Emploi/loisirs : Causer des incendies dans le coeur des gens
Portrait robot : Petite sainte qui se bat dans les rues avec son sourire pour ce qu'elle estime juste. Un coeur débordant d'un amour inconditionnel mais qui peine à se pardonner ses propres erreurs.
$ : 880
Sam 23 Mar - 17:18
Rêve familier Feat Milan
Cela devait bien faire deux semaines. Peut-être trois. C’était encore l’un de ces jeudis matin paresseux qu’elle aimer passer à errer dans les rues montréalaises. Elle n’avait pas eu une minute à elle depuis longtemps. Et puis ses pas la ramenèrent à nouveau vers un chemin familier, au milieu des petites maisons frileuses qui se serraient les unes contre les autres. C’était encore une de ces matinées blanches, durant lesquelles de la buée s’échappait de sa bouche. Vapeur des flammes qui grondaient à l’intérieur. Les sons aussi étaient familiers – les rires des enfants qui partaient à l’école. Les discussions des petites dames aux pochettes brodées. L’odeur également, était familière. Cette odeur attirante de sucre et de pâte fraichement cuite, cette même odeur simple et gourmande qui l’avait attirée la première fois. Et elle se souvint de cette discussion qu’elle avait eu avec un parfait inconnu, quelques temps auparavant. Elle sourit alors qu’elle se glissait au bout de la file. Il n’allait probablement pas la reconnaître – elle n’était qu’un visage parmi tant d’autre au milieu de cette marrée humaine tous les jours. Mais elle était toujours heureuse de recroiser le chemin de ces rencontre anodines qui s’étaient révélées bien moins banales qu’escompté. Elle gardait ces souvenirs à exemplaire unique dans le musée de sa mémoire – ressassant ce qui avait été dit et fait, n’oubliant jamais une miette des événements. Il y avait tant à apprendre de l’analyse de ses propres mémoires. Elle marchait ainsi comme dans un rêve, dans l’exacte même situation qui l’avait amenée jusqu’ici la première fois. Il était amusant d’observer comment les mêmes phénomènes avaient les mêmes conséquences. Ainsi, quand la silhouette familière lui posa la question fatidique, elle répondit l’air de rien : « Une poire chocolat, s’il vous plaît. » La luciole, toujours fermement accrochée à son gilet blanc, renvoyait sous la lumière du matin quelque éclat complice.
Évoluant depuis son réveil dans une atmosphère ouatée, la sensation de fonctionner au ralenti en prime et d'être constamment agressé par les couleurs et les sons du monde extérieur, Milan se sentait vaseux et exténué. Par précaution, il portait aujourd'hui un masque, priant pour que personne ne laisse un commentaire dépréciatif quand au respect des règles d'hygiène de la boutique. C'était un des inconvénients à tenir "seul" un magasin : pas de remplaçant, pas de personne sur qui compter. Confier la préparation de la pâte à un androïde, un être incapable de comprendre le concept du goût, aurait été équivalent à se tirer une balle dans le pied.
Ses cernes et son masques lui valurent bien quelques remarques et questions de la part de ses habitués, il s'était contenté de hausser les épaules. Ce n'était pas bien grave, ça passerait, il avait vu pire. A chaque fois qu'il prononçait cette dernière phrase, un sourire ironique apparaissait. Ah ça, c'était bien peu dire... Heureusement que son masque dissimulait aux yeux de tous son rictus. Il n'était qu'un pâtissier, c'était une étiquette qui lui plaisait, personne n'avait besoin d'en savoir davantage sur ce qu'il avait traversé. Travailler malade était un défi qu'il acceptait de relever sans s’appesantir.
Un peu moins bavard qu'à l'accoutumée, les clients se succédaient plus rapidement. Pour un jeudi, ils étaient nombreux. A croire que tout le monde souhaitait déjà la fin de la semaine et se croyait au vendredi. Milan aurait aimé pouvoir se croire déjà dans son lit, près de ses cachets. Le rush de la matinée fut éreintant. Lorsqu'il commença à se calmer, Milan frissonnait malgré la chaleur ambiante de sa cahute, tout le corps perclus de courbatures. Il lança un rapide coup d’œil sur la file, entre deux préparations de gaufres. Ses gestes se figèrent, le filet de sirop dont il arrosait la gourmandise continuant à couler comiquement, la gravité terrestre insensible à la magie de la situation.
Anna. Anna était revenue.
Rappelé à la réalité par l’allègement soudain de la bouteille, il tenta fébrilement de corriger sa maladresse, le cœur battant à tout rompre. Bon Dieu mais ce qu'il pouvait être ridicule ! Quelle chance de porter ce masque, ses clients n'avaient ainsi pas la chance de voir ses joues rougies par la gêne. Sa gorge s'assécha instantanément, il se dépêcha de tendre la gaufre et de récupérer son dû avant de se tourner pour tousser autre part que sur les accompagnements. Lorsqu'il se tourna de nouveau vers l'extérieur, les yeux embués, Anna se tenait là, son sourire doux aux lèvres, son regard profond posé sur lui. Même s'il l'avait voulu, il n'aurait pas pu lui répondre, alors il se contenta de hocher la tête, sans pour autant commencer à s'affairer. Ses tâches de rousseur étaient toujours là, peut-être encore un peu plus présentes. Elle avait dû prendre le soleil. Sur son visage aux traits racés, ce détail était toujours aussi séduisant.
Il dût bien rester quelques secondes parfaitement immobile, la respiration sifflante, avant de finalement passer à l'action. Poire-chocolat. Il avait visé juste dès la première tentative. Ses mains d'habitude si rapides se mouvaient lentement, rien que le geste de soulever la bombe de chocolat lui semblait être un effort surhumain. Vivement la pause. Quel dommage que Anna le voit dans cet état pitoyable... Il devait se reprendre, faire bonne figure.
- Tout va bien depuis la dernière fois ? - réussit-il à articuler, espérant de tout cœur que le masque n'étouffe pas entièrement le son de sa voix. Il devait lui montrer qu'il était heureux de la retrouver.
Anna Kosma
Mails : 33
Double-compte : Pandore
Emploi/loisirs : Causer des incendies dans le coeur des gens
Portrait robot : Petite sainte qui se bat dans les rues avec son sourire pour ce qu'elle estime juste. Un coeur débordant d'un amour inconditionnel mais qui peine à se pardonner ses propres erreurs.
$ : 880
Lun 25 Mar - 14:07
Rêve familier Feat Milan
Elle avait hésité à revenir dès la semaine suivante. Elle ne l’avait pas fait, se disant qu’elle n’avait pas le temps, qu’il ne fallait pas qu’elle abuse sur les gaufres. Elle avait une ligne à maintenir après tout. La véritable raison était pourtant sa propre timidité. Ce n’était pas tous les jours qu’elle échangeait de la sorte avec un inconnu – qui lui avait fait forte impression. Elle avait tendance à trop penser, trop ressasser ses actions passées. Elle s’était sentie idiote – de s’ouvrir autant, de l’assommer comme ça. Bien que ce ne fut pas le cas dans les faits, elle ne pouvait s’empêcher de penser systématiquement qu’elle était forcément une nuisance, et ne pouvait s’empêcher de ruminer ce sentiment de ne pas être à sa place qui lui collait à la peau. Est-ce que lui aussi pensait qu’elle était un imposteur ? C’était idiot, pourquoi fallait-il toujours qu’elle ait des idées pareilles ? Mais elle avait fini par revenir. Parce que les gaufres étaient très bonnes- mais surtout par curiosité. Par besoin de se prouver quelque chose. Il fallait qu’elle en sache plus. Il n’était pas le même aujourd’hui. Salement malade, apparemment, les traits marqués par l’épuisement, un masque barrant la moitié son visage- elle ne verrait pas son joli sourire aujourd’hui. Son propre sourire fut immédiatement troqué par une moue inquiète. Elle n’avait de Milan qu’une image rayonnante – bien qu’elle eût décelé en lui quelque ombre que cache tout soleil. Aujourd’hui le pauvre homme semblait tourmenté par un nuage de pluie qui le couvrait de grisaille. Elle parla doucement, par précaution, pour ne pas lui faire mal. Sa voix rauque n’était pas de bon augure.
- Oh je vais très bien… Mais vous ? Que vous arrive-t-il ? S’enquit-elle, dissimulant instinctivement son poignet bandé – du fait d’une petite entorse qui résultait d’une altercation avec un androïde instable lors d’une opération, rien de bien grave- sous la manche de son manteau blanc. Elle s’était approchée du comptoir de la guérite, pour mieux l’entendre. Cette fois encore, elle était la dernière. Les derniers clients s’éloignaient. Les enfants partaient à l’école. Le brouhaha matinal s’éloignait, avec lui le nuage de la confusion.
Sa voix était légère, à peine assez forte pour que Milan parvienne à comprendre ses mots entre le bruit de l'arrière-cuisine et de la rue, sa tête embrumée et sa surdité. S'il n'avait pas été suspendu à ses lèvres, il aurait été facile de ne rien entendre. Ah, si aujourd'hui ils arrivaient à tenir la même conversation que la dernière fois, ce serait un petit miracle ! Le garçon doutait de pouvoir aligner deux phrases cohérentes à la suite avec ce brouillard qui couvraient ses pensées depuis son réveil.
Il tenta de sourire pour la rassurer puis se souvint qu'il portait un masque. C'était étrange d'avoir une certaine impunité dans ses expressions, de laisser toute la subtilité des échanges s'exprimer à travers le regard. C'était presque trop personnel, trop intime. Ne dit-on pas que les yeux sont la fenêtre de l'âme ? Milan ne supportait pas bien les échanges yeux dans les yeux, alors en partager un avec Anna...
Il préférait de loin se concentrer uniquement sur la gaufre, qui devait de toute manière surpasser sa grande sœur au niveau esthétique. Mickey lui aurait administré une de ses fameuses petites tapes derrière le crâne pour son amateurisme. Le travail d'abord, les distractions ensuite, même s'il s'agit d'une très jolie distraction ! Son mentor n'était pas aisément distrait par les femmes, il avait bien de la chance. Plaçant avec soin les morceaux de poire, Milan garda résolument les yeux baissés, ignorant sciemment le fait qu'elle se soit rapprochée du comptoir. Il avait l'impression d'étouffer.
- Rien de grave, juste un rhume. - marmonna-t-il, gêné qu'elle le voit dans un tel moment de faiblesse. "En plus elle est en blanc... c'est quoi cette ironie, hein ?" s'énerva-t-il intérieurement, comme si une puissance divine souhaitait encore ajouter à son trouble avec ce genre de détail. Au milieu de la grisaille, Anna se détachait nettement. L'habiller de blanc, c'était pousser à son comble sa ressemblance avec les saintes figures représentées dans tant de tableaux. Pas que Milan soit très friand d’œuvres d'art religieuse. Cependant, venant de deux pays où la religion occupait une place importante dans la société, il aurait été bien bête si le rapprochement ne lui avait pas sauté aux yeux. Anna avait cette douceur et ce calme des anges censés veiller sur les vivants et sur les morts.
Il ne résista finalement pas longtemps à l'envie de la regarder, ses yeux allant timidement de sa taille vers son visage. Il fut surpris d'y lire de l’inquiétude, d'autant plus que celle-ci semblait sincère. Un mouvement rapide capta son attention. Son geste pour tirer un peu plus sa manche sur un de ses poignets ne lui échappa pas, lui qui avait toujours pu compter sur sa vue d'aigle pour survivre. Il fronça les sourcils mais garda ses réflexions pour lui. Son passé l'avait rendu sûrement trop prompt à donner à des conséquences banales des origines malsaines.
- C'est chouette de vous revoir. - déclara-t-il platement, la voix rauque, sa main gauche allant chercher un des petits cartons pour pouvoir y déposer son oeuvre. Bon, en toute objectivité, il ne s'agissait probablement pas de sa meilleure exécution, mais le cœur y était. "Et ça ne changera pas le goût final..." se consola-t-il en tendant sa commande à Anna, heureux de porter un masque qui dissimulait aussi bien son air énamouré que sa figure pale et cernée. Le temps qu'il comprenne que ses mains à elle venaient d'effleurer les siennes pour se saisir de la gaufre, il s'était déjà éloigné pour préparer les prochaines. La réalisation fit monter un feu douloureux à son visage.
Anna Kosma
Mails : 33
Double-compte : Pandore
Emploi/loisirs : Causer des incendies dans le coeur des gens
Portrait robot : Petite sainte qui se bat dans les rues avec son sourire pour ce qu'elle estime juste. Un coeur débordant d'un amour inconditionnel mais qui peine à se pardonner ses propres erreurs.
$ : 880
Lun 25 Mar - 21:16
Rêve familier Feat Milan
Si elle savait que l’attitude froide du jeune homme résultait probablement de la maladie (ou bien horreur, ses idées noires avaient-elles raison pour une fois ?), elle ne put s’empêcher de se sentir attristée par la situation, se sentant clairement de trop. Milan n’avait pas l’air d’avoir envie de parler, malgré les quelques mots qu’il était parvenu à prononcer. Peut-être était-il embarrassé ? Il avait fui aussitôt. Aussitôt que leurs doigts se furent touchés, causant comme une décharge électrique dans toute sa main et déclenchant une vague de chaleur dans son corps entier. Ça ne voulait rien dire pourtant. C’était le genre de choses qui arrivaient tous les jours quand on était vendeur.
« Merci » souffla-t-elle, plus timidement encore, regard troublé et joues rougies bien malgré elle. Au moins en ayant disparu au fond de sa guérite, le garçon ne pouvait pas voir ça. - Vous n’avez vraiment pas l’air bien, je devrais peut-être vous laisser… souffle-t-elle en posant sur le comptoir la monnaie, pour que Milan puisse encaisser. Elle s’interrompit un instant, osant à peine regarder dans la direction de l’homme silencieux. - J’ai beaucoup pensé à notre discussion de la dernière fois, vous savez. Peut-être que quand vous irez mieux, vous pourriez passer prendre le thé chez moi, pour qu’on puisse continuer. Sa voix était hésitante. Elle-même n’en revenait pas, d’inviter chez elle un type qu’elle avait vu deux fois. Elle savait cependant que ses intuitions la trompaient rarement, et il se trouvait qu’elle le sentait bien. Et c’était vrai : elle y avait beaucoup pensé. Elle avait écrit, ruminé, soumis à Pandore les idées dont il lui avait fait part et dont l’artilect n’avait à vrai dire pas grand-chose – éveiller une conscience politique chez cette tête de mule s’avérait chose ardue. Elle attendit la réponse du jeune homme avec appréhension, le regardant cette fois-ci, les yeux grands ouverts, comme si elle était prête à détaler.
- J-Je fais ça de temps en temps, j’invite des amis à boire le thé et à débattre, c’est souvent très intéressant. Ajoute-t-elle, tentant vainement de se justifier. Pourquoi ressentait-elle seulement le besoin de faire ça ? Elle tenait ses mains serrées l’une contre l’autre, dans une posture presque infantile, un peu bancale. C’était à son tour d’être mal à l’aise, ne sachant plus trop où se mettre mais tentant de son mieux de garder la tête froide. Malgré sa timidité qui rugissait, elle ne le lâchait pas du regard. Elle espérait qu’il y lirait la sincérité de sa proposition.
Prendre la fuite après avoir effleuré les doigts d'une fille de ses mains gantées, c'était vraiment d'un ridicule... Pour un peu, il se serait giflé. C'était quoi ça, la réaction d'un gamin de dix ans devant son amoureuse ? Il en avait vingt-deux ! Et avec tout ce qu'il avait vu et fait, c'était totalement contraire à ses habitudes, ça sortait de nulle part cette réaction quasi-épidermique. C'était sûrement dû à son rhume. Oui, il devait se reprendre, agir comme un vrai mec, ne pas montrer ses émotions aussi facilement. Dieu soit remercié pour ce foutu masque sur son visage !
Il croisa le regard vide d'Hopsi, qu'il n'avait toujours pas pris le temps de réparer. Parfois, il regrettait vraiment qu'il ne soit qu'un androïde et pas un véritable collègue, avoir un peu de soutien et d'encouragements lui aurait grandement servi à cet instant. Il ne pouvait même plus compter sur lui pour rigoler un peu ou entendre sa langue maternelle. L'ambiance tenait uniquement sur ses épaules. Dans son état actuel, autant dire qu'il ne pouvait pas assumer cette responsabilité supplémentaire. Milan fronça les sourcils et décida de s'y mettre dès vendredi soir, qu'il aille mieux ou peu. S'oublier un peu ne lui ferait pas de mal de toute façon, surtout après aujourd'hui... Non mais quel nul. Il aurait de la chance si elle continuait à lui sourire gentiment après ça.
D'ailleurs, lorsqu'il se retourna vers elle, Anna n'osait même plus rencontrer ses yeux. Elle a déposé la somme due pour la gaufre sur le comptoir, Milan, à défaut d'entendre les mots qui sortirent de sa bouche, comprit qu'elle ne s'attarderait pas. Il avait vraiment tout gâché. Quelle journée pourrie. Lentement, il s'approcha donc du comptoir pour récupérer l'argent, l'air morose, prêt à lui dire au revoir et à ressasser toutes les erreurs qu'il avait commises en face d'elle quand Anna le prit de court. Surpris, le mot était faible. Peut-être plutôt ébahi. Cette invitation semblait tomber du ciel. Et elle avait beaucoup pensé à leur discussion ? Beaucoup ? Milan cessa de fonctionner. Hopsi aurait pu se tenir à sa place que personne n'aurait vu la différence, ils partageaient à cet instant le même regard vide et le même air blasé.
Anna s'affola alors, bégayant davantage d'informations pour justifier cette invitation inattendue, qui n'atteignirent pas le garçon. Il n'arrivait pas à croire à sa chance. Qui peut se vanter d'avoir vécu un moment digne d'une romcom sur son propre lieu de travail ? Les yeux brillants d'Anna plantés dans les siens ne l'aidait pas à se secouer et à lui offrir la réponse qu'elle semblait attendre avec angoisse. Là encore, son côté désuet le frappa. Qui se tordait encore les mains d'appréhension en dardant un regard rempli d'espoir sur l'autre personne ? Il y avait là une réminiscence des temps victoriens au moins.
Le pâtissier aurait aimé la rassurer avec fougue, cependant, avec l'état actuel de son cerveau et de sa gorge, lui offrir de nombreuses paroles lui était impossible, surtout dans une autre langue. Néanmoins, pour prouver ses bonnes intentions, il baissa un instant son masque pour lui sourire avec gentillesse, ignorant le propre feu de son visage.
- Merci Anna, je suis touché. - lui répondit-il avec douceur, sur un petit nuage qui rendait son environnement cotonneux bien plus agréable à supporter. - Et merci de me compter dans vos amis. - il se dépêcha de rabattre le masque sur son visage avant qu'une quinte de toux ne le secoue et ne le laisse tremblant. Autant pour l'image d'homme fort et vaillant... - Quand j'irai mieux, ce sera avec plaisir, en attendant, pourquoi ne pas venir vous asseoir à l'intérieur ? Vous êtes la dernière cliente apparemment.
Il garda pour lui le "ça me ferait très plaisir" qui aurait ruiné, selon lui, son côté bad boy déjà bien amoché. Il avait son propre orgueil masculin à protéger d'autres réactions digne de romans à l'eau de rose !
Anna Kosma
Mails : 33
Double-compte : Pandore
Emploi/loisirs : Causer des incendies dans le coeur des gens
Portrait robot : Petite sainte qui se bat dans les rues avec son sourire pour ce qu'elle estime juste. Un coeur débordant d'un amour inconditionnel mais qui peine à se pardonner ses propres erreurs.
$ : 880
Mar 26 Mar - 16:12
Anna Kosma a écrit:
Rêve familier Feat Milan
Anna fut abasourdie par sa réponse, ne s’attendant certainement pas à être bien reçue et regrettant déjà ses mots. Non seulement il se souvenait d’elle- ce qui déjà avait été une première surprise- mais il avait l’air… Touché par la proposition. Il était frappant de l’observer des nuages au soleil en un instant, comme métamorphosé par cette demande timide, bancale, qui avait à peine réussi à traverser sa gorge. Elle ne savait pas pourquoi elle était aussi impressionnée par le jeune homme et redoutait tant de lui déplaire, mais elle aurait été profondément meurtrie si les événements s’étaient déroulés autrement. Tout allait donc pour le mieux. Elle resta muette un instant, frappée par ce sourire, qu’elle grava au plus profond de sa mémoire. La proposition du garçon la surprit également, elle battit des cils un instant, se ressaisissant. A l’intérieur ? Elle n’était jamais passée de l’autre côté de quelconque comptoir – elle n’avait pas vécu grand-chose au sein du commun des mortels, il fallait l’admettre. Mais tout de même : c’était comme rentrer dans un monde secret, jamais accessible la plupart du temps. Et c’était également l’occasion de jeter un œil à cet androïde. Elle en avait oublié son poignet bandé, maintenant bien visible alors que ses mains se tenaient toujours. Elle ne put réprimer l’un de ces sourires enfantins qu’elle avait quand la curiosité la frappait, elle avait tellement de choses à rattraper, et c’était une occasion en or. - Fantastique ! Je vous laisserais mon numéro pour arranger ça. Commence-t-elle, retrouvant la consistance et la politesse qui lui étaient indissociables, exécutant un léger signe de tête, comme pour le remercier. Bien qu’elle fut tout à fait ravie à l’idée de monter à l’intérieur de la guérite, elle ne put s’empêcher cependant d’émettre quelques doutes. C’était après tout un terrain inconnu, un peu interdit. Et si elle cassait quelque chose ? Elle risqua un regard à l’intérieur, avant de se tourner à nouveau vers Milan. - Vous êtes sûr ? Ca ne vous dérange pas ? Demande-t-elle, la mine inquiète. Elle n’aurait pas voulu empiéter sur l’espace d’un homme malade, sur son lieu de travail qui plus est, si elle n’était pas certaine que ça ne poserait aucun problème.
S'il avait eu un endroit où échapper à l'attention de Anna, Milan aurait laissé librement exploser sa joie. Regardez-moi ce chef ! Un véritable pro, même Mickey aurait été obligé de s'incliner face à sa maîtrise. L'air de rien, comme si ça n'avait pas l'importance qu'il y accordait pourtant, il avait accepté son invitation et c'était elle qui en rougissait. Ce n'était pas comme un rendez-vous, mais presque ! Un vrai mec, un beau gosse, un Don Juan en devenir. En revanche, c'était bien la première fois qu'on l'invitait à "prendre le thé", il n'avait jamais rien connu d'aussi élégant en matière d'invitation. En général, on prenait des verres, on allait dans un kebab, on se retrouvait dans un parc... Prendre le thé chez quelqu'un qui, visiblement, n'avait pas reçu la même attention dans son éducation, ça allait être une expérience à part entière.
Ses félicitations et ses vantardises intérieures s'arrêtèrent abruptement quand ses yeux tombèrent à nouveau sur le poignet bandé de la demoiselle. C'était tout de même intriguant cette blessure, avait-elle fait une mauvaise chute ? Pratiquait-elle un sport ? Sans vouloir juger sur le physique, elle lui paraissait quand même plutôt menue pour être une grande sportive. Ou alors quelque chose d'artistique et très féminin, comme de la gymnastique rythmique ou peut-être de l'équitation. Elle lui paraissait bien du genre à aimer les bêtes, vu comme la cause des artilects lui tenait à cœur. Cette invitation à se revoir dans un endroit autre que son lieu de travail tombait à merveille, Milan mourrait d'envie de la questionner sur toute sa vie.
Fier d'être la cause du sourire radieux qui illuminait son visage, son cœur se gonfla un peu plus de joie lorsqu'elle déclara devoir lui donner son numéro pour faciliter leurs échanges. Lui qui pensait que sa journée avait mal commencé... En vérité elle était placée sous des auspices plus que favorables ! D'un seul coup, son corps était moins douloureux, son esprit moins embrumé. Il se doutait qu'il ne s'agirait que d'effets temporaires, malgré cela, il était soulagé de se sentir enfin un peu plus fonctionnel.
- Si je vous invite, c'est qu'il n'y a pas de soucis. - la rassura-t-il, peut-être un peu sèchement. Le garçon n'avait pas particulièrement l'habitude d'être délicat, et quand bien même il voulait être sympathique et doux, il ne pouvait pas chasser son naturel. Il n'arrivait pas bien à savoir s'il se montrait effectivement doux ou pas, mais il faisait de son mieux. - En revanche... - il lança un coup d’œil équivoque au manteau blanc de la demoiselle. - Je vais vous prêter un tablier, ce serait dommage qu'un accident arrive, j'imagine que vous êtes attendue quelque part après ?
Il se dirigea vers un placard et en tira un tablier propre, tout juste sorti du pressing. Pour une fois que les choses se coordonnaient bien. Satisfait, il alla le donner à la jeune fille puis partit lui ouvrir la porte de sa petite boutique. Il la laissa prendre ses marques pendant qu'il rangeait son plan de travail, surveillant les dernières gaufres en cours de cuisson. Hopsi se contenta d'adresser un salut poli à la cliente qui venait d'entrer, pas perturbé le moins du monde par sa présence.
- Ah oui, je ne me suis toujours pas occupé de Hopsi, il est aussi basique que la dernière fois. Si vous voulez l'observer de plus près, ne vous gênez pas ! - "c'est pas comme si lui pouvait ressentir de l'embarras en étant observé de près par une jolie fille..." garda-t-il pour lui en tirant du gaufrier les gourmandises cuites.
Anna Kosma
Mails : 33
Double-compte : Pandore
Emploi/loisirs : Causer des incendies dans le coeur des gens
Portrait robot : Petite sainte qui se bat dans les rues avec son sourire pour ce qu'elle estime juste. Un coeur débordant d'un amour inconditionnel mais qui peine à se pardonner ses propres erreurs.
$ : 880
Mer 5 Juin - 14:26
Rêve familier Feat Milan
Elle se râcla la gorge, détourna le regard. « Oui, bien sûr. » fit-elle avec un pâle sourire. Bien sûr que c’était bon, à quoi est-ce qu’elle pensait ? Elle n’avait à vrai dire jamais remarqué les tables à l’intérieur de la petite échoppe, ce qui la surprit. Milan lui tendit un tablier, ce qui lui ramena à l’esprit la couleur immaculée de son manteau. Elle ne put s’empêcher d’esquisser un sourire amusé – elle avait beau être vêtue de blanc, elle faisait tâche. S’engouffrant à l’intérieur de la boutique dans le sillage de Milan, elle se hâta de nouer dans son dos les lanières du tablier. - Pas exactement… Mais je dois être en cours dans trois quarts d’heures. Admet-elle. Pourquoi cette question ? Etait-ce sa tenue ? Etait-elle déplacée ? Elle l’était toujours un peu malgré elle, elle avait un genre d’extravagance désuète dont elle était secrètement fière.
Ne se faisant pas prier, elle s’approcha de l’androïde, restant cependant à une distance respectueuse. Elle n’aimait pas mettre son nez dans les affaires des autres et ne serait-ce que regarder de trop près quelque chose qui n’était pas à elle. Ce Hopsi était véritablement une antiquité, son savoir grandissant de l’histoire des androïdes lui permettait maintenant de s’en rendre compte. En bon état, cependant, malgré sa peau couverte de ce qui semblait être des tatouages. Ce détail la frappa immédiatement. - Ces tatouages... d’où viennent-ils ? interroge-t-elle, sa curiosité prenant déjà le dessus. Malgré l’absence évidente de conscience de l’androïde, ces tatouages le rendaient cependant unique.
Trois quarts d'heure pour apprendre à mieux la connaître. Un petit frisson de joie le parcourut. Peut-être que quelqu'un là haut cherchait à se racheter pour le début raté de cette journée ? Il l'avait pour lui tout seul. Cette pensée lui fit monter le rouge aux joues. C'était bizarre, presque blasphématoire, de penser à elle de manière aussi possessive alors qu'ils ne se connaissaient pas.
Milan déglutit péniblement, la gorge soudainement sèche. Il n'aimait pas penser comme ça, ça lui faisait penser à elle... Elle avait beau être un lointain souvenir, sa présence se faisait toujours sentir aux pires moments, apparaissait dans des détails insignifiants, au détours de mots innocents, de tournures de phrases, de sous-entendus... Il avait l'impression d'être observé par son spectre. Pas constamment, juste assez pour ne jamais être entièrement serein. Quand il jetait un coup d'oeil par dessus son épaule, il s'attendait presque à la trouver derrière lui, le même air haineux déformant ses traits, comme lors du jour fatidique. "T'es qu'une merde, Milan, une pauvre merde !" Ses doigts se crispèrent autours de son instrument de cuisine, ses traits se durcirent. De nouveaux frissons lui parcoururent le dos, cette fois-ci bien éloignés du sentiment de joie d'il y a quelques secondes.
Une quinte de toux le secoua au moment où la voix d'Anna s'élevait derrière son dos. Il avait l'impression d'être transpercé de couteaux.
- Les tatouages ? - croassa-t-il, peinant à reprendre son souffle.
Le jeune homme se retourna vers Anna et l'androïde, observant l'un puis l'autre. Il s'y était tellement habitué qu'il ne les remarquait même plus, ou alors seulement en se disant qu'ils étaient ratés. Entailler la peau synthétique de l'androïde avait été bien plus difficile que prévu, son ami y avait laissé pas mal d'aiguilles. Les couleurs étaient trop vives, les traits grossiers ou trop gros, les motifs... Ils avaient tenté de lui offrir une manchette sur le bras gauche en se basant sur les tatouages coréens. Pour un oeil non averti, ça pouvait passer pour du beau boulot. Des fleurs rouges sur fond noir, ça attirait forcément l'oeil. On pouvait aussi y trouver un serpent ondulant autour d'elles. Une ébauche de mandala le terminait sur le dos de la main.
Milan s'approcha du robot et lui prit le bras, remontant la manche pour permettre à Anna d'admirer "l'oeuvre d'art".
- J'ai un ami tatoueur qui voulait s'entraîner, c'était un défi intéressant. On a mis du temps à trouver la bonne aiguille et les bons pigments. Heureusement qu'il ne sent pas la douleur ! C'est cool pour expérimenter. Mais bon, du coup, ça n'en fait pas un très bon cobaye, on ne peut pas savoir à partir de quand on touche les limites en matière de résistance à la douleur. - le garçon tournait le bras en même temps que ses paroles, jugeant le travail d'un oeil blasé. - On hésite à lui tatouer le dos. Josh veut un tigre, je voudrais un dragon. Comme les deux restent dans le thème de son ethnicité, on n'arrive pas à se décider. Vous diriez quoi vous ?
Il était curieux de connaître son avis. Pas seulement sur le motif du tatouage, mais sur l'idée de tatouer un androïde. Pour quelqu'un qui défendait leur cause avec passion, jugerait-elle qu'ils allaient trop loin en le "marquant" ?
Anna Kosma
Mails : 33
Double-compte : Pandore
Emploi/loisirs : Causer des incendies dans le coeur des gens
Portrait robot : Petite sainte qui se bat dans les rues avec son sourire pour ce qu'elle estime juste. Un coeur débordant d'un amour inconditionnel mais qui peine à se pardonner ses propres erreurs.
$ : 880
Ven 7 Juin - 0:13
Rêve familier Feat Milan
La présence des autres apparaissait souvent à Anna comme la lumière d’une bougie. C’était parfois une flamme discrète dont elle sentait la chaleur diffuse à ses côtés. Parfois, c’était un joyeux foyer qui crépitait doucement à ses côtés. D’autres fois, c’était un brasier qui la brûlait. Milan relevait plutôt du foyer, lumineux et sincère, une présence qui réchauffait le cœur, une présence qui n’avait pas faibli un seul instant depuis qu’ils discutaient. Pourtant, alors qu’elle s’affairait autour de l’androïde, il lui sembla un instant sentir ce feu s’éteindre. Elle allait se retourner, soudainement inquiète, quand Milan ressurgit à ses côtés, parlant de façon tout à fait naturelle. Ses mots furent reçus par le trouble dans le regard de la jeune femme, trouble qu’elle s’efforça de dissimuler derrière un sourire.
C’est en toute hâte que ses yeux se reportèrent vers l’inspection des tatouages, dont les défauts ne lui échappaient pas, malgré leur inventivité. Historienne de l’art aguerrie, elle remarquait facilement les défauts de réalisation, les accrocs rencontrés par l’artiste explorant ce support inconnu, l’inexactitude de certains motifs traditionnels. Elle appréciait pourtant la beauté singulière de ces dessins parfois hésitants, si humains sur cette peau artificielle. C’étaient ces petits détails qui donnaient à Hopsi un semblant de personnalité, et ce malgré la perte du code qui modifiait son comportement.
- C’est un beau moyen de donner un peu de vie à un vieil androïde. Votre ami doit-être très doué. Commenta-t-elle, aucunement offensée par l’usage d’Hopsi comme cobaye. Ce n’était pas comme s'il était maltraité – il faisait au contraire l’objet de soins et d’intérêt de la part de Milan, comme elle pouvait le constater en l’observant.
- Pour ce qui est du tatouage… Je suis personnellement partiale envers les dragons, mais ce n’est qu’une préférence. J’aime beaucoup ces créatures. Elle avait en effet rencontré des dragons à des nombreuses reprises : brodés sur des banderoles médiévales, entremêlés aux lettres des anciens manuscrits, terrassés par Saint-Georges dans des nombreuses toiles… Et même dans certains romans de fantasy moderne, qui étaient l’un de ses « plaisirs coupables ». Le dragon était une créature du feu, à las fois un avatar démoniaque et un avatar divin. Elle aimait l’ambiguïté et la majesté du reptile cracheur de feu, véritable Lucifer, ange lumineux et ardent, aussi bien créateur que destructeur. Elle ne dit rien à ce sujet cependant : sa passion pour tout ce qui brûle n’avait pas grand-chose à voir avec un androïde chargé de faire des gaufres.
Milan fut encore une fois favorablement impressionné par la jeune femme et son ouverture. Les tatouages souffraient toujours d'une mauvaise image dans les hautes sphères, comme si il s'agissait d'un passe-temps pour artistes désœuvrés, trop proches de la plèbe, trop vulgaires. Peut-être était-ce du à la relation avec le corps. Ou peut-être qu'il s'agissait simplement d'un snobisme à l'égard d'artistes pouvant apprécier leurs œuvres et rencontrant du succès simplement. A croire que pour toucher du doigt la célébrité, il fallait ou se prendre pour la réincarnation de Leonardo Da Vinci ou s'assurer de mourir avant la vente de ses œuvres. Et puis il y avait le prix des tatouages : quelque chose que n'importe qui peut s'offrir n'a pas de valeur, c'est bien connu. Que la plèbe puisse avoir les moyens de s'offrir des fresques sur leur corps...
Il hocha la tête lorsqu'elle émit son opinion sur la maîtrise de son ami. Oui, Josh était doué. Il avait ouvert sa propre boutique l'année dernière et elle ne désemplissait pas. Il lui avait proposé plusieurs fois de passer sous le fil de l'aiguille, lui offrant même un tarif d'ami. Malgré cela, Milan avait jusqu'à présent toujours refusé. Il ne voulait rien de définitif sur lui, ni rien de trop révélateur quand à sa personnalité et son histoire. Son corps ne trahirait pas son esprit, pas plus que les épreuves qu'il avait traversées. Et quelque part... C'était comme si il attendait la permission de quelqu'un.
Mickey était tatoué, lui. Enfin, avant. Plus de deux mille euros avaient été digéré dans l'estomac d'un squale. Quand il en reparlait, c'était toujours ça qui revenait en premier, bien avant la perte en elle-même de son bras. Il lui avait montré une photo, il s'agissait de motifs hawaïens, une obligation pour tout surfeur qui se respecte. Gravés sur son corps selon les techniques ancestrales de ce peuple. Il n'en restait maintenant qu'un lambeau s'affichant jusqu'à sa clavicule droite, triste témoignage de sa gloire d'antan. Peut-être qu'un jour, il recommencerait sur le bras qui lui reste. Le jour où il réussirait à retourner dans l'eau. L'avenir le dirait. Et ce jour-là, Milan avait promis d'être présent.
- Ah oui ? - s'étonna-t-il, croyant sans vouloir se l'avouer qu'elle préférerait des symboles moins guerriers, comme des licornes ou des fleurs. Peut-être des éventails. Quelque chose de léger et plein d'espoir. - Pourquoi ? Vous aimez les dragons européens ou les dragons asiatiques ?
Il était curieux de comprendre ce que cette créature représentait à ses yeux. Pour lui, s'il voulait un dragon sur Hopsi, c'était pour symboliser la force, la puissance. Un animal dangereux qui brise ses chaînes, une créature pleine de dents, de griffes, de piques, sauvage et incontrôlable. Un symbole de liberté. C'était plutôt ce que représentait la version européenne, celle avec laquelle il avait grandi. Celle qui le faisait rêver. La version asiatique représentait plutôt la chance à ses yeux, une sorte de message des dieux censé guider les hommes vers des lendemains meilleurs. C'était un symbole qui lui convenait aussi, mais il lui manquait cette notion de sauvagerie, de puissance brute, presque de violence.
Oui, c'était ça : de violence. Attaquer en premier pour se défendre, pour rester vivant, pour rester libre.
Anna lui ressemblait-elle plus qu'il ne le pensait ?
Anna Kosma
Mails : 33
Double-compte : Pandore
Emploi/loisirs : Causer des incendies dans le coeur des gens
Portrait robot : Petite sainte qui se bat dans les rues avec son sourire pour ce qu'elle estime juste. Un coeur débordant d'un amour inconditionnel mais qui peine à se pardonner ses propres erreurs.
$ : 880
Sam 8 Juin - 10:13
Rêve familier Feat Milan
Anna resta songeuse un instant à cette question, pesant soigneusement ce qu’elle pouvait dire – et ce qu’elle ne dirait pas. Elle observait l’androïde, distraite, se remémorant la bête croisée si souvent. - Les deux sont intéressants et sont loin d’être les seuls. Il y a une multitude de dragons dans toutes les cultures… Mais je dirais que celui qui m’intéresse le plus est le dragon dit « européen ». Elle s’interrompit, réfléchissant à la suite de sa démonstration.
- Je les aime parce que… Je les ai croisés à de nombreuses reprises au cours de mes études et je dois avouer qu’ils me fascinent. Ce sont des créatures tantôt hideuses, tantôt majestueuses, monstres redoutés où divinités vénérées. Le dragon, comme le géant, à le pouvoir d’ériger les mondes… Et de les détruire. J’apprécie la dualité du dragon et je trouve simplement qu’ils sont beaux. Ces écailles, ces ailes… Sont-ils anges ou démons ? Lancée comme elle l’était, il allait être difficile de l’arrêter. Perdant rapidement tout self-control comme face à tout sujet qui l’intéressait, elle ne pouvait s’empêcher d’exprimer à haute voix la moindre de ses pensées.
- Le dragon est plus généralement un symbole de puissance. Avoir un tatouage représentant un dragon est un magnifique acte d’appropriation de soi à mon avis… Quelqu’un portant un dragon sur son corps est quelqu’un de fier, quelqu’un capable de se défendre. Je pense que beaucoup d’entre nous auraient besoin de voir le dragon qui sommeille en eux. Elle avait dit ces mots le regard perdu dans les motifs du tatouage, remontant le long des écailles des serpents. Elle savait très bien elle-même qu’elle aurait eu besoin de ce dragon bien souvent dans sa vie.
- Au-delà de ça, j’aime tout ce qui se rattache de près ou de loin au feu. Tout ce qui brille, qui brûle. Le dragon en est peut-être l’incarnation la plus parlante. Le feu est ce qui détruit, mais également ce qui soigne, ce qui aveugle, mais aussi ce qui éclaire. Je pense qu’il y a du feu en chacun de nous et qu’en un sens, nous pourrions tous être des dragons.
Bon, elle l’avait dit. Le feu, le cœur même de toute sa réflexion. Elle était peut-être allée trop loin, elle parlait beaucoup trop. Mais étrangement, elle ne regrettait pas ce petit discours, elle avait répondu sincèrement et cette fois, elle ne s’excuserait pas. Quelque chose dans la présence de Milan lui faisait sentir qu’elle n’avait pas à être désolée. Elle leva les yeux vers lui, le regard brillant et interrogateur.
Sa curiosité fut plus que largement rassasiée par le flot de paroles qui suivit sa question.
Pour une timide qui pesait ses mots, ce déluge de phrases était presque choquant. Milan en resta bouché bée, essayant de suivre le raisonnement de la jeune femme en ne s'attardant pas sur les mots qui ne faisaient pas partie de son vocabulaire. Elle étudiait les dragons ? Les créatures fantastiques ? Il avait sûrement mal compris, peut-être qu'elle voulait parler de littérature ou de jeux vidéos ? Il pariait pour une étudiante en litté, ça collait parfaitement à son style d'héritière ayant reçu la meilleure éducation. La différence de niveau d'études allait rapidement se faire sentir... Il n'était jamais allé si loin dans l'analyse du symbolisme du dragon.
Elle vibrait littéralement d'enthousiasme, son visage pâle et sérieux soudainement rose et animé, ses yeux analysant tous les détails du tatouage de l'androïde, qui, sous son attention, avait cessé de s'affairer et attendait l'ordre.
Le garçon haussait les épaules ou hochait la tête pour marquer son attention, muet, incapable de trouver les mots pour l'aider à aller plus loin dans sa réflexion. Débattre sur la dualité du feu dans l'inconscient collectif n'était pas de son niveau d'anglais, et peut-être même pas de son niveau de croate. Heureusement, elle n'en avait pas besoin. C'était étrangement poétique, ce qu'elle déclarait le regard droit et le menton relevé, comme si elle défiait les autres de la contredire. "Le dragon qui sommeille en eux", hein ? Belle formulation. Fallait-il voir le dragon comme un animal totem ? Une sorte de guide pour les écorchés de la vie ?
Elle termina sa tirade passionnée en arborant une expression de gêne, sans doute peu habituée à monopoliser ainsi la parole. Milan garda le silence, songeur, une main frottant son menton, imperméable à son embarras. Il avait déjà entendu cette idée de "feu sacré", il ne savait plus exactement où, si c'était religieux ou une simple façon de parler pour un sportif. Quelque chose de viscéral, qui vous prend aux tripes et vous donne l'énergie nécessaire pour triompher. Dans ce qu'elle soulevait, il y avait également l'idée de renaître de ses cendres, plus fort après l'épreuve, endurci et aguerri.
- En fait... - commença-t-il prudemment avant d'être rendu à nouveau muet face à ses yeux si lumineux qui le fixaient. Il devait parler. Elle n'attendait que ça. Il déglutit et débuta autrement sa phrase. - Je pense que la créature à laquelle vous pensez vraiment, ce n'est pas le dragon, mais le phénix. Vous savez, l'oiseau qui renaît de ses cendres. Si on avait tous un dragon en nous, le monde serait en feu depuis longtemps. Enfin, encore plus que ce qu'il est maintenant. C'est violent, un dragon. Un phénix, ça contrôle le feu aussi, mais dans la destruction, il y a la notion de renouveau. Je ne crois pas qu'un dragon incarne ça.
Et pour être parfaitement honnête en continuant dans le symbolisme, il ne se représentait pas Anna en dragon. Elle était trop... calme, trop douce. Certes, elle s'enthousiasmait rapidement pour les sujets qui lui tenaient à cœur, mais irait-elle jusqu'à se battre pour eux ? Physiquement en tout cas ? Porter des coups, tirer le sang ? Elle, dans son joli petit manteau blanc, avec son air de poupée ? Il n'y croyait pas une seconde. En revanche, il le voyait, ce "feu sacré" en elle, qui en faisait une excellente oratrice.
Le feu ne l'effrayait pas, elle était un brasier elle-même.
- Sans vouloir être insultant... Laissez les dragons et intéressez-vous au phénix. C'est ce dont vous êtes le plus proche. - il lui fit un clin d'oeil en ajoutant d'une voix taquine, - Et si l'envie vous en prend, je connais un très bon tatoueur.
Anna Kosma
Mails : 33
Double-compte : Pandore
Emploi/loisirs : Causer des incendies dans le coeur des gens
Portrait robot : Petite sainte qui se bat dans les rues avec son sourire pour ce qu'elle estime juste. Un coeur débordant d'un amour inconditionnel mais qui peine à se pardonner ses propres erreurs.
$ : 880
Ven 23 Aoû - 10:59
Rêve familier Feat Milan
« Bien sûr, le phénix… » fit-elle pensive, des mots qu’elle prononçait par politesse. Elle savait bien sûr, mais ce n’était pas l’animal qui l’intéressait le plus. La comparaison était évidente : elle avait brûlé, maintes fois, elle était revenue à chaque fois. Dieu seulement sait pour combien de temps encore. Mais elle en avait assez de brûler. Le dragon était une suggestion qui venait d’Amelia, son amie la plus proche. Un animal qu’elle avait étudié avec fort intérêt et qui avait été l’objet de quelques poèmes qu’elle avait écrits sur les conseils de sa psychologue a la suite de certains… événements encore trop récents ayant marqué sa vie. Le phénix était l’animal spirituel des survivants, de ceux qui endurent, des martyrs. Elle s’était toujours comportée comme tel – mais au fond d’elle, elle aurait voulu être un dragon et ne plus jamais avoir peur. Mais ces réflexions étaient bien trop personnelles, bien trop douloureuses encore. Elles prenaient leurs racines dans des événements qu’elle aimerait pouvoir oublier. Elle décida de dévier le sujet sur autre chose, ne voulant pas s’enfoncer plus profondément dans ces tribulations intellectuelles. Sa main tenait serré son poignet bandé. Elle resta silencieuse un instant, réagissant après un temps peut-être un peu trop long aux mots de Milan. « C’est très gentil de votre part. Mes croyances m’empêchent de pratiquer ce genre de choses – mais il n’empêche que je respecte cet art. » Fit-elle simplement, toujours un peu distante malgré elle. Il ne pouvait pas savoir, après tout, ce qui l’avait amenée à trouver fascination dans une créature aussi destructrice. Peut-être était-ce également cette même fascination qu’elle entretenait à l’égard des artilects. !--
Ah, peut-être avait-il été trop téméraire. La mention du phénix sembla lui déplaire, son visage arbora un air distant, qui blessa plus qu'il ne s'y attendait le jeune homme. Ayant pour désir de plaire, qu'il en soit conscient ou non, Milan rivalisait d'efforts pour être "adopté" par son interlocuteur. Sa personnalité lui permettait de deviner et s'adapter aux attentes de l'autre. Cela pouvait le rendre hypocrite, menteur, servile... Même si ces traits de caractère étaient considérés comme des défauts, Milan les voyait comme pendants d'une qualité cruciale : l'adaptation. S'il y avait bien une chose à retenir des terribles leçons de Mia, c'était ça : pour survivre, il fallait se rendre utile, n'avoir besoin de rien d'autre que soi-même et ne jamais, jamais heurter ceux capables de décider pour vous.
Anna n'était pas en position de décider quoi que ce soit pour lui, mais l'emprise qu'elle exerçait sans le savoir sur son coeur la rendait tout de même dangereuse. Un joli minois, et Milan était privé de la présence d'esprit qui régissait normalement toutes ses actions. Elle était tout ce qu'il n'était pas : intelligente, cultivée, douce, patiente... et probablement issue d'une très bonne famille.
Il fut étonné par la mention de sa croyance l'empêchant d'user de sa peau comme elle l'entendait. N'ayant pas grandi dans un milieu où la religion avait une importance déterminante, Milan ne comprenait pas la place qu'elle pouvait occuper dans la vie d'un fidèle. Même, il se méfiait comme de la peste des hommes d'eglise et des croyants. Il avait vu trop d'amis embarqués dans des sectes et terminer esclaves consentants des gourous.
Que ses croyances l'empêche de se faire tatouer... Cela sonna comme une alarme dans l'esprit du garçon, qui se félicita une nouvelle fois de porté ce masque sur son visage. Il baissa les yeux, cherchant à trouver un autre sujet. Son regard se porta naturellement vers le poignet blessé de la demoiselle. C'était définitivement bizarre... Oh ! Pourrait-elle... Ferait-elle partie d'une secte elle-même ? Ses yeux s'écarquillèrent et il releva la tête, cherchant un indice sur le visage sérieux de la demoiselle. Il avait lu quelque part que les gens les plus intelligents pouvaient être des proies faciles et de choix pour ce genre de communautés.
- Vous vous êtes fait ça comment, Anna ? - demanda-t-il d'un ton doux, comme s'il abordait un petit animal sauvage qu'il fallait apprivoiser.
Anna Kosma
Mails : 33
Double-compte : Pandore
Emploi/loisirs : Causer des incendies dans le coeur des gens
Portrait robot : Petite sainte qui se bat dans les rues avec son sourire pour ce qu'elle estime juste. Un coeur débordant d'un amour inconditionnel mais qui peine à se pardonner ses propres erreurs.
$ : 880
Mar 27 Aoû - 12:50
Rêve familier Feat Milan
Anna tressaillit sous sa question, se rendant compte qu’elle avait cessé de dissimuler sa blessure – elle était encore bien loin de maîtriser la « double-vie » qu’elle était en train de se construire. Son visage vira au rose, alors que ses yeux évitaient ceux du jeune homme. « Oh ça … ? » fit-elle en se hâtant de dissimuler le bandage sous sa manche. « C’est rien de grave, j’étais simplement au mauvais endroit au mauvais moment. » souffla-t-elle, ne souhaitant pas élaborer sur le sujet. Elle avait bien remarqué cependant que ce qu’elle avait dit juste avant l’avait surpris, au bas mot. Sautant sur sa chance, elle en profita pour poser une question à son tour. « Ce que je vous ai dit vous surprend, n’est-ce pas ? Ce n’est pas si rare parmi les chrétiens pratiquants, certains d’entre nous ne souhaitons tout simplement pas altérer ce que Dieu nous a donné. » fit-elle doucement. « C’est simplement une façon pour moi de vivre ma foi – je ne me prive pas de quelque chose que je voudrais faire en théorie, si c’est ce qui vous inquiète. » ajoute-t-elle, un rire dissimulé dans sa gorge. Il avait beau porter un masque, ses yeux restaient aussi lisibles qu’un livre ouvert. Anna était habituée à ce genre de réaction et elle était habituée aux préjugés concernant sa foi, mais elle n’y prêtait plus vraiment attention. La vérité sur ses croyances ne concernait que Dieu et elle-même, bien qu’elle parlât avec facilité du sujet si quelqu’un faisait preuve de curiosité véritable et de bienveillance. Elle savait aussi que beaucoup associaient sa pratique religieuse à une obligation familiale – mais peu de gens la connaissaient vraiment.
Sa réponse non-verbale fut bien plus éclairante à ses yeux que celle qu'elle lui fournit à haute voix. On ne cherchait pas à dissimuler une blessure "idiote", on en plaisantait, on riait de sa maladresse. Même en la minimisant, quand on n'avait rien à cacher, on ne baissait pas les yeux en tirant sur ses manches pour soustraire cette blessure à des yeux trop curieux. Milan connaissait les astuces, était bien meilleur menteur que la demoiselle plus intriguante encore maintenant.
Elle change de sujet, décidant plutôt de partager sa foi avec lui. Il hausse les sourcils, clairement circonspect. Ne pas abimer ce qu'on lui a donné, hein ? Il est soulagé que son masque cache son sourire caustique. Si elle pouvait seulement voir comme son propre corps à lui est abimé, sans que ce soit à proprement parler de son fait... Qu'elle le veuille ou non, son corps est déjà altéré, elle a forcément des petites cicatrices qui donnent une histoire à sa peau. Qu'on refuse un tatouage par volonté de ne pas "changer" son corps... Bah, ce n'est pas son problème, n'est-ce pas ?
Comme toujours, la mention de la religion le met mal à l'aise. Oh, il aimerait y croire, vraiment, et quelque part, il s'accroche à la croyance populaire qui veut qu'il y ait quelque chose après la mort, mais promettre de respecter des principes et d'apprendre par coeur des phrases censés le protéger ? Hum, ça lui rappelle un peu trop de mauvais souvenirs de la Croatie. Ce n'est pas pour lui. Plutôt crever que de perdre encore une fois sa liberté de mouvements et de pensées. Alors il hausse les épaules et lui répond gentiment.
- C'est votre vie Anna, vous la menez comme vous voulez.
Il l'observe continuer à manger sa gaufre, se dit que ce doit être chouette d'être suffisamment à l'aise dans sa vie pour souhaiter et réussir à ne pas "altérer" son corps. Il sent la morsure de la jalousie. Cette fille, elle a sûrement une vie tranquille, une vie posée, où tout est fait pour qu'elle n'ait pas de questions à se poser sur ce que sera son avenir. Elle n'a sûrement pas peur de ce que demain va lui apporter. Sûrement pas de cauchemards. Elle est intelligente et jolie, du bon côté. Elle ira loin.
Milan a le coeur au bord des lèvres, sa tête lui tourne, ses yeux s'embuent. C'est perturbant, ce sentiment doux-amer, cette jalousie mêlée de tendresse et d'affection. Il lui souhaite le meilleur et surtout, de ne pas être "altérée". De ne pas être testée.
Anna Kosma
Mails : 33
Double-compte : Pandore
Emploi/loisirs : Causer des incendies dans le coeur des gens
Portrait robot : Petite sainte qui se bat dans les rues avec son sourire pour ce qu'elle estime juste. Un coeur débordant d'un amour inconditionnel mais qui peine à se pardonner ses propres erreurs.
$ : 880
Dim 13 Oct - 21:18
Rêve familier Feat Milan
Bien sûr, elle ne disait pas qu’elle avait failli à son propre commandement. Elle ne comptait pas recommencer – et surtout pas d’une façon aussi visible qu’un tatouage. Elle aurait préféré, pourtant, que cette cicatrice ne soit qu’un tatouage. « J’aimerai bien. » répondit-elle poliment, une fêlure dans la voix qui n’était pas là auparavant. C’était sa vie oui – une vie qu’elle n’avait jamais eu le courage de vivre. Être de porcelaine, elle ne savait toujours pas être libre – ses tentatives timides ne lui avaient coûté que des bleus. Elle recherchait pourtant cette douleur qui faisait vivre. Empathique comme elle l’était, elle sentait bien que quelque chose avait changé. Elle sentait le malaise, l’ambiguïté. Elle sentait surtout qu’il était temps de partir. Cette réponse qu’elle trouvait très ambivalente en disait bien assez long à elle toute seule. Elle en avait trop dit – elle avait peut être surestimé la connexion qu’elle avait ressenti en rencontrant cet homme. Une fois encore, sa perpétuelle solitude s’était jouée d’elle – ses mots finissaient toujours par la trahir. Bientôt, il ne restât de la gaufre que des miettes. Elle essuya les coins de sa bouche avant de se lever et de renfiler son manteau blanc sans plus de cérémonie. L’espace d’un instant, sa manche se releva sur son bras bandé et sur les hématomes dont il était criblé, avant de se retrouver dissimulé à nouveau sous sa cape immaculée. Elle inclina la tête poliment face à Milan, évitant soigneusement son regard. « Il faut que je file. Merci de m’avoir accueillie - vos gaufres ne sauraient décevoir. » Sa voix tremblait comme la flamme d’une bougie – prête à être soufflée à tout instant.