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Il n'est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage. [PV Christina]
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Milan Horvat
Mails : 116
Double-compte : None
Surnom : Miles
Emploi/loisirs : Gaufrier
$ : 3631
Milan Horvat
Mar 6 Aoû - 22:34
Je n'ai jamais dit que c'était simple… Si je te donne cette impression, c'est que je suis devenu un bon menteur. Pour te dire la vérité Milan, toute ta vie, tu te mens à toi-même en premier.Ton pire ennemi, c'est toi-même. Et c'est quand tu comprends ça que tu commences à toucher du doigt la liberté d'être, tout simplement.

Milan été resté longtemps la veille à fixer ce petit paragraphe, qui détonnait dans la suite des messages. Obtenir plus d'une phrase de la part de Mickey par écrit était aussi rare que de ne l'entendre n'en prononcer qu'une seule pour répondre à quelqu'un.  Pour un peu, c'était presque comme subir un de ses monologues, sauf qu'il avait réussi à ce que ses quatre phrases aillent droit au but. Pour un peu, il avait presque envie de faire une capture d'écran, juste pour se souvenir à jamais de cette prouesse.

La conversation avait pourtant commencé sur un sujet idiot… Il aurait du se méfier : c'était souvent la meilleure manière de se retrouver à débattre sur un sujet existentiel une heure plus tard. Il lui avait renvoyé une réponse bateau et avait mis fin à leur échange, utilisant les bonnes vieilles excuses du décalage horaire et du travail de demain. Aborder la vie, les raisons d'être, le bonheur, l'épanouissement personnel… ça lui donnait des frissons, et pas les bons. C'était trop compliqué, trop confus, trop… eh bien, trop personnel.

Ça lui donnait l'impression de rediscuter avec un psychologue : pas très agréable. Quand bien même ce rôle était assumé par un ex-surfeur et chocolatier trop bavard.

Derrière son comptoir, Milan scrutait discrètement les gens, cherchant à lire dans leurs yeux ou sur leurs traits s'ils étaient heureux. S'ils continuaient à « se mentir à eux-mêmes ». En exécutant les gestes familiers et en prenant les commandes, le Croate cherchait le sens des mots de son aîné. Pourquoi exactement se mentait-on à nous-mêmes ? Pour se convaincre de son bonheur ? Pour s'encourager à aller un peu plus loin, à ne pas abandonner ? Pour supporter ? Pour se déprécier ? Il y avait bien trop de types de mensonges.

Peut-être que Mickey avait voulu parler du mensonge de la liberté. Le grand débat : les êtres humains sont-ils vraiment libres de leurs choix ? La société nous rend-t-elle esclaves consentants ? « Ne faites pas de vagues, obéissez aux règles et vous serez récompensés » ? Le surfeur adorait cette polémique. Milan, comme pour beaucoup d'autres sujets nécessitant une réflexion trop poussée et des opinions nuancées, cherchait à éviter d'y réfléchir. Il n'avait pas le temps pour ça, pas l'envie et, peut-être bien, pas le courage. Il préférait se distraire avec sa nouvelle vie au Canada, avec ces gens passionnants qu'il rencontrait, avec les androïdes que la société mettait à leur disposition.

Cependant, même pour les androïdes, le sujet de la liberté revenait sur la table… Il jeta un coup d’œil à Hopsi, qu'il avait enfin « réparé ». Le robot avait retrouvé ses capacités, ils pouvaient à nouveau plus ou moins papoter en croate, l'androïde pouvait faire écouter des morceaux de ses playlists, pouvait à nouveau jurer. Il continuait à assumer son rôle de plongeur sans se plaindre. « C'est presque triste d'être une merveille de technologie pour se retrouver les mains dans la vaisselle… » pensa Milan tout en se retournant vers le prochain client. Une grande femme portant un voile, bien maquillée, souriante. Une inconnue de sa boutique.

- Bonjour ! Madame, qu'est-ce que je vous sers ? demanda-t-il gentiment, notant presque malgré lui, dans la continuité de ses questionnements de la journée, qu'elle avait un air mélancolique. Heureuse, malheureuse, se mentant à elle-même, consciente du fardeau des mensonges, du poids de la vérité, libre ?
Christina El-Morsi
Mails : 37
Double-compte : Nada
Surnom : Numéro 2
Emploi/loisirs : Caissière
Portrait robot : ► Colle des stickers dans les toilettes des gens ► Glisse des portes clés dans les sacs des gens quand elle fait ses courses ► Donne des cartes du tarot de Marseille pour faire passer des messages ► A presque toujours un androïde chat dans son sac à main ► Parle la langue des donuts couramment ► Porte le voile
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Christina El-Morsi
Mer 7 Aoû - 4:31
Il n'est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage. [PV Christina] 1565136214-tumblr-p90b7qwdt01vh0a1ho1-500-1

Somewhere deep in the dark a howling beast hears us talk.


Deux gaufres s’il vous plait, l’une avec du chocolat, de la banane et de la chantilly et l’autre au caramel, chantilly, et spéculoos. Puis je vais vous prendre un blue lagoon aussi.

Grand sourire, qui s’effaça en comprenant qu’il ne vendait pas d’alcool. Quel dommage, Christina fut réellement déçue. Et dire que ce commerce aurait pu être parfait ! L’air profondément dégoûtée, elle regarda le vendeur, remarqua l’appareil à ses oreilles. Intérieurement, elle pria pour ne pas avoir à se répéter.

Bon bah, vous vendez quoi comme truc buvable ?

Alors qu’il lui fit la liste, elle se résigna. Bon sang, c’était vraiment peu. Un peu par dépit, elle commanda un chocolat chaud, et signifia qu’elle allait s'asseoir pour déguster le tout. Lui tendant un billet, elle prit l’unique pièce qu’il lui rendit, et attendit sa commande. Saliva quand même un peu en le voyant être généreux. Prenant finalement son plateau, elle se plaça à table. Goutta le chocolat, avant de grimacer. Il était trop chaud, pas assez alcoolisé !

Enlevant ses gants, elle prit la pièce rendue entre ses doigts, joua avec, la faisant passer entre ses articulations, puis rapidement sur l’autre main, avant de la faire finalement disparaître dans sa poche. Il était quand même temps de se concentrer sur la nourriture.

Croquant dans sa première gaufre, Christina regarda ce type, cet homme qui, comme elle, faisait tourner une boutique de quartier. C’était étrange la vie, on ne savait jamais de quoi elle pouvait être faite. De quoi elle pouvait bien se composer. En le regardant travailler, lui, cet homme au tablier blanc immaculé, la jeune femme voyait tout ce pour quoi elle se battait. La liberté, l’indépendance. La perspective de ne pas se flinguer, parce que la réalité était trop compliquée à supporter.

Lentement, elle releva les mains devant ses yeux. Ses doigts, malgré la chaleur, étaient gantés, comme par honte, par pudeur de ce qu’elle était. Christina était un monstre de foire, un grotesque cyborg qui essayait de se faire passer pour une femme. Oh, elle s’était fait à l’idée, appréciait même son corps déglingué par des années d’expérimentations. Mais ce n’était visiblement pas le cas des scientifiques qui la gardaient, qui l’ obligeaient, ou qu’elle aille, à sortir couverte. Gants, voiles, pantalons longs, elle était la parfaite représentation d’une fervente religieuse. Cela surprenait toujours ses amants. Personne ne s’attendait à ses cheveux violets, à son crâne rasé, ou ses ongles parfaitement manucurés.

Soudainement, elle entendit un miaulement. Son chat-bot, composé de débris couleurs argenté, passa la tête par dessus les coutures de son sac. Ramenant ce dernier sur ses genoux, elle sortit l’animal d’une main. Reposa son sac à terre alors qu’elle installait confortablement la bestiole sur ses cuisses. Machinalement, elle la caressa, et son bout de fer commença à ronronner.

Milan Horvat
Mails : 116
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Surnom : Miles
Emploi/loisirs : Gaufrier
$ : 3631
Milan Horvat
Mer 7 Aoû - 11:00
« Ah ouais, quand même... La religion, c'est pas jusqu'au bout pour tout, hein ? » s'amusa Milan en répondant par la négative à la demande de boissons alcoolisées. On est dans une maison spécialisée dans les gaufres, pas franchement les coktails, pardon madame, mais le bar PMU en face saura certainement vous proposer une petite binouze ! Par contre, ça risque de ne pas très bien se marier avec la dose de sucre demandée. Le garçon aimait bien ce genre de clients décalés, ça colorait un peu son quotidien. Une femme voilée, allant jusqu'à porter des gants, qui demandait un Blue Lagoon dans une boutique vendant des gaufres... Et il était quelle heure ? Ah, quatorze heures. Elle avait du sang d'Europe de l'Est celle-ci. Peut-être aurait-il dû lui proposer un peu de vodka dans son chocolat chaud.

Par solidarité envers une compatriote, Milan réalisa la première des deux gaufres en se montrant généreux sur les portions de chocolat et chantilly. Si elle n'avait pas eu sa dose d'alcool, au moins pourrait-elle tenter le suicide par le sucre. Eh, quelque part, c'était quand même équilibré : produits laitiers et fruit ! Bon pour le calcium, tout ça, tout ça... Et pour le moral. En général, quand les filles tentaient le diabète, c'était souvent pour une histoire relationnelle. Le couple qui traverse une mauvaise passe, qui se déliquète, des amitités qui traversent une épreuve, des membres de la famille en mauvaise santé... Oui, le "suicide par le sucre", comme il aimait l'appeler, c'était toujours motivé par une baisse de moral.

Il leva les yeux de son travail, la cherchant dans la petite salle.

Elle était partie s'installer un peu au fond, à l'abri des regards des clients encore dehors. Elle observait ses mains gantées, attendant tranquillement que sa gaufre arrive. Pas de portable sorti pour tromper le temps. Rien que ça, ça sortait de l'ordinaire.

Le miaulement sortant du sac de la femme les surpris tous les deux.

Milan pinça les lèvres et fronça les sourcils, ses doigts se crispant autour de l'assiette qu'il allait lui apporter. La politique de la maison ne tolèrait pas les animaux à l'intérieur. Et accessoirement, le garçon était allergique aux chats. Il la vit tirer l'animal de son sac et l'installer sur ses genoux. Au moins, pas sur la chaise d'à côté ni sur la table... Il poussa un soupir puis s'approcha d'elle, la réprimande polie prête à quitter sa bouche jusqu'à ce qu'il réalise qu'il ne s'agissait pas d'un animal à proprement parler. Epatant !

- C'est dingue votre truc ! s'exclama-t-il tout en déposant délicatement l'assiette devant elle, le regard fixé sur l'androïde-chat. C'est chaud ?

Il ne se rendit pas compte que sa question n'était pas très claire. Les androïde avaient beau très bien reproduire l'apparence humaine pour certains, il leur manquait tout de même la chaleur que les individus de chair et d'os produisaient. Hopsi était toujours glacé, sauf dans la nuque, où tournait son processeur. Il était curieux de savoir si, pour les animaux-robots, ce "défaut" avait été résolu. Quel plaisir de caresser de l'acier froid, même si celui-ci ronronnait gentiment ? Quel utilité même de reproduire un chat alors qu'ils courraient les rues, si ce n'est pour accomplir une nouvelle prouesse technique ?

-Vous l'avez trouvé où ? demanda-t-il encore, avant de comprendre qu'elle désirait sûrement être seule pour s'oublier dans le sucre. Promis, c'était la dernière question.
Christina El-Morsi
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Christina El-Morsi
Jeu 8 Aoû - 18:07
Il n'est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage. [PV Christina] 1565136214-tumblr-p90b7qwdt01vh0a1ho1-500-1

Somewhere deep in the dark a howling beast hears us talk.


Pas vraiment, regardez, il est froid comme la glace. Ou comme un chatbot, en fait, je sais pas trop.

Christina lui tendit la bestiole, qui se mit à miauler de façon saccadée. Clairement pas la meilleure façon de s’exprimer. Le reprenant vers elle, la violette lui mit un gros coup sur le crâne, histoire de faire repartir tout ça. Pour toute réponse, l’animal poussa ses cris en japonais. Sans plus de sommation, elle lui remit un coup sur la tête, et voilà qu’il causa le chat coréen. Un autre coup, pour qu’il prenne d’abord l'accent russe, puis italien, puis suédois, avant de tomber sur un truc potable. Le cri anglais. Au moins, ça ne jurait pas avec le paysage. Oui bon, Christina et la protection des droits des androïdes, ce n’était pas encore ça.

Voila, tenez. C’est un bug de programmation, faut dire qu’il se prend souvent les portes.

Embrassant la tête du chat métallisé, elle lui tendit une bestiole qui ne cherchait maintenant plus qu’à lui échapper. Sautant presque littéralement sur le patissier, elle alla se cacher derrière ses épaules. Ronronna finalement, comme si de rien n’était. Les robots avaient au moins cette faculté, celle de ne pas s'appesantir sur le passé. Parfois, Christina les enviaient. Ils ne pensaient à rien, jamais à rien. Non mais franchement, c’était pas une vie rêvée ça ?

Mangeant une part de ses gaufres, elle hocha la tête, pour signifier au monsieur qu’elles étaient très bonnes. Pouce vers le haut, en signe de vrai assentiment. Il faudrait vraiment qu’elle s’intéresse à cette discipline avec plus de sérieux. C’était délicieux !

Bon, par contre, elle n’aimait pas le chocolat, qui manquait clairement d’alcool. Et puis, il était trop chocolaté, car monsieur lui avait donné du vrai chocolat rien que ça, pas les merdes industrielles qu’on pouvait se taper dans le commerce. Dommage, c’était précisément le seul qu’elle aimait vraiment, celui qui était tellement chimique qu’il pouvait vous refiler un cancer à force d’en boire. Une incitation au suicide de masse, désavoué par les associations de consommateurs, mais aimé par les ménagères. Ce chocolat représentait une guerre à lui tout seul, rien que ça. Mais bon, ce n’était pas comme si on pouvait tout avoir dans la vie, c’était triste, parfois, d’exister.

Tient, pour la peine, elle allait lui mettre un autocollant dans ses toilettes.

Milan Horvat
Mails : 116
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Milan Horvat
Sam 10 Aoû - 14:54
Milan eut un mouvement de recul involontaire lorsque la femme lui tendit la machine. Ah vraiment, les chats, il avait du mal. Toujours prêts à jouer de leurs griffes, sans aucune raison. Il avait eu droit à son lot d'attaques gratuites, merci bien. Il préférait largement les chiens ou les oiseaux. Surtout les oiseaux en fait. Se faire courser par un chien, même pour jouer, ça lui donnait encore des sueurs froides.

Heureusement, elle ne comptait pas le lui donner, elle lui permettait juste de l'observer de plus près. Il fallait bien le reconnaître : le travail réalisé était impressionnant. C'était un très bel animal, le concepteur avait bien choisi la race en modèle. Le robot de compagnie tenta alors de miauler, son vite hachuré, trahissant sa nature. Le garçon sursauta lorsque la musulmane frappa d'un coup sec la tête de l'animal. Celle-là, il ne l'avait pas vue venir. Le petit "tonk" creux qui suivit le geste lui tira néanmoins un petit sourire. Celui-ci s'agrandit davantage à chaque nouveau miaulement, adapté à chaque langue, jusqu'à ce qu'il retrouve le miaulement anglais traditionnel.

"Est-ce qu'on peut qualifier ça de maltraitance animale ou c'est du même style que frapper son réveil ?" se questionna tout de même le Croate, peu aux faits concernant les droits des machines. Sûrement, les lois de la décence s'appliquaient à eux aussi, on n'avait pas à taper les choses sans raison. Bah, il n'irait pas dénoncer la femme aux flics du quartier. Pas question de se faire connaître auprès d'eux pour si peu.

Il rit à son explication, y voyant l'affection évidente qu'elle portait à son petit compagnon. Rire qui mourut dans sa gorge lorsque l'animal lui échappa et vint se percher sur ses épaules à lui. "Ils ont même pensé aux griffes ces batards !" jura-t-il en retenant sa grimace de douleur. Ses griffes traversaient le tissu léger de sa chemise alors qu'il cherchait son équilibre. Il fut finalement satisfait et se remit à ronronner, le son enregistré imitant parfaitement la réalité. Milan resta figé près de la table, un sourire crispé sur les lèvres. Coincé. Et face à lui, la propriètaire le regardait distraitement, plus soucieuse de ses gaufres que de son chat.

Il ne fut pas sûr de ce à quoi s'appliquait le pouce qu'elle leva : aux gourmandises ou au spectacle qu'ils livraient, son acrobate de matou et lui ? Il n'osait plus bouger. Il n'allait quand même pas pouvoir rester toute la durée de la visite de cette femme immobile à côté de sa table ! Il avait une boutique à faire tourner !

- Heu... Madame ? - l'appela-t-il après avoir mis sa fierté sur le côté, la gorge sèche. - Vous pouvez récupérer votre robot s'il vous plaît ? C'est possible de le débrancher ? - il nota alors qu'il avait oublié les couverts et qu'elle mangeait avec les doigts - Et je vais vous chercher une fourchette pour que vous n'abimiez pas vos gants. D'accord ?
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