Peut on dire que se trouver de multiples excuses afin de ne pas jouir d'une heure de liberté dans la journée, est de la lâcheté? Non pas que Yemeth souhaitait sciemment éviter Milan, mais.. presque. Depuis leur dernière rencontre plusieurs jours se sont écoulés. Ayant toujours un emploi du temps chargé, l'androïde ne les a pas compté. Il lui a complètement perturbé sa logique. Pourtant il n'a rien ajouté de différents a des raisonnement qu'il a déjà eut. "Se rapprocher des humains afin de mieux les comprendre, et ainsi, être plus apte a leur apporter de l'aide". Alors qu'est ce qui a changé? La façon dont l'homme l'a formulé? La force de la conviction avec laquelle il a prononcé ces mots? Ses arrêts sont devenus plus fréquents depuis. Ils se font plus violents. Il arrive parfois a la machine, de se figer et d'oublier une bribe de la conversation qu'il pouvait avoir sur le moment. A d'autres heures, c'était un fragment d'un souvenir, de sa mémoire, qui filait sans qu'il ne puisse la récupérer. Le code bugué coupait l'arrivée d'information a tout moments. Une fraction de seconde était suffisante. La prochaine mise a jour promettait de le détériorer davantage. Est-ce que le risque valait la peine d'être prit? Etait-ce une façon de programmer sa mort dès le début?
Toutefois, Yemeth n'est pas encore parvenu a prendre une décision. Sans doute est-ce par peur, mais aujourd'hui il lui a répondu. Le message datait de la veille et l'invitait a se rendre a la bibliothèque, pour des recherches a ce qu'il parait. Milan semblait avoir besoin de lui. Bien que sa présence aurait pu être dispensable, il s'y est rendu.
L'androïde longeait les immenses étagères remplies de différents ouvrages, en s'arrêtant parfois sur un titre qu'il reconnaissait. C'est fout. Même sans les avoir lu, il en connaissait déjà un bon rayon. On lui avait fait engloutir une tonne de savoir en quelques secondes encore récemment. Un simple câble usb relié a un pc, et le voilà qui connaissait parfaitement les dernières recettes de cuisine, les découverte en astrologie... Pour un humain ce serait comme lui injecter de la bouillie de livres par intraveineuse.
Finalement, Yemeth débouchait dans un petit coin paisible, visiblement inoccupé. Ou, si. Occupé par Milan. Déjà là? Le robot s'en approchait furtivement, silencieux. Puis, une fois suffisamment proche, il posait soudainement ses mains sur les épaules du pauvre homme pour l'attirer en arrière:
- Hey, gaufrette!
Ops. Dans une bibliothèque le silence est maître. Il baisse d'un ton:
- Tu as de l'avance, tu t'ennuyais de moi?
Milan Horvat
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Mar 20 Aoû - 22:01
La musique résonne dans ses oreilles, mais il ne l'écoute pas. Le livre que le jeune homme tient entre ses mains presque religieusement le captive. Il ne s'agit pas d'un roman de capes et d'épées, pas non plus du premier tome d'une saga épique et encore moins d'une nouvelle à l'eau de rose. C'est une biographie. La biographie du roboticien Masahiro Mori, premier à avoir utilisé la notion de vallée dérangeante et célèbre pour son travail sur les réponses émotionnelles des robots.
Pourquoi le sujet l'intéresse-t-il au point d'en oublier son entourage ? Le livre est vieux en plus, il y a des ouvrages rédigés par des roboticiens actuels bien plus intéressants pour un amateur dans son genre. Le garçon ignorerait la question d'un haussement d'épaules. Il ne peut pas en parler. Pas à n'importe qui. Et de toute manière, c'est un secret. C'est trop fou pour être raconté, on le prendrait pour un des ces loosers sans amis qui rêve de voir son androïde prendre vie. Milan a une vie, un boulot qui lui plait, des amis et même une famille honorifique, qu'il a gagné tout seul. Il n'a pas besoin d'être pris pour un fou.
Il y a quelques jours, il s'est passé quelque chose d'extraordinaire, qu'il pensait bien ne jamais voir de ses yeux un jour. Depuis, il ne cesse de s'interroger sur ce qu'il peut faire. Aussi petite sa contribution soit-elle, il veut l'apporter. Il veut prendre part à l'événement majeur qui s'est produit chez lui la semaine dernière. Hors il n'a rien d'un roboticien confirmé, c'est un amateur qui profite de son temps libre et de l'androïde gentiment fourni par son patron pour s'améliorer : ce n'est pas un niveau suffisant pour accompagner un androïde aussi spécial que Yemeth.
S'améliorer, s'informer et s'inspirer des grands maîtres est donc obligatoire.
Milan a presque oublié qu'il a invité le principal concerné à participer à cette recherche digne d'un étudiant stressé par son mémoire. Du moins, c'est comme ça que se l'imagine le garçon, qui n'a jamais mis les pieds dans une université.
Bien sûr, le robot lui saute dessus dès qu'il le repère. Milan pousse une exclamation de surprise face au contact imprévu sur ses épaules et retourne son visage vers l'agresseur, prêt à lui sauter à la gorge. Heureusement, c'est la couleur rouge du robot qui lui saute aux yeux en premier. Yemeth ne se retrouvera donc pas écrasé contre un mur. Fusillés du regard par tous les autres lecteurs, Milan décide de leur trouver un autre coin tranquille. Il saisit le robot par le col de sa veste et l'entraîne à sa suite dans les rayons, n'oubliant pas bien sûr de prendre "ses" livres.
- Ah bah ça, si je m'ennuyais, maintenant c'est sûr que je regrette d'avoir cédé à cet ennui. - murmure-t-il en essayant de lui faire comprendre son agacement sans avoir à hausser le ton. Allez murmurer furieusement. - Y'a un bouton volume quelque part ? Oh, et d'ailleurs : oui, je sais lire, oui, je suis vieux jeu, je préfère écrire et non, j'ai pas prévu de passer la journée ici avec toi, t'inquiètes pas.
Pfiou. Il se dit qu'il commence à connaître l'androïde à force de le pratiquer, il espère avoir réussi à prévoir correctement ses questions. Son programme lle rend parfois crevant, mais manifestement, Milan doit être un peu maso de base car il en redemande.
- J'ai besoin de ton aide parce qu'on ira plus vite à deux. T'es partant ?
Yemeth
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Mar 20 Aoû - 22:42
Ainsi donc le grand savant pense devancer la créature? Tel un dieu il pense le diriger d'une main de fer à travers les gigantesques rayons de la bibliothèque? Que nenni! On ne devine pas aussi aisément l'improbable personnage qu'est Yemeth. On ne cerne pas un androïde aux personnalités et humeurs multiples, nuancées, changeantes au gré d'un code défaillant. On ne coupe pas la parole a un bavard.
- Gaufrette, allons, jamais je ne douterai de tes capacités. Bien évidemment que tu sais lire et écrire, sinon tu ne chercherais pas a triturer des codes pour Hopsi.
Afin d'éviter de dériver sur un sujet potentiellement gênant pour lui, il réfléchi a un autre sujet. C'est dans ses habitudes, pourquoi en changer tant que ça fonctionne bien ainsi?
- Laisse moi deviner, tu t'es trouvé une femelle et tu recherches des livres d'anatomie humaine pour être sûr de savoir où la mettre quand vous vous retrouverez au lit!
Là il serait certain de le gêner lui. Une taquinerie gratuite.
- A deux pour?
Il lui adresse un regard suggestif. Son sourire s'élargit
- Ohw. Je vois. Tu veux des cours?
Il replace son col. Maniaque.
- Tu aurais dû me le dire, je nous aurais dégoté un coin un peu plus tranquille histoire que si ta voix déraille.. il n'y ai pas de témoins!
Il rirait presque a sa propre bêtise. Si Milan ne finissait pas aussi rouge que sa veste, ce serait le miracle du jour. Yemeth arpente un terrain pentu.
- Allez, dis moi donc! En quoi puis-je t'aider?
Reprendre un minimum de sérieux, exécuter une tâche demandée. Il est là pour ça, sinon ce serait une perte de temps. Quoique ce terme signifie-t-il maintenant.
Milan Horvat
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Mer 21 Aoû - 22:03
Milan le fixe durant de longues secondes, sans expression.
Pour un robot chargé de prendre soin des humains, Yemeth remplit ses obligations d'une curieuse manière. Est-ce seulement avec lui ? Est-il sa seule victime ? Parce que oui, à ce stade-là, Milan se sent personnellement victimisé et il n'est pas venu ici pour souffrir, ok ? Il lui donnerait presque envie de l'assommer contre une des étagères, mais cette andouille est dotée d'une force surhumaine. Il risquerait surtout de se retrouver, lui, bloqué contre la dite-étagère et vu les sous-entendus de l'androïde, il n'a pas envie de tenter l'expérience.
Il ne comprend pas d'où lui vient cette patience avec lui. Normalement, il aurait sauté au cou de n'importe qui osant seulement lui faire la moitié de ces blagues. Il faut croire qu'il s'est trop bien habitué à son pays d'adoption : il est devenu trop gentil, comme tout bon Canadien. Trop faible, sans-couilles, abruti, lui chuchote une voix mauvaise qu'il ne connaît que trop bien et qu'il fait vite taire. Pas besoin de son avis sur ce sujet. Le jeune homme se dit même que c'est plutôt sympa, d'être gentil. Quel Bisounours.
- Tu sembles curieusement obsédé par mon aptitude à plaire et séduire, moj mali secer. - lui répond-t-il en sortant finalement de son mutisme. Il a toujours envie de le frapper, ses joues commencent à prendre une couleur intéressante, mais il tient bon. - Je devrais me poser des questions ?
« Voilà, prends ça et étouffe-toi avec en cherchant à te justifier ! » Pour une fois, juste une fois, il aimerait bien parvenir à le laisser sans voix. Sans avoir à le massacrer, bien sûr. A la batte, ça serait barbare, mais ça pourrait le faire ? Il sourit et secoue la tête, sachant très bien qu'il ne réaliserait jamais cette vision, heureusement. Il tape la tête du robot avec un de ses bouquins pour le rappeler à l'ordre et lui explique la suite des opérations.
- J'ai potassé de mon côté les programmes créés pour les androïdes en fonction de leur type. T'as l'air d'être un type plutôt poussé. J'ai besoin de plus d'infos, tu peux me trouver des trucs sur les meilleurs robots jamais conçus jusqu'à aujourd'hui ? Genre quelles sont leurs fonctionnalités, leurs concepteurs, leurs proprios ?
Avec sa mission, il devrait être content non ? Et bonne chance pour trouver de quoi faire des sous-entendus graveleux avec ça ! Milan se rengorge un peu, fier de lui. D'ailleurs, en parlant de trucs à éviter...
- Ah, et comme je te disais, Hopsi va bien, il a appris le langage des signes, ça y est. Je ne te remercie pas de lui avoir appris autant de grossieretés par contre. J'ai le robot le plus vulgaire en ASL, génial. T'es interdit d'approche à moins de cinq mètres des gamins j'espère ?
Yemeth
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Mer 21 Aoû - 23:15
Obsédé qu'il a dit. Obsédé. Sérieusement? C'était plutôt de la curiosité. Dès que le robot aborde ce sujet il perd en assurance, prend une teinte amusante. Sans parler du regard, qui a tendance à devenir plus.. fuyant? Non, décidément, c'est purement par curiosité. Aussi il faut avouer que le taquiner, c'est facile. Pourquoi s'en priver? Yemeth ne répondra que par un large sourire amusé avant d'acquiescer au reste. Trouver des ouvrages traitant de ces sujets là ne serait pas tâche ardue: une bibliothèque répond à des loi strictes. Les livres sont rangés, classés, triés. Et il se trouve que Yemeth est un androïde appréciant l'ordre et la logique. C'est dans sa nature après tout.
En revanche lorsque Milan employait le terme "grossièretés" en l'incluant lui et Hopsi, il tiquait. Lui? Apprendre des grossièretés à quelqu'un? Qu'il soit de métal ou de chaire peu importe. Il a été conçu pour faire du mieux qu'il puisse. On a certainement pas gravé ce concept dans ses codes. Argh! Il s'en mordrait les doigts. Milan ose lui faire croire ça? Ce malfrat, ce vaurien! Il ne perd rien pour attendre.
- Comme si j'allais apprendre des bêtises à ce pauvre innocent. Ce n'est pas de ma faute si tu ne sais pas taper des codes correctement avec tes énormes paluches!
Lui.. apprendre des grossièretés à Hopsi. Puis quoi encore? Il a une tête a se montrer aussi irresponsable? Aussi déraisonnable? Bon. Il l'est sans doute un peu avec le pâtissier-apprenti-codeur, certes. Mais jamais il ne ferait une chose pareille. Qu'on ne le fasse jamais douter sur ce point!
D'abord tenté de lui exposer oralement tout un CV particulièrement reluisant, Yemeth se ravisera finalement pour exécuter une petite révérence:
- Si monsieur veut bien se donner la peine de s'installer, je vais lui chercher ses bouquins.
Des oeuvres récentes a-t-il dit. Pourquoi s'arrêter à si peu? Les recettes de grand-mères ne sont-elles pas plus efficaces que des médicaments faits a la chaînes, parfois? Malgré la pique qu'on lui avait violemment envoyé précédemment Yemeth prenait son rôle très a coeur. Pour se repérer il lui suffira de regarder quelques titres a la hâte. Ensuite il avancera rapidement, sûr de lui, longera les rayons, puis se stoppera pile devant les livres qui l'intéressait. A commencer par le plus ancien: les premier robots autonomes, la façon dont ils ont étés conçu, en quel nombre, quand, par qui, dans quel but, les questions morales, les matériaux, les archives de journaux, les ratés, les réussites, ceux qui ont acclamée l'idée ainsi que ceux qui l'ont dénoncée. Milan pourrait sans doute en tirer de précieuses leçons.
Yemeth accumulait les livres et papiers, les notes, sur son bras, puis allait les déposer près du brun. Un bruit sourd, bref, retentissait. Il retournait faire des recherches aussi sec. Maintenant, des récents. Il utilisait le même procédé avant de revenir s'installer près de l'homme. Il posait l'ensemble sur la grande table, puis prenait place sur une chaise. En constatant la hauteur des deux piles, l'androïde arquait un sourcil:
- Tu disais... "on y passera pas la journée"?
Nouveau sourire. Ne serait-ce pas l'heure de fomenter? Yemeth est plutôt ingénieux, inventif. Cette partie de lui vise à lui permettre d'improviser sans mal dans des situations plus ou moins complexes. Non. Cette situation n'a actuellement rien de complexe. Cependant, une provocation de cette envergure mérite une réponse.
Lui.. grossier?
Que le sort lui soi favorable, ou il en pâtira.
Milan Horvat
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Jeu 22 Aoû - 18:13
Pour un peu, le garçon pourrait croire avoir vexé l'androïde. Cependant, pour réussir ce tour de force, ne faudrait-il pas que la machine en question possède une personnalité bien plus développée que la moyenne de ses congénères ? S'il lui fallait une preuve de plus pour l'inciter à s'intéresser davantage à l'étonnante découverte qu'avait été le loop de Yemeth, celle-ci suffisait. Il ne lui donna pas le plaisir de l'entendre se justifier et l'observa à la place partir à la recherche des informations demandées. Le jeune homme nota tout de même avec un certain plaisir qu'il avait réussi à lui rabattre le caquet.
Pour une fois.
Il s'installa aussi confortablement qu'il pu sur sa chaise dure et continua sa lecture, ne se préoccupant pas de son compagnon. Si Yemeth était capable de le gérer lui en pleine convalescence, il pouvait se débrouiller dans une bibliothèque. Et un robot n'était-il pas fait pour trier des données rapidement ? Oui, Milan avait toute confiance en ses capacités pour sélectionner les informations pertinentes qu'il lui fallait.
Enfin, c'est ce qu'il pensait jusqu'à ce qu'il dépose d'un air triomphal la premièree pile de livres, essais et journaux sur la table. Il voulut l'interpeller, mais le robot était déjà reparti se perdre dans les rayons. Il n'avait pas prévu de camper ici pour les prochains jours, il aurait peut-être du le lui préciser ? Même s'il était un lecteur avide et assidu, se plonger dans autant d'écrits à la suite et surtout, retenir les informations, allait être compliqué pour le pauvre cerveau humain qu'il possédait.
Milan le vit revenir avec une deuxième pile dans les bras, paniqua intérieurement en l'entendant toucher la table d'un grand "BLAM" et se mordit les lèvres. Faites que le robot ne reparte pas à l'assaut des étagères ! Heureusement non, Yemeth s'installa sur la chaise à côté de lui et lui offrit un de ses commentaires goguenards. Milan grimaça puis se frotta les yeux, irrités par la poussière soulevée.
- On reviendra. On empruntera les plus intéressants. On se débrouillera quoi. - il lui donne un coup de coude, comme pour l'encourager, puis saisit le premier livre qui lui tombe sous la main. Un classique. Les deux autres livres qui suivent éveillent tout autant sa curiosité. - Le Cycle des Robots de notre cher monsieur Asimov, Blade Runner de Philip K. Dick et ...La fille automate de Paolo Bacigalupi. Hum. Pour un peu, je croirai qu'il y a un message. Mais je me fais sûrement des idées, hein, moj mali secer?
Il lui sourit puis choisit maintenant les journaux spécialisés qu'il lui a trouvé. C'est plein de noms connus et de termes alambiqués. De concepts qui sont plus ou moins encore à la mode, de croyances, de conseils.
Ils n'ont pas fini.
Milan lit sérieusement pendant dix bonnes minutes avant qu'une question ne le perturbe, qu'il n'a pas pensé à soumettre à l'androïde avant.
- Yem' ? Quand on te donne un ordre, est-ce que tu as un système de morale qui s'active et le juge ? - il se tourne vers lui, sa curiosité presque palpable - Tu as déjà dû faire quelque chose qui te semblait mal ?
Est-ce qu'il est seulement capable de désobéir, ou même de mentir ? Est-ce que son programme est déjà si avancé ? Pour un menteur aussi tristement doué que Milan, c'était une question presque vitale : comment survivre dans un monde où on est forcé d'être toujours honnête ? Est-ce seulement possible ?
Yemeth
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Jeu 22 Aoû - 19:40
S'il avait voulu faire passer un message il y serait allé plus franco. Yemeth a bien compris qu'utiliser des termes cru pouvait rapidement déranger le pauvre Milan.
Le fury prenait un ouvrage sur la pile sans craindre d'y passer du temps. Pour lui, lire n'est pas un loisir. Du moins, ce ne sera jamais comme pour eux. Lui, il lui suffit d'intégrer les mots rapidement, tous s'enregistreront dans sa mémoire au fur et a mesure. Il apprendra, et point. On ne peut pas dire qu'il puisse vraiment s'émerveiller de ses découvertes, habitué a devoir intégrer des informations uniquement pour leur utilité. Ce serait un peu comme simplement lire une suite de mots sur une longue liste, a un rythme constant. Arrivé a la quarantième page l'androïde fut interrompu par son voisin. En ces lieux sa curiosité prenait de l'ampleur.
- Tout dépend de l'ordre donné, et de qui il provient.
Si un humain lui demandait de l'aider a se suicider, il en serait incapable. Il ne peut pas aller contre les trois grandes règles de base. En revanche pour autre chose...
- Pourquoi, ça te démange de me donner un certain ordre?
Il soutient son regard.
- Tu m'excuseras gaufrette mais je n'ai pas ce genre d'action en mémoire. Je sais seulement que si mes propriétaires m'ordonnait d'étrangler un chaton pour faire un rituel satanique, je serai bien contraint de le faire, même si mes codes me poussent a penser que je ne devrais pas.
Humour noir, tellement fin.
- J'ai été programmé pour obéir a mes propriétaires ainsi qu'a toute autre type d'autorité. Police comprise par exemple.
Il rapproche son siège de celui de son interlocuteur:
- Lorsque tu m'as soumis ta requête tantôt, j'aurai pu ne pas obéir. Tu n'es pas mon propriétaire. A moins que tu ne me loue pour une durée déterminée a l'avance. Un peu comme un contrat, ce que je fais pour mes petits boulots a temps partiels. Toutefois, les Ny restent une autorité bien supérieure, et c'est a eux que je dois obéissance en priorité.
Yemeth pose soudainement une main indiscrète sur la cuisse de Milan:
- D'autres questions, choupette?
Il rit intérieurement.
- Si tu voulais juste me louer, faut le dire, hein.
Cette fois son attention n'est plus porté sur les livres, la robotique, ou la question qu'on lui avait posée.
- Je sais cuisiner, tu as déjà pu le constater. Enfin.. je sais faire d'autres trucs aussi~
Il sait. Rien que le contact serait suffisant pour l'embêter. Depuis quand est-ce que ça l'amusait autant? Si tenté est qu'il puisse vraiment avoir l'impression de s'en amuser, bien sûr. Non. Certains diraient qu'il s'agit d'un test, d'une façon de mieux découvrir les humains. Pour la science!
Milan Horvat
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Jeu 22 Aoû - 23:16
C'est à la fois terrible et simple, son système de raisonnement. Simple, parce qu'il suffit d'obéir. Terrifiant de pragmatisme. Il y a plusieurs exemples dans la grande Histoire humaine qui prouvent que l'obéissance absolue n'a rien, à proprement parler, d'humain. Que c'est trop facile, de se dédouaner en prouvant qu'on n'avait pas l'autorité pour prendre la décision. Que lorsqu'on n'a pas à choisir, qu'on se contente d'exécuter, on ne prend aucune responsabilité. On n'est alors qu'une machine.
Un frisson court le long de sa nuque puis de son dos alors qu'il soutient le regard froid du robot. Il a la chair-de-poule face aux implications de cette obéissance aveugle, qu'il n'a jamais considérée sérieusement jusqu'à présent. Il n'a jamais réfléchi à ses conséquences. Cependant, maintenant qu'il commence... Cette notion d'obéissance absolue, ça lui rappelle de mauvais souvenirs. Quelle différence entre un robot et un être humain, vraiment ?
"Tout dépend de l'ordre donné, et de qui il provient." Ce que l'androïde avoue à demi-mots, c'est qu'il peut tout de même choisir. S'en rend-t-il compte ? Il est capable d'analyser l'importance et l'utilité de l'ordre, d'identifier le rôle qu'occupe au sein de la société la personne qui s'adresse à lui, et même de voir si elle a toute sa tête ou non ! Milan baisse la tête, contemple silencieusement ses mains posées sur la table. Les trois règles qui guident l'existence de toute machine intelligente (pléonasme !) ne sont-elles pas les principes de base de toute société humaine ? S'il voulait simplifier au maximum les choses, il dirait qu'androïde ou humain, c'est la même chose. Yemeth ne s'en rend pas compte parce qu'il ne veut pas, ou simplement parce qu'il ne peut pas ?
Et la liberté de penser, dans tout ça ?
Un contact sur sa cuisse le tire de ses réfléxions, le fait bondir et bloque sa voix dans sa gorge. Il n'aime pas être touché sans avoir eu le temps de se préparer mentalement quelques secondes au préalable. Juste le temps d'enregistrer le geste, de l'accepter. Les contacts soudains... ça lui fout les nerfs en pelote. Son coeur accélère le rythme, son souffle lui manque, ses poils se dressent un peu plus sur sa peau.
Le seul geste qu'il parvient à esquisser, c'est un léger signe de tête négatif pour lui signifier qu'il n'a pas d'autres questions. Le poids de cette main sur sa cuisse le fige. Impossible de s'éloigner, de s'écarter, il n'ose même plus croiser le regard de l'androïde. Sa voix lui fait défaut alors qu'il aimerait crier, s'énerver, se lever, juste pouvoir faire une scène et remettre dans le droit chemin Yemeth, qui ne voit certainement pas le mal dans ses paroles ou son geste. De toute manière, il le traitera de prude ou de sainte-nitouche. Belle ironie, venant d'un robot qui n'a sûrement jamais vu de corps nu de ses propres yeux. Tout doit lui venir d'internet, de ses références plus ou moins fidèles à la réalité, de ce que les humains racontent de l'expérience.
Milan ne bouge plus, ne pense plus. Tout son corps est crispé, dans l'attente de la suite. Un coup, un rapprochement, quelle différence vraiment ?
Non, il n'avait pas prévu ça lors d'une rencontre studieuse dans une bibliothèque.
Yemeth
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Ven 23 Aoû - 0:17
Tantôt il lui renvoie la balle, tantôt il se plonge dans un profond mutisme par gêne.. mais jamais encore Yemeth ne l'a vu se rigidifier a ce point! Impossible de déterminer la source de cette expression. Comment faire la différence entre celle ci, et celle de la veille? Là est bien le problème, il n'y en a pas tellement, et le robot... reste un robot. Il ne peut pas saisir les nuances aussi bien qu'un humain. Il ne l'est pas. Il ne ressent pas. Ses yeux ne font que capter des signes. Un sourire pour la joie, des larmes pour la peine, par exemple. Il n'est pas aussi sophistiqué et avancé que l'imagine Milan. Preuve est qu'il s'est montré sans doute trop excessif. Il l'a véritablement mit mal a l'aise sans en avoir eut l'intention.
Yemeth retira donc sa main et fit une tentative pour concentrer son attention sur autre chose:
- Eh, gaufrette. J'ai trouvé ta beurette!
L'androïde levait le livre pour lui montrer les schémas d'un circuits ouvert, de ceux faits il y a plusieurs années.
- Je ne devrais pas te montrer ça, excuse moi. Tu es trop jeune pour ça peut être.
Il repose l'ouvrage, retrouve la page sur laquelle il s'était arrêté tantôt, puis reprit sagement sa lecture. L'androïde imprimait visuellement les mots, enchaînait les phrases, les lignes, les paragraphes, les pages. Il en changeait assez vite en veillant à prendre le coin inférieur pour les tourner. Certains amateurs faisaient erreur en les tournant par le milieux, ça fini par les abîmer.
Sans quitter le livre des yeux, après un long moment de silence, il lançait a tout hasard:
- Tu connais "Matrix"?
Un classique qu'on lui avait montré il y a longtemps en pointant du doigt les trop nombreux défauts, au point d'en oublier les quelques qualités. Yemeth pourrait parfois s'identifier a Smith. Il a été programmé dans un unique but. S'il perdait ce but, cesserait-il de fonctionner? On lui en donnerait un autre? On l'oublierait, on l'effacerait? On le modifierait? Ou serait-il considéré comme "maître de lui-même", libre?
- Non, finalement ne répond pas.
Il fait mine de se moquer de lui.
- Je n'ai pas envie de devenir sourd!
Enfin. On se demande qui fait le plus de bruit jusqu'à présent!
Milan Horvat
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Ven 23 Aoû - 10:12
Un petit, tout petit sourire, étire ses lèvres alors que son souffle se normalise et que le noeud de sa gorge se défait lentement. La main est partie. Yemeth a capté sa gêne. Il lui est reconnaissant de changer de sujet tout en continuant à faire l'imbécile. Milan se redresse et passe une main dans ses cheveux pour se redonner une contenance. Le garçon ne sait pas s'il sera un jour capable de réagir normalement à ce genre de contacts équivoques. Il l'espère, même s'il en doute vraiment. Il faudrait d'abord réussir à mettre des mots sur ce qu'il essaye d'oublier depuis quelques années maintenant puis en parler à quelqu'un, demander de l'aide. Il est trop fier et obtus pour s'y résoudre. C'est son problème, c'est un mec : il peut s'en sortir tout seul. Il lui faut juste de la patience.
Les deux reprennent leur lecture studieuse. Le Croate jette un coup d'oeil à son collègue, impressionné par la vitesse à laquelle il tourne les pages. Et le pire, c'est qu'il va effectivement retenir les informations données par ces bouquins. Stupide intelligence artificielle... C'est idiot de se sentir jaloux d'un robot, qui est conçu pour être parfait, mais c'est difficile de s'en empêcher. Le jeune soupire d'ennui et se recule, penchant sa chaise vers l'arrière pour s'y balancer. Il n'a jamais été particulièrement studieux et il faut avouer que se reconcentrer après sa panique d'il y a quelques instants est une tâche plutôt ardue.
Il est bien content de la diversion que lui offre Yemeth.
- Le vieux truc filmé en vert là ? Avec les deux mondes, l'artificiel et le réel ? Je crois que j'ai vu des parties, mais je ne me suis jamais posé devant en entier. Trop vieux. - il hausse les épaules. Il ne sait même plus quel film de la trilogie il a regardé. De toute manière le postulat est tellement connu qu'on n'a plus besoin de le regarder par soi-même, non ? - Eh, ils sont pas toujours habillés de cuir ? - le garçon souhaitant oublier la tension d'il y a quelques minutes, il se permet de plaisanter là-dessus, regardant loin devant lui. - C'est ton film préféré, je parie ? T'es du genre "cuir et moustache" ? Quel coquin tu fais !
Milan ricane et repose les deux pieds de sa chaise sur le sol. Il imagine parfaitement Yemeth habillé en dominant, surtout avec son sourire plein de dents pointues. Pour Halloween, il devrait lui suggérer de se déguiser. En Catwoman peut-être ? Il choisirait le Riddler. Il a toujours adoré son costume vert et violet.
En écoutant la réponse de l'androïde, il se penche pour attraper son sac et en tirer une barre chocolatée. C'est qu'il a un petit creux lui maintenant. Il l'ouvre le plus silencieusement possible, maudissant l'emballage pour son manque de coopération, puis la croque. Il reprend, la bouche pleine.
- Remarque, je dis ça, mais t'as un côté p'tite mère très prononcé. T'es peut-être plus du côté soft, hippie et tout ça. C'est adorable. - il le regarde enfin, haussant un sourcil, remarquant à haute voix une incohérence. - C'est quand même bizarre que ton concepteur ait pensé à t'ajouter ces préférences dans ton programme vu que t'en as pas besoin pour tes fonctions de majordome. C'est pour que tu sois le plus complet possible ? T'as la chance de jamais avoir à te soucier de ça... C'est bizarre. C'est pas un cadeau qu'il t'a fait, l'Anglais.
Yemeth
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- Te taquine en #e01e44
- spc Italique
$ : 3148
Ven 23 Aoû - 11:10
Trop tard, voilà la réponse. Fort heureusement Milan n'a pas l'air de reconnaître le chef d'oeuvre dont il est question. Ou plutôt, il en a retenu ce que tout le monde peut retenir simplement en lisant un banal résumé ou des appréciations diverses qui auront étés rédigées à différents moments. Yemeth eut un rictus, pensant "c'est ça, je suis le bonhomme en cuir et t'es ma soumise?". Il ne répliquera pas cependant, craignant de retomber dans le gravleux et de gêner son compagnon de recherches.
Ses oreilles se tiraient vers l'arrière a la remarque suivante. Lui, petite mère? Peut être bien. Mais hippie, n'abusons pas.
- Ce ne sont pas des préférences gaufrette. J'ai été programmé pour voir et agir de cette façon.
Quitte a ne pas assumer ses quelques potentielles libertés, aussi infimes soient-elles...
- Je n'ai pas été conçu pour être un simple valet d'une famille quelconque. J'ai été conçu pour vous être utile, a tous, bande de sac de viandes dégénérés!
Autant y aller a fond?
- Vous manquez de logique! Vous êtes tous... contradictoires. Alors forcément, ça devait déteindre sur ce que vous fabriquez, non?
Il pose une main sur sa page afin de ne pas la perdre, avant de se tourner un peu vers le pâtissier:
- Vous êtes cinglés, tous. Mais je vous aime bien je te rassure.
Franchement, qui oserait le contredire en aillant connaissance des nombreux défauts de ce monde? Guerre, gaspillage, pauvreté, pollution, tellement de trucs qui auraient probablement put être évités si certains n'étaient pas foncièrement mauvais, égoïstes ou.. fous? Et puis... il s'est déjà interrogé lui aussi. Pourquoi l'a t on fait comme ça? Parce que l'Anglais manquait de sérieux? Ca l'amusait de s'y prendre de cette façon pour le coder? Qui sait, peut être qu'il est une farce a lui seul!
- De toute façon je n'ai pas le choix, je suppose.
Un haussement d'épaules, il se replonge dans sa lecture.
Le silence qui s'était a nouveau imposé fut aussitôt percé par le son de multitudes de gouttes d'eau s'écrasant sur la toiture. Un imprévu qui le retiendrait plus longtemps à la bibliothèque. Yemeth est étanche mais c'était un calvaire pour la maintenance une fois rentré.
- Tient, il pleut. Ca manquait.
Milan Horvat
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Emploi/loisirs : Gaufrier
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Ven 23 Aoû - 11:53
Son ricanement repart de plus belle en écoutant Yemeth lui répondre et se justifier. Il pontifie et critique les humains comme il s'y attendait de la part d'une machine. L'ordre et la logique, piliers de la vie bien menée ! Milan finit par en rire franchement. Finalement, il a peut-être lui aussi trouver le sujet pour ennuyer sans fin l'androïde ! Ce n'est que juste retour des choses !
- Pauvre bébé. - se moque-t-il en lui touchant l'épaule d'un geste faussement réconfortant. C'est aussi une manière de lui montrer qu'il est passé à autre chose. Que sa panique soudaine est tout aussi rapidement partie. - On ne te facilite pas la tâche, hein ?
Il termine sa barre chocolatée pour retenir la phrase suivante, peut-être par pudeur. "Mais tu me préfères moi, pas vrai ?" C'est une question idiote, dont il ne tient pas vraiment à connaître la réponse. Il se sent comme un gamin inquiet de voir un copain partir jouer avec d'autres en l'abandonnant derrière. La pire des trahisons pour un petit enfant, fille ou garçon !
La paire se replonge dans leur lecture respective durant un long moment. Le garçon a l'esprit préoccupé par la dernière phrase de son compagnon. Il pense, au contraire, que le robot a le choix, dans un certain degré. Après tout, qu'es-ce qui le pousse à constamment le taquiner ? Il ne l'a pas vu faire ça avec d'autres personnes. Il s'adapte à ses interlocuteurs. Du coup, il "choisit" son niveau d'insolence. Il y réfléchit tranquillement jusqu'à ce que le bavard qu'est Yemeth fasse une remarque bateau qui lui tire un nouveau rire.
- Sérieux ? "Il pleut" ? T'as déjà plus d'idées de sujets pour te rabattre comme ça sur la météo ?
Il suit son regard vers la fenêtre et perd un instant sa jovialité. Effectivement, il pleut, et à grosses gouttes.
- Bon, ben... Heureusement qu'on n'a pas prévu de rando. C'est un temps pour rester à l'abri, ça tombe bien ! Et vas pas te plaindre de la compagnie.
Et forcément, comme maintenant il est coincé, Milan n'a qu'une envie, sortir. Yemeth disait les humains contradictoires, c'était bien vrai. En soupirant à nouveau, il recommença à se balancer sur sa chaise, jouant à faire tenir son stylo en équilibre sur le creux entre le nez et la bouche. Moustache-man, moustache-man...
- Tu connais des jeux Yem' ou c'est pas dans tes codes ?
Il pleut, il mouille, c'est la fête a la grenouille. Yemeth ne compte plus le nombre de fois qu'il l'a entendu de la bouche de gamins qui trouvaient amusant de sauter dans des flaques formées dans les gouttières longeant les trottoirs. Parfois lorsqu'il pleut trop, les égouts remplis débordent un peu. Il pleut, il fait soleil, c'est la fête a l'arc-en ciel. Parce qu'après la pluie le beau temps reviens, hein. Un cycle éternel qui le laisse parfois pensif. Ce n'est pas la saison mais il arrive qu'un peu de flotte soit la bienvenue. La grenouille a fait son nid, dessous un grand parapluie. Ou une bibliothèque. La remarque de son voisin de table lui décroche aussi un rire. On allait vraiment finir par le prendre pour une mamie gâteau a force!
- Tu as des raisons de croire que je pourrais m'en plaindre, de la compagnie?
Tant que c'est pas la septième.
- J'ai appris des jeux pour les jumelles, puis plus récemment, pour le gamin a la maison. Il accepte pas toujours que j'approche, mais quand c'est le cas c'est plus pour lire des bandes dessinées ou jouer sur une console de salon. Par ailleurs, je ne pense pas qu'il y ai de jeux de société ici.
Alors quel jeu? Avec des feuilles lui apprendre à faire des origamis aurait pu être intéressant? Pas sûr que les bibliothécaires apprécient de voir des avions en papiers voleter un peu partout. Eh! Un instant. Milan lui demande des jeux alors qu'il souhaitait étudier? Yemeth ne devait pas trop dériver. Il a une mission. Et ce n'est pas celle de garder un gamin incapable de se concentrer sur ses devoirs!
- Gaufrette, soit sage., fit l'androïde en lui indiquant son livre et en repoussant le dossier de sa chaise pour le contraindre a s'installer correctement. Ne dégrade pas le matériel. C'est pas bien!
Il se remémore la remarque "cuire moustache".
- C'est bien toi qui te plaisait à m'imaginer en latex non? Méfie toi.
Il chipe le stylo de l'homme, en retire le capuchon, puis use de la surprise -et sa force- pour lui gribouiller la joue.
- Tient, t'aura l'air beau maintenant! Plus sexy que jamais.
L'androïde ne contient pas un rire.
- Tu vois que je suis toujours inspiré! N'en doute jamais choupette.
Milan Horvat
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Ven 23 Aoû - 13:25
Ses joues rosisent de plaisir en entendant sa première réponse. C'est étonnant comme cette simple phrase prononcée sur le ton de la blague lui réchauffe le coeur. Il toussote pour masquer sa gêne et continue son jeu avec son stylo, l'attrapant dans sa bouche. La suite ne le concerne déjà plus. Les jumelles ? Sa curiosité est piquée. Il savait plus ou moins pour l'autre enfant, un petit gars malade apparemment. Par drôle comme situation, ça lui donnait un caractère particulier, comme on pouvait s'y attendre. Milan ne se souvenait pas vraiment de l'avis de ses responsables lorsqu'il était plus jeune, cependant, avant son adolescence, il se traînait la réputation d'être très docile et inquiet. Normal, pour un gamin sourd n'ayant que sa mère. Le petit de la famille Ny devait avoir adopté l'attitude inverse : faire chier pour exister. Mais c'était la première fois qu'il mentionnait les deux autres. Il a donc plusieurs enfants à sa charge ?
Une exclamation lui échappe alors que les pieds de sa chaise se reposent brutalement sur le sol. Il grogne face à la réprimande et lève les yeux au ciel. Alors lui peut faire le con commme il veut, mais que Milan essaye de tromper l'ennui et voilà ! Quelle injustice, quelle hypocrisie ! Il lui tire la langue à sa remarque suivante.
- C'est pas parce que tu portes une combi moulante que t'es le dominant de l'affaire. - lui rétorque-t-il en reprenant sciemment sa position précédente et son double-jeu d'équilibre.
Aussi rapide que l'éclair, Yemeth attrape le stylo, l'ouvre et lui bloque le visage pour lui gribouiller quelque chose sur la joue malgré ses protestations. Il se libère de la prise en se tortillant et se passe une main sur la peau malmenée, surpris et prêt à répliquer l'affront. Pour un robot qui dit placer l'ordre et la logique au dessus de tout, il est bien prompt à basculer dans la gaminerie !
- Eh, on ne détériore pas les oeuvres d'art inconscient ! Tu n'oserais jamais faire ça à la Mona Lisa je suis sûr ! Vandal !
D'un geste, il s'empare de son deuxième stylo, un marqueur rouge, et profitant de son allonge, trace sa première marque sur le visage de l'androïde. Ce n'est qu'un gros trait rouge, qui s'harmonise parfaitement avec sa tenue. Le garçon y voit la marque éclatante de son succès. C'est que ça sert, ces quelques centimètres de hauteur de plus ! 1:1. Milan le nargue, fait passer son arme d'une main à l'autre. Il ne s'est jamais battu au stylo : il faut bien avouer que l'issue est moins stressante.
- Tu penses pouvoir rivaliser face à mon agilité, moj mali secer ? Moi, le graffeur le plus rapide du quartier ? - il agite de manière suggestive ses sourcils, lui sourit, puis repart à l'assaut. Sans peur et sans reproches !
Yemeth
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Surnom : "ptit sucre" by Milan
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- Te taquine en #e01e44
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Ven 23 Aoû - 14:18
Une oeuvre d'art. Monsieur -qui au passage ne doute pas de sa valeur- se prête donc au jeu? Fort bien. La taille ou la force. Qui des deux l'emportera? La bataille sera rude et féroce. La route menant au succès est toujours semée d'embûches mais il ne peut y avoir de victoire sans sacrifices. De même qu'il n'y aura qu'un unique gagnant, ce qui signifie qu'en conséquences il y aura un perdant. Yemeth est-il un perdant? Non. Nulle barricades, nulle tempête ne l'arrêtera. Encore moins un sale gosse.
Le robot dégaine a nouveau.
- Tu te prends pour Lucky Luke cow boy?
Il lève la main devant lui pour s'en servir de protection, au cas où une attaque furtive soit lancée.
- Gaufrette, choupette. On sait tout les deux que je sortirais vainqueur de cet échange.
Il n'était pas censé déroger a la règle qui lui était imposée. Il devrait sans doute reprendre son habituel sérieux, l'inviter a se re-concentrer réellement sur ses objectif tout en le guidant, en lui trouvant les bons documents, et en lui enseignant ce qui sait de son propre model, sa conception, ce qui le constitue. Il n'en fera rien, parce que comme toujours avec Milan.. il faut que ça déraille.
Dans un geste précis il attrape le poignet de son adversaire. Il détourne son attention en lui faisant croire qu'il allait écrire, alors que.. ah-ha! Non. Yemeth échoue a sa tentative pour le désarmer. Tant pis! Aux grands maux les grands remèdes. Le moyen le plus efficace serait sûrement le plus embêtant pour le gaufrier. L'androïde l'enjambe pour se poser a califourchon sur lui, de manière abrupte pour le contraindre une fois de plus, a reposer pieds a terre. Cette fois il parvient à lui prendre le marqueur, et le menace avec ses deux armes:
- Les mains en l'air, ou votre visage sera déformé pour le restant de votre jour. Monsieur.
Un sourire de vainqueur et une position.. compromettante. La bataille aura finalement été abrégée...
- Maintenant qu'on sait qui est le "dominant de l'affaire", tu te rend? Ou peut être que je dois enfin terminer cette oeuvre d'art communément appelée... visage, que tu possèdes?
Milan Horvat
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Ven 23 Aoû - 15:49
Aha, il voit que derrière la façade d'assurance, l'androïde se méfie ! Sa main levée prête à parer toute attaque et ses yeux attentifs démentent son attitude de conciliateur. Milan ne se laisse pas avoir par les petits noms. Aux aguets, il attend la suite. Yemeth ne va pas se rendre comme ça, si aisément, pas après avoir lancé les hostilités. Le Croate le nargue, agitant son stylo sous son nez, tradtionnel geste du "viens le chercher si tu l'oses !", souvent suivi du "vas te faire" si la personne en face est un ennemi.
Il est bien content que personne ne soit dans leur rayon pour assister à cette démonstration enfantine.
Yemeth passe finalement à l'attaque, lui attrape le poignet. Heureusement qu'il ne cherche qu'à jouer, parce que sinon, vu la pression qu'exercent déjà les doigts du robot sur ses os, le garçon ne donnerait pas cher de sa peau. Peut-être que cet androïde se rapproche des fourmis : petit, mais puissant. Un flash d'informations inutiles lui revient : une fourmi peut soulever jusqu'à trente fois son poids. Vu la facilité avec laquelle Yemeth l'avait porté jusqu'à chez lui, on devait se rapprocher de cette échelle. Qu'à cela ne tienne, il n'allait pas abandonner maintenant. D'un geste habile, il fit passer son marqueur dans son autre main toujours libre et gratifia au passage d'un nouveau trait son visage.
- Nul ! - mumure-t-il gaiement, se souvenant que les autres ont des oreilles fonctionnant mieux que les siennes. Mieux vaut ne pas être trop bruyant.
Vexé par cette deuxième défaite, l'androïde emploie les grands moyens. La chaise de Milan est de nouveau rabattue au sol par un poids supplémentaire. Le garçon se retrouve coincé entre son dossier et le corps du robot, posé sur ses jambes, à califourchon. Ah, c'est comme ça qu'il veut la jouer ? Très bien, il allait lui montrer ! Il se débat, cherche à lui infliger un nouveau trait rouge, mais son stylo lui est arraché. Le Croate se retrouve désarmé et pris au piège.
Yemeth pointe en direction de son visage ses deux marqueurs, un sourire n'augurant rien de bon sur les lèvres. Milan fronce les sourcils et lève ses bras pour bloquer les siens. Les voilà respectivement bloqués. Pour se donner le temps de réfléchir à un plan, il rentre dans le jeu de son adversaire.
- C'est ça, transforme-moi en Joker ! Je te pourrirai la vie, juste comme lui ! - un grand sourire étire ses lèvres, comme le célèbre clown. - Je gagne pour le moment Batsy, à moins que tu ais soudainement oublié comment compter... Ce qui serait ironique pour un robot. C'est pas ton langage maternel ? 00111011 ?
Pendant qu'il se moque et nargue, ses mains remontent lentement, toujours plus près des marqueurs. D'un autre geste éclair, il réussit à récupérer le marqueur de Yemeth et offre une balafre striant tout le visage de haut en bas à son adversaire. C'est beau, c'est tellement beau, pour un peu, il en verserait une larmichette face à un tel chef-d'oeuvre. Une photo pour immortaliser cette tête est obligatoire ! Une autre pour faire chanter ce robot-majordome tellement propret et soucieux des convenances. Enfin... Quand ça l'arrange. Il n'est pas sûr que monter à califourchon sur quelqu'un soit indiqué dans le guide des bonnes manières qu'il a intégré. Et si c'est vraiment un Anglais qui l'a créé, rien que le fait de le toucher directement devrait outrepasser toutes les régles de la décence.
- Et de trois ! Alors, c'est qui qui domine ? - le défie-t-il en immobilisant à nouveau ses deux bras pour l'empêcher d'attaquer ou de récupérer son arme. Il a toute confiance en ses capacités pour vaincre.
Yemeth
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Ven 23 Aoû - 16:35
Ah, l'étiquette. Ces règles de vie plus ou moins strictes, bien pensés. L'une d'elle aurait voulu que Yemeth se place plus en retrait. La politesse veut que l'on s'intéresse à l'autre. Moins on parle de soi plus on se met en valeur. Plus les gens parlent d’eux plus ils s’abaissent. L'ego n'a pas sa place dans les conversations, mais plutôt l’attention que l’on porte à l’autre. C'est pourquoi les meilleurs échanges sont les plus équilibrés. A chacun son tour, pour la prise de parole. Ajoutons a cela qu'il est censé privilégier un langage simple. Soutenu mais pas abusivement recherché. Parmi ces règles la dernière est la plus simple a respecter. L'androïde l'a laissé agir. Maintenant, a lui. Milan a suffisant profité de sa "presque victoire".
Avant tout, mordre le stylo pour libérer l'une de ses mains. Ensuite, d'un geste vif, précis, attraper les poignets de l'adversaire et les lui bloquer dans son dos. Pour finir, les tenir d'une main ferme pendant que l'autre reprend le crayon. Lui dessiner une petite fleur sur le front, un, deux, trois petits coeur sur la joue. Le tracé est maladroit, le Milan est un vermisseau assez gigotons. Yemeth fit mine de réfléchir une seconde, fier de jouir d'une force aussi importante par rapport aux humains.
- Ce qui nous donne, allons. Trois pour toi, et... cinq pour moi?
Il dépose un baiser volatile sur le bout de son nez:
- J'ai gagné gaufrette. Tu t'avoues vaincu? Ou alors j'ajoute des pâquerettes, des abeilles, ou autre chose.
Il sourit aussi largement.
- Cette fois ton compte est bon, lâche l'affaire!
Quand bien même Milan accepterait sa défaite, Yemeth n'était plus certain de vouloir le relâcher immédiatement. Ce ne serait pas fair play en effet. Cherchait-il seulement a l'être? Que personne n'en soit sûr.
- C'est bête, tu ne peux plus bouger! Tu fais comment maintenant?
Il se fout ouvertement de sa gueule.
- Tu vas nous faire un petit tour de magie, Houdini?
Milan Horvat
Mails : 116
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Ven 23 Aoû - 18:00
Un instant, Milan savourait le goût du triomphe, l'autre, le goût amer de la défaite.
Mais comment ?!
L'androïde avait agi sans attendre, utilisant ses dents en sa faveur, chose que le Croate n'avait pas vu venir. Avant qu'il ne puisse réagir en lui arrachant le marqueur de la bouche, Yemeth chopa ses poignets et les coinça dans son dos, les immobilisant ensuite d'une seule main. Contre une poigne pareille, il ne put rien faire. Son marqueur lui fut arraché dans l'attaque et il du subir d'autres dessins sur son visage, malgré ses tentatives pour se soustraire à son contact.
Il eut beau ruer et s'agiter dans tous les sens pour déloger de là le robot et se libérer, il dut bien se rendre à l'évidence : il était coincé. Contre quelqu'un possédant au moins le double de sa force. D'un geste rageur, il repoussa d'un geste de la tête les mèches qui lui tombaient dans les yeux et le chatouillaient. L'androïde admirait son travail d'un air songeur. Milan s'agaça encore davantage de se sentir rougir sous son attention.
Le baiser qui suivit le décompte de leurs points respectifs l'empêcha de lui rétorquer quoi que ce soit. Qu'est-ce que c'était que cette étrange obsession avec son nez, hein ? Il ne peut même pas se le frotter pour oublier la sensation qui suivit son geste.
Maintenant coléreux, Milan tente à nouveau de se libérer sous les railleries de l'androïde.
- J'ai pas besoin de tours de passe-passe pour me sortir de là, tu vas voir. - grogne-t-il en utilisant ses gestes pour se redresser. Yemeth ne cille même pas. Impossible de faire pencher la chaise. Impossible non plus de libérer ses poignets.
C'est peine perdue. Un peu essouflé, car il n'a pas retenu ses efforts, il finit par arrêter, d'autant que la friction entre leurs deux corps commence à le gêner. Bon, puisqu'il est coincé et qu'il ne peut rien y faire physiquement, il va falloir compter sur la ruse.
Le robot prend ses aises sur lui, Milan sent son poids sur son torse maintenant. Il est à moitié allongé sur sa chaise, les bras toujours dans le dos. La position n'est franchement pas très confortable. Une idée lui vient : il a essayé de pousser, mais pas de glisser... Il devient tout mou et tente de se laisser tomber vers le sol.
Grossière erreur, le voilà collé encore davantage contre son adversaire, qu'il est sûr de voir jubiler. La position est des plus équivoques, Milan pique un fard. Pourquoi faut-il toujours que ça dégénère lorsque Yemeth est présent ?
Il secoue à nouveau la tête pour dégager ses yeux de ces fichues mèches trop longues et cherche maintenant à se redresser. Sa gêne s'étend jusqu'à sa son cou maintenant.
- J'ai pas perdu, ok ? Je... réfléchis.
Et en désespoir de cause, il décide de copier le geste qui lui a couté sa victoire. Il tente d'attraper avec ses dents les marqueurs, se stoppe en plein mouvement lorsqu'il se rend compte que ça l'approche dangereusement des dents de Yemeth. Est-ce que la victoire en vaut vraiment la peine ?
Yemeth
Mails : 144
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Ven 23 Aoû - 18:53
Le pauvre homme a cru pouvoir se changer en limace pour pouvoir lui échapper? C'est rappé. Sans doute est il un peu mollasson, mais il n'est en rien un gastéropode visqueux baveux hermaphrodite mangeur de salade. Quoique, qui sait ce que le Milan peut être au fond. Yemeth n'a pas cherché a creuser encore. Du moins, pas vraiment. Toutefois il faudra bien qu'il se renseigne a propos de ce malaise démesuré lorsqu'il aborde el famoso sujet. Tout pouvait dépendre de son état d'esprit, de ses interprétations, et du degré de "cru" de la conversation. Ca, le robot l'avait saisi. Si ce n'était que mentionner vaguement un détail, ses joues viraient au rouge. Si en revanche il s'en rapprochait physiquement et poussait la suggestion trop loin, il devenait aussi tendu qu'un manche a ballais!
- Pas besoin de tours de passe-passe, hein?
C'est visible, le contact le gêne davantage chaque fois qu'il se rend compte de la proximité de leurs deux corps. Ce fut pire lorsque son visage s'est un peu trop rapproché de celui de l'androïde. Que d'erreurs, décidément.
- Dis, habituellement le perdant doit un truc au gagnant je crois?
Seulement si les règles avaient étés vues avant de lancer le jeu. Hors, ils ont improvisé. Qu'importe. Il pourrait inventer n'importe quoi, pour le moment il a le pouvoir absolu sur l'humain qui se tortillait contre lui. Dans un mouvement ample, sans interrompre le contact visuel, Yemeth dépose le crayon et le marqueur derrière lui, sur la table. C'est ce moment que choisirent les codes bugués pour un nouveau reboot prévu prochainement. Afin de s'assurer de ne pas aller contre son idée de départ, l'androïde pressait soudainement ses lèvres contre celles de son ex adversaire. Aucune réflexion dictée par une logique codée, aucune excuse pour expliquer un geste qui pourrait être décrit comme instinctif. Rien. Juste.. une action brève. Ses lèvres contre celle de Milan. Son attention étant centrée sur ce simple contact, sa prise sur ses poignets s'amenuisait. Et si son vis-a-vis n'avait aucune réaction négative dans la seconde, sa langue repousserait ce barrage afin de rejoindre sa consoeur.
Cette fois, il relâchait totalement les poignets du pâtissier. Yemeth n'est pas non plus un bourreau. Ni un violeur de bouche. Milan est parfaitement libre de le repousser.
Milan Horvat
Mails : 116
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Ven 23 Aoû - 22:22
Le perdant ne doit rien au gagnant. Ils n'ont pas convenu de gages, c'est un simple jeu. Un jeu qui est allé bien plus loin que prévu. L'humain devrait poser les limites, rabrouer l'androïde, vu que ce n'est qu'une machine destinée à recevoir et exécuter des ordres. Il n'en fera rien.
Parce que Milan est désormais à mille lieux de penser à s'échapper.
Impossible de dire qu'il ne l'a pas vu venir. Les yeux de Yemeth l'ont cloué sur place alors qu'il déposait leurs armes sur la table dans un geste lent. S'il avait pu se voir, il aurait été effaré par le spectacle qu'il donnait, pupilles dilatées, joues rouges et lèvres entrouvertes. L'incarnation de l'envie. Il était resté immobile, le souffle court, sa cage thoracique se soulevant dans d'amples mouvements. Un faon pris dans les phares d'un camion. Pas une image très romantique ni sensuelle, mais une parfaite description de ce qu'il avait ressenti sur l'instant.
Celui d'après, il se pressait avec envie contre l'étrange et merveilleuse invention qu'était Yemeth, accueillant avec joie le contact de sa bouche contre la sienne. Les yeux fermés, il savourait ce moment, refusant de seulement envisager les implications et les conséquences. Quelqu'un qui l'appréciait et qu'il appréciait en retour le voulait, ça lui allait parfaitement.
Aucune réfléxion n'était nécessaire.
Il découvrit qu'il était libre de la poigne qui le retenait lorsqu'il put poser ses mains dans les cheveux et sur la nuque de l'autre. La découverte le réjouit seulement parce que cela signifiait qu'il pouvait l'attirer plus près, toujours plus près. Il ouvrit la bouche sans résister dès que l'androïde fit comprendre sa demande implicite. Des frissons parcoururent sa colonne vertébrale lorsqu'il sentit de sa langue ses dents pointues, son goût inhabituel.
Finalement, le moment qu'il redoutait arrive. Il dut s'écarter, haletant.
Cet instant hors-du-temps se termina, la réalita lui sauta brutalement à la gorge. Il venait juste de rouler une pelle à un androïde, dans une bibliothèque, de son plein gré. Milan perdit toutes couleurs. Il venait de lui rouler une pelle ! Une énorme galoche ! Il était fait de chair, il s'était privé de ce genre de contacts avec ses congénères durant plusieurs années. C'était normal qu'il craque au bout d'un moment, non ? Forcément, après avoir batifolé... Non, pas batifolé, merde, ils s'amusaient simplement ! Mais qui s'amusait à escalader un copain et s'assoir dessus, hein ? Qui déposait des baisers légers sur le bout du nez de l'autre ? Qui donnait des petits surnoms en sucre ? Il n'avait rien fait pour susciter ce genre d'attitude, cette promiscuité, chez Yemeth, hein ? Quand est-ce... Quand est-ce que ?
Une litanie d'excuses quitta ses lèvres précédemment bien plus agréablement occupées. Il ne voulait pas- n'avait pas pensé que- ignorait qu'il... Tout était de sa faute. Un robot n'était pas censé se comporter de la sorte, il avait probablement touché un truc dans son programme, ou peut-être que Yemeth avait pensé que ça lui rendait service d'une manière ou d'une autre, mais... Non. Non non non.
Il était une horrible personne. C'était immoral, ce qu'il venait de faire. Désacrer de la sorte un robot, le pinacle de la technologie, science froide par excellence !
Et pourtant, malgré toutes les injures qu'il s'adressait en son fort intérieur, il n'arrivait pas à faire disparaître l'envie terrible de recommencer, de reprendre juste là où sa nature d'humain l'avait forcé à s'arrêter.
Sa main agrippée à la veste de l'autre le trahissait.
A partir de quel moment exactement, un concepteur se dit "hey, ce serait marrant de faire n'importe quoi"?
Dès le départ il a été pensé pour servir, comme n'importe quelle autre machine, comme n'importe quel autre outil pratique. Lave vaisselle, aspirateur, toasteur, sèche-cheveux, ventilateur, radio. On programme les objets pour un seul but, on planifie leur durée de vie pour en faire racheter d'autres plus tard. Ainsi fonctionne l'économie, hein? Mais. A partir de quel moment précis cet étrange concepteur a eut l'idée de fabriquer une pièce aussi complexe et unique? Qu'on ne lui rappelle pas que c'était dû a une curieuse commande passé un jour abandonnée le lendemain. L'excuse est valable un temps pour justifier son apparence étrange. Et pour le reste? Yemeth a été fait pour leur rendre service a eux tous. On lui a intégré les règles de base, à même titre que chaque autre bot'. Fabriqués en série ou non il ne dérogerait pas a la règle. C'est ainsi. Ca fonctionne de cette façon. On lui donne un but, un seul. On le lance, et on en profite jusqu'à ce qu'il finisse par cesser de fonctionner dans un dernier grésillement.
Alors quand? A quel moment exactement, un concepteur se dit "hey, ce serait marrant de le pousser a idolâtrer l'espèce humaine"?
Le but était de s'assurer qu'il leur vouerait une loyauté sans faille? Ou peut être fallait-il en faire le parfait pantin qui se dévouerait corps et âme même après avoir compris qu'il pourrait être apte à les égaler? Qu'y avait-il dans la tête de cet Anglais ce jour là. Question éternelle sans réponse.
Yemeth n'en voudra cependant jamais à ce personnage qui n'est plus qu'on lointain random archivé, enfoui dans sa mémoire, classé parmi les plus vieilles données futiles qu'il a dû enregistrer dans sa courte existence. Il lui arrive simplement d'espérer, parfois. Espérer? Ou juste y songer, vaguement, a cause de ce bug qui le reboot de plus en plus fréquemment.
Il s'était arrêté là, net. Qu'était-il censé faire? Qu'a t il fait? Le petit jésus lui répondra peut être dans une prière ce soir parce que là, personne d'autre ne serait en mesure de lui offrir une explication viable et.. logique. Logique. Où est-elle passée celle là? A Haïti?
Pourquoi? Pourquoi. C'est a peine s'il arrive a comprendre le concept "amitié". Surtout, pourquoi cette interrogation alors qu'il existe déjà une réponse? Ce n'est pas la première fois que Yemeth doit revisiter la bouche d'un bédoin quelconque. Enfin, Milan était-il seulement quelconque? C'est bien le seul avec qui il se permet d'être aussi... horripilant? Insolent? Naturel? Yemeth a même déjà été bien plus loin. Sûrement pas avec des bons "amis". Juste des gens qui trouvaient ça fun, intriguant, exotique.
Non, décidément non. D'un côté il a beau se convaincre que, n'ayant pas été repoussé, tout baigne. Seulement, une autre part de lui était en train de le secouer en hurlant "t'es à côté de la plaque!". Il est un joujou pour humain, littéralement. Il est achetable, vendable, serviable. C'est une boîte de conserve. Qu'est-ce qu'il lui a prit?
Il se rapproche de l'échéance, encore. Le bug ne va pas tarder.
Longtemps il a été tiraillé entre deux réponses a la fois fausses et correctes. Durant des années il s'est trituré ce qui lui fait office de "cerveau". Pour eux. Toujours pour eux. Complètement pour eux. Pour une seconde depuis le début, juste une, une petite, il a envie de l'avoir pour lui. Une petite, précieuse seconde. Sa seconde a lui. Avec Milan. De toute façon elle disparaîtra bientôt.
Yemeth s'affalait un peu tandis qu'il déposait doucement sa tète contre l'épaule du pâtissier:
- Dis... tu peux l'effacer, ce bug?
Non, pas le corriger.
- Fait le s'il te plait.
Non, pas de propriétaire, cette fois.
Ce fut la seconde de trop. C'est reparti pour un reboot.
Milan Horvat
Mails : 116
Double-compte : None
Surnom : Miles
Emploi/loisirs : Gaufrier
$ : 3631
Sam 24 Aoû - 21:36
De toute évidence, il n'est pas le seul à paniquer face à ce rapprochement fortuit.
C'est déjà tellement dur de réussir à comprendre un humain, alors pour un androïde, pensez-vous... Il est impossible de détecter quoi que ce soit en lisant sur le visage, la plupart des tics révélateurs pour un humain n'ayant pas été ajoutés dans leur programme. Toutes les micro-expressions qui sont vos alliées pour lire au travers des mensonges et tous les gestes inconscients qui peuvent être révélateurs... ça n'a pas cours avec un androïde. Et c'est terrible de se retrouver comme face à un alien alors qu'il possède la même apparence qu'un humain lambda.
Pourtant, il sent que Yemeth est en proie à une réflexion intense. Peut-être pas de la même teneur que la sienne, suffisante pour qu'il reste immobile et l'observe de ses yeux dorés. Au lieu d'y voir une fenêtre, Milan se retrouve face à une vitre sans tain. Il est seul face à ce miroir que l'humanité a conçu. Il est perdu : avec un semblable, rien ne se serait passé de la sorte. Il n'aurait même pas laissé les choses aller aussi loin, ni même débuter. Avec un autre humain, il aurait été plus agresif, l'aurait envoyé baladé. Il se serait débrouillé seul, comme d'habitude.
Yemeth... Il l'avait laissé s'approcher parce qu'un robot ne représente aucun danger. Le but de leur existence est de servir l'humanité, ils ont pour interdiction formelle de lui nuire, de quelque façon que ce soit. Qu'y a-t-il à craindre d'un androïde ?
Que ça dégénère de la sorte ? Milan retient un rire sans joie. Jamais il n'aurait pensé faire partie des dégueulasses qui utilisent de cette façon ces bijoux de technologies. Finalement, il a un problème de plus. Peut-être qu'il devrait cesser de tenir le compte.
Le garçon voudrait se lever et s'enfuir, cependant, Yemeth le coince toujours sous son poids. Il aimerait tout oublier et se perdre à nouveau dans ces sensations purement physiques. Sa main agrippée à sa veste est une manifestation de ses désirs contradictoires. Ce qu'il aimerait pouvoir agir de manière désinvolte, se moquer de toutes les conséquences ! Ce n'est pas dans son caractère. Il a toujours été un anxieux et un pessimiste.
-Yemeth, je... - il se coupe quand l'androïde niche doucement sa tête dans le creux de son cou et lui chuchote une demande particulière.
Milan a le coeur au bord des lèvres. Cette simple idée de supprimer purement et simplement le bug qui le rend si précieux le révolte. Le "non" initial qui manque de quitter sa bouche ne sort pas alors qu'il sert contre lui l'androïde. C'est une demande personnelle. Yemeth fait une demande qui le concerne seulement lui, qui n'est que son choix. Lui refuser ça, l'empêcher de réaliser ce choix, est-ce que ça ne serait pas très hypocrite de sa part, lui qui se targue d'être compréhensif et d'être capable de guider Hopsi vers la conscience humaine ? Yemeth ne peut rien contre l'ordre direct d'un humain. S'il lui dit "non", il lui enlève le droit de décider pour lui.
Il y a eu droit tellement souvent dans sa jeunesse qu'il se refuse de le faire, même pour une simple machine.
- D'accord. - acquiesce-t-il en chuchotant.
Qu'y a-t-il de plus à ajouter ?
C'est un robot, il est un humain. Ce qui s'est passé aujourd'hui n'aura pas de conséquences. Milan continue à tenir Yemeth contre lui sans rien dire, savourant le poids de son corps sur le sien et son odeur. Tant pis. Par habitude, Milan se plie à la volonté d'un autre, ignorant ses désirs profonds, qui n'ont pas leur place. Il devrait seulement être reconnaissant pour cette illusion de compter dans les yeux d'un autre que Mickey. Aider Yemeth à redevenir un simple robot, l'autoriser ainsi à retrouver sa tranquilité d'esprit, c'était tout ce qu'il s'autorisait à faire de plus. Ce n'est pas grave. même pas important, au final.
Rien ne l'est jamais.
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