Le respect. Sentiment qui porte à accorder à quelqu'un de la considération en raison de la valeur qu'on lui reconnaît. Témoignage de respect - formule de politesse. Ah, cette valeur qu'on brandit comme un étendard a tout va tout en chiant dessus. L'être humain est parfois étrange. Il prône le respect, et derrière il se permet tout sans se soucier d'autrui. Il y en a même qui semblent être fier de ne pas en posséder un semblant. Ces derniers en général, sont ceux qui font le plus preuve de franchise. Enfin, au moins on sait clairement quelles sont leurs pensées. Selon les individus ça peut être une qualité ou un défaut.
Le respect. Si Yemeth en était dénué il aurait probablement refusé ce job. Après tout, le Manoir est un lieu qui abrite de pauvres gens venus au départ, dans l'espoir de se remettre d'un mal qui les rongeait. Ils les ont utilisés en se servant de cet espoir pour en faire des cobayes. C'est n'importe quoi. Comment les êtres humains peuvent-ils créer dans le but de détruire? C'est paradoxal. C'est aussi tellement ironique quand on sait que l'androïde s'est plié a leurs exigences. Tout ça pour un peu de monnaie.
Aujourd'hui encore Yemeth entreprend de raccourcir la haie qui a gagné du terrain dans les jardins. Faute de main d'oeuvre le Manoir s'est loué ses services en échange de son silence a propos de leurs activités. Sinon, ils divulgueront quelques notes a son propos, pour nuire a la famille qu'il sert depuis plusieurs années déjà. C'était un compromis honnête d'apparence. Il se fait de la tune, il ferme son clapet et eux aussi. Pourtant, ça l'a démangé dès sa première heure passée en ces lieux. L'androïde n'a croisé le regard que de l'un des gamins, ça a suffit pour qu'il comprenne que ça ne devait pas être l'ambiance top fun dans le coin. Enfin.. qu'y pourrait-il, si ce n'est leur adresser un faible sourire compatissant.
Pouvait-il seulement être réellement désolé pour eux? Ce principe est inscrit dans ses codes après tout. Il est une machine censé protéger et servir l'espèce humaine.
Toujours est-il qu'il ne valait mieux pas trop y penser. On lui a confié une tâche, il s'exécute.
Le respect.
En une fraction de seconde, un patin l'avait tué, enterré, profané.
L'objet avait été projeté dans le but de percuter le dos de sa tête avant de finir a ses pieds. Yemeth a bien mis un temps avant de s'en apercevoir. Non loin de lui une voix s'élevait, virulente. Visiblement, il s'agissait d'une jeune femme outrée.
Christina El-Morsi
Mails : 37
Double-compte : Nada
Surnom : Numéro 2
Emploi/loisirs : Caissière
Portrait robot : ► Colle des stickers dans les toilettes des gens ► Glisse des portes clés dans les sacs des gens quand elle fait ses courses ► Donne des cartes du tarot de Marseille pour faire passer des messages ► A presque toujours un androïde chat dans son sac à main ► Parle la langue des donuts couramment ► Porte le voile
$ : 1240
Jeu 8 Aoû - 19:03
Somewhere deep in the dark a howling beast hears us talk.
Sa petite soeur faisait encore des siennes, pour changer. Christina, en temps que numéro deux, se sentait étrangement investie d’une mission. Celle de les protéger, tous autant qu’ils étaient. Ce n’était pas son rôle, ce n’était pas sa vocation, mais c’était devenu, au fil des années, son but. Sa raison de vivre. Les cobayes d’ISIS étaient ses frères et soeurs, et un jour, elle les sortirait de la. De cet enfer qui n’en était pas un, de cette cage dorée ou tels des oiseaux, ils étaient prisonniers. Un paradis, le meilleur qui soit selon les normes actuelles, mais restant à bien des égards une prison, une cellule que sa petite sœur tentait de fracasser à sa façon. S’en prenant à plus faible qu’elle, parce que c’était bien la seule chose qu’elle avait le droit de casser dans la Maison.
Je vais te crever ! Saloperie de robot !
Ce n’était pas pour prendre sa défense, mais sa cadette avait du mal avec les tests. Ceux qu’elle avait subit aujourd’hui lui indiquait qu’elle avait pris 300 grammes, sa séance de sport serait donc allongée. Sans parler des réglages de son exosquelette, qui l’empêchaient de dormir depuis une bonne semaine. Ouais, c’était assurément une période compliquée, et aucun de ses frangins ne savait vraiment y faire face. Heureusement, Christina était la, toujours la pour réparer les pots cassés.
Merde, calme toi chouquette. Lâche moi Christie, c’est à cause d’eux ! A cause d’eux !
La violette, en peignoir blanc, les cheveux plaqués, mouillés par sa séance de massage tenait la furie sous les aisselles. Mais l’autre se débattait. N’importe qui aurait vu un clivage entre sœur, mais personne n’aurait pu se douter, en les voyant, de la force qu’elles utilisaient chacune pour contrer l’autre. Une force donnée par leurs implants, par leurs intelligences artificielles.
Tu t’en prends à la mauvaise personne, et tu vas encore être punie. C’est ce que tu veux, être punie ?
Entre ses bras, l’autre se calma. Baissa la tête pour montrer la honte qu’elle avait à agir de façon aussi inconsidérée. Christina la lâcha, lui ébouriffa les cheveux, avant de lui dire de filer, qu’elle s’occupait du reste ici. L’autre, un peu calmée, couru se mettre à l’abri dans la Maison. Une brave petite sa sœur. C’était pour ça qu’elle était décidée à la sauver. Personne ne s’en doutait, mais elle plantait des graines, comme elle essayait de les appeler. Tentait des trucs insensés, beaucoup trop tordus, pour les sortir de la.
Cela ne fonctionnait pas, personne ne comprenait son comportement, mais ce n’était pas grave. Elle essayait, continuait de tenter l’impossible dans l’espoir qu’un jour, quelqu’un daigne s'intéresser à ce qu’elle avait à dire. Enfin, ce serait certainement pas cet androïde. De toute façon, il était réduit au silence par ses supérieurs. C’était une machine, un truc programmé. Aucun intérêt de ce côté la. Stupide boite de conserve.
Excusez moi pour le dérangement Monsieur l'androïde. Je vous laisse continuer de travailler.
Interloqué, l'androïde s'était doucement retourné sans se préoccuper du patin au sol. Son attention se portait désormais entièrement sur la petite scène qui se déroulait a quelques pas de sa position initiale. Tout le long de celle ci, un sourire semi-amusé s'était dessiné sur son visage.
Pendant que l'aînée s'affairait a calmer la cadette, Yemeth ne put s'empêcher de repenser aux soeurs. Ces jumelles qui a l'époque, lui ont fait des misères. Une fois ces filles ont tenté de le faire disjoncter dans l'espoir de s'en débarrasser définitivement. Pourtant elles ont eut beau le détester il ne leur en a jamais voulu. Il était un intrus, un imposteur, a leur yeux. C'était normal. Par ailleurs, ce qui l'a marqué n'ont même pas été leurs mauvais tours, non. Ce qu'il a davantage retenu était cette complicité qu'elles avaient. Toutes deux pouvaient s'adresser un simple regard pour deviner les pensées de l'autre. Elles s'accordaient parfaitement, se soutenaient quoiqu'il arrive. Ici il retrouvait des similitudes dans le comportement des deux miss. Malgré sa colère, la plus jeune a fini par entendre raison au creux des bras de la plus grande. N'importe qui aurait trouvé ça attendrissant, probablement. Yemeth, lui, aurait plutôt employé le terme... Vivant.
Si l'on comparait ce moment a n'importe quel autre s'étant déroulé la veille, c'était le bon mot. Les jours précédents, chacune de ses actions s'était faite dans un silence de mort. Il se serait cru dans un cimetière tellement le peu de gamin qu'il a croisé ont eut l'air de morts-vivants. Là, l'ambiance avait radicalement changée avec l'apparition de l'étrangeté qu'était cette femme a la tignasse violette. Sa réplique ne manquera pas de lui décrocher un léger rire.
- Je crois que je préfère me faire violenter par un avorton plutôt que finir la semaine sans avoir entendu ne serait-ce que le souffle d'un des habitants de ce Manoir.
Aurait-il dû vraiment répondre de cette façon? Il hausse les épaules.
- Non pas que je puisse être masochiste...
Il ramassait le patin d'un geste vif.
- Pardonnez moi, je reprend: ça ira pour la petite?
Yemeth tendait le bras vers l'avant, le patin prit entre son pouce et son indexe, suspendu dans le vide.
- Elle devrait récupérer ça, si elle ne veux pas attraper froid en traînant pieds nus.
Christina El-Morsi
Mails : 37
Double-compte : Nada
Surnom : Numéro 2
Emploi/loisirs : Caissière
Portrait robot : ► Colle des stickers dans les toilettes des gens ► Glisse des portes clés dans les sacs des gens quand elle fait ses courses ► Donne des cartes du tarot de Marseille pour faire passer des messages ► A presque toujours un androïde chat dans son sac à main ► Parle la langue des donuts couramment ► Porte le voile
$ : 1240
Dim 11 Aoû - 16:23
Somewhere deep in the dark a howling beast hears us talk.
►Il était étrange cet androïde, vraiment, étrange. Avait-elle bien entendue ? C’était du sarcasme, elle aurait juré que c’était du sarcasme ! Mais le robot, se reprenant rapidement, lui demanda si cela irait pour sa cadette. Ah, elle préférait ça, une réaction logique. Non pas que le contraire soit déplaisant, mais quand même, c’était étrange ? Cela dit, c’était peut être fait pour, la technologie allait si loin de nos jours, ce ne serait pas surprenant que les programmeurs aient intégrés des lignes ironiques dans leurs robots. Quoique, celui ci semblait vieux, merde, elle ne savait pas vraiment. Se rendant compte qu’elle était restée à le dévisager, Christina se reprit. Secoua la tête pour lui adresser un petit sourire de connivence.
Oui, oui. Elle est robuste.
Puis le robot lui tendit son patin, et Christina se précipita pour le récupérer. La chaussure en main, elle regarda cette dernière, sans trop savoir quoi faire. Rester pour papoter avec cet androïde aux allures étranges, voir carrément flippante, ou partir. Retrouver le confort de l’intérieur, la chaleur de la Maison.
Oh, merci. Euuuh…Elle hésita, avant de sourire. Je vais le lui rapporter.
Haussant les épaules, la violette commença à s’éloigner. De toute façon, elle avait encore des séances de sport à faire pour aujourd’hui. Retrouvant sans mal sa soeur, elle l’apostropha, lui ordonna de faire plus attention à ses affaires, avant de se diriger vers la cuisine pour se servir un jus de fruit. A vrai dire, elle avait déjà oublié ce robot. Ne pensait plus qu’à la façon dont elle allait occuper le reste de sa journée.