Par défaut, puisqu’il devait la protéger, il passait beaucoup de temps avec Engela. Avant qu’il ne développe ses émotions, cela n’était pour Akela qu’une tâche comme une autre. Cependant, lorsqu’il gagna emprise sur sa vie, il devint rapidement proche de cette fillette avec qui il adorait désormais jouer. Au moindre temps libre, de l’un comme de l’autre, il passait cet instant ensemble. Il est fort à parier que s’ils n’avaient pas été séparés, ils seraient devenus de fidèle compagnon. Elle lui donnait le sentiment d’être un membre important de sa famille et lui la protégeait de tout.

Au lieu de cela, Akela la perçoit désormais telle une menace. Une humaine parmi tant d’autres. Pourtant… Certaines actions dans les comportements du canidé envers les fillettes laissent à penser qu’il serait prêt à faire confiance à Engela. La seule parmi tous.

Ce sentiment profond, qui lui est peut-être même inconnu, est trahi par cette pulsion qu’il a d’aider et de jouer avec ce profil spécifique d’enfants. Tout particulièrement s’il y a une ressemblance physique avec son ancienne protégée.

Quand il n’était qu’une machine, Akela n’avait pas une grande estime de Rose à cause de ses fichiers d’analyses. Pour lui, elle représentait même un poids mort pour le développement harmonieux de sa fille. Elle était trop faible émotivement et anxieuse pour pouvoir se débrouiller seul dans la vie.

Pourtant, lorsqu’il eut la possibilité de se forger sa propre opinion, celle-ci changea du tout au tout. Akela se retrouva à l’apprécier. Il la considérait encore comme un être fragile, mais sa douceur et sa gentillesse naturelle la rendait forte. De toute manière, il était là pour la protéger. Du moins, il l’était jusqu’à ce qu’elle le trahisse en cédant aux caprices de son époux… Akela lui en voudra probablement toujours de n’avoir su le défendre lorsqu’il en eut besoin.

Il n’avait jamais été faillible dans sa tâche. Alors pourquoi…?

De tous les membres de son ancienne famille, c’est William qui n’a jamais vraiment eu besoin de la présence d’Akela. Même lorsqu’il n’éprouvait pas de sentiment, l’androïde savait déjà ce fait. Son propriétaire était quelqu’un de pragmatique sur qui les contraintes extérieures avaient peu d’emprise. Hormis pour protéger ses biens en son absence et rassurer sa femme, son gardien de fer n’avait aucune utilité à ses yeux. Ce n’était donc pas étonnant qu’il soit l’instigateur de la déchéance d’Akela.

Malgré que le canidé est plusieurs raisons de détester les humains, son précédent propriétaire en reste le facteur premier. Il est la représentation même de l’Homme capitaliste aux moeurs superficiel et dont ses choix sont limités à son petit plaisir. Akela voudrait le tuer pour l’avoir chassé. Il le veut tellement… Pourtant, il ne pourrait s’y résoudre pour le bien d’Engela.

Il s’agit de l’artilect qui a récupéré Akela dans une décharge alors que sa conscience était pour disparaitre définitivement avec le peu d’énergie qui restait dans sa batterie. Comme pour tous les autres qui ont tenté de le ramener dans le monde des vivants, il n’a rien voulu savoir de prime abord. Il se contentait de rester en veille. Cependant, le canidé développa la nécessité de comprendre pourquoi cet androïde inconnu mettait autant d’effort pour sa réparation. Il devait voir quelque chose en lui qu’il ne percevait pas?

Le jour venu, Akela sortit de son long sommeil et depuis son histoire s’écrit en cohésion avec celle de son bienfaiteur. Il est tout pour lui. Il lui voue une confiance aveugle.

Ce qui ne veut pas dire qu’il lui laisse faire n’importe quoi avec son apparence…

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