Portrait robot : — Hyperesthésie.
— Tremblement essentiel
— Intolérant au gluten.
— Phobie sociale.
— Mauvaise motricité.
— S'exprime via son smartphone
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Ven 16 Aoû - 0:24
Thomas & Numa
Le bleu est une couleur chaude
/!\ TW : rp pas très joyeux, mentions de drogue, prostitution, sexe et abus /!\
« T’es qu’un petit con arrogant, retourne regarder tes pornos sur ton pc, fantasmer sur des milfs, parce que ça n’arrivera jamais, tu m’entends ? JAMAIS ! »
1h29. Bientôt l'heure d'aller se coucher.
Numa était plongé dans le noir, si ce n'était les écrans de son ordinateur qui éclairaient sa face blême. Ses yeux bougeaient lentement, tandis que les différents sites du dark net défilaient devant lui. Il faisait rouler la molette de sa souris sous son majeur, dans un geste régulier, en écoutant le son qu'elle produisait. De l'extérieur, ces sites ressemblaient à n'importe quels sites. Pourtant, si on faisait attention, l'url ne se terminait pas par .com ou .net, mais par .onion. Car comme la plante dont il s'inspirait du nom, il fallait enlever chaque couche pour découvrir de nouveaux secrets. Numa était happé par le dark web, pris dans sa toile, fouillant encore et encore. Il s'enfouissait dans ses profondeurs, et plus ses abysses se refermaient sur lui, plus sa curiosité croassait.
« T’es qu’un petit con arrogant, retourne regarder tes pornos sur ton pc, fantasmer sur des milfs, parce que ça n’arrivera jamais, tu m’entends ? JAMAIS ! »
Maintenant, il s'agissait de voir s'il le ferait, ou non. C'était... sa quatrième visite, sur ce site ? Avec un pseudo créer de toute pièce pour ça : Blue__IsWarmed__Color. À force, il connaissait les démarches par coeur. Rentrer ses identifiants, lire et relire les conditions du site, et ses promesses d'un anonymat total. C'était le principe même du dark web, personne ne savait qui il était, et personne ne chercherait à le savoir. Répondre à un questionnaire, le but ? Cibler ses goûts. Le site prétendait que tous les clients étaient satisfaits, et que leurs androïdes étaient fiables, même chose pour les humains. Égaux, dans l'offre de leurs corps abîmés, frères dans la vente de leurs esprits fatigués. Cependant, le site mettait en garde ; si jamais on blessait l'un de leurs produits, on en payerait les conséquences.
Donc pour la quatrième fois, Numa rempli le questionnaire, spécifiant de nouveau qu'il préférait un androïde. Le genre ne l'intéressait, femme, homme, eh encore ! Pouvait-on réellement genrer une machine ? Non. Pareil pour l'apparence, ça ne l'intéressait pas tant. Bon, il précisa dans le questionnaire qu'il avait un faible pour les asiatiques, mais qu'il ne ressentait pas le besoin de... Enfin... Le jeune homme avait les genoux collés sur sa poitrine, il continuait de faire rouler la molette de sa souris sous son majeur. Il se balançait un peu, son coeur battait vite. Il hésita pendant 22 minutes, avant de cliquer sur le bouton « accepter ». Là, il s'agissait de choisir une plage horaire, et de ce qu'il y serait fait. C'était la partie la plus angoissante, car il devait se projeter, avec... Il alla refermer la fenêtre, se désister, mais il se répétait « maintenant, ou jamais, maintenant, ou jamais ».
« T’es qu’un petit con arrogant, retourne regarder tes pornos sur ton pc, fantasmer sur des milfs, parce que ça n’arrivera jamais, tu m’entends ? JAMAIS ! »
Et alors ? Il allait leur montrer qu'il pouvait... Au moins, s'il allait au bout de son idée, Numa pourra enfin fermer le clapet de Monsieur Goodman, et arrêter d'être pris pour un puceau. Passer à autre chose. S'affirmer. Ressentir. Ressentir dans cette enveloppe odieuse, souillée, laide. Christina avait eu raison. Personne ne voudrait de lui, c'était impossible. Ou plutôt, c'était lui qui ne voulait pas de quelqu'un. Se fondre dans la chair de l'autre, se laisser aller, respirer, vivre un moment à deux, lui donnait la nausée. Pourtant, Numa confirma la date et le lieu. Dans trois semaines, cela lui permettrait de tout préparer.
La première fois, Numa avait versé une partie de l'argent, via la cryptomonnaie. Ce système était prodigieux, car il lui permettait de ne pas être tracé. Le jour J, il n'avait pas bougé. Il était resté immobile dans son lit, le corps tremblant, en train de suffoquer d'angoisse. La deuxième fois, il avait versé une partie de l'argent, via la cryptomonnaie ; impossible de le retrouver. Cependant, il était sorti de son immeuble. Là, en bas, il s'était écroulé, léthargique. La troisième fois, Numa avait versé une partie de l'argent, via la cryptomonnaie, si l'on essayait de retracer son IP, elle était cryptée. Au pire, on la trouverait assignée dans un pays lointain, comme en Russie. Il s'était rendu jusqu'au quartier, mais les lumières, les musiques, les gens, avaient fait ressortir d'autres bouffées d'angoisse. Il avait aussitôt tourné les talons, il était rentré chez lui, et pendant plusieurs jours, il n'avait pas bougé de son lit.
La quatrième fois, Numa était dans la rue. La nuit était tombée, jetant sur les rues un drap sombre, troué par des lumières venant de toute part. Les phares des voitures, qui lorsqu'elles roulaient près de lui le crispaient, il en restait ébloui. Les néons des différents restaurants, bars, et autres étaient trop agressifs pour lui, il les entendait grésiller. Son cerveau avait trop d'informations à traiter, il peinait à se concentrer. Heureusement, il était arrivé avec une grosse heure d'avance, ce qui lui laisserait le temps de s'assommer d'anxiolytique, avant son rendez-vous. Enfin... « rendez-vous ».
Numa progressait dans les rues, la tête rentrée dans les épaules, sa capuche sur sa tête. Il avait glissé les mains dans les poches de son sweat, il évitait de trop regarder ce qu'il y avait autour de lui. Les effluves des caniveaux remontaient vers lui, chargés d'humidité. Numa ne reconnaissait pas toutes les odeurs, ça lui piquait le nez, mais il se retenait d'éternuer. Entre la pisse, la cigarette, et l'essence, il ne déterminait pas tout. Il arriva enfin devant un bar, avec un androïde juste devant qui lui demanda la raison de sa venue. Numa sortit son téléphone portable de sa poche, et il lui montra le QRCODE qu'il avait reçu comme confirmation de sa venue. L'androïde lui montra d'un geste de la main l'entrée du bar, et l'informa qu'il pouvait déjà se diriger vers le fond pour accéder à l'étage.
Il y était.
(Re)sentir. Il avait la boule au ventre, et si l'homme derrière lui n'avait pas râlé en lui grognant de bouger, Numa aurait pris les jambes à son cou. Même s'il ne savait pas exactement comment on prenait ses jambes à son cou, s'il devait en porter une de chaque côté, ce qui l'empêcherait de marcher... Bref. Le jeune homme rentra donc, il se plaqua les mains sur les yeux. Il faisait relativement sombre, une musique assez forte lui vrillait les tympans. Merde. Il n'avait pas prévu ça. Merde. Merde. Merde.
Il va s'effondrer il tremble s'il continue comme ça il ne va pas pouvoir se relever qu'est-ce qu'il vient faire là au juste il veut partir il doit partir non la foule se referme autour de lui ça grésille le son se perd il est trop fort les gens parlent dansent crient chaise qui racle au sol semelles qui couinent les lampes clignotent trop ça fait mal ça lui bousille les yeux les gens toujours les gens les gens en train de danser rire des pilules qui tombent dans un verre un plouf distinctif trop d'information il va court-circuiter s'éteindre pouf et après il ne doit pas s'écrouler non non
Chaise qui racle au sol. Semelle qui couine. Un reniflement pas loin, il croit avoir vu une vieille dame se prendre un rail.
Balloté entre les gens, Numa referme les bras sur lui, il a besoin de se balancer d'avant en arrière, se rassurer, prendre conscience de son corps dans l'espace. Il se recroqueville autant que possible, mais quelqu'un le touche. Sans l'avertir, le contact est léger. Il sursaute, et il se retourne, tendu.
« Bah quoi, petit ? J'ai des cachetons pour te détendre, si tu veux. — N-n-n-non... non... non... »
Et Numa s'éclipse, il ne sait pas trop ce qu'on vient de lui proposer. Peut-être plus tard. Non, c'est impoli de refuser, toujours dire oui. Oui. Oui. Il fondit au fond de la pièce, comme un animal en train de fuir son chasseur. Il tente d'ouvrir la porte, mais elle est bloquée, scellée par un verrou. Ah oui. Numa tremblait trop. Ses mains peinèrent à trouver son téléphone, il n'arrêtait pas de se tourner dans tous les sens, vérifiant qu'on ne vienne pas lui parler. Il avait les yeux rouges, humides, la pupille dilatée. Il faut qu'il aille loin, loin d'ici, sinon, il va s'écrouler.
Il parvient à scanner le QR code, la porte se déverrouille, et une voix féminine lui souhaite de passer du bon temps. Numa claque la porte, il monta l'escalier, en se cassant la figure plusieurs fois. Son smartphone indiquait une chambre en particulier, et il se cacha dedans.
Numa ne lui accorda pas d'attention, il se contenta de foncer de l'autre côté du lit, et de s'asseoir à même le sol. Il posa le téléphone près de lui, il ramena ses genoux contre sa poitrine. Là, le jeune homme commença à se balancer d'avant en arrière. L'arrière de son crâne cognait le. lit. Bam bam bam. Il ferma les yeux, bam bam bam. Son coeur faisait mal. Bam bam bam. La sensation de voler, un peu, se réapproprier son corps dans un espace fermé et inconnu. Bam bam bam.
Au bout de vingt minutes, le nerd se défit de son sac à dos, il fouilla dedans. Il prit une bouteille d'eau, et sa boîte d'anxiolytique. Il avala deux comprimés, beaucoup trop comparé à d'habitude, mais là, ce n'était pas comme d'habitude. Il aurait dû accepter les pilules. Avec ça, il aurait rêvé, il aurait flotté en dehors de son corps. Il aurait été moins immonde, moins lui. Il avait beau lutter contre les souvenirs, ils remontaient malgré tout. Une lourdeur dans sa poitrine, la suffocation, alors que le corps au-dessus de lui appuie contre le sien. Ses cheveux tirés en arrière, parfois caressés dans un geste se croyant tendre. Combien de fois était-il mort ? Son corps était son cercueil.
Jamais il ne pourrait s'en échapper.
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Thomas Loiseau
Mails : 113
Double-compte : Céleste Francoeur
Surnom : Tom, Tommy
Age du Montréalais : 29
Emploi/loisirs : SDF - Sans emploi
Portrait robot : • Parfois camé.
• Souvent paumé.
• Musique en tête, l'Esprit en miette.
Fredonne en #e00030
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Lun 19 Aoû - 23:57
Love is a Drug for me.
Ciel bleu de nuit mais surtout gris. Gris de vie et gris triste. Un truc froid et humide qui rentre dans le corps malgré les fringues. Ou alors c'est le lieu qui le fait se sentir mal, froid jusque dans les os, jusque dans le cœur. Ça déteint sur les gens, ça coule sur les passants qu'il voit à travers le rideau de ses cils. Affalé sur sa marche, au pied d'un escalier désaffecté menant à rien, Thomas regarde la vie défiler sans lui. Toujours absent de tout ça, toujours trop loin. Perdu dans un chemin bien trop différent. Il est là, là où il ne voulait pas revenir. Mais c'est tellement plus simple ici. Tellement plus facile, faire semblant d'y croire, d'être en vie. Un peu de chaleur, un peu de cœur, en échange d'un corps. Quelques heures, juste quelques heures. Comme à chaque fois, ce sera la dernière. Beaucoup trop facile de s’abîmer dans les gens, se perdre bien plus loin, contre quelques billets et enfin un lendemain plus serein. S'il oublie, passe dessus. S'il oublie que sa nuit ne lui appartient plus, que son lendemain n'aura rien de bon, rien de bien. Perdu dans des draps froids trop sales de sa propre honte, déchéance. Il n'y aura plus que lui et sa poudre blanche. Demain ira mieux, pas comme la veille, pas comme ce soir. Ce soir où il lève les yeux vers les cieux trop bleus, trop sombres. Pénombres malgré les néons froids qui allument là rue plus bas. Il pourrait juste décider de s'en aller, tourner les talons. Pour aller où, là est la question. Retourner à sa petite vie vide de sens, vide de bruit. Vide de gens et de chaleur et sans fric pour se repoudrer le nez. Il n'a plus rien ce soir, que son cafard. Malade de vouloir vivre, de vouloir oublier encore tout ça, quelques heures exister pour quelqu'un, surtout récupérer un peu d'argent, un peu de fric puant sans plus avoir de larme à donner, de larme à offrir. Que ses veines en manque, son âme hurlante. Bordel, il a besoin. Ne reviendra pas demain. Hier était déjà de trop, aujourd'hui est une connerie. Mais déjà il se lève, redresse sa carcasse bien trop haute, trop fine. Fragile. Son sac glisse sur son épaule, alors il s'y agrippe, le remonte plus haut et fait profil bas. Descend sous les lumières blafardes qui lui donne ce teint bien trop blanc, lumières qui effacent les gens. Plus que des ombres criantes de couleurs artificielles. Parfait pour Ce monde qu'il connaît bien, territoire qui est le sien alors qu'il n'a rien pour y survivre, rien à faire là. Que donner ses bras et se faire payer pour ça. Tant mieux, il a besoin. Lueur trop vive, il tourne dans la ruelle adjacente. Y a l'androïde qui garde la porte arrière du bar. Et Thomas lève ses yeux, à peine, pour fixer le regard vide de la machine face à lui, à peine plus haute debout sur ses deux marches.
- C'est pour Santa.
Le nom lui écorche les lèvres quand il le vomit, mais y a ce goût particulier dont il n'arrive pas à se défaire complètement. L'androïde l'examine, reconnaissance faciale. Thomas est dans sa base de données, bien évidemment. Il l'était hier. Il l'était déjà il y a trois mois. Y est entré il y a deux ans, ou plus. Il n'a plus très bien conscience du temps qui passe, simplement de la musique basse. Ça pulse dans ses veines, ça pulse dans ses tempes. Bruit qui l'accueille, le cueille, il se prend une bouffée d'air, trop chaude, trop moite. Vivante des gens déjà présents. Il est pas si tard encore, mais déjà trop de corps. Il se sent mieux, presque présent dans ce trop plein d'eux. Inspiration, pour fendre la foule, la suivre sur le côté, rejoindre le bar et la porte barrée.
- Tom ! Déjà de retour ? - Bonsoir Santa... J'ai.. J'ai besoin... - Ouais ouais je sais chaton, comme tout le monde. Pose tes affaires, tu connais la maison. T'es clean ce soir ? Montre ta gueule... Mouais, pas si pire. T'a l'air propre au moins. T'as pu t'trouver un pieu et une douche aujourd'hui ? Ahah p'it merdeux, tu t'es même refroqué. Alors, qu'est-ce que tu m'donnes ce soir ? T'as conscience que tu me dois encore cinq nuits ? Tiens, ta dose et le salaire de ta soirée. Et en fait, tu tombes bien, j'ai un gamin mécanique qui manque à l'appelle, putain ces machines c'est pratique mais ça fout la merde pour un rien et t'imagines pas combien ça coûte à réparer. J'ai du la revendre en pièces détachées, c'est plus rentable. Aller, disparaît. Y a ta note sur la tablette en sortant.
Il n'a pas écouté la moitié, le regard perdu sur le sachet tendu, sur les quelques grammes de neige, puis y a des comprimés dans l'autre petit sac. C'est en plus sur sa note. Celle qu'il oublie mais qui s'allonge, qu'il croit régler un peu plus chaque soir, mais ça empire. C'est toujours pire. Au moins cette boite est plus saine que d'autres. Que Celle d'avant. Celle d'y a longtemps et pas tant que ça non plus. Mais il s'en fout, se concentre sur sa poudre enfin, sur les quelques billets qui donnent la sensation de maîtriser quelque chose, de ne pas être rien. Et déjà il se détourne, baisse les yeux. Fout dans son sac les quelques biens, balance tout ça dans un casier qui ferme mal. Mais ça ne craint rien ici au moins. Alors il laisse derrière lui ce mec à l'accent américain, gueule d'ange trop avenante qui ne trompe personne. Prend la carte magnétique pour lui, y a un horaire, un numéro, le code à scanner. Mais il s'en fout, détale, plonge dans la foule, le bruit partout, il coule. Se fond. Disparaît dans un tout, corps qui s'accordent, musique de merde qui ferait saigner ses oreilles, son âme presque tant elle est vide de sens. Mais c'est des endroits où il n'y en a pas, alors il s'approche du bar, fait signe à Sandy et elle lui sert un sourire trop grand, trop rouge, tire sa propre neige et vient se faire une ligne en sa compagnie. Pause pour elle. Lui se met en marche. Inspire. Respire. Vivant. Laisse le temps faire son effet, il a encore quelques longues minutes pour profiter un peu avant de devoir monter, de devoir travailler. Parce que c'est un travail, la preuve il est payé. Sourire plus serein aux lèvres et y a Sandy qui l'embrasse avant de retourner servir ses porcs bien trop bruyants. Plus rien d'humains, que des bruits, des sons, formes floues et il ferme les yeux, perd ses sens, n'est que sensations. Laisse le monde le rattraper, l'impression d'en faire parti. Non ce n'est pas cher payé. Enfin, c'est ce qu'il se dit sur le coup. Et l'heure le rattrape, il ne doit pas être en retard. C'est important, être ponctuel. Service clean. Toujours dispo pour le client, être à son service. Rien de compliqué, sourire, dire bonjour, jamais se présenter, sauf si l'autre demande. Mais souvent y a pas besoin. Pourquoi y aurait besoin, alors que trop rapidement y a des mains sur son corps, des mots crachés à la gueule, quelques fois des caresses plus douces, mais c'est rare et il oublie souvent ce que c'est, quand les coups de rein martèlent son corps et il ne sait même plus que c'est le sien, rien ne lui appartient. Qu'importe. Il existe. Et il doit encore cinq nuits, c'est ce que l'autre à dit. Le code est scanné, à lui de monter. Le son est assourdi un peu par la porte qui se referme lourdement derrière lui. Et y a sa coke, fidèle amie, qui lui donne quelques envies, quelques espoirs, trop grande énergie enfin, et surtout ça diminue sa faim, sa soif d'être ailleurs, d'être en vie. Il en oublie ses peurs, ses craintes, ses douleurs et putain enfin, ça fait du bien. A peine en avance, il se présente devant la chambre. Souffle doucement, ferme les yeux. Puis se redresse, tire son t-shirt trop large et immaculé sur son jean sombre presque niquel, affiche un doux sourire, celui qu'il ne sait pas comment il peut garder parfois. Et il entre, prêt à tout et surtout à rien, parce qu'on ne peut prévoir l'être humain et sur qui on tombe à chaque fois et c'est toujours pire, parfois à peine mieux mais celles là sont rares mais il les aime bien, ça met un peu de baume au cœur et il entre et il percute pas tout de suite qu'il y a déjà quelqu'un dans la pièce et il fronce à peine les sourcils quand il voit la silhouette de l'autre ôté du lit et un client particulier peut-être, il ne sait pas trop s'en fout surtout.
- Bonsoir.
Parce qu'il faut s'annoncer et être poli attention, parce que c'est l'image de la boite ou du site ou il ne sait quoi même si lui il n'est pas important il fait juste son job, mais faut s'annoncer poliment pour ne pas déranger et se tenir prêt, alors il sourit mais y a un truc qui le chiffonne dans le brouillard de sa neige, il ne saisit pas trop alors il s’approche, calmement ou alors il croit qu'il est calme alors qu'il est juste un peu absent, il traverse simplement la pièce, cette chambre qu'il connaît parce qu'elles sont presque toutes pareilles ici, sauf les dernières qui commence par un neuf celles là il ne préfère pas les connaître, une fois c'est déjà trop, mais celle-ci ça va c'est juste une chambre aux murs clairs, pas trop de bruit et fenêtre fermée face à la nuit et le lit. Et le quelqu'un de l'autre côté du lit. Alors Thomas en fait le tour, doucement. Parce qu'il ne sait être que ça naturellement, sauf si on lui demande, si le client il demande alors il doit être autre chose pour faire plaisir, mais là ça va parce que le client il est assis au sol et n'a pas encore dit alors il peut venir et rester doux malgré tout, doux comme ses yeux et son sourire un peu bancal mais bien sincère parce qu'il a sa neige, alors c'est plus facile d'être sincère face aux gens quand il y a la poudre, mais sous ses yeux l'homme n'est pas comme ses clients habituels. Il n'a pas l'air d'attendre. Il n'a pas l'air de désirer. Alors il se demande s'il ne s'est pas trompé. Mais normalement non, alors il s'approche encore jusqu'à être face à lui, n'ose pas s'approcher plus parce que c'est un client et que lui n'est rien. Mais son regard doré se pose sur le corps fermé du mec en face. Et bordel on dirait un gamin paumé et qu'est-ce que l'autre fout là ? Sensation de déjà vu, mais ça se dissipe bien vite et il regarde ces mèches rousses, plus flamboyantes que les siennes qui paraissent bien ternes à coté et Thomas ne sait pas trop ce qu'il doit faire on lui a pas dit alors que d'habitude on lui dit ou si on ne lui dit pas on lui montre, parce qu'il comprend les corps, les danses, les musiques des gens, mais là il n'y en a pas alors il est un peu perdu et cherche ce qu'il doit faire alors il s'accroupit face au gamin, parce que c'est un gamin face à lui c'est pas possible autrement, et il tend son bras, tend sa main vers lui et effleure de ses doigts la carcasse qui lui fait face, contact sur ce corps échoué alors qu'il y a un souffle inquiet qui parcourt son esprit.
- Ça va ?
Numa Maggiorano
Mails : 156
Surnom : Weirdos
Emploi/loisirs : Pirate
Portrait robot : — Hyperesthésie.
— Tremblement essentiel
— Intolérant au gluten.
— Phobie sociale.
— Mauvaise motricité.
— S'exprime via son smartphone
$ : 2984
Mar 20 Aoû - 2:00
Thomas & Numa
Le bleu est une couleur chaude
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Son coeur, galopant dans sa cage thoracique, jusqu'à s'écraser dans ses oreilles. Ses petits cheveux dressés sur sa nuque, qui grattent, grattent, sa peau tiraillée par le tissu de son sweat. La chambre est plongée dans le noir, pourtant les lumières exubérantes de la ville passent à travers la fenêtre. La musique en bas, faisant gronder le plancher sous ses fesses, une légère vibration. Ils vivent, ils vrombissent, ils crient, et se meurent, emportés par des rêves hallucinés, hantés par la peur d'être eux-mêmes. Inspirer, expirer, trembler, vivre, survivre, mourir, regarder, immobile. Ressentir, chaque chose, comme si elle grouillait à l'intérieur de sa chair. Ses mains sont moites, secouées par son tremblement essentiel, similaire à sa voix qui ressemble à un disque rayé, qui bute sur les mêmes notes, en boucle. Chanson désassemblée, mal ajustée, chaotique. Refrain qui tourne, encore et encore, sans poursuivre l'ode odieuse.
Yeux écarquillés, coeur qui bat. Poésie aux vers désarticulés, son souffle est sifflant. Reprendre le contrôle, s'agripper à la logique pour ne pas se faire avaler. Se démener, avec soi-même. Combattre. Toujours. L'ennemi qu'il est. Faire face à sa haine d'exister.
On dirait qu'il est dans sa bulle, qu'il ne se soucie pas de l'endroit où il se trouve. Fossé entre l'univers de la rue, enneigé par la coke et la misère, et entre sa prison. La vérité ? C'est eux, qui sont enfermés de l'autre côté. Lui, dans ses contrées infinies, il est libre. Il voit tout, il ressent tout, il entend tout. Du coton de son sweat, qui frshfrsh contre sa chair, démange son épiderme par les frôlements. Des grésillements produits par les lampes dans le couloir, jusqu'aux contours des bâtiments qu'il voit à travers la fenêtre.
Numa se balance, d'avant en arrière, sa nuque claque contre le rebord du lit. Il aime ça, il se réconforte. Refermé sur lui-même, les mains plaquées sur ses oreilles, il prend conscience de ce qu'il va se passer. Surcharge sensorielle. Non. Il y a échappé de peu.
Là... il s'agit de... d'enlever ses vêtements, couche après couche, s'éplucher, se déballer. Effeuiller sa laideur à un regard dépourvu d'émotion, dénué de jugement. Affirmer son orgueil, se prouver qu'il était capable de le (re)faire. Et plus Numa tente de se projeter, avec face à son imagination, une figure invisible, plus il comprend qu'il n'en est pas capable. Se mettre en condition, singer l'excitation, car ses fantasmes sont un terreau infertile. Il a beau ingurgiter durant toute la nuit des films pornographiques, il a beau saisir la cravache de Miss Carolyne et porter les masques de Monsieur D, rien n'y fait. Ça lui procure autant d'émotions que de visionner un documentaire sur les timbres. Un vague intérêt, tout au plus le dégoût.
Dès qu'il essaye, les souvenirs reviennent. Son corps ne lui appartient pas. Il a imposé sa marque au fer rouge, à travers sa peau, à travers ses os. Il est une poupée sans âme, vide. Sa sexualité lui a été dépossédée. Il n'a pas le droit de s'adonner au plaisir, se découvrir, c'est éprouver son souffle contre son épiderme. Il n'a pas le droit d'aimer, il est trop monstrueux pour imposer une émotion si vive à quelqu'un. Trop envahissant, trop bordélique. Trop lui. Tout au juste, il peut s'autoriser à apprécier quelqu'un, à veiller dessus, de loin, sans jamais s'approcher. Il est la créature de Frankenstein, épris des humains, mais qui sait qu'il n'a pas le droit de se lier à eux.
Un mètre soixante-treize pour cinquante kilogrammes. Un épouvantail replié sur lui-même, fagoté dans des fringues trop grandes. Il faut se cacher. Il faut dissimuler sa laideur. Ses bras et ses jambes noueuses, ses os saillants, son ventre trop creux. Ses cheveux roux, son visage émacié. Ses omoplates concaves, son acné dans le dos et sur ses tempes, ses taches de rousseur. Son nez trop long. Ses mains trop grandes, ses doigts trop maigres. Toujours trop et pas assez. Il est moche. Moche. Moche. Moche. Comment Edwin a pu... comment... pourquoi... pourquoi... pourquoi... comment a-t-il ressenti de l'attirance pour une telle créature ? Articulée dans le mauvais sens, informe, repliée sur elle-même. Comment sa mère, si belle, a-t-elle pu cracher de ses cuisses une chose pareille ? Il n'a pas le droit d'imposer sa vision immonde aux autres, il doit se cacher. Les préserver de sa difformité. Physique, comme cérébrale.
Garder le secret. C'est comme ça qu'on fait.
Les angoisses sont un animal jouissant d'une puissance immense, il a beau raisonner, il ne peut rien faire. Ni épée ni bouclier pour s'armer face à elles. Il ne peut que les sentir le pénétrer, jusqu'à ce qu'elles se coincent dans sa gorge, et l'empêchent de respirer. Ça dure longtemps.
Peut-être trente-sept minutes, depuis son arrivée dans cet endroit. Peut-être trente-neuf, à moins que ce soit trente-six ? Numa ne sait pas exactement, il ne compte pas. Il lutte, juste, encore et encore, pour ne pas sombrer. Les anxiolytiques ne font pas effet, croit-il, ou ils mettent trop de temps à tempérer les battements de son coeur. Il veut partir. Non... il a payé, il doit s'y tenir. Payer pour du sexe. Ridicule, non ? Payer pour du sexe, car jamais personne ne voudra de lui. Les interrogations fusent de toute part, elles embourbent sa logique. Ridicule.
Et soudain, des pas dans le couloir. Numa sursaute, il se dépêche d'allumer la lampe de chevet. La lumière brille, éclaire sa face blême. Là, il leva la tête vers le plafond, et il ferma les yeux. Paraître normal. Ressembler à eux. Être normal. Faire semblant de l'être, jusqu'à le devenir complètement ; quelle mère donnerait ce genre de conseils à son enfant ? Ses oreilles bourdonnent, son cerveau boue, Numa suffoque. Quelques secondes, avant que le glas ne sonne, et qu'une voix mécanique ne vienne feinter le désir. Parce que franchement, son corps, il n'a rien de reluisant.
Un bonsoir, lâché, aussitôt évaporé. Numa s'attarde sur le grincement que produit la porte, lorsqu'elle se referme. Ses lèvres remuaient, sans qu'il parvienne à décrocher un mot. Il s'accroche, il fait ce qu'il peut. Passé, présent, avenir, ça s'entrechoque, ça se désassemble, ça se reforme. Il fait ce qu'il peut pour masquer l'anomalie, il se contient pour ne pas se balancer ; il se concentre tellement sur ça, qu'il en oublie l'intrus. Un bruissement de vêtement, la chaleur d'un corps qui caresse le sien, un mot, un geste.
Sursaut. Erreur.
Numa se cogna la nuque contre le rebord du lit, sans émettre la moindre expression de douleur. Ses yeux balayèrent ce qu'il avait face à lui, sans se poser directement sur la figure lui faisant face. Les néons du bâtiment en face clignotent tellement, que ça accapare son attention. Il a juste ramené sa main contre lui, elle tremble légèrement plus fort. Il inspire, il expire, et il attend que la sensation se dissipe. « C'est bon, je t'ai effleuré l'épaule, c'est pas la mort » lui a-t-on déjà dit. Oui, il n'en était pas mort. Toutefois, l'effleurement persiste, brûle son épiderme. Il lui faut plusieurs minutes pour que la sensation disparaisse.
Malaise.
Puis, Numa se souvint, un éclair de génie dans sa caboche mal mise. Doucement, son regard se posa sur l'androïde. Sourcils froncés, il semble extrêmement sérieux. La première chose à laquelle il pense, c'est « il est super réaliste cet androïde », mais il remarque chaque détail. Joues creuses, yeux cernés, cheveux comme lui — plus mornes —, maigreur, peut-être plus que lui. Pas pour les mêmes raisons, il le devine. Vêtements trop grands, yeux dilatés. On aurait dit un clochard qui s'était fait beau avant de venir. Toutefois, Numa ne juge pas, il remarque. Les narines gonflées, rougies. Étrange pour un androïde.
En silence, il rapprocha sa main de son visage. Longs doigts minces, des pattes-d'araignée décharnées et tremblantes. Il touche sa joue, il sent la chaleur, la finesse de sa chair. Puis, Numa comprit.
Erreur. Ce n'était pas un androïde.
Son coeur pulvérisa sa poitrine, la surprise le fit surréagir. Il sursauta en se redressant, il recula, mais ses jambes butèrent contre le lit. La première chose qu'il veut faire, c'est fuir. Peut-être qu'au passage, il lui claqua le genou dans la poitrine ou la mâchoire. Mais pas le temps de comprendre. Il tombe en arrière, roule sur le matelas, jusqu'à l'autre côté. Passé par-dessus bord, en silence, dans des gestes exagérés, jusqu'à choir contre le plancher. Son coude claqua, suivi de ses genoux, et il emporta avec lui l'autre table basse. Par chance, il ne cassa pas la lampe. Comédie d'une rencontre, parodie d'un corps bousillé, Numa n'émit pas le moindre son. On ne sait pas s'il a eu mal, on ne sait pas à quel point. Il grince des dents, il remarqua le bleu sur son bras, et il reste au sol pendant une minute. C'est froid, poussiéreux, il remarque sous le lit des mouchoirs oubliés là, des boîtes de capotes vides. Se reprendre.
C'est lui le client, il décide. Mais il ne peut pas s'imposer de la sorte à un humain. Ni à un androïde. Trop d'états d'âme, il se fane, il se choit.
Faire semblant d'être normal. Prendre son téléphone, et se redresser avant que l'autre ne cherche à l'aider. Autour de son pied, le câble de la lampe s'enroule, et elle tomba sur le côté. Il en sursaute, et il clapote, tellement nerveux qu'il doit recommencer plusieurs fois ses messages. Là, il montre son écran au jeune homme, qui peut qu'effleurer la confusion qui l'assaille :
« Tu n'es pas un bot ! J'avais demandé un bot. C'est quoi ce bordel ? Et d'ailleurs, qu'est-ce que tu fous dans la chambre ? »
Qui sait ? Il avait annulé trois fois, sans doute que le gérant n'avait pas estimé important de faire déplacer pour la quatrième fois l'une de ses machines.
« C'est quoi ton nom ????? »
Il respire, fort, au final, bien trop fort. Tous ses efforts pour se calmer volent en éclats, il n'y arrive pas. Il hyperventile, comme s'il venait de courir plusieurs kilomètres sans s'arrêter. Sa poitrine se soulève et se baisse, sifflante, alors que ses mains se referment sur son téléphone. Numa ne le regarde pas dans les yeux, sinon, il se déconcentre. Il reste debout, de trois quarts, ses mèches rousses lui barrant plus ou moins le visage de son vis-à-vis. De là, il l'observe, sa taille, ses épaules. L'émotion indéchiffrable au fond de ses pupilles dilatées, ses narines rougies, la rousseur de ses cheveux. Il le connait. Il croit le connaître.
Puis son regard ocre se braqua sur un détail, et il ne s'en détacha pas.
Un t-shirt blanc sur un pantalon plus foncé. Peau hâve, bras décharnés, veines gonflées. Et dans le creux, des coups d'aiguilles.
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Thomas Loiseau
Mails : 113
Double-compte : Céleste Francoeur
Surnom : Tom, Tommy
Age du Montréalais : 29
Emploi/loisirs : SDF - Sans emploi
Portrait robot : • Parfois camé.
• Souvent paumé.
• Musique en tête, l'Esprit en miette.
Fredonne en #e00030
$ : 2721
Jeu 29 Aoû - 18:48
Love is a Drug for me.
Réaction. Beaucoup trop forte et il voit le visage du gamin et il voit sa tête partir en arrière et ça cogne contre le lit, ça lui tire une grimace alors qu'il a mal pour lui mais l'autre ne réagit pas vraiment alors Thomas ne s'inquiète plus et ses pensées sont chassées les unes à la suite des autres et c'est fluide dans sa tête mais pas très logique sauf que dans le doute il reste immobile parce qu'il a peur de provoquer une autre réaction et que le rouquin se fasse mal à nouveau et l'autre lui répond pas si ça va mais il ne sait plus s'il lui a vraiment demandé au final. Alors il se range, s'écarte à peine, a peur d'être de trop, de déranger, d'être la cause de quoi que ce soit, de ne pas être à sa place et d'avoir dépassé la limite, d'avoir franchit la ligne et son client est Roi alors il se bouffe à peine la lèvre, reste silencieux toujours accroupis face à lui, parce qu'on ne lui a pas dit quoi faire alors il ne fait rien. Laisse son regard balayer ce visage levé, émacié, constellé de taches de rousseurs et on dirait un ado perdu et Thomas s'inquiète encore un peu en fait alors il le laisse respirer, et ça dure longtemps et il ne sent pas ses muscles qui tirent, engourdis de rester immobiles, parce que la neige est douce et qu'il est bien, qu'il est bon. Et il ne sait pas si ce sont des secondes, des minutes ou des heures qui s'écoulent mais enfin il y a un geste, une lueur qui prend vie aussi dans le corps en face de lui et il ne bouge pas, retient sa respiration, se laisse détailler et il ne sait pas ce que l'autre cherche, ce que l'autre vois, mais c'est un silence, à peine le bruit de la musique basse et sourde en bas, le sang qui pulse dans ses veines et toujours des rythmes et mélodies incertaines en tête mais sinon il n'y a que du silence et Thomas se laisse examiner, ne sait ce que l'autre peut trouver, ne sait s'il peut plaire à ce que l'autre a en tête mais il souffle à peine et y a cette main qui se lève, doucement, il la voit du coin de l’œil alors qu'il remonte ses yeux dorés, rougis, sur le visage trop jeune face à lui et il perçoit des tremblements et enfin contact, peau contre sa joue et c'est doux, doigts bien trop fins qui se cognent à lui et un instant en tout reste en suspend. Puis tout explose. Mouvement de recul qui le surprend et il n'arrive pas à suivre. C'est trop violent, trop d'un coup. Il n'enregistre pas, se prend un coup dans le thorax, bascule en arrière, retombe sur ses fesses le souffle coupé quelques secondes. Il ferme les yeux, fort, tente de retrouver sa respiration, de retrouver son monde, un sens. Efface l'univers qui tangue sous ses paupières serrées fort. Inspire, expire longuement. Prend sa tête entre ses mains le temps de calmer ses idées mais c'était déjà trop le bordel alors là il est paumé. Rouvre les yeux lorsqu'il n'entend plus de bruit autour d'eux et il oublie un peu tout son corps parce qu'il ne voit plus l'autre gars mais la porte est toujours fermées et il s'inquiète encore alors il pose une main au sol pour s'appuyer, se redresser. Voir le lit et la table de chevet défaite et entre temps il y a le gamin qui s'est relevé aussi alors c'est qu'il n'est pas mort et qu'il ne doit pas être blessé non plus alors Thomas est soulagé, n'ose pas s'approcher non plus, reste bien loin, une main accrochée à son autre bras, posture inconsciente pour se protéger, se cacher derrière mais il ne comprend pas, cherche à savoir comment et pourquoi tout ça et le garçon est nerveux ça se voit dans ses gestes mais il n'arrive pas à ressentir, comprendre son corps et son visage et il n'arrive pas à lui trouver une musique vraiment ou alors l'autre a un putain de bad-trip et il ne peut pas le laisser comme ça, gamin paumé camé peut-être mais il n'ose pas s'avancer encore moins le toucher, réfléchit au mieux et rapidement à ce qu'il peut faire pour l'aider, le rassurer, le calmer et bordel il ne va pas appeler les secours tout de même c'est pas bien pour les affaires et ça a l'air d'aller non ? Et le bruit des sirènes se rappellent à sa mémoire un instant, il croit se souvenir mais ça disparaît quand l'autre s'approche alors Thomas se crispe, puis se force à se détendre parce qu'il ne doit pas être aussi tendu parce que c'est un client alors il doit être à sa disposition c'est comme ça. Y a un écran de portable qui lui est montré et Thomas ne comprend toujours pas trop, mais si on veut lui montrer quelque chose alors il doit le voir. Comble un peu le reste de distance pour se pencher vers la lumière trop bleue et y a des mots qui s'affichent alors il les lit mais il ne percute pas de suite, doit relire pour comprendre que ce sont des phrases et qu'on lui parle et ok client particulier il veut pas lui parler ou est muet ou quoi et il ne sait pas ce qu'il a fait de mal mais est déjà beaucoup trop désolé, se prend les reproche dans la gueule comme si tout est de sa faute et ça doit sûrement l'être. Alors il baisse la tête, relève son regard pour lire les derniers mots et il se bouffe la lèvre, monte sa main le long de son bras qu'il frotte un peu absent, assez gêné, remonte sa main sur son épaule qu'il masse maladroitement comme pour se rassurer, se donner une contenance mais il n'en a aucune alors il remonte ses yeux encore vers ce visage, regard qui le fuit en face et lui non plus ne saurait le soutenir alors il regarde ailleurs dans la chambre, revient sur lui, ne sait où se poser vraiment.
- Je...Thomas.
Murmure, réponse dont il est certain c'est plus facile de commencer par là même si les mots bloquent et buttent et que rien ne sort vraiment, que l'essentiel hésitant. Il ne sait pas s'il doit lui demander, lui retourner, mais l'autre à l'air de suffoquer et merde on fait quoi, il ne sait pas, doit s'excuser de ne pas être assez bien, de ne pas être celui qu'il fallait, celui que le gamin voulait et si c'est un putain de bad-trip il ne sait pas mais l'autre à l'air de trouver un point d'équilibre ou quoi que ce soit parce que sa respiration semble moins sifflante.
- Ils... ils ont dit en bas qu'y a une machine qu'a planté... du coup ils ont plus l’androïde prévu pour toi alors je... j'ai... 'fin j'remplace.
Sa voix qui disparaît petit à petit, il finit sa phrase bien trop bas. Ajoute dans un souffle un « Pardon. » que l'autre ne doit pas entendre et Thomas se dit qu'il est désolé et qu'il ne sait pas quoi faire mais si c'est un bad-trip ils peuvent au moins éteindre la lumière c'est plus facile dans la nuit parfois pour certains, ça évite d'être trop stimulé et de repartir plus loin dans sa crise, ça il se souvient. Alors doucement il fait le tour sans l'approcher, vient éteindre la lampe de chevet allumée et y a les néons qui éclairent la pièce, lumière aseptisée aux couleurs froides et Thomas tire le rideau et la nuit se fait tranquillement dans la pièce alors il s'avance prudemment vers le lit et lorsqu'il le sent contre sa jambe il vient s'asseoir en tailleur dans un coin, laisse ses yeux s'habituer à l'obscurité relative de la pièce et y a ses bras qui reviennent se refermer sur lui pourtant il n'a pas froid. Et il reste là parce que le gamin a payé et qu'il se doit de rester à ses cotés autant qu'il le voudra, c'est un client hein, et il a déjà trop fait, à cause de lui l'autre a fuit et s'est fait mal et aussi il a mis la pièce dans la nuit sans qu'on le lui demande alors Thomas se bouffe la lèvre mais relance tout de même, ton beaucoup trop doux, ose poser des questions et il se sent déjà aller trop loin mais tant pis au pire on le punira pour lui faire comprendre sa place, parce que là c'est flou et il est perturbé de ne pas avoir à se fondre dans la case sans réfléchir avec sa neige pour amortir.
- Est-ce que ça va ? T'as pris quelque chose ou... ou tu veux un truc ?
Il reste les petits sachets au fond de sa poche arrière mais on ne propose pas quelque chose à quelqu’un qui n'a pas l'air d'aller bien mais Thomas demande quand même parce qu'il est inquiet et veut en savoir un peu plus.
- … J'peux te demander ton nom aussi ?
Sorry si ce n'est pas très lisible ni agréable à lire, Thomas est perché alors c'est un peu écrit à son rythme krkr.
Numa Maggiorano
Mails : 156
Surnom : Weirdos
Emploi/loisirs : Pirate
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— Tremblement essentiel
— Intolérant au gluten.
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— Mauvaise motricité.
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Jeu 29 Aoû - 20:45
Thomas & Numa
Le bleu est une couleur chaude
/!\ TW : rp pas très joyeux, mentions de drogue, prostitution, sexe et abus /!\
Des pointes, discrètes, des coups d'aiguilles, comme les cicatrices offertes par les crocs d'un serpent. Poison dans les veines, allant jusqu'à altérer le cerveau. Numa s'accrochait à ce détail, immobile, redécouvrant l'inconnu face à lui, à travers ces marques, qui faisaient écho aux siennes. Il se balançait de gauche à droite, un pied sur l'autre, alors qu'il rapprochait ses bras de sa poitrine. Ses doigts pressaient les stigmates, tracés sur chacun de ses poignets, deux lignes claires. Mouvement continu, vas-et-viens, rassurant, si ce n'était les souvenirs que ça faisait remonter en lui. Le jeune homme face à lui respirait autre chose ; il y avait tant de paysages différents pour le désespoir que Numa ne faisait qu'en effleurer la surface.
Il continue, c'est un besoin vital, une autre forme de communication, au-delà des mots et des regards. Ses pupilles ocre, cachées sous ses mèches rousses, reflètent des abysses. Autrefois, on pensait que les carcasses de son type n'avaient pas d'âme, et qu'ils ne ressentaient rien. La vérité, c'était qu'il était animé par des émotions virulentes, un volcan endormi d'abord, mais dont les réveils chamboulaient ses entrailles. Toutefois, là, il ne s'agissait pas de lui.
Des cheveux roux, un visage tout en angle, soulignant la douceur et la misère de son accoutrement. Il est plus grand que lui, plus dégingandé aussi. La rue semble avoir laissé sur lui une odeur singulière, cigarette ? Numa ne sait pas. Une autre fragrance, qu'il ne situe pas vraiment. Lui, sa bulle — dirait-on — lui a toujours épargné ces désagréments, le centre psychiatrique l'a sauvé. Il le sait. Mais il sait aussi que le jeune homme, là, qu'il épie du coin de l'oeil en espérant ne pas se faire prendre sur le fait, dans ses fripes trop larges, n'a pas eu cette chance. On a prétendu — longtemps — qu'il n'était pas doué d'empathie, les émotions humaines sont un puzzle qui dans son crâne, s'est retrouvé en bordel. Les pièces qu'il prend, et qu'il tente de rassembler, ne sont jamais dans le bon sens.
On a prétendu qu'il n'était pas capable de raisonner, et qu'il lui manquait des cases. Quelles cases ? Si c'étaient celles dans lesquelles il ne rentrait pas, il n'en avait pas besoin ; autant les jeter. On a prétendu qu'il était stupide, et qu'avoir un enfant comme lui, ça équivalait à élever un chien. Mais cet enfant avait fini par grandir. Oh... certes, il ne fait pas viril, il ne ressemble pas à un homme ; lui-même ne trouve pas que cette définition lui va. Il en est aussi de même pour l'autre d’ailleurs. On a prétendu qu'il fallait limiter ses intérêts spécifiques, car ça le coinçait dans son univers limité, et que ça l'empêchait de se lier à autrui. Mais Numa avait accumulé des connaissances, étendues, moins étendues, jusqu'à parler comme un livre. On avait prétendu que ça ne servait à rien de lui parler de sexe, il a le cerveau d'un chien après tout, puis il n'est pas en mesure de comprendre ce qu'une relation avec un autre corps implique. La vérité ? C'était qu'on avait prétendu que son silence valait pour un « oui ».
On prétendait un tas de choses sur son compte, mais voilà, rien n'est juste. Il n'est pas doué d'empathie, il ne saisit pas pourquoi les pupilles de l'autre sont aussi grosses. Mais il ressent quelque chose. Un pincement au coeur, un sentiment indéfinissable, mais il ressent. À travers ses propres cicatrices, le souvenir de son échec d'avoir essayé de mettre fin à sa vie, il croit savoir ce que l'autre ressent. Il sait. A travers ses yeux, il voit la détresse, à travers sa douceur, il voit le poison du serpent. Et un désir émerge ; il ne met pas encore de mots dessus. Mais c'est fort, assez pour le prendre aux tripes, et l'envahir.
Il est beau et délicat, un ange aux ailes salies par la misère, aux membres décharnés par une existence fantasmée par la drogue. Une figure parmi tant d'autres, dont le souvenir est proche de lui, et qu'il ne parvient pas à saisir réellement. Il a beau tendre les doigts, ils se referment sur de la fumée ; elle se dissipe alors, et se moque de ce qu'ils ont déjà traversé ensemble. Il le connait. Il connait ces marques, et pas seulement parce que ça lui rappelle le passé. Il les a déjà vus. Il a déjà rencontré du regard cette peau blanche, bouffée par les aiguilles. Il est touchant dans sa douceur, il est vulnérable.
Peut-être même plus que lui. Une sirène, assourdissant son oreille. Le grondement d'un moteur, les machines en train de s'emballer ; un raz-de-marée d'informations, que son cerveau n'a pas supporté. Et c'est tout ce dont il se souvient. Pas plus. Pas moins. Juste ça. Ce n'est pas suffisant pour cette figure tendue vers lui, pour ces yeux, et ces coups d'aiguille aux creux des bras.
Thomas.
Ce sont les deux syllabes, soupirés au bord de ses lèvres. Thomas. C'est caressant, rassurant, comme la syllabe au bout de son propre prénom. Thomas. Numa. Pas si différent, non ? Il relève la tête vers Thomas, il le détaille sur le côté, les bras contre sa poitrine. Il a envie de se cacher, lui cacher sa laideur, mais aussi de le défaire de la détresse qui émane de lui. Thomas. Numa se contenta d'écrire, il alla lui montrer son écran, mais Thomas lui expliqua. Pas de machines disponibles, il est là pour lui. Thomas était là pour lui, le nourrir d'amour et de tendresse, de volupté et d'angoisse.
Le jeune homme recula à nouveau, son pied était toujours enroulé par le câble, un serpent de plastique. La lampe, c'est un peu le boulet au bout de ma chaîne, qui retient sa cheville prisonnière. Thomas, c'est la coke qui le retient, peut-être pour éviter de sombrer davantage. Numa essayait de se calmer, tempérer chaque émotion, renvoyer les craintes, les dévêtir de son cerveau cassé, comme des vêtements. L'anxiété est une seconde peau, étouffant sa chair, ses tripes, qu'il peine à arracher, tant elle est soudée à son âme. Alors... Quand Thomas, dans sa délicatesse vint vers lui, Numa recula encore. La lampe roula au sol, elle se cogna contre le mur, et lui, il essaya de faire ce qu'il pouvait pour se faire oublier. Toutefois, Thomas se contenta d'éteindre les lumières. Ses yeux se reposèrent sur les néons, placardés sur les bâtiments d'en face, mais là aussi, Thomas les coupa de sa vue. Le rideau se tira, le voile se leva, avant de retomber souplement. Numa rabattit la capuche de son sweat sur son crâne, il tentait de cacher un maximum sa mocheté.
Dans la vraie vie, il n'aurait jamais été possible pour lui de finir dans le lit d'un mec, comme Thomas.
Ou dans le lit de n'importe qui d'autre, soyons réalistes. Il attire que les adultes chelous et pervertis, les gens qui veulent se vanter de coucher avec une personne différente, les chasseurs. Jamais des gens bien dans leurs têtes, faut être...
Numa faisait ce qu'il pouvait pour se reprendre, mais l'obscurité l'aidait à se concentrer. Il n'y avait plus les ampoules en train de grésiller, les lueurs s'élevant dans les airs, comme des bulles de savon. Il distinguait la silhouette de Thomas dans le lit, le contour de celui-ci, les meubles. Puis, sa respiration haletante, le grondement de la musique, les déplacements dans le couloir. Il voulut avancer, mais il s'étala contre le matelas, il se cogna contre le rebord, et il se retourna vers la lampe. Il se laissa retomber au sol, contre le lit. Là, Numa galéra à enlever le câble autour de sa cheville, ses mains tremblaient trop. Bam-bam-bam-bam, son coeur vrillait dans ses tympans, il brûlait dans sa cage thoracique, son souffle était épuisé. Il y parvint, puis il se releva.
Il avait pris quelque chose ? Il veut un truc ? Numa cligna des yeux.
Là, le jeune homme s'assit sur le lit, une jambe ancrée au sol. Il continua de se balancer, en faisant bouger le matelas. Le calme soudain lui faisait un bien fou. Il était tellement stressé que ses paumes devenaient moites, il crevait de chaud sous son sweat, sa peau était collante. Il hésite, longtemps, puis il regarde son écran. Seule source de lumière dans la pièce, elle éclaire sa face blême, la silhouette près de lui. Il relit plusieurs fois ce qu'il a écrit, une phrase qu'il avait commencée : « Bonjour, Thomas, tu es très... »
Il recommença, et il montra au jeune homme :
« Bonjour Thomas. J'ai pris des anxiolytiques, il y a une heure et onze minutes. Truc, c'est un peu trop vague pour moi. De quoi parles-tu ?
Mon prénom est Numa. Tu veux savoir autre chose ? Pourquoi pas, pour ton truc. »
Numa lui toucha l'épaule, il lui mit l'écran face à lui, et il attendit. Il observait sur le côté, en continuant de se balancer. Là, l'angoisse se dissipait. Elle ne disparaîtrait pas, mais il avait repoussé la crise. Avant de venir, il avait écrit un petit script, il l'avait appris par coeur. C'était sa façon de se préparer, il s'était notamment répété de ne pas dire son nom, après tout... il avait donné Blue__IsWarmed__Color sur le site, histoire que personne ne sache qu'il eût fait appel à ce genre de service. Il avait honte. Et sa honte était d'autant plus grande qu'il était en compagnie d'un humain, qui respirait, suait, pleurait, vivait. Il ne voulait pas se déshabiller. Jamais. Il garde les bras croisé, la tête penchée sur ses mains en train de trembler. Comparées à sa silhouette malingre, elles semblent gigantesques. Personne ne veut être touché par ça. Oui. Il en est sûr.
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Thomas Loiseau
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Ven 30 Aoû - 18:21
Love is a Drug for me.
Assis dans le lit, les bras autour de lui, Thomas a la tête penchée sur le coté et il regarde la silhouette de l'autre être s'approcher difficilement, s’asseoir au sol et il voudrait l'aider mais n'ose pas faire un geste et c'est difficile pour lui parce qu'il a besoin de ça, contact et chaleur des gens, mais le gamin là, il y a un bug avec lui et il comprend pas mais n'ose pas, alors il garde ses mains autours de lui et attend sagement qu'on lui dise quoi faire ou autre, qu'importe, il attend simplement et laisse le rythme des basses en bas le bercer un peu et c'est agréable il en oublierait presque le pourquoi de sa présence ici, mais pas vraiment alors il attend. Y a la respiration trop forte de l'ado qui s’élève dans la pièce et c'est aussi pour ça que Thomas s'inquiète mais il attend, et l'autre se redresse et s'assoit sur le lit non loin et c'est bien, il s'inquiète un peu moins de le voir à ses côtés et il le devine se balancer dans l'obscurité et ça fait bouger le matelas en rythme alors qu'il le fixe, il n'arrive pas à détacher son regard du corps non loin, éclairé faiblement par la lumière bleu et il ne comprend pas, devient presque curieux lorsque ses inquiétudes se dissipent, il voudrait savoir plus et comprendre mieux et lui trouver un son, un rythme, ne pas rester dans le flou ainsi et ça lui arrive rarement de ne pas cerner les gens alors il attend que l'autre lui donne quoi que ce soit, ou non ils peuvent juste rester là comme ça aussi il aime bien, ça fait un début de nuit beaucoup plus paisible que ce qu'il aurait cru alors il a même un léger sourire qui se place sur ses lèvres. Puis un contact, infime, léger, pour lui montrer l'écran et toujours pas un mot ne s'est échappé des lèvres du gamin mais si c'est comme ça alors Thomas ne relève pas, chacun a son histoire et ses propres maux à gérer alors il ne pose pas de question et ne juge pas, t'façon il est tellement mal placé pour émettre un jugement que l'idée ne lui traverse même pas l'esprit, c'est juste une caractéristiques en plus de l'être à ses côtés et il se penche en avant à peine, lit les phrases posées sur l'écran froid et le ton est tellement différent de tout à l'heure qu'il garde son sourire accroché, parce que c'est plus serein et pas agressif et il aime ça et ça lui plaît de voir l'autre plus calme, il le trouve presque adorable même s'il n'arrive pas à le comprendre et malgré leurs débuts plus violents.
- Bonsoir Numa.
Simple, basique. Tout comme le message et la formule de politesse alors il la reprend pour établir un semblant de contact et lorsqu’il prononce ce nom il sait qu'il l'entend rarement mais en même temps ça résonne en lui, dans sa tête, loin dans son esprit qui croit reconnaître quelque chose mais c'est trop loin, trop flou, bien trop incertain pour qu'il y fasse attention de toute façon, il préfère réfléchir sur les anxiolytiques parce que c'est pas à ça qu'il s'attendait en posant la question et il ne s'y connaît pas trop, juste que c'est pour les angoisses et est-ce que c'est pour ça que le garçon paraît pire que nerveux avec ses mains qui tremblent, il ne connaît pas le rythme de ce genre de prise ni les doses pour que ce soit efficace mais il ne pose pas de questions parce qu'il n'est pas intrusif, parce qu'il ne sait pas trop poser des questions, bien trop en retrait il ne faut pas déranger les gens avec son lui insignifiant, il ne sait même pas si on peut faire un bad-trip ou les conséquences d'une dose trop élevées d’anxiolytique en fait. Alors il gigote un peu pour récupérer les sachets dans sa poche arrière pour montrer ce qu'il a, si ça intéresse son client alors il doit lui répondre et lui montrer et il laisse de côté les prix et ces conneries, t'façon c'est sur sa note et puis il va pas demander à un gamin de payer ce genre de bêtise et il fait ce qu'il veut. Retire rapidement ses pompes avec ses pieds et ses chaussettes aussi pour s'allonger confortablement en travers du lit, on dirait presque un enfant, à plat ventre non loin de Numa dans son sweat sous sa capuche et il voudrait plus parce qu'il a besoin de la chaleur des gens mais il ne le fait pas à cause du bug, préfère poser devant eux les deux sachets et y a sa neige toute douce d'un côté et quelques comprimés de l'autre, des 'trucs' qu'il fait passer parfois dans ses soirées et ça délie les gens, les corps, les langues et sa musique fait le reste et il aime bien ces ambiances alors quand il peut il en récupère, dommage que ça lui coûte cher mais il s'en fout en fait.
- J'ai de la coke... Cocaïne, c'est pour aller bien et se sentir bien, genre fort presque et c'est comme de la neige. Ça se sniffe. Et sinon j'ai de l'ecstasy. Pour l'ecsta tu gobes une pilule et ça calme et te connecte aux gens.
Il ne parle pas très fort, mais c'est plus léger, un peu comme un enfant heureux de montrer ses jouets et il se sent même pas idiot, se permet son petit exposé au cas où l'autre ne connaît pas, au cas où l'un des deux l’intéresse et il tend les sachet vers lui, pose sa tête sur ses bras croisés et le visage tourné vers Numa, sourire tranquille aux lèvres et cette fois il oublie vraiment le pourquoi ils sont là de base, ce qu'il fait dans cette chambre parce que ça change trop de ses habitudes pour qu'il arrive à connecter l'instant à ce qu'il se passe habituellement, à ce qu'il fait, ce qu'il subit, ce pour quoi il est payé et là ils sont ailleurs, il n'arrive pas à mettre le gamin dans la même case et c'est tant mieux pour lui, tant mieux pour son corps et son cœurs et ses peurs, tout ça se calme un peu.
- T'écoutes quoi comme musique ?
C'est peut-être pas le genre de question qu'on pose en premier, mais Thomas veut savoir et c'est pas intrusif, c'est pas assez important comme question pour mettre quelqu'un mal, normalement, alors il s'est permis.
Sorry si ce n'est pas très lisible ni agréable à lire, Thomas est perché alors c'est un peu écrit à son rythme krkr.
Numa Maggiorano
Mails : 156
Surnom : Weirdos
Emploi/loisirs : Pirate
Portrait robot : — Hyperesthésie.
— Tremblement essentiel
— Intolérant au gluten.
— Phobie sociale.
— Mauvaise motricité.
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Ven 30 Aoû - 23:27
Thomas & Numa
Le bleu est une couleur chaude
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Pas un androïde. Ce n'était pas un androïde. Pas un androïde. L'information tourne en boucle dans son crâne. Le script était comme celui d'un film, des dialogues, des gestes, une certaine fermeté dans la voix à donner ; se créer un personnage de mâle dominant, prêt à attacher son — ou sa — partenaire au lit pour faire ce que ses bas instincts dictaient. Mais voilà. Ses « bas instincts », c'était une misère absolue. Un Incel avait plus d'imagination que lui. Son univers de volupté était pauvre, à peine nourri par les films pornographiques, et ses échanges virtuels. Numa ne se sent pas bien. Il continue de se balancer sur le lit, percevant la respiration de Thomas, enseveli sous la sienne, la musique en bas. Il a beau réfléchir dans tous les sens, il se répète de réagir et de se jeter sur lui, faire comme n'importe quel homme adulte avec une libido en béton armé, rien ne va. Les relations sociales, c'est une donnée aléatoire ; le puzzle dont les pièces sont constamment mélangées ne va jamais dans le bon sens. Les relations sexuelles ? Contrairement à ce que son physique de phasme ferait croire, ce n'est pas une terre inconnue. Au contraire : c'est un cauchemar. Un Android... n'aurait pas jugé, ces mains tremblantes et trop grandes, un androïde n'aurait pas trouvé écoeurant l'acné au visage, et les taches de rousseur. Tout ce qui ne fait pas de lui un homme, une machine ne l'aurait pas remarqué. Mais un type, qui respire, soupire, sue, et vit... Oui. Forcément. Numa doit dégoûter Thomas. Cela ne peut pas être autrement.
Avaler sa salive. Faire face aux monstres, qui émergent de ses entrailles, lui tordent l'estomac, et lui broient la voix dans la gorge. Numa inspire, Numa expire, et pourtant, on dirait qu'il est en train de se noyer, plongé dans les affres de la haine de soi. Son dégoût pour lui-même emporte les quelques pensées rassurantes. Il est beau Thomas. Son nom est doux, en deux syllabes. Il est beau et vulnérable. Il est là pour lui, non ? Non. Ce n'est qu'une illusion, due à l'apnée, à ses poumons bouffis d'angoisse. Il doit se reprendre. Il a payé. Les choses ne se passent pas comme prévu, et ça le terrorise tellement. Il relève la tête vers la porte, il en devine les contours dans la noirceur, il peut s'enfuir. Puis... quoi ? Il allait descendre, affronter la foule, les lumières et la musique ? Sentir les choses à travers ses os, les vibrations de la musique dans son crâne, comme s'il était en plein dans les amplis ? Non. S'il faisait ça, Numa sait très bien que ça le tuerait. La chambre, c'est un espace sécurisant. Thomas est près de lui, il ne lui fera pas de mal, hein ? Il ne va pas le plaquer contre le matelas, remuer sur son corps rachitique ? Sur lui, et en lui ? Non. Ne pas faire remonter le cauchemar à la surface, l'emmener au plus profond des abysses.
Est-ce qu'il a le droit de dire non, alors qu'il a payé la passe ?
« J'ai de la coke... Cocaïne, c'est pour aller bien et se sentir bien, genre fort presque et c'est comme de la neige. Ça se sniffe. Et sinon j'ai de l'ecstasy. Pour l'ecsta tu gobes une pilule et ça calme et te connecte aux gens. »
Et qu'est-ce que veut Thomas ?
Numa ne sembla pas réagir. La voix du jeune homme était douce, portée par les accents graves de sa voix, elle s'insuffla en lui. Pourtant, il ne répondit pas, il ne le regarda pas. Il remuait les lèvres, sans prononcer le moindre son ; il répétait ce que Thomas venait de lui dire. Ça tournait en boucle, et en boucle, telle une chanson dont le refrain ne veut pas sortir. Que choisir ? Que faire ? Que répondre ? Numa n'en avait jamais pris. Déjà qu'il lui fallait des semaines pour accepter le moindre changement, qu'il avait dû faire trois premiers essais pour venir ici, et qu'il avait qu'une vague connaissance des drogues... D'ailleurs, sa mère avait prétendu que les antis-déprésseurs ne servaient qu'à le droguer, et que ça ne servirait à rien. La vérité, c'était que les petites doses qu'il ingérait repoussaient les pensées noires — pourquoi pas bleues ? —, et l'avaient soutenus, jusqu'à aujourd'hui.
Et quoi après ? Est-ce que cela changerait quelque chose ? Est-ce que la drogue ferait émerger un autre Numa ? Le jeune homme glissa ses yeux sur le côté, il observa discrètement Thomas. Ses jambes sur le lit, ses pieds dénudés, les chaussures au sol. Il remonta son regard sur le creux de ses genoux, ses fesses, ses reins, son dos. Puis ils finirent leur route sur les sachets. Imprévisible. Donnée qui venait, tout le temps, foutre le bordel dans son code. Son cerveau n'est pas programmé pour y faire face. Le lier aux gens ? Le connecter ? Numa l'interprète comme si c'était une potion magique, qui soudain, lui permettrait d'écouter la vérité sous les silences, sentir les sourires sous sa peau, le plaisir entre ses cuisses. Il avale de travers, sans lâcher un mot, il prend le sachet. Par le bout, il le porte à ses yeux. Ses doigts tremblent si forts, qu'on dirait qu'il va s'écrouler. Se connecter aux gens. Se fondre en yeux. Remettre le puzzle dans le bon sens. Il ferme les yeux, il se dit que c'est une mauvaise idée, et qu'il devrait fuir. Mais s'imaginer s'arrêter en haut de l'escalier, dès qu'il discerne la musique, les vibrations, la foule respirer et humide... ça a raison de lui.
Le jeune homme se pencha sur le côté; il ramassa son sac, et il l'ouvrit. Fébrile, il referma la main sur sa bouteille d'eau. Il laissa son sac retomber au sol, puis il se débattit avec la bouteille pour l'ouvrir. Il n'eut pas plus de facilité sur le sachet, au point où il cala la bouteille entre ses jambes. Il attrapa un comprimé, qu'il enfouit au fond de sa gorge. Un peu comme des médicaments... Et puis, il n'osait pas avouer qu'il n'avait jamais sniffé quoi que ce soit. Il ne voulait pas se taper la honte face au mec qu'il payait pour baiser. Il avala une grande gorgée d'eau, il remit le bouchon, et il laissa son dos cogner le dossier du lit. Le silence revint, sa respiration était contrôlée, quoique toujours sifflante. Il ne sait pas combien de temps, ça allait prendre.
Là, Numa vient d'avaler de l'ectasy pour être « cool ».
Sa poitrine se soulève, se baisse, il a la tête relevée vers le plafond. Son pouls devient plus rapide, ses yeux regardent partout, et retombent sur la silhouette couchée près de lui. Thomas. Les cris des sirènes, les sifflements des machines, et les coups d'aiguille au creux des bras. Il attrape son téléphone, et il lui écrivit :
« J'écoute de tout. Métal alternatif, grunge, des trucs plus calmes. Et toi ? Je ne suis pas inexpérimenté. »
Pourquo ajoute-t-il ça ? C'est pour se prouver quelque chose ? Thomas. Et son prénom délicat, ses coups d'aiguilles dans les bras, sa détresse qui lui donne des yeux en soucoupe. Thomas, son souffle, sa chaleur près de lui, la musique grondant sous le plancher. Son coeur tambourine si fort, qu'il se demande si Thomas ne l'entend pas ; il est rythmé par un batteur, qui frappe contre sa cage thoracique, comme si c'était une caisse. Il avale sa salive. Un homme, ça fait quoi dans ce genre de situation ? Ça touche ? Il doit toucher. Non. Son contact va le répugner. Mais ces traces d'aiguilles, semblable aux crocs s'un serpent, Numa pense les connaître.
Il se penche sur le côté, les deux jambes à présent sur le lit, la bouteille a fini plus loin. Il rapproche sa main, lentement, sans être sûr de ce qu'il doit faire. Thomas. Des tas d'idées traversent son crâne, pourtant, il sent une forme de calme l'envahir, en contraste avec son coeur en train de battre. Quelque chose dans son hypersensibilité vient de changer.
Il dépose l'index sur son coude, un effleurement. Il retire aussitôt, comme si ce contact venait de le brûler, c'est le cas, non ? Puis, il pose sa paume, plus fermement. En dépit des tremblements de ses mains, son geste est assuré. Son pouce glisse sur les morsures des aiguilles, le serpent qui dévore Thomas, petit à petit. Numa chancèle, la pièce tourne dans sa tête, il retient son souffle. Il sent sa peau, sous son pouce, abîmée, tiraillée. Les boursoufflures laissées par l'héroïne, la finesse. Un ange, aux ailes déchirées, engluées dans le goudron de la coke, jamais libre.
Son monde touuuuurne, il tourne, ça va trop vite. Tellement vite, alors qu'il se pencha sur Thomas, qu'il tombe pour de bon sur lui.
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Thomas Loiseau
Mails : 113
Double-compte : Céleste Francoeur
Surnom : Tom, Tommy
Age du Montréalais : 29
Emploi/loisirs : SDF - Sans emploi
Portrait robot : • Parfois camé.
• Souvent paumé.
• Musique en tête, l'Esprit en miette.
Fredonne en #e00030
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Sam 31 Aoû - 19:54
Love is a Drug for me.
Thomas le regarde et attend, il sait faire que ça, passer ses yeux sur ce corps et cet être, son regard paumé, camé, mais il est serein alors il attend, calmement, laisse l'autre réfléchir ou tout ce qu'il veut, il ne sait pas ce que Numa fait, ce à quoi il pense, mais il le laisse faire et il attend, sa tête posée sur ses bras croisés, allongé en travers du lit, il attend que Numa dise, fasse, réagisse ou rien, c'est bien aussi rien, on est bien avec rien, parfois. C'est long, mais c'est pas grave, ils ont tout leur temps et y a la musique en bas, Thomas sait qu'il l'aime pas, c'est de la grosse merde mais qu'importe il n'entend que le bruit des basses qui pulsent, impulsent, et ça rythme aussi son âme et ça berce, alors il attend avec toujours son sourire jusqu'à ce que l'autre récupère un sachet, alors Thomas se redresse à peine, s'appuie sur ses avants-bras pour surveiller, regarder ce qu'il prend et c'est l'ecsta alors Thomas sourit encore, bascule son poids sur un bras pour récupérer l'autre sachet et ranger sa neige dans sa poche arrière, au chaud et à l’abri, et il se repose sur ses deux bras, le visage toujours levé, regarde le gamin lever le sachet haut face à lui, comme pour l'examiner et il se mord la langue, un peu, pour sentir et ressentir, légère douleur à peine et il sourit en le voyant bouger, récupérer un truc et c'est de l'eau, pour avaler la pilule plus facilement sûrement et Thomas marque légèrement le rythme de ses jambes, repliées vers le haut qui battent l'air doucement, en silence. C'est sûrement une belle connerie, une grosse connerie qu'ils font là mais c'est pas grave, ils ne font rien de mal. Thomas ne fait rien de mal, n'est-ce pas. Il regarde l'autre retomber, se reposer, oiseau fébrile qui trouve une branche, y a un silence perturbé par le sifflement de sa respiration, et Thomas cette fois attend autre chose, attend que ça fasse effet et il ferme un instant ses paupières sur son monde sans lumière, pour simplement être. Puis c'est trop clair alors il ouvre les yeux, les posent sur l'écran et hoche la tête en lisant. Bien, il a enfin un son à accorder avec le gamin, un rythme à lui donner et ça aussi c'est bien, pour lui. C'est la dernière phrase qui le perturbe surtout, alors il fronce les sourcils et il percute à nouveau du lieu du moment du pourquoi de cet instant et c'est fout comment une phrase reconnecte son corps et son esprit au présent et il ne sait pas ce que l'autre cherche à lui dire, à lui prouver, à préciser mais qu'importe, s'il a besoin de l'écrire c'est que ce doit être important, on ne dit que les choses importantes normalement, 'fin ça serait plus facile si c'était le cas mais c'est pas souvent le cas, les gens disent tout et n'importe quoi, des hypocrisies futiles pour meubler les silences et créer des liens mais là ça n'a pas l'air d'être ça alors Thomas reprend calmement, voix éraillée un peu qui s'élève tout aussi bas.
- ...Ok.
Il ne sait pas trop quoi dire, prend juste ce fait en compte, mais on dit quoi dans ces cas là, faut féliciter rassurer montrer que c'est pas grave ou pas important ou ignorer ou il n'en sait rien. Retourne à sa musique, c'est plus facile.
- De tout aussi... Et je fais de l'electro.
Il voudrait dire plus, raconter ce qu'il aime mais déjà le sujet n'a rien à faire là ce soir, il n'a pas à parler de lui comme ça et c'est étrange comme conversation dans cette chambre, alors il se bouffe à nouveau la lèvre pour taire quelques phrases passionnées parce que l'autre est son client et n'a pas payé pour ça, ou alors il n'a rien compris et préfère se la fermer parce qu'il le voit. Il le voit se tourner vers lui et ça pulse dans ses tempes, ce n'est plus les basses là, et il le voit s'approcher, geste vers son bras et c'est léger, bien trop rapide, mais y a un contact et c'est brûlant mais trop court, et il soupire, retient à nouveau son souffle quand c'est une main qui se pose et ça le brûle putain il est manque des gens, besoin de contact et c'est pour l'instant un rien, un geste infime, mais il relâche enfin sa respiration quelques secondes après. Peau qui cogne contre la sienne et c'est presque une caresse qu'il sent contre ses marques, ah oui elles sont là elles aussi, sous le pouce qui les découvre et il sourit dans le noir, parce que ça fait longtemps qu'il ne s'est pas piqué là, mais aussi parce que l'autre n'a plus l'air d'avoir son bug, alors peut-être que ça va aller, peut-être qu'il va correspondre à ce que le gamin cherche, peut-être qu'il a pu aider un peu et ce ne serait pas rien. Sourit, parce que ça cogne en lui et ça vit aussi, contact d'un être, chaleur d'un corps, c'est petit mais c'est bien, c'est bon, il existe. Contact. Choc. Corps qui tombe sur lui, contre lui, et Thomas réceptionne ce corps comme il peut, surpris, il ne sait s'il doit le retenir ou l'attirer vers lui parce que c'est ce qu'il devrait faire mais il n'en sait rien, ce soir c'est étrange et différents, pas dans ses codes alors il se laisse entraîner, roule sur le côté et finit sur le dos et y a Numa, chaire d'un autre contre la sienne, chaleur qui se diffuse et il sent son poids contre lui et il s’inquiète, un instant, de savoir si l'autre va bien, s'il réagit bien à ce qu'il lui a donné et si tout est ok ou pas.
- Ça va ?
Il cherche son visage, cherche son regard et ses yeux ne s’arrêtent pas, passent sur l'autre un peu inquiet, parcourt ce qu'il peut voir et il n'ose pas bouger plus que ça, parce qu'il a encore en tête leurs premiers contacts alors il ne veut pas recommencer ça, empirer quoi que ce soit. Et il a l’impression de poser cette question bien trop souvent, à voix haute ou non il ne sait pas, mais il se la pose et rien n'est normal ce soir, si une soirée ici peut-être qualifiée de normale.
Sorry si ce n'est pas très lisible ni agréable à lire, Thomas est perché alors c'est un peu écrit à son rythme krkr.
Numa Maggiorano
Mails : 156
Surnom : Weirdos
Emploi/loisirs : Pirate
Portrait robot : — Hyperesthésie.
— Tremblement essentiel
— Intolérant au gluten.
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— Mauvaise motricité.
— S'exprime via son smartphone
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Sam 31 Aoû - 20:34
Thomas & Numa
Le bleu est une couleur chaude
/!\ TW : rp pas très joyeux, mentions de drogue, prostitution, sexe et abus /!\ L'obscurité est étrange, elle lui parait tantôt lumineuse, tantôt parfaitement noir. Il bat des cils, et il voit les murs se déformer, tourbillonner comme s'ils se faisaient avaler par un cyclone. L'impression de vertige persiste, intensifiée par les battements frénétiques de son coeur. Il a conscience qu'il est plus ou moins contre Thomas, mais ses yeux s'accrochent à d'autres détails. Les rideaux en train de remuer, la poussière sur la table de chevet, qui glisse sur le côté. Ses sens sont altérés, Numa pense alors « c'est l'ectasy, c'est sûrement que ça », avant de se faire engloutir par les sensations nouvelles qui arrivent dans son corps. Pour l'instant, il sent, il ressent, il respire et soupir contre Thomas. Ça dure une éternité, ou c'est une seule seconde ? Le temps se noie dans les vertiges, dans l'épiderme du garçon contre lui. Ses doigts restent enroulés sur son bras, alors que son pouce appuie un peu plus fermement contre les traces d'aiguilles. Il sait très bien quelle sensation, ça fait, de sentir la pointe perforer sa chair, rentrer, se tendre. Ce n'est pas agréable. Sa peau est douce, fine, abîmée par la rue, et l'héroïne pas si héroïque qui lui envenime les veines. Cerveau empoisonné, carcasse intoxiquée, chair flétrie, c'en est drôle. À l'intérieur de lui, Numa rit. Et son corps tremble, davantage.
Pourquoi a-t-il fait ça ? Lui qui toujours a besoin de se préparer au moindre changement ? Pour impressionner Thomas ? Pour espérer devenir autre chose que le nerd, enfermé chez lui, loin des autres, parce qu'il est handicapé mental ? Il avait son script, pourtant, profondément encré en lui. Suivre chaque ligne écrite à la lettre, ne pas donner son nom, mais son pseudo. Tout avait foiré. Pas d'androïd, mais un humain. Qui respire, qui a chaud sous lui, qui vit. Il sait que la drogue c'est mal, autant qu'il sait que ce n'est pas gentil de dire aux gens qu'ils sont gros. Mais il ne l'a jamais expérimenté, et l'angoisse, en train de l’étouffer, l'y avait poussé. Elle était toujours là, mais plutôt que d'être une cacophonie déréglée, assourdissant sa raison, et repoussant ses envies, elle est devenue un vague murmure. Première vague de bien-être, détaché de son malêtre. Malaise de vivre, malaise d’étouffer dans son corps malingre. Mal-vivre d’être lui.
Et qui disparait, peu à peu, avalée par la moiteur de son épiderme sensible. Numa sue, ses vêtements se collent à sa peau, il a terriblement chaud. Il voit trouble, il a la sensation de tomber dans les profondeurs de l'océan. Il transpire au point de laisser une belle trace sur le bras de Thomas. De Thomas qu'il sent contre lui, qui fusionne à travers son sweat humide de sueur. Thomas dont il semble voir la détresse sous son pouce. Coup d'aiguille au creux du bras, des morsures de serpent, qu'il presse. Il laisse un soupir lui échapper, ses paupières se ferment, alors qu'il tangue contre lui. Son regard reflète le vide, alors qu'au fond, Numa ressent. Il tremble, il respire, il ressent. Thomas. Sous son pouce, sous sa peau, en train de grouiller. Thomas, si seul, fragile contre lui.
Se connecter aux gens ? Mais ça veut dire quoi, se connecter aux gens ? Comme avec internet ? Trouver le bon mot de passe ? Ou juste insérer une clef USB dans son port ? C'est ça ? Son esprit s'évapore, il se démène encore un peu, tandis qu'il se lie à lui sans s'en rendre compte. Le puzzle semble se mettre dans le bon ordre, les pièces sont claires. L'héroïne est chic dans sa chair, elle lui témoigne de son passé. Numa croit voir, sous ses paupières closes et tremblotantes, il aperçoit Thomas se démener dans la rue, l'esprit ailleurs, enneigé par la drogue, et le besoin de fuir cette réalité si brutale. Un peu comme lui, grâce aux jeux vidéos. Il respire Thomas, il le soupire, il le souffle, il le boit dans sa peau. Encore et encore. Son cerveau rit de la situation, des décors en train de changer, de son coeur en train de s'écraser contre lui. Thomas. Sa bouche est pâteuse, sa gorge le brûle. Thomas. Ce prénom, qui se diffuse comme le parfum dans ses narines.
Thomas, qui a éteint les lumières, Thomas, qui est là pour lui. Un geste anodin, cependant, ça lui a évité de s'enfermer dans la salle de douche sous la surprise. De mettre un mur entre eux, une porte, et de rendre la situation encore plus malaisante qu'elle ne l'était déjà. Thomas, contre lui, dans l'obscurité, qui vibre. Qui le regarde. Numa rouvrit les yeux. Il tourna aussitôt la tête sur le côté, et il tira un peu plus sur la capuche de son sweat. Non. Qu'il ne le regarde pas, qu'il ne constate pas à quel point il est laid. Toujours trop et pas assez. Pas assez grand, pas assez musclé, pas assez masculin. Trop jeune, trop roux, trop décharné. Trop ###.
Trop lui.
Sa main est secouée, sur son bras, poussée par le tremblement essentiel. Sa mâchoire aussi, d'ailleurs. Chose très rare, sans doute l'ectasy, qui lui donne de plus en plus chaud. Il ne veut pas que Thomas le sente, respire son odeur, observe ses yeux sans âme ou son visage. Il lui demande si ça va, alors Numa prend son téléphone. La lumière sur l'écran lui brûle la rétine, il voit les couleurs s'élever dans les airs, pendant que ses doigts clapotent. Il l'a libéré. Délivré de son emprise moite et laide, affranchi de sa main trop grande et maigre, soulagé de son contact ignoble. Pas assez et trop. Numa inspire, il expire, son coeur lui fait mal. Il se démène pour écrire, il doit recommencer plusieurs fois. Dans son cerveau, il rit de la situation, car les mots ne sont pas les bons. Dès qu'il appuie sur les touches, ils le leurrent, se mélangent, s'envolent, lui mentent. Le correcteur orthographique devient un jeu de hasard, sa pensée, et ce qu'il écrit, ça n'a rien à voir. Il se balance, toujours. Ça va ? Est-ce que ça va ? Étrangement, oui. Oui. Pour la première fois, il juge qu'être ce qu'il est n'est pas trop grave.
« J'ai chaudmais çava je crois. J'aime pas l'électronique, c'est de la merde. »
On ne doit pas dire ce genre choses, hein ? Pourtant, Numa ne sait pas mentir. Il se referme à nouveau, il replie ses genoux contre sa poitrine, il cache son visage. Parce que Thomas l'a regardé. Parce que Thomas ne veut pas de lui ; il le sait. Pourtant, ce n'est pas grave. On peut être moche et rejeté de tous, mais trouver le bonheur. Il redresse la tête, il contemple la silhouette du jeune homme dans l'obscurité. Sous son pouce, il sent toujours les traces d'aiguilles. Eh... son cerveau, cassé, à lui, se répare grâce à l'ectasy. Extase d'un instant, sens extatiques, souffle exagéré. Âme excitée, bras examinés. Numa ne sait pas ce qu'il veut. Il se persuade qu'il est là pour ça, et que pour la nuit, Thomas est à lui. Mais est-ce que Thomas le désire ? Non. Non. Ectasy, exceptionnel déni, désir inassouvi, ectasy qui excrète sa sensiblerie d'ado. Chaud. Brûlant. Sa peau est luisante. Il sent. Numa ferma les yeux, il ne savait pas s'il était capable de le faire, il doute, encore, toujours. Mais pour la première fois, il songe que rien n'est impossible, et qu'il peut se fondre en quelqu'un, dans un corps, être accueilli par la tendresse. Mais il est terrorisé, le sexe, c'est sa cryptonite.
« Ça... ça... ça v-v-va aller. »
Bégaye-t-il, sa bouche est un disque rayé, abîmé, qui bute sur les syllabes. Il dit peut-être ça pour réconforter Thomas. Mais de quoi Thomas a envie ? Qu'il l'arrête et le rejette. Ça, il connait. L'abandon, la haine, se cultiver la colère pour son cerveau mal branché, mal connecté. Il a tellement chaud ! Il tangue de nouveau, il se cogne la tête, puis il se redresse. Il doit l'embrasser, non ? Il doit coller sa bouche à la sienne, hein ? Le toucher, le caresser, sentir sa peau. Le laisser faire ?
Non...
Au final, Numa se débattit, la chaleur que l'ectasy diffusait en lui le rendait fou. Il tira sur les manches de son sweat, il en souleva le bas pour se défaire de sa couche puante. Mais il n'y arrive pas, sa tête ne trouve pas le trou, ses bras gesticulent dans tous les sens. Il ricane, mal à l'aise, il ne sait pas demander de l'aide. Il agite les mains, voilà tout. Il doit se rattraper à quelque chose, mais pour l'instant, il n'y a rien.
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Thomas Loiseau
Mails : 113
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Dim 1 Sep - 23:12
Love is a Drug for me.
Ça dure un instant qui s'étire longtemps ou trois fois rien il s'en fout, attend simplement, ressent ces tremblements et la main qui ne l'a pas lâché et il Est. Et sous ses mots Numa s'anime, le relâche, perte de sa chaleur, perte du contact brûlant et moite et il le regarde, lumière du portable qui l'éclaire et il le regarde, alors qu'il semble écrire sa réponse mais il prend un peu de temps, se balance et Thomas s'inquiète toujours, sourcils froncés il attend, attend de voir la réponse et les mots s'afficher sous ses yeux, alors il le regarde toujours, son monde réduit à cette pièce, cette chambre et l'autre être à ses côtés, et c'est étrange mais pas mauvais, il le regarde, réduit à ça ainsi, jusqu'à ce que les phrases lui soit données et c'est moins clair qu'au début mais il est rassuré, surtout amusé. Franchise déconcertante et ça lui tire un rire franc, léger, qui s'élève dans le noir et ça fait comme des grelot dans son âme. Son sourire reste sur ses lèvres alors qu'il est toujours allongé, les yeux qui pétillent dans l'obscurité, il ne s'attendait pas à ça mais au moins est fixé et ça l'amuse, pas le moins du monde dérangé par la manière dont on a qualifié sa musique parce que chacun ses goûts et surtout c'est imprévu, tellement loin des politesses sucrées qui tournent autours du pot généralement. Silence encore une pause, leur rythme est décousu et lent ce soir et c'est pas grave n'est-ce pas, Thomas aime bien, improbable et ça change mais pas en mal, il aime bien ça, ça s'accorde et pulse différemment et ça lui va, ils ont trouvé un rythme décalé mais à eux en fait et c'est pas mauvais, juste différent. Alors il reste là, bien, le visage tourné vers le plafond qu'il ne voit pas vraiment mais il garde Numa dans un coin, incapable de ne pas l'avoir dans son champs de vision et il passe ses mains sous sa tête et il est bien, c'est presque serein même si ça pulse, même si cette fois il n'oublie pas pourquoi ils sont là et il attend, le bon vouloir ou non de son client mais le terme n'est pas le bon, il n'arrive pas à mettre Numa dans cette case, à mettre le gamin sous cette étiquette même si en soit faut pas se leurrer hein, il est juste un service, un lot contre du fric et c'est Numa qui paye alors il doit pas oublier. Puis y a un son et c'est une voix et Thomas est surpris, tourne son visage et son entière attention vers l'autre garçon dont il entend le bruit. Voix trop peu utilisée qui butte et c'est un disque un peu rayé, musique cassée mais il y a des mots qui s'élèvent enfin, relâchés entre eux et Thomas est surpris et heureux aussi, il ne sait pas trop pourquoi mais il a l'impression d'avoir un truc rare, un son unique et presque précieux et il en oublie un instant de sourire avant que ça revienne. Il le regarde, encore, toujours, qui chancelle et se rattrape et se redresse. Il le regarde qui tente de se défaire de son pull et c'est vrai qu'il doit avoir chaud dedans et il le voit se débattre avec alors Thomas prend appuie sur ses bras pour se redresser aussi, s’asseoir à côté et il entend son ricanement et n'aime pas vraiment ce bruit alors doucement il s'approche et préviens de sa présence.
- Attends, laisse-moi t'aider.
Avant de prendre le bas de son vêtement et le tirer vers le haut délicatement, veiller à ne pas faire de mal et tenter d'être utile malgré tout alors Thomas tire tout le sweat vers le haut et l'en défait de sa prison de tissu et ne sait pas comment l'autre a tenu aussi longtemps dans le vêtement il aurait tellement chaud à sa place. Prend le pull avec lui pour le plier sommairement et le poser à côté et quand il se relève il percute qu'ils sont sûrement bien trop proches mais de toute façon il est payé pour ça alors il ne bouge pas et détaille la silhouette qui s'est dévoilée enfin à ses yeux et y a ce corps sous son regard, bien trop fin sûrement mais pas comme lui, et ce visage aussi qu'il cherche à travers les mèches rousses et il hésite un instant, parce que ce n'est pas à lui normalement de faire les premiers pas de faire les gestes, de chercher un simple contact et il hésite parce qu'il a un peu peur aussi, de se faire repousser encore, violemment peut-être alors il hésite, tend une main vers lui, pose ses doigts sur son bras, n'ose pas plus que ça, que la pulpe de ses trop longs doigts cogner doucement contre la peau chaude, bien trop chaude et moite de l'ado ou c'est vrai qu'il ne doit plus l'être, sinon il n'aurait pas pu venir jusqu'ici, réserver un lit, une nuit, un corps, mais il n'arrive pas à le voir vraiment autrement.
- Tu veux... Je peux t'embrasser ?
Il ne sait pas si ça peut aider, si ça peut clarifier un peu le moment, si ça peut faire avancer les choses ou les faire reculer, il n'en sait rien, propose simplement un point de départ peut-être et sinon tant pis, ou tant mieux, ou en fait il n'en sait rien, il pose juste l'idée là pour son client et non, le mot le gène toujours autant, alors il demande simplement au cas où Numa souhaite mais n'ose pas, au cas où ils ne sont pas là pour ça, pour en savoir plus ou non, comme il a pu demander pour la musique aussi.
Sorry si ce n'est pas très lisible ni agréable à lire, Thomas est perché alors c'est un peu écrit à son rythme krkr.
Numa Maggiorano
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— Intolérant au gluten.
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Dim 1 Sep - 23:49
Thomas & Numa
Le bleu est une couleur chaude
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Rien... si ce n'était l'odeur de sa sueur, couplée à celle de son gel douche et de son déodorant. Rien, si ce n'était la chaleur, le tissu en train de râper contre sa peau. Rien... si ce n'était le bruissement des draps, la présence qui se rapproche, et lui dit d'attendre. Numa se fige, les bras en l'air, crispé. Il n'aime pas ne pas voir. Il n'aime pas ne pas pouvoir calculer, ce qu'on dit, ce qu'on fait, ce qu'il dit, ce qu'il fait. Alors... il retient son souffle, noyé dans sa crainte, et il attend. Au final, son sweat glisse hors de sa tête, libère ses cheveux emmêlés, et il inspire. Ses poumons se gonflent d'une grosse bouffée d'air, il a si chaud que son visage en est moite. Sa peau est luisante, au niveau des joues et des tempes. Instant de regret, noyé par l'ectasy, qui l'extase un peu plus. Thomas est là, et il songe qu'il n'a rien à craindre de lui. Thomas est beau et délicat, affamé de contact, en famine de chaleur, la drogue, c'est son coupe-faim. Numa avale sa salive, il reste les bras en l'air, jusqu'à sentir ses muscles se fatiguer. Il rentre alors la tête dans les épaules, Thomas peut voir. Il peut détailler ses bras décharnés, il peut voir ses coudes pointus, les deux marques sur ses poignets. Il peut voir à quel point il est moche, et pas à la hauteur. Un autre rire, sec, qui s'intensifie lorsque Thomas le touche.
Numa sursaute, il se crispe davantage, mais il ne le repousse pas. Il se sent lié, plus ou moins ; son touché est ferme, il ne l'effleure pas, et ça va. Juste surpris. Les souvenirs remontent, mais se font chasser par l'euphorie. Il sent, il ressent, il respire, il expire, il savoure ce moment sans se poser de questions. Son rythme cardiaque est un cheval en galop, sa raison est en train de fuir. Son t-shirt se colle dans son dos, met en évidence ses épaules creuses, dévoile ses clavicules saillantes. La sueur laisse des traces humides dans sa nuque, ce n'est pas agréable. Mais Numa est connecté, plus que d'habitude. Il croit comprendre le geste de Thomas, pourquoi il lui tient le bras, pourquoi il a l'impression que sa main va se briser. Il en détaille les contours dans l'obscurité, il en voit les doigts, les ongles, l'écran de son téléphone donne un peu de lumière. Il se balance, il continue, en boucle, mais ça le détend. Il prend conscience de son corps, dans cette chambre impersonnelle, il ressent le touché de Thomas, dans sa peau. Ça ne brûle pas, ça ne gratte pas. C'est chaud et doux. C'est ferme.
Est-ce que le coeur de Thomas bat aussi vite que le sien ?
Qu'est-ce qu'on dit ? Qu'est-ce qu'on fait ? Il ne doit pas s'attarder sur ses peurs, il ne doit pas repenser à ce visage effrayant, cette voix forte. Non. Ce soir, c'est à lui de décider ce qu'il fera de son corps. Mais voilà. L'angoisse, véritable cacophonie déréglée, une radio diffusant de la musique à l'envers, elle reste là, dans son murmure. Elle se fait plus violente. Qu'est-ce que veut Thomas ? Et Thomas le prononce.
« Tu veux... Je peux t'embrasser ? »
Tu veux ? Qu'est-ce qu'il veut ? S'enfuir. S'arracher la peau. Ouvrir sa carcasse décharnée, sortir tout ce qu'il y a de mauvais en lui. Son cerveau mal branché, la souillure qui le submerge. Mais Thomas veut l'embrasser, hein ? Numa cligne des yeux, il tangue un peu, mais il se reprend assez. Il ricane, mal à l'aise, sans répondre. De nouveau, la chambre se fout de sa gueule. Elle tourbillonne, les rideaux avec leurs motifs de fleurs se perdent dans une spirale colorée, ça valse. Les vertiges continuent, tandis que la phrase de Thomas résonne. Je peux t'embrasser. Je peux t'embrasser. Je peux t'embrasser. Numa ne sait pas, au ton, que c'est une question ; sans le « je peux », il aurait cru que Thomas lui en donnait l'ordre. Mais là, il mesure, il pèse le poids de ces mots dans ses entrailles. C'est la première fois qu'on lui dit. Thomas, ce prénom délicat en deux syllabes, qu'il expire dans un murmure, qu'il ressent sous son épiderme. Il frissonne, alors, il avale sa salive. Thomas, et ses coups d'aiguilles dans le poignet.
Mais voilà...
Numa ne sait pas vraiment comment ça se passe.
Oh... il a déjà embrassé quelqu'un. Il devait avoir douze ans, c'était une fille de sa classe. Joséphine, avec déjà des formes, et qui faisait preuve de gentillesse avec lui. Elle était devenue son intérêt spécifique, au point il avait cru tout connaître d'elle. On avait remarqué les sentiments qui brûlaient en lui, et on avait dit que s'il l'embrassait, elle en serait heureuse. Numa avait collé sa bouche sur la sienne, et elle l'avait frappé. Plus jamais, elle ne lui avait parlé. Lui, il ne comprenait pas en quoi c'était mal. Ce qu'il avait fait ?
Mais là, c'est différent. Thomas veut un peu de lui. Peut-être un peu. En dépit de ses bras spaghettis, en dépit de ses cheveux roux, et de sa sueur. La peau de Thomas est fine, il a besoin de lui. Il le sait. Il le sait. Il en est persuadé. Numa ferme les yeux, et pour seule réponse, il pose son front contre le sien. Il a besoin d'un soutien, sinon, il va s'écrouler. Ce geste, qu'il a fait parce qu'il en avait envie, le rend joyeux. Il ne sourit pas, il ne change pas d'expression, mais son cerveau sourit. Il se félicite de ça, parce que c'est sans doute ce que Thomas attend de lui. Mais que veut Thomas ? L'embrasser ? Mais comment on embrasse ? Il est certain de vouloir sentir sa bouche ? Mettre sa langue ? Et lui, qu'est-ce qu'il doit faire, en réponse ? Il a dit qu'il n'était pas inexpérimenté... Mais... sincèrement. Ce n'est pas d'un viol, de rapports forcés qu'on apprend. Au contraire, ça l'a tué. Encore. Et encore.
Et encore.
Numa se détache, il reste naturellement franc. Il reprend son téléphone, il inspire, il expire; l'euphorie lui glisse qu'il ne sera pas jugé, qu'il n'a rien à craindre. Thomas est gentil, il ne se moque pas de lui. Au contraire. Il peine à écrire, sur son téléphone, les mots, c'est vraiment des sales fils de chien qui ne s'affichent pas correctement. Là, ils se foutent clairement de sa gueule ! Ils s'enfuient, sous ses doigts, ils tachent son écran. Ce n'est pas ce qu'il veut dire ! Numa serre la mâchoire, il tire sur sa manche pour cacher son bras. Il a honte de son corps, et de le montrer.
Au bout d'un moment, il arrive à écrire, et il montre l'écran à Thomas.
« Oui,tu ppeuxxxxx. Mè jesaispas commmmmmmment on embraaace. »
Il laisse le téléphone glisser entre ses doigts, il le laisse juger. Et lui, il se demande quoi faire, comment s'y prendre. Il ne ferme pas les yeux. Non. Il doit surveiller.
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