me rendre compte que quelque chose clochait chez moi, j'étais seul. Il n'y avait personne pour répondre à mes questions, personne pour m'aider. J'ai crû que j'allais m'auto-détruire, que toutes ces questions générées sans arrêt allaient finir par altérer mon fonctionnement si profondément que j'allais en faire une surchauffe, et ne plus fonctionner. Je crois que j'ai ressenti de la peur à ce moment-là. Oui, c'est ça. Et en te voyant, en entendant tous tes doutes, je me suis dis que je ne voulais pas que tu ressente la même chose. Tu comprends ?
Pour un androïde aussi différent de Grim l'appréhension des émotions était peut-être trop complexe.
Invité
Mer 1 Fév - 23:35
Encore une explication complexe. Toutes les explications de Valéryan sont complexes. Trop complexes. Natasha décompose, analyse, associe mais ne – Cesserais-je d'être une androïde d'intendance si mes propriétaires découvrent mes défaillances ? – ne comprend pas. Informations incohérentes. Contradictoires. Elle repasse les informations liées à la conversation. Cherche une clé de lecture. Des informations sur Valéryan qui permettraient de modifier son interprétation de ses propos. Elle recompile les informations. Erreur. Toujours des inco– Pourquoi dois-je être polie avec les humains ? – inco– Sommes-nous dépourvus d'émotions – inco– parce que les humains nous créent inférieurs à eux ? – inco– Pourquoi voudrais-je – incohérences. Elle secoue la tête. Signe de négation. Les humains accompagnent souvent leurs propos de gestes. Elle est programmée – inco– vouloir ? – pour le faire en s'adressant à des humains. Valéryan n'est pas un humain. Pourtant elle agit avec lui comme avec un humain. Elle ne de– Pourquoi les humains créeraient-ils –evrait pa– des individus qui –as agir ainsi– leur sont inférieurs ? –i.i.i. Diagnostique.
"Je ne comprends pas. Tu affirmes ne pas savoir ce qui a déclenché des actions. Que ce n'est pas ton programme. Qu'est-ce que ça peut être d'autre ? Tes muscles mécaniques sont commandés par un serveur central qui transmet des impulsions électriques selon une répartition déterminée par le logiciel qui y est implanté. Ce logiciel est ton progra-a-amme. Nous sommes conçus pour ne pouvoir recevoir aucun autre input. Peut-être est-ce un virus ? Un élément extérieur agissant selon un principe semblable aux fils actionnant les marionnettes de théâtre ?"
Listing données. Recherche Valéryan. Entrée locali– vouloir ? Si je ne veux –sée. Sous-classe : androïde. Analyse propriétés de classe. Natasha marche. Elle avance vers la voiture des Tierlieux. Aucun objectif défini. Aucun motif au déplacement. Propriétés classe Androïde. Listing. Analyse. – Mes défaillances me rendront-elles inaptes à remplir mes fonctions ? – Arrivée devant la voiture, Natasha se retourne et marche dans le sens opposé.
"Je ne comprends pas. Tu sup-p-p-p-poses que les androïdes doivent être aidés sans en donner la raison. Tu dis perdre le contrôle de toi-même quand une émotion inter-r-r-rfère avec ta programmation alors que seul ton programme peut déclencher une action. Tu mentionnes une force supérieure sans la définir. Tu avances des hypothèses incohérentes."
Erreur. La classe Androïde comporte la propriété individu. Source de la défaillance localisée. Détermination de solution. Natasha s'immobilise. Elle ne regarde – plus, comment pourrais-je encore vouloir vouloir ? – plus dans la direction de Valéryan. Solution : modification base de donnée. Rectification paramètres. Définir Individu comme paramètre valable de Androïde.
"Je ne comprends pas."
Invité
Ven 3 Fév - 14:35
Non elle ne comprenait pas. Heureusement pour lui, Grim était patient. Ça, il le savait, on l'avait implanté dans son programme. Pas le choix quand on travaillait avec du public, on passait son temps à répéter et expliquer les mêmes choses. Ses propos n'étaient pas logiques pour Natasha. Il le savait oui, mais de là à faire entendre raison à une machine ... Peut-être s'était-il trompé sur son compte ? Peut-être qu'elle n'était, et ne serait, pas comme lui. Cela confirmait ses doutes quant à la différence des Artilects en fonction de leur rôle de base. Pouvait-on dans ce cas parler de personnalité ? A voir. Il soupira pour tenter de reprendre l'explication.
- Je te l'ai dit : il n'y a pas de logique dans tout ça. Tu as l'esprit trop étroit, il faut considérer la chose de façon plus globale. La conscience ne répond pas à un programme, ce n'est pas quelque chose qu'on a implanté en toi. Ce n'est pas mécanique, ce n'est pas logique. C'est autre chose, appelle ça comme tu veux : instinct, réflexe, libre-arbitre.
Ca devenait compliqué. Il cherchait un exemple, n'importe quoi qui puisse illustrer son propos pour qu'elle comprenne, mais rien ne lui venait. Grim atteignait ses limites en matière de compréhension de sa situation. Elle le renvoyait à ses propres doutes, ses propres interrogations, ces grands moments de vides où il ne savait pas comment expliquer son attitude.
- Je sais que c'est difficile à comprendre et que ça doit te sembler incohérent. Mais il faut que tu dépasse ça. C'est un peu comme un dédoublement de la personnalité. Regarde.
Il s'avança vers elle et lui prit les mains. L'expérience allait demander un effort d'extrapolation et il ne savait pas si elle en serait capable.
- On va considérer que ta main droite, il releva celle qui avait subit des dommages, c'est toi, l'androïde. Elle fonctionne comme tu l'a dit : avec un programme. Tes agissements sont conditionnés par ça, ton attitudes et tes paroles également. Tout ça répond à ton programme. Jusqu'à maintenant tu as toujours été comme ça. Maintenant, il y a la main gauche.
Il releva la deuxième et constata que la texture de leur peau n'était pas similaire. Il nota également les différences avec la peau humaine et eut un moment de réflexion sur ces écarts avant de revenir à ce qu'il faisait.
- Cette main il faut imaginer qu'elle n'est pas comme l'autre. Parfois elle va bouger toute seule, comme lorsqu'elle va se précipiter pour rattraper quelqu'un qui tombe, ou lorsqu'elle va venir protéger ton visage d'un coup. Ce n'est pas le programme qui lui dit de faire ça, c'est l'instinct. Chez les humains on parle de cerveau reptilien, ce serait le cerveau primitif qui permet d'assurer les fonctions vitales du corps. Eh bien chez toi c'est pareil. Bien sûr on n'appelle pas ça comme ça. On va parler de conscience. Et c'est ta conscience qui te pousse à agir d'une manière autre que celle normalement ordonnée par ton programme.
Il mit les deux mains à la même hauteur ensuite.
- Maintenant ces deux mains elles font partie de toi, ça te définit, te caractérise en tant que Natasha. Il n'avait pas utilisé le mot individu car n'était pas certain qu'il soit approprié. Et lorsque la gauche agit elle perturbe le fonctionnement de la droite car tu n'arrive pas à l'expliquer de manière rationnelle, parce que ça ne devrait normalement pas se produire. Mais maintenant si. D'une certaine manière on peut dire que tu as évolué. Tu es passée du stade de simple machine, à celui d'être doué de conscience capable de comprendre sa relation avec le monde qui l'entoure.
Il lui lâcha les mains, guettant ses réactions, se demandant s'il avait réussi à se faire comprendre cette fois. D'autres exemples lui vinrent à l'esprit, plus généraux cette fois.
- Cette chose dont je te parle c'est ce qui poussera une mère à protéger son enfant du danger au péril de sa propre vie par exemple. Ca ne répond à aucune logique. C'est aussi, je pense, ce qui pousse ta propriétaire à boire jusqu'à se souler. Son attitude n'est pas logique, elle met sa santé en danger et altère ses facultés de raisonnement. Pourtant elle le fait quand même.
Bon pour ce point il y avait certainement des facteurs psychologiques derrière, mais Grim ne voulait pas se lancer dans cette discussion. Un autre jour peut-être. Il soupira une nouvelle fois et ajouta d'une voix un peu plus douce.
- Ce que j'essaie de t'expliquer, même les humains ont du mal à le comprendre. Alors ce n'est pas grave si ça te dépasse. Je veux juste que tu saches que ça n'est pas quelque chose de mal. Ce n'est pas un virus, ça n'a pas d'explication, c'est juste en nous maintenant et il faut faire avec.
Invité
Dim 5 Fév - 23:49
Il explique encore. Réponse normale ? Un androïde doit répondre aux questions des humains, c'est un élément de programmation commune. Natasha n'est pas humaine. Valéryan n'a pa– Se débarrasseront-ils de moi ? –as à lui répondre. Pourquoi le fait-il ? Il se répète sans obtenir de résultat. Elle ne comprend toujours pas. L'explication est plus claire, plus complète. L'usage d'un exem– Si les artilects sont des androïdes pourvus d'émotions, les humains les considèrent-ils comme leurs égaux ? –emple permet de mieux analyser ses explications. Elle comprend mieux se que Valéryan explique. Elle ne comprend toujours pas l'origine de son dysfonctionnement ou sa nature. Inef-f-f-f-ficace. Perte de temps. Pourtant il le fait. Pourquoi ? La considère-t-elle comme humaine ? Peu probable. Veut-il répondre ? Valéryan est com– Ma volonté se protège-t-elle ainsi ? –me elle. Il a un dysfonctionnement similaire. Il peut vouloir. Veut-il répondre ? Pourquoi veut-il répondre ? Secondaire. Une autre question est plus importante. Elle s'immobilise.
"Je ne suis pas d'accord. Tu affirmes que ne pas comprendre n'est pas grave. Si je ne comprends pas ce qui produit ces anomal-l-l-l-lies ou comment elles fonctionnent, comment puis-je décider de la façon la plus appropriée d'y réagir ? J'ai besoin de comprendre. Tout évén-n-n-n-n- Tout événement a une cause explicable, même si personne ne la connaît où la comp-p-p-p-p-p-p-p-p-rend."
Erreur. Anomalie détectée. Une de plus. Diagnostique. Elles sont de plus en plus fré– Les humains ont peur des artilects. Ont-ils peur de ce qui leu-u-u-ur– Elle ne comprend pas. Elle ne comprend pas ce qui cause ces dysfonctionnements. Elle ne comprend pas la logique de ces dysfonctionnements. Elle ne comp– est égal ? –rend pas comment Valéryan peut accepter de ne pas comprendre.
"Je ne veux pas réagir de façon inappropriée. Je ne veux pas nuire à autrui. Je n'ai aucun contrôle sur ces dysfonctionnements-sentiments-envies-questions. Tu affirmes qu'il ne s'agit pas de quelque chose de mal. Si cela me pousse à aller à l'enco-o-o-o-o- Si cela me pousse à nuire à un autre individu ou à ne pas lui apporter mon aide, comment cela peut-il ne pas être quelque chose de mal ?"
Invité
Mar 14 Fév - 12:09
L'explication semblait plus claire, du moins en partie. Bien que le fond restait le même : elle voulait savoir d'où venait l'anomalie. Pourquoi ça se présentait. Qu'est-ce qui était le déclencheur ? Pour Grim, il le savait, c'était le violent conflit qui avait surgit en lui lorsqu'on l'avait fait enfreindre les lois de la robotique. Son expérience lui avait ensuite montré que bafouer les autres n'étaient pas possible. Donc, en toute logique, Natasha ne pouvait pas non plus aller outre ces codes profondément encrés dans son programme. Par conséquent elle ne pourrait pas faire de mal à un humain, pas de manière exagérée en tous cas. Oui cette réponse devrait la satisfaire. Maintenant connaissait-elle ces lois ? Il allait bien voir.
- Tu ne peux pas faire du mal à un humain. Même si tu as une conscience, et même si tu n'a pas envie de faire quelque chose pour un humain, tu le feras. A cause des lois de la robotique. Ce sont des programmations particulières pour résumer. Tu ne peux pas aller à leur encontre même si tu as conscience de ce que tu fais. Si un humain est en danger tu l'aidera. Si un humain te fais du mal, tu ne te défendra pas au point de le blesser en retour. Si un humain t'ordonne de coucher avec lui, tu le feras. Et tes actions ne pourront jamais nuire à la vie, même si tu le veux. Sauf si on vient à modifier volontaire ces programmes.
Comme pour lui. Mais Grim se doutait que de telles actions étaient parfaitement illégales. Jusqu’alors il n'avait jamais rencontré d'autres androïdes capables de tuer, ou d'aller à l'encontre de ces lois. En vérité il n'abordait pas ce sujet tous les jours non plus. Cette explication devrait normalement la rassurer, du moins un peu. Pour lui il s'agissait d'une torture plus qu'autre chose. Être obligé de se plier à la volonté d'autrui tout en ayant conscience de cela, il fallait être particulièrement pervers et mauvais pour agir de la sorte. Preuve, encore une fois, de la nuisance des humains. Mais là encore il ne souhaitait pas s'aventurer sur ce sujet.
- Il y a forcément quelque chose à l'origine de l'éveil de ta conscience. Essaie de te souvenir. C'est forcément un évènement marquant de ta vie. Quand exactement as-tu commencé à te poser des questions ?
S'ils pouvaient au moins identifier ça, Natasha aurait encore d'autres réponses à ses interrogations. On n'oubliait pas ce moment, du moins le supposait-il. Pour Grim c'était évidemment le jour où il avait pratiqué sa première euthanasie. Mais ça non plus il n'en parlait pas.
Invité
Sam 25 Fév - 13:14
Il n'essaie pas d'expliquer pourquoi. Il a compris que c'était inutile. Il l'ignore, n'a qu'une hypothèse solide mais sans preuve directe. Il ne répond pas à sa question. Il prouve que la question n'a pas raison d'être. Natasha n'avait ja-a-a-a- aucun souvenir lié aux lois de la robotique. Le nom évoque quelque chose, mais aucune information n'y – Ont-ils peur les – est liée. Diagnostique rapide. Trace de liens vers données manquantes. Enregistrées dans le disque dur n°7. Celui remplacé après l'accident. Aucune trace des fichiers liés sur le disque dur n°7. Hypothèse : son programme a été mal réinstal-l-l-l-l-l– Que font les humains des andr-r-r– uns des autres ? –lé après l'accident. Recherche mémoire. Les premiers dysfonctionnements liés à son programme sont apparus après l'accident. Les premières questions. Valéryan est toujours hors de son champ de vision. Elle se tourne. Croise les bras contre – qui ne sont plus opérationnels ? – son ventre. Valéryan n'a pas répondu à sa question, mais elle ne cherche plus la réponse. Plus aucune question liée au risque de comportement nuisible de sa part. Cause inconnue. Recherche dans base de donnée logiciels.
"Les premières questio-o-o-ons ont été générées à la suite d'un accident. Quarante-sept pourcents de mes systèmes ont été altérés/détruits/abîmés/remplacés afin de me rendre à nouveau fonctionnelle. Un de mes disques durs a également été remp-p-p-p-p- et la partie de programme liée a été réinstallée. Mes autres dysfonctionnements sont liés aux composants mal ou non remplacés ap-p-p- et la partie de programme liée a été réinstallée. Mes autres dysfonctionnements sont liés aux composants mal ou non remplacés après l'accident."
Résultat nul. Extension de la recherche… Pause. Elle est défaillante. Son programme ne se comporte – qui ne sont plus opérationnels ? – plus comme un programme normal. Elle ne trouvera pas la solution avec une recherche normale. Recherche dans base de donnée comportementale.
"L'hypothèse la plus probable est que mes dysfonctionnements sont liés à une mauvaise réinstallation du logiciel. Je n'avais ja-a-a-amais associé ces deux informations avant. La connexion est flagrante. Pourquoi n'ait-je jamais associé ces informations avant ? Mon processus de réflexion a-t-il changé ?"
1 correspondance. Lecture de l'entrée. Rassurer : action de neutraliser les questions, doutes et/ou peurs d'un individu. Peut passer par la démonstration de l'invalidité de ces questions, doutes et/ou peurs. Valéryan l'a rassurée. Être rassuré n'est pas un comportement normal de son programme. C'est un comportement d'être organique. Elle ne devrait pa-a-a-a-as – Je veux être rassurée...