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Un, deux, trois, y'en a un de trop... [PV Numa]
 :: Montréal :: Quartiers résidentiels :: Hôpitaux

Milan Horvat
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$ : 3631
Milan Horvat
Mar 17 Sep - 23:13
- Sad smo u ozbiljnim stvarima, Yem'... - murmura Milan en remontant le fil de la conversation par sms de son... de l'androïde. La lumière de l'écran rendait les mots écrits en noir sur vert ou bleu d'autant plus percutants. Oui, ils étaient bel et bien dans la merde. Quelqu'un avait découvert leur... lien. Merde, quelqu'un s'était permis de fouiller dans le téléphone de l'androïde pour découvrir leur petit manège ! Quel enfoiré ! Qui se permettait de fouiner comme ça, pour passer le temps, dans la vie des gens, hein ?! Cette relation, ça ne concernait que Yemeth et lui, pas de place pour un troisième parti ! Il allait le trouver et lui exploser la gueule, à ce Numa...

Il avait son nom entier. Un petit tour sur le web lui en apprit des belles sur le personnage : tentative de meurtre, hein ? C'est qu'on joue dans la cour des grands. Milan souffla dédaigneusement par le nez. Ils auraient peut-être des choses à se dire tous les deux, ils avaient plus de points communs qu'il ne se l'imaginait. Eh, pour une fois, ça le changerait de ne pas avoir à porter ce masque de citoyen modèle. Il commençait à devenir un peu oppressant. Relâcher la pression, ça lui ferait du bien. Quoi de mieux que de le faire sur un presque meurtrier et un stalker ? Yemeth serait sûrement soulagé d'être débarassé de lui. C'était privé, personnel, intime : Milan ne jouait pas avec cette vie privée qu'il avait mis tant de temps à se créer. Numa allait le comprendre, que ce soit par une remise des points sur les i musclée ou non.

Vu ses sms, il n'avait pas l'air très vif pour hackeur. Pas du style à comprendre les sous-entendus. Ou alors c'était un personnage qu'il incarnait, pour inciter Yemeth à s'occuper de lui ? Le Croate grogna en se redressant. Connaissant l'androïde, ça pourrait bien fonctionner. Il devait agir. Alors sans plus attendre, sans penser à informer Yemeth de ses intentions, il rangea résolument son portable dans la poche arrière de son jean et se leva. Il avait des amis à contacter.

***

Il faisait bon. Le soleil brillait encore, réchauffant le mur de béton contre lequel Milan se tenait appuyé. Il leva le visage vers l'astre, fermant les yeux pour apprécier ses rayons sur sa peau. Il guettait.

Ses amis ne l'avaient pas déçu : le hackeur avait été retrouvé en quelques jours. Il savait où il vivait, où il faisait ses courses, où il allait se faire soigner. C'était justement devant l'hôpital psychiatrique qui l'accueillait que le Croate l'attendait patiemment. Habillé d'un t-shirt noir, d'un pantalon cargo militaire et chaussé de Doc'Marteens, Milan couvrait son visage avec une casquette quelconque. Personne ne lui prêtait attention. Il n'était qu'un jeune désoeuvré parmi tant d'autres, peut-être un patient lui-même de l'hôpital. Qui s'intéressait à un jeune malade, hein ?

Lui.

Parce qu'il avait un message musclé à lui faire passer. Yemeth n'en savait rien, bien sûr, et si la Chance le voulait bien, cette ignorance ne serait jamais corrigée. Le jeune homme était outré, énervé et surtout, blessé. Atteint dans sa vie privée. Il refusait qu'un inconnu puisse s'approprier comme ça leur lien particulier, puisse les juger. Il n'avait pas le droit. Il allait le lui faire comprendre.

Comme un chat, Milan guettait sa proie tout en dorant au soleil. Lorsqu'enfin, celle-ci apparut, il ne bougea pas immédiatement. Il l'observa avancer, notant ses cheveux roux, son teint plus pâle encore que sur les photos, son physique de fil de fer. Il siffla dédaigneusement entre ses dents. Tu parles, et c'est ça qui se permet de fouiller dans la vie des autres ? Il ne manque pas de cran, ce cure-dent... Il allait le briser en deux.

D'une démarche souple, Milan lui emboita le pas. Quand le jeune stalker tourna au coin d'une rue, le Croate passa à l'action.

- Yo, Numa... Comment ça va ? - l'aborda-t-il avec naturel en passant un bras autour de son cou. Il lui offrit un sourire, mais ses yeux étaient froids et durs. - Je pense que tu me reconnais, non ? On a des petits trucs à se dire je crois. T'es d'accord, pas vrai ?

Il accentua la pression autour du cou de sa victime du jour. Bien sûr qu'il serait d'accord.
Numa Maggiorano
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Numa Maggiorano
Mer 18 Sep - 0:18




Milan & Numa
Un, deux, trois, y'en a un de trop...

Le calme d'une journée bleue. Le silence, parsemé par le souffle des intervenants et des élèves, le bruissement des feuilles, les chaises grinçant au sol, le vent en train de gronder dans le couloir. Les crayons de couleur appuyés sur le papier, la mine écrasée pour dessiner diverses formes, et qui laissaient des traces, comme des pellicules teintées de rouges ou de bleues. L’odeur du pastel, qui tachait les doigts, le parfum de la jeune femme près de lui, englobant ses poumons. Mélange de gel douche à la lavande, et de déodorant, sa poudre qui se logeait dans ses rides d’expressions, le trait de son eye-liner qui avec la chaleur se cofondait avec sa peau. L’ombre de l’arbre dans le jardin, s’étirant sur la fenêtre, et qui prétendait être une silhouette plus ou moins humaine, avec ses cheveux-feuilles et ses membres élancés. Le mur, face à lui, décoloré par le temps par endroit, son papier-peint gondolé. L’androïde au bout de la table, le ronronnement de son monteur, son visage parfait, trop parfait, qui avait un sourire effrayant. Le calme d’une journée bleu délimité par les activités du centre psychiatrique. La plénitude d’un univers aux frontières parfaitement définies, la sensation que tout était à sa place. Lui aussi, plus ou moins, jamais assez.

L’art-thérapie était censée révéler ce qu’il cachait, avec tant de férocité, mais en réalité, elle ne lui procurait qu’un vague ennui. Il avait beau avoir une très bonne oreille pour la musique, capable de traduire les notes, les retranscrire, ce n’était pour lui qu’une réaction en chaîne du programme chaotique dans son cerveau. L’art, ça ne révélait chez lui qu’un profond vide, une indifférence abyssale. Il traçait sur la feuille, sans réfléchir, ressentant davantage de plaisir à percevoir le frottement du crayon sur le papier qu’à exprimer son « enfant intérieur ». Il pouvait traduire les sons, de la même manière qu’il traduisait le français en anglais, mais tracer, contourner, peindre, dessiner, former, calquer, tapisser, c'était s'exprimer. Et Numa n’y arrivait pas.

Au moins, on ne le jugeait pas. On ne commentait pas son gribouillis bordélique, son ébauche aléatoire. Le but était de le faire participer. Mais ça... ça ne lui apprenait pas à être normal, ça ne lui donnait pas les clefs pour être neurotypique. Effort inutile, inconfort. Sentiment d’impuissance devant sa nullité, traduite par des suites de cercles, encore et encore, parce que la forme était simple à réaliser, et que de nouveau, il aimait l’odeur du pastel qui se dégageait du papier. Les lignes n’étaient pas claires, elles tremblotaient, en réponse à son corps. La séance se termina, dans le silence des langages des signes, et dans la tendresse. Numa se leva, mécaniquement, il attrapa son sac à dos, et il posa sur son crâne son casque anti-bruit. Lorsque l’intervenante lui signa s’il s’était passé quelque chose, il répondit que jamais rien de spécial ne lui arrivait. Elle s’intéressa à son état, de son manque de sommeil évident, et de ses conversations sur la nouvelle adaptation de Spider-Man — la huitième, au cinéma — qui manquaient.

Numa se contenta de répondre qu’il n’avait rien à dire, puis il sortit de son centre psychiatrique. Une fois dehors, il huma l’arôme épicé de l’essence, il cligna des yeux devant la luminosité du soleil. Il rentra la tête dans les épaules, il attrapa son téléphone. Les yeux rivés dessus, il regarda ses dernières conversations, entre Yemeth et Dolores, se glissaient Christina et ses remarques toujours acérées. Son esprit était brouillé, ailleurs, il n’arrivait pas à se sortir de la tête sa rencontre avec Thomas. Et sa peur de se lier, d’une façon ou d’une autre, avec qui que ce soit. L’euphorie passagère que l’ectasy lui avait offerte, et la même pensée dès lors qui tournait en boucle : pourquoi ne pas recommencer ? Ça... ça donne l’illusion de la normalité. Heureusement qu’il n’y avait pas de voiture à cette heure-ci.

« Yo, Numa... Comment ça va ? »

Le jeune homme releva la tête. C’était son nom, ça, Numa. Il y avait peu de chance que ce soit un passant — il n’y avait pas de passants —, car les probabilités que quelqu’un d’autre se prénomme ainsi étaient faibles... à moins de remonter jusqu’à la civilisation romaine, là... ça augmentait les chances. Dans tous les cas, Numa n’eut pas le temps de réagir, il comprenait à peine qu’on venait  de s’adresser à lui ; une voix inconnue. Voilà déjà qu’on passait un bras par-dessus son épaule, rentrant sans prévenir dans son espace vital. Il se tassa autant qu’il le put, crispé, il ne bougea plus. Douleur, brûlure, son sweat qui râpe contre sa peau. Il songeait d’abord que s’il ne mouvait plus, et qu’il restait parfaitement immobile, l’inconnu l’oublierait ; la vision des neurotypiques est basée sur le mouvement, songeait-il. Il regarda sur le côté, ses longs doigts tendus sur son téléphone. Pas de contact visuel. Odeur de... pâtisserie ? Mélangé au gel douche, au déodorant, au soleil qui avait réchauffé les habits.

Ils se connaissent ? Mais d’où ? Numa ne réagissait pas, ses yeux allaient de l’arbre face à lui, aux poubelles, puis à l’arrêt de bus. Ses pensées cavalaient dans sa tête, hystériques ; elles ouvraient tous les tiroirs de sa mémoire, elles les retournaient, elles les soulevaient dans tous les sens, et les jetaient. Retrouver le nom qui va avec le visage. Coup d’oeil d’une demie-seconde : pupille chocolat, amusant. Non. La situation n’était pas très drôle. Pas du tout. Sa peau. Pourquoi le touchait-il comme ça ? Quotidien paramétré à la seconde prêt, alarme de téléphone pour se rappeler de manger, plusieurs jours de préparation pour avoir le courage de mettre le nez dehors — comment un nez va dehors sans le reste du corps ? —, la prise des médicaments aux mêmes heures. Les rendez-vous avec le centre pour inadaptés et avec son psychiatre, toujours aux mêmes horaires. Ça ne doit pas bouger, ça ne doit pas bouger, ça ne doit pas bouger. Et son corps se balance d’avant en arrière, et son corps se balance, balance, balance, balance, avec le peu de liberté que la pression autour de son cou lui laisse. Il ne veut pas être proche des gens. Pas comme ça. Jamais. Jamais. Jamais.

Dans les rouages de son quotidien, bien huilés, un petit grain de sable venait de se glisser. Et tout est foutu. Son poul s’accélère, l’angoisse se serre dans sa gorge. Réfléchir et réagir. Quand on lui parle, on attend une réaction. Numa clapote sur son téléphone, avec tellement de stress qu’il doit se reprendre plusieurs fois pour écrire.

« Nonnn, je ne suipas d’accord. Lâchem-mmmoi.
Et jenconnais personne qui a un anneau de vache au nez.
»

Et naïvement, Numa le laissa lire sur son écran.


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Milan Horvat
Mails : 116
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$ : 3631
Milan Horvat
Mer 25 Sep - 22:10
C'est dingue comme il peut avoir l'air délicat, ce mec. S'il serrait trop son cou, risquait-il de le voir éclater en petits morceaux, comme un verre trop fragile ? S'il le poussait un peu trop fort ? Par instinct, il évitait les gens aussi malingres. Toutes ces personnes qui marchent en baissant la tête, en se cachant dans des vêtements trop grands, en se perdant dans la musique écoutée trop fort avec leur casque. Trop dangereux d'être vu en leur compagnie : on pourrait penser que vous êtes un des leurs ! Rien n'est pire que de se retrouver dans le camp des faibles.

Numa doit sûrement appartenir au rang des idéalistes. Ceux qui pensent pouvoir vivre par proxy, en s'inventant et incarnant leur propre image de la perfection. Ceux qui ont abandonné l'idée de pouvoir un jour se mesurer physiquement aux autres et qui préfèrent agir par derrière, dans l'ombre. Pas étonnant qu'il s'amuse à hacker des téléphones... C'est sûrement la seule chose qu'il fait correctement. Quel dommage qu'il s'en soit pris à la mauvaise personne. Milan retrousse les lèvres, prêt à mordre. Le mouvement de balancier de sa victime l'agace, lui qui est un fervent partisan des décisions fermes. Tu sors ou tu rentres, tu tapes ou tu courres, t'agresses ou tu te tais.

Son bras se resserre, coinçant sans pitié le rouquin entre son avant-bras et son biceps. Au moins, sa petite "leçon" sera rapide, le gars a l'air très impressionnable. C'est ridicule. Il l'observe avec dédain attraper son téléphone et taper frénétiquement sur le clavier.

- Quoi, t'appelles les flics, maman, ta copine ? Que c'est mignon.

Et en plus il se foire ! Mais comment voulez-vous qu'il remplisse son rôle de racaille si l'autre en face est déjà aussi terrorisé qu'une souris devant un chat ? Où est le défi, où est l'amusement ? Milan fronça les sourcils et souffla bruyamment. Allez défendre un copain contre une flipette dans ce genre... En parlant de celle-ci, la voilà qui agite fébrilement l'écran de son portable devant ses yeux. Le Croate attrape le poignet tremblant pour stabiliser le tout et pouvoir effectivement lire le message.

- Mais... - ses yeux s'agrandissaient à mesure qu'ils arrivaient près de la fin du texte. Sérieusement ? Le mec avait quatorze ans ou quoi ? Il l'observa d'un air méfiant, cherchant à déterminer son âge réel. Non non, il avait forcément plus ! - C'est quoi ce débile...

D'un geste habile, il pique le téléphone de la main de son propriétaire et le fourre dans sa poche. Il se foutait de sa gueule ouvertement, c'était forcé. Comment un vrai débile pourrait hacker le portable d'un robot, hein ? Impossible ! Il jouait un rôle, cherchait à se faire passer pour un pauvre gars injustement victimisé. Milan l'étrangla gratuitement pour la peine. On ne moquait pas de lui sans le regretter !

- Genre tu ne me reconnais pas ? Eh, tu m'fais trop de peine Numa, viens, je vais te rafraîchir la mémoire.

D'un pas rapide, Milan entraîne le petit jusqu'à un refoncement et l'envoie valdinguer contre un mur en crépis. Dire qu'il a osé se foutre de lui... Le Croate le dévisage avec mépris quelques secondes avant de tirer le fruit de son larçin de sa poche pour l'agiter devant lui.

- Regarde-moi bien Numa, vas-y, j't'autorise. J'crois qu'y a des trucs qui me concerne dans ton tél'. Des trucs vraiment persos. Qui te concerne pas du tout, ducon. Tu peux me dire comment t'y as eu accès ?

Il hésite, se demande si ça vaut bien la peine d'y aller à la manière forte. Le gars n'a pas osé soutenir son regard une seule fois depuis qu'il lui a sauté dessus et il se balance d'avant en arrière. C'est presque triste tellement c'est pathétique. A-t-il vraiment envie de cogner sur un geek rachitique ? Bof. Y'a pas de gloire à en retirer. Si ça s'apprend, il aura l'air ridicule. La force se mesure aussi à ses adversaires, s'il commence à taper sur les nuls, on l'associera à eux. Milan préfère conserver sa place parmi les durs.

- Tu trouves ça marrant de faire chier des inconnus en piratant les portables ? De faire chier un androïde ? T'es pathétique mon gars. Et regarde-moi quand j'te parle, on dirait un débile !
Numa Maggiorano
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Numa Maggiorano
Mer 25 Sep - 23:40




Milan & Numa
Un, deux, trois, y'en a un de trop...

Il n'a pas de copine. Sa mère est à New York. Et la dernière fois qu'il a eu la police face à lui, Numa s'était fait plaquer au sol sur un malentendu, poussé par un flic trop zélé qui était fier d'écraser un gamin d'à peine cinquante kilogrammes sur le carrelage. Il ne pensa même pas à prévenir ses proches, les quelques personnes à qui il accordait de l'importance, et qui le lui retournaient. C'était presque impossible pour lui de demander de l'aide, il cherchait un moyen de régler la situation. En dehors de ça, il continuait de se balancer, en dépit de la douleur dans sa nuque, et de la présence écrasante de l'inconnu. La manche de son habit râpait contre sa nuque, le contact physique était une torture ; un effleurement le brûlait pendant de longues minutes. Et la proximité avec autrui, surtout lorsqu'il ne la désirait pas, était une source d'angoisse. Et l'angoisse, elle écrasait sa voix dans sa gorge, elle bourdonnait dans sa boîte crânienne, tandis que ses yeux se fixaient sur plusieurs points aux alentours.

Le type lui attrapa le poignet, ramenant à la surface des souvenirs profondément enfouis. Numa ne chercha pas à se débattre, il savait que c'était inutile ; plus il se débattait, habituellement, plus ça durait longtemps. Au final, il avait fini par ne plus réagir, et laisser son corps s'emparer du sien dans des mouvements frénétiques et moites, sans réagir. Depuis son enfance, il avait appris à s'accommoder de la dépersonnalisation. Une coquille vide pour les uns, un débile pour les autres. Numa se contenta d'attendre que son agresseur lise — parce que c'était bien de ça dont il s'agissait, non ? —, sans se douter de ce qu'il se passait dans sa tête. À aucun moment le jeune homme n'avait pensé à ce que l'autre s'empare de son téléphone, il se retrouva démuni, abandonné dans sa carcasse malingre. Il releva les yeux sur lui, vides, sans la moindre expression. Sans sa façon de se tenir, la tête rentrée dans les épaules, sans les tremblements de ses mains qui s'accentuaient, il était impossible de savoir s'il ressentait quelque chose. On disait souvent que les trucs de son genre n'avaient pas la capacité de penser, qu'ils avaient une conscience aussi évoluée que celle d'un chien. La preuve ? Numa ne manifestait pas de douleur, son angoisse était absente de son regard. Et pourtant, il ressentait, avec une force herculéenne qui aurait soulevé des montagnes. Avec une vivacité telle que la confusion régnait dans son être cassé.

Balloté dans un coin, le nerd rencontra le mur. Son crâne se cogna contre, et il tomba sur les fesses. De nouveau, sans qu'une expression de douleur ne sorte de sa gorge. Il était dans un état second, privé de sa voix qui s'encrait sur l'écran de son téléphone. Enfermé dans son esprit, et son corps maigre. Si le Milan le voyait comme un gamin fébrile, incapable de répliquer, il se trompait. Depuis qu'il avait un clavier, il privilégiait ce mode de communication, puisque la plupart des valides ne connaissaient pas le langage des signes. Leur petit monde étriqué n'acceptait pas les monstres informes, les débiles, comme l'autre le disait si bien. Numa se redressa, une brûlure cuisante dans le crâne et la nuque, ainsi que le poignet. Là, il avait la haine, soudain.

C'était une belle journée bleue. Le temps était doux, les rayons du soleil brillaient dans le ciel, et éclairaient la ruelle dans laquelle ils se trouvaient. Le ronronnement des voitures raisonnait plus loin, la voix, vibrante de la vie, était portée par le doux murmure du vent. Numa ramena ses bras autour de lui, son coeur tambourinait si fort dans sa poitrine, qu'il n'arrivait pas à penser. La peur était cacophonique, elle étouffait sa raison. Mais bientôt, alors qu'il voyait son agresseur se pavaner avec son téléphone à la main, elle fut coupée par une colère sourde. Il faisait des crises de rage, si on lui privait de son téléphone, et malgré son poids, il pouvait faire preuve d'une force prodigieuse. Il détestait les neurotypiques, sincèrement. Les brutes, les petites racailles frustrées, leurs sourires narquois qui voulaient dire mille choses, leur assurance, leur vision étriquée de l'univers. Les délinquants et les bully, les professeurs et les psychiatres, les commerçants et les policiers. Femme ou homme, ou autre, qu'importe. Ceux qui sourient par complaisance, car ils sont mal à l'aise. Ceux qui balancent qu'avec un peu de chance, on trouvera un remède, ou un moyen de tuer le gêne anormal avant que les bébés non-conformes ne naissent, ceux qui ne croyaient pas qu'il était handicapé, et ceux qui le traitaient comme une petite chose fragile. Le moule formé, sans aspérité, doux au toucher, mais creux. Les cases qui manquaient, parce qu'il avait fini par jeter à la poubelle celles qui ne lui servaient pas.

On dirait un débile. On dirait un débile. On dirait un débile. On dirait débile. Débile. Débile. Débile. Débile.

Regarder dans les yeux.

Numa releva son regard ocre sur Milan, mais il n'y avait qu'un profond vide dans ses pupilles. Il se redressa, et il répondit de sa voix éraillée, en bégayant :

« J... j... je...  je... suis p-p-p-pas dé-dé-dé-dé-débile.  »

C'est ton esprit, conforme, qui l'est.

« Du-du-du-con. »

Tu crois faire le fier ? Qu'est-ce qui te gêne ? Comprendre que je suis un putain de freaks ?
Mais je ne suis pas faible.
J'ai survécu à pire. Edwin était un monstre plus horrible que toi.


« Ju-ju-ju-ju-juste...  »

Le mot reste bloqué dans sa gorge, dans un profond silence. Et pourtant, il enfonce la barrière de ses lèvres, brutalement :

« Aut-aut... aut... autiste.  »

C'est bien la première fois que Numa ose le dire. Ce mot qu'il a toujours trouvé sale, embourbé dans la honte.

Je te déteste. Davantage pour m'avoir forcé à le dire.


Sale parce qu'il le caractérise. Parce que c'est lui.

Et sans prévenir, il se jeta sur Milan. Il donna de toutes ses forces un coup dans son tibia, en lui arrachant son téléphone des mains.


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Milan Horvat
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Milan Horvat
Mar 29 Oct - 19:37
Franchement, pour une rencontre avec un hacker, Milan est déçu.

C'est pathétique. Un pauvre gars tout maigre et tout petit, recroquevillé contre un mur pendant que lui le menace. Y'a vraiment pas de quoi se vanter en soirée. Le Croate pousse un soupir et lève la tête vers le coin de ciel entre les deux immeubles. Gâcher une si belle journée pour ça... Il fait trop bon, le soleil devrait être en train de hâler sa peau et de le réchauffer, et voilà qu'il se retrouve à l'ombre dans un cul-de-sac. Avec un gars qu'il ne connaît pas, dont il n'a rien à faire et qu'il ne veut jamais revoir. Allez, il a d'autres choses à faire. De toute manière, si Yemeth a vent de cette rencontre ridicule, il se prendre un sermon de deux heures, le jeu n'en vaut pas la chandelle. Il lui apprend juste la leçon et il rentre.

Ce Numa est trop bizarre pour lui.

Quand il baisse la tête, celui-ci s'est redressé e serre ses petits poings fragiles. Milan hausse un sourcil dans un geste parfaitement maîtrisé. C'est instinctif chez lui, il n'a pas eu à s'entraîner devant le miroir comme tant d'autres. Les choses se pimenteraient-elles enfin ? Révèle-t-il sa véritable personnalité ? Il le regarde dans les yeux et quel que chose le gêne. Il manque... Il y manque la peur et l’incompréhension des minutes précédentes. C'est le regard dérangeant de certains camés, des personnes en manque ou juste fatiguées de leur sort de punching-ball humain. C'est le regard qui annonce un retournement de situation.

Le Croate serre les dents et carre les épaules pour se préparer au corps-à-corps qui se profile. Vraiment, il se serait passer de cogner un débile. C'est vraiment peu reluisant.

Le maigrichon se lance dans une série de bégaiements qui fatiguent l'autre garçon. Crache le morceau bon sang ! Le Croate voit le temps qui passe, voit ce qui va se passer, ça l'énerve encore plus. Arrête de montrer tes faiblesses, prends sur toi, protège-toi ! On ne lui a jamais appris à se forger sa carapace ? Milan est déstabilisé. Il n'aime pas être confronté aux faiblesses des autres, ça le ramène trop aux siennes. N'a-t-il donc même pas la décence de le comprendre instinctivement ? Il se retrouve dans ce bégaiement, trop sembable au sien lorsqu'il apprenait à former correctement ses mots. Un tic nerveux lui déforme un court instant la bouche. Autiste. Le mot est lancé.

Il va cogner un autiste.

De manière instinctive, il lèves les bras pour se protéger de l'assaut prévisible. Numa frappe son tibias gauche et lance le bras vers son portable. Milan réagit d'instinct : son poing vole directement vers le nez du petit maigrichon, l'impact lui tirant un peine plus qu'un grognement. Il n'y est pas allé de main morte. Son autre main part immobiliser le poignet de son adversaire et le tord, récupérant aisément le téléphone.

- T'es petit, essaye au moins d'être malin... Tu gagneras pas de front. Cantonne-toi à tes lignes de codes et engage dess mecs pour te défendre, tu seras gagnant. Te relèves pas.

Milan ne fait pas l'erreur de s'accroupir face à lui, mais farfouille dans sa poche pour voir s'il n'a pas un paquet de mouchoirs à lui filer. Péter le nez d'un handicapé... Il se sent mal. Il a vraiment envie de s'arrêter là. Finalement, ça ne lui va pas de jouer les super-héros.

- J'vais être plus clair vu que tu suis pas tout. Tu laisses Yemeth tranquille, je te laisse tranquille. C'est pas compliqué, nan ?
Numa Maggiorano
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Numa Maggiorano
Mar 29 Oct - 21:52




Milan & Numa
Un, deux, trois, y'en a un de trop...

Bam. Le coup était parti, Numa recula de quelques pas. Il cligna lentement des yeux, sans exprimer la douleur. C'était comme si on venait de frapper un sac de sable. La vérité, c'était qu'elle était là, la douleur. Coincée quelque part dans sa gorge, tassée sur elle-même, sans se montrer ; une présence invisible. Il ne porta pas sa main à son nez, il se contenta d'un battement de paupières, et de se tendre. Il récupéra son téléphone, de nouveau, et quand il fouilla dans ses poches, Numa se contenta d'émettre un ricanement. Sans joie, sans cynisme non plus. La situation n'était pas drôle, mais il ne riait pas parce qu'il la trouvait drôle. Il ricanait parce que c'était sa façon d'exprimer l'angoisse, et la douleur. Il recula encore, il repoussa l'autre autant qu'il le put. Pas de contact physique. Surtout pas là. Le sang coula sur sa bouche, sans qu'il n'y porte d'attention particulière. Son cerveau était en train d'emmagasiner trop d'informations en une durée trop courte. Une agression, le ronronnement des voitures à quelques rues, un téléphone qui sonne pas loin. Il rentra la tête dans les épaules, ses cheveux roux tombaient sur ses yeux ocre, il les posa sur le côté. Si les premiers mots de l'inconnu se mélangèrent aux sons de la ville, des notes perdues dans une symphonie chaotique, le reste lui parvint.

Yemeth. C'était quoi le rapport avec lui ?

Numa se balança un peu, d'avant en arrière, ses mots butaient sur les premières syllabes de ce nom. Qu'il connait. Auquel il parvient à donner un contexte. Yemeth, le bug. Yemeth qui ne veut pas parler du bug, Yemeth qui... Son ricanement, son écholalie s'arrêtèrent brusquement, comme si on venait de mettre une chanson sur pause. Il regarda l'inconnu sur le côté, son téléphone qu'il tenait. Il peinait à respirer, mais Numa gardait assez de lucidité pour ne pas sombrer totalement. Des agressions de ce genre, il savait y faire face depuis l'enfance. Entre les professeurs qui se mettaient à claquer leurs mains près de lui pour le faire réagir, les enfants qui hurlaient ou faisaient racler leurs chaises sur le sol, en le bousculant. Tout ça. Mais ce dont il avait besoin, là, c'était son portable. Il remonta ses mains au niveau de ses yeux, en signant par réflexe :

(Rends mon téléphone, abrutit.)

Parce qu'il était toujours furieux. Il avait beau être silencieux, la colère, elle... persistait. Il alla ajouter autre chose, puis Numa se rappela que la plupart des gens ne signaient pas. Il serra les poings, il garda ses gestes en suspens. Sa respiration sifflante fut ses seuls mots, jusqu'à ce qu'il se rappelle que pour ce genre de situation, il avait une solution de secours. Son nez continuait de saigner. Il prit son sac à dos, il l'ouvrit, il plongea sa grande main maigre dedans, et il retrouva son deuxième téléphone. Au cas où il y avait un souci avec le premier, au cas où il l'oubliait, ou qu'il le faisait tomber. Au cas où, on le lui volait. Il tapa son code à dix chiffres — il avait depuis quelques années appris à détourner les objets connectés pour les améliorer. Yemeth. Yemeth. Yemeth qui a une voix insupportable, une tenue rouge à lui faire saigner les yeux. Yemeth qui était gentil, et attentif, qui avait appris le langage des signes simplement pour lui. Et qui connaissait Spawn ! Un androïde avait une meilleure connaissance en comics que le vendeur de bandes dessinées au coin de la rue !

Ses doigts tapaient vite. Il était en train de rassembler ses idées, en même temps qu'il écrivait. Avec le stress, et la fatigue, son français n'était pas très bon. Après tout, ce n'était pas sa langue d'origine.

« Yemeth. Je le connais. Pourquoi tu veux que je le laisse tranquille ? Ce n'est pas moi qui ai voulu l'employer. Crétin. »

Et il ne pouvait pas s'empêcher chaque fin de phrase par une insulte. Numa lui montra son écran, après avoir tiré sur la manche. Il ne se souciait pas vraiment de son vis-à-vis ni de la situation. Comme si le statut d'agresseur de Milan n'avait pas de rapport. Il le détaillait sur le côté, et il se retourna pour continuer à écrire. Au cas où, il voudrait lui subtiliser son autre téléphone. Il clapota :

« Attend.
T'es qui ? Ah.
Le mec qu'il appelle Gauffrette ?
»

Numa était en train de retrouver les conversations volées à Yemeth et Milan. Il secoua sa main gauche, et il se rendit compte d'un truc. Un moment de battement, et il commença soudain à le harceler de questions.

« Milan. MIlan.

C'est toi qui lui a défait su “ bug ” ? Pourquoi et comment ? Yemeth m'a dit un peu, mais il ne m'a pas dit comment ! Alors je me suis introduit dans son téléphone, enfin, pas moi, parce que je ne pourrais pas physiquement m'introduire dans un téléphone. J'ai juste pris ses données. Comment t'as fait ? T'es capable de défaire un “ bug ” — ce n'est pas un bug, c'est une erreur de langage —, mais t'as pas l'air doué en informatique. Généralement, les cons comme toi qui frappent les gens sans demander, ils ne savent même pas utiliser Internet Explorer.

No offense ;))))
»

Numa utilisait des smileys, parfois à l'écrit, ça indiquait son humeur du moment. Il secouait sa main gauche, et il se balançait d'avant en arrière. Il était occupé à taper, et taper, sur son téléphone, pris dans son intérêt spécifique. Son psychiatre dirait sans doute qu'il essayait de fuir face à la situation de stress ; sans doute. Mais pour lui, c'était une façon de communiquer avec son agresseur.

« T'as entendu parler des Artilect ? Il parait que ce sont des androïdes avec une conscience. J'y crois ! J'ai trouvé plein d'infos sur ça sur internet ! Alors quand Yemeth a parlé de son “bug”, j'ai tout de suite pensé à ça. Comment tu as fait ? Il était d'accord ? C'était ce que Yemeht voulait ? Tu as effacé quelle ligne de code ? Tu as fait sauter quelle protection ? Je n'ai jamais hacké un androïde avant !!! Dis-moi. Dis-moi. Dis-moi ????? C'est parce qu'il aurait donné l'autorisation de façon consciente ? Et c'était quoi à proprement parler, ce bug ? Tu sais ???????? »

Numa continuait d'agiter sa main gauche, il se calma seulement pour laisser Milan lire. Enfin, il espérait qu'il allait lire. Il avait ouvert un traitement de texte sur son deuxième téléphone, la luminosité était assez basse, et le fond blanc tirait sur le gris. Il se balançait, encore.

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Milan Horvat
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Milan Horvat
Ven 15 Nov - 9:35
Il arrête de chercher un hypothètique paquet de mouchoir alors que Numa se redresse et lui signe de lui rendre son téléphone. Les gestes familiers le suprennent. C'est étonnant que quelqu'un comme lui sache signer. Pris de court, Milan lui signe en retour un bon gros « non ». Juste pour le principe. Son geste instinctif échappe à l'autre jeune, qui a encore baissé la tête et serre ses petits poings, frustré par sa propre faiblesse. C'est bête de jouer au hackeur être de se retrouver à visage découvert devant une de ses victimes par proxy. Enfin, « victime ». Milan ne se définit pas ainsi. Jamais. Disons plutôt « parti concerné ».

Il l'observe avec un regain d'intérêt. C'est rare, de tomber sur quelqu'un capable de s'exprimer dans le langage des signes. Comment a-t-il appris ? Plutôt, pour quelles raisons ? Sa voix fonctionne. Le monde est sûrement à ses pieds, prêt à satisfaire le moindre de ses besoins. L'avantage d'être « particulier ». Est-ce une autre manière de jouer l'intéressant ? Curieux de voir la suite, il le laisse fouiller ses poches et tirer un second téléphone, qui lui offre toutes les justifications nécessaires pour garder celui caché dans sa poche arrière de jean. Qui a besoin de deux téléphones, hein ? Les choses sont très bien comme ça.

Numa tremble et se balance d'avant en arrière, c'est dérangeant. Milan a beau jouer l'imperturbable, il n'est vraiment pas à l'aise face à lui. Il sort trop de l'ordinaire, il n'a pas les attitudes habituelles des autres personnes qu'il est amené à croiser dans sa vie quotidienne. Et encore une fois, cette fragilité qu'il dégage par tous les pores de sa peau irrite le jeune Croate au plus haut point. C'est un mélange douloureux de compassion, de pitié, d’inquiétude, de haine et de colère. Beaucoup trop d'émotions en même temps, qui se transforment en une seule certitude : il ne l'aime pas. C'est viscéral. Il le ramène trop à ses propres insécurités.

L'autre s'agace sur son téléphone, rédige un message. Pourquoi n'appelle-t-il pas plutôt quelqu'un à la rescousse ? Milan en ignore les raisons, mais ça ne l'arrête pas pour le juger. Quel crétin. Pas un brin de jugeote. Ou alors il envoie un message à l'aide avec les coordonnées GPS en se disant qu'il est trop bête pour s'en douter. La moutarde lui monte au nez. Ça va bien deux minutes d'être pris pour un con ! Il avance la main pour lui décocher une tape sur l'épaule, sûr que le geste inattendu lui fera lâcher son téléphone, mais l'autre bouge soudainement et lui attrape la manche, agitant frénétiquement son téléphone devant son nez.

Milan se dégage avec violence de sa prise sur sa manche, outré de ne pas l'avoir vue venir. L'autre s'éloigne d'un pas et se détourne pour continuer à taper comme un fou sur son écran. Il n'a même pas eu le temps de lire le premier message, apparemment à son intention, qu'il lui met déjà sous le nez un autre. Le Croate a tout juste le temps de reconnaître le surnom que lui donne Yemeth qu'un déluge d'interrogations s'abat littéralement sur lui. Le téléphone qu'il a dans sa poche se met à vibrer de toutes ses forces alors que Numa s'agite en face de lui, comme transfiguré, complètement à part dans son monde.

- Putain mais tu te calmes ? – dit-il en éloignant de lui Numa, inquieté par cet interrogatoire passionné. Ce n'était pas du tout la réaction à laquelle il s'attendait en mentionnant Yemeth.

En maugréant dans sa barbe, Milan tira de sa poche le portable du hackeur et fut étonné de le trouver déverrouillé sur un traitement de texte. Il fronça les sourcils. C'est quoi ce délire, hein ? Une minute il est recroquevillé contre le mur et voilà qu'il le bombarde littéralement de questions, bien trop rapidement pour qu'il ait seulement le temps de les lire, encore moins d'y répondre ! Et qu'est-ce qu'il est censé faire, hein ? Taper ses réponses ?

- Qu'est-ce que tu branles... – marmonna-t-il en lui choppant le poignet pour l'empêcher de bouger et pouvoir enfin lire son dernier message. La mention des Artilects lui tira un haussement de sourcils involontaire. Qu'est-ce que ça venait faire dans la conversation ça ? Et plus il avançait dans le paragraphe indigeste de l'autre, plus ses sourcils tentaient de rejoindre la racine de ses cheveux. Numa en savait trop ! Beaucoup trop ! Comment pouvait-il en savoir autant sans jamais l'avoir rencontré ?

Lentement, il releva ses yeux vers le jeune, méfiant et prêt à lui sauter à la gorge.

- Je ne sais pas ce que tu fous, mais tu t'engages sur un chemin dangereux. D'où tu sais tou- oh. T'es carrément remonté dans nos messages persos ? Tu te fous de ma gueule ? – sa prise sur son poignet se fait plus dure. - J'ai rien à t'expliquer. C'est entre Yemeth et moi. Toi, tu oublies tout ça, tu laisses courir. Est-ce que je suis bien clair cette fois ?

Il serre une dernière fois le poignet fin de Numa puis le lâche d'un geste brusque et le repousse. Il se sent mal. Il a peur des conséquences que ses actions pourraient avoir pour Yemeth. Si trop de gens ont vent de ce bug… Si trop de gens se disent qu'il est l'exemple parfait pour illustrer la cause des Artilects… Comment savoir si Numa ne tient pas à un blog et décide que l'existence de Yemeth ferait un formidable sujet de billet ? Milan fixe longtemps l'autre garçon et signe finalement lentement :

N'en parles à personne.

C'était juste un défaut dans une ligne de code.

Rien d'incroyable.


Il minimise et espère que ce crétin le pensera trop con pour seulement savoir coder, donc qu'il achètera cette version simplifiée des faits. Et si il ne le croit pas… Il n'a pas encore décidé de ce qu'il fera.
Numa Maggiorano
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Numa Maggiorano
Sam 16 Nov - 13:59




Milan & Numa
Un, deux, trois, y'en a un de trop...

Contact physique. Numa rentra la tête dans les épaules, heureusement, Milan était suffisamment ferme dans son geste pour ne pas lui faire trop mal. Les gens avaient tendance à ne pas oser le toucher de façon directe, sans doute de crainte de l'importuner ou parce qu'il les écoeurait. En réalité, l'effleurement provoquait une sensation de brûlure, tandis que le contact plus ferme pouvait être agréable. Pas avec n'importe qui, toutefois. Si Edwin n'était pas rentré dans sa vie, le rouquin se sentirait moins angoissé à l'idée qu'on le touche. Il n'aimait pas se sentir restreint dans ses mouvements, il tira sur son poignet en essayant de se soustraire à Milan, rendant la lecture de son SMS beaucoup plus difficile. Le sang continuait de couler depuis ses narines, la douleur était lointaine. Numa ne remarquait pas qu'elle modifiait sa perception des choses, il avait des vertiges, mais la situation camouflait tout cela. La douleur était enfouie par l'intérêt spécifique que Milan avait réveillé, et il la tolérait trop bien pour vraiment se sentir impacté. Il était du genre à poser sa main sur une plaque surchauffée, puis se rendre compte que ça faisait mal qu'une fois réellement brûlé.

Numa peinait à totalement se concentrer, il tirait encore, la voix de Milan se noyait dans les battements frénétiques de son coeur, ou dans le vrombissement des voitures qui passaient plus loin. Il entendit juste un bout « tu laisses courir » ? Courir quoi ? Il releva les yeux sur Milan, toujours inexpressif. Quand ce dernier le relâcha enfin, Numa perdit de nouveau l'équilibre. Il tomba en arrière, et sa main s'érafla contre le sol. Il tenta de se calmer, il passait par tout un tas d'émotions différentes, et c'était difficile pour lui de trier tout cela. Le jeune homme ne savait plus exactement ce qu'il ressentait, comme les divers sens, ses sentiments se mélangeaient les uns aux autres et son cerveau recevait trop d'informations. Il se sentait las, et tout s'exacerbait autour de lui. Le contact du goudron contre sa main abîmée, qui grattait, grattait, grattait. Les moteurs des voitures qui s'écrasaient dans ses tympans, son coeur au bord de ses lèvres lui donnant la nausée. La lumière du soleil qui se dardait sur Milan, et rendait ses expressions encore moins accessibles pour lui. Numa recommença à se balancer, il avait besoin de calme. D'être au calme. Sinon, il ne parviendrait pas à gérer.

Voilà pourquoi, lorsqu'il vit son agresseur bouger ses mains fut en quelque sorte salvateur. Ses yeux allèrent de son visage à ses doigts, en passant par sa bouche, ses épaules, il voyait le détail de ses pores. Ses ongles, son teint. Ça se fondait dans sa pupille, mais il s'arrêta de se balancer. D'un coup. Il resta au sol, la respiration sifflante. Tous les deux étaient opposés, aussi bien dans leur façon de s'exprimer, mais aussi de fonctionner. Si Numa était trop étrange et absurde pour Milan, celui-ci était aussi un alien de son point de vue. Mais peut-être que là, ils avaient trouvé un terrain d'entente. De nouveau, le jeune homme peina à démêler le méli-mélo que Milan venait de provoquer. De la joie ?

Numa lui répondit alors, ses mains tremblaient encore, toujours, mais dans sa façon de bouger les doigts, on pouvait sentir une certaine excitation apparentée à de la joie. Il ne souriait pas, il restait la tête rentrée dans les épaules, mais à ce moment précis, il était content.

Pour une fois, il parlait le même langage qu'un autre humain.

(Tu parles le langage des signes ? Tu as appris où ? Et pourquoi ?)

Sa question était impolie ? Et alors ? Ce n'était pas comme si Milan s'était montré poli avec lui. Il ferma le poing, et ne releva que l'index ainsi que le pouce vers sa bouche. Sourire. Mais il ne souriait pas. Son cerveau oui. Il était de nouveau fébrile. De l'extérieur, la scène devait être absurde, entre lui qui saignait du nez, et Milan qui semblait furieux. Il manquerait plus qu'ils se mettent à s'insulter silencieusement, et les passants auraient l'impression de visionner un documentaire d'art contemporain sur Arte.

(Je ne comprends pas bien les gens, vous êtes trop compliqués pour moi.)

Un aveu ? Non, un fait.

(Je ne sais pas quand on me ment, mais là, c'est assez évident.)

Sou-rire, Numa agita son poing, toujours avec l'index et le pouce tendu devant sa bouche. Il n'avait pas envie de rire, mais c'était un trait cynique de sa personnalité. Son propre regard sur la façon dont on le percevait.

(Je n'en ai parlé à personne. Contrairement à ce que tu crois, je ne suis pas débile. Par contre, toi : ne me sous-estime pas. Oui, j'ai lu vos conversations. Oui, je sais que ce n'est pas un bug, et je sais que tu as réussi à faire sauter la ligne, qui empêchait Yemeth d'être totalement lui-même. Et si tu veux savoir, je suis d'autant plus inquiet pour lui, maintenant qu'il n'a plus cette ligne.)

Numa regarda sur le côté, il cligna des yeux. Il referma le poing, et il le plaça au niveau de son coeur en le faisant tourner. La peine.

(Personne ne doit le savoir.)

Parce que lui aussi, il ne voulait pas qu'il arrive quelque chose à l'androïde. C'était ce que son geste, signé plus tôt exprimait.

(Les Artilects font partie de mes intérêts spécifiques, comme l'informatique, les comics.)

Il en dévoilait peut-être un peu trop. Il fait les cornes du diable vers ses tempes.

(Ce sont des androïdes qui auraient développé un début de conscience. J'avais des doutes quand Yemeth a commencé à s'inquiéter que je reste trop longtemps derrière un écran, ou que je n'aère pas assez mon appartement. Les androïdes sont habituellement prévisibles, c'est pour ça que je les aime bien. Lui, c'est différent. Vous vous êtes rencontrés comment ?)

Il se fichait des normes, il ne les comprenait pas. Trop compliqués. Il releva les yeux sur Milan, sans regarder son visage, juste ses mains.


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Milan Horvat
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Milan Horvat
Jeu 21 Nov - 14:16
Il a l'impression d'avoir ouvert la boîte de Pandore.

Numa s'agite, il tremble de tout son corps. Le Croate n'arrive pas à savoir si c'est d'excitation pour un sujet tabou, du contre-coup de la douleur de son nez cassé et de ses chutes à répétition sur le goudron, ou si c'est de peur. Il n'a pas envie de rester plus longtemps près de lui, le garçon le met trop mal à l'aise et pourtant, lorsqu'il se met à signer en réponse, il ne bouge pas. Il pourrait juste s'éloigner, l'abandonner dans cette ruelle et retourner à ses occupations, passer voir Yemeth et lui rendre son portable, se trouver une excuse crédible… Mais il reste là.

Les signes sont sûrs et précis, maîtrisés. C'est presque comme si Numa parlait sa langue maternelle. Il les exécute à la chaîne, à une vitesse folle, sans jamais marquer le moindre temps d'hésitation. Il le scrute pendant qu'il signe. Milan déglutit péniblement et lève les mains devant lui, un peu pour lui répondre, un peu pour se protéger. Mains levées, prêtes à frapper. Aux aguets. La menace peut venir de partout, à tout moment. Les intentions des gens sont imprévisibles, mais leurs gestes le sont.

Milan est littéralement mitraillé de questions, sur lui, sur son passé, sur ses connaissances. Il a droit à un semblant d'explications sur le gars recroquevillé par terre, tellement fragile, tellement maigre. Il devient impertinent, ce petit gars, maintenant qu'il est en terrain connu. Un cynique ? Milan cache mal son sourire de connivence à l'évocation de sa difficulté à comprendre qu'on se  moque de lui. Ce message-ci au moins est passé.

Son sourire s'efface vite lorsque Numa lui confirme qu'il sait tout à propos de Yemeth. Même s'il dit n'en avoir soufflé mot à personne. Il sait. Ce secret, c'était le leur, à eux deux seulement. Le savoir connu de quelqu'un d'autre, d'un parfait inconnu, c'est presque humiliant. C'est trop intime pour être partagé. Ses mains s'abaissent, il « écoute » la suite, traduit les signes rapides des mains de l'autre, toujours plus mal à l'aise, toujours plus inquiet.

Au moins, ils se retrouvent sur un point : personne ne doit le savoir. Milan hoche doucement la tête, les yeux rivés sur le garçon. Il a l'air d'être convaincu. Il relève les mains pour signer des questions, mais l'autre le devance, passant sur le sujet des Artilects. Milan a lu quelques articles sur eux, à échanger sur leur existence avec quelques amis férus d'informatique, sait que leur existence suscite une polémique au sein de la société canadienne. Personnellement, il n'a jamais pris de parti. Son but, c'est de garder profil-bas. Il n'a pas besoin de se retrouver dans une lutte de classes machines contre humains. Quant à Yemeth et sa condition particulière…

On ne sait pas vraiment si Yemeth est un Artilect.

Il est plus émotif que les autres. C'est peut-être son programme de base qui fait ça.

Ce bug, ça le réinitialisait dans ses réflexions. Maintenant, il peut poursuivre un raisonnement où il intègre la dimension émotionnelle.

Il a des envies qui le caractérisent. Est-ce que ça fait de lui un être éveillé ?

Il m'a aidé quand j'avais besoin de lui. Je l'ai aidé quand il a eu besoin de moi.

Son concepteur a très bien analysé les comportements humains. C'est sûrement pour ça qu'on pense qu'il puisse être un Artilect.


Milan préfère minimiser la situation à nouveau. La dernière chose qu'il souhaite, c'est d'attirer des problèmes à Yemeth en excitant la curiosité d'un passionné comme Numa. Même s'il ne veut en parler à personne, qui dit qu'il n'utilisera pas ce savoir en sa faveur ? Qui dit qu'il n'abusera pas de la crédulité de Yemeth ? Il ne peut pas l'abandonner à son sort comme ça maintenant qu'il a participé à son « éveil », il doit garantir sa sécurité en le protégeant efficacement. Même de personnes à priori aussi inoffensives que le hackeur qui se tient en face de lui, les fesses sur le goudron, le nez en sang.
Numa Maggiorano
Mails : 156
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Numa Maggiorano
Ven 22 Nov - 12:19




Milan & Numa
Un, deux, trois, y'en a un de trop...

Le continuait de couler, et il continuait de ne pas en donner d'importance. Ses yeux suivaient les gestes de l'être humain, face à lui. Il était incapable de mettre les mots sur la nature des regards qu'il lui donnait, sur son attitude contrite. Milan lui était étranger, comme les autres. Les émotions qu'il percevait dans ses yeux avaient autant de nuance de l'encre. Numa décida de ne pas se concentrer là-dessus ; il était las de toujours faire des efforts pour les neurotypiques. Se forcer à rentrer dans un moule, qui ne lui correspondait pas. Trop ceci, pas assez cela. Les vertiges l'accablaient, ses yeux brillaient, et quand il ne s'exprimait pas, il secouait la main droite. Manifestation d'intérêt. Il continuait de trembler, toujours. S'il savait que Milan avait « besoin » de raccrocher une émotion à quelque chose, qui se faisait indépendamment de lui. Numa trouverait cela drôle, et il lui expliquerait certainement que d'aussi loin qu'il se souvenait, son corps tremblait. Comme un chihuahua névrosé.

Il se heurte à un mur. Ce n'était pas grave, il suffisait de le contourner.

(Ce n'est pas un bug. Il apparait comme tel, mais je ne pense pas que ça en soit un. Un système de protection, qui l'empêchait d'avoir du libre arbitre.)

De son point de vue. Numa ne devinait pas que Milan cherchait à noyer le poisson — et comment noyait-on un poisson, alors que ça respirait dans l'eau ? —, si ce dernier ne lui disait pas clairement qu'il ne voulait pas en parler, le jeune homme était incapable de le deviner. Dépasser une limite, qu'on ne voit pas, trop fine ? Oui. Il cligna des yeux, et il laissa ses gestes en suspens. Un autre vertige, il passa machinalement la main sur sa lèvre. Ah oui. Il saignait. Il caressa son index et son pouce, l'un contre l'autre, étalant le sang sur sa peau, comme s'il prenait conscience de la couleur, et de la chaleur. Ça faisait mal, un peu.

(Les envies font partie des concepts humains. Penses-tu qu'une plante peut avoir des envies ?)

Numa marqua une pause dans ses signes, il se redressa, en chancelant. Il rangea son téléphone dans son sac.

(Rends-moi mon téléphone, le deuxième, s'il te plait. C'est à moi.)

La routine était déréglée, une ligne de code avait sauté dans le programme. Son air indifférent ne donnait aucune indication sur son état mental, de même que Milan restait une énigme. Pourquoi était-il venu jusqu'ici le taper ? Numa rentra la tête dans les épaules, la douleur rendait ses autres sens plus sensibles. Le vrombissement des voitures, un peu plus loin lui donnait la nausée. Non ? Ou bien, c'était la lumière ? Il se contenta de remettre sur ses oreilles son casque antibruit. Il avait besoin de toute son énergie, là.

(Je passe mon temps à analyser les comportements humains pour comprendre votre logique. Toutefois, ça ne me rend pas plus capable d'interpréter ta volonté.)

Il en disait peut-être trop.

(Je peux agir sous le prisme de votre normalité, quand j'ai intégré certains codes. Mais ça ne veut pas dire que je les comprends. Par exemple, pourquoi je dois dire bonjour quand je passe une mauvaise journée ?)

Bon-jour. On ne dit jamais mauvais-jour.

(J'ai intégré par habitude que je devais dire bonjour pour vous saluer. Même quand je passe une journée pourrie, comme là. Yemeth n'agit pas parce qu'on lui a dit d'agir comme ça dans telle situation. Une Intelligence artificielle peut comprendre, mais peut-elle choisir sciemment d'apprendre le langage des signes pour un individu comme moi ?)

Numa avança vers Milan, ses gestes étaient moins excités, plus lents, rendant compte de son état de fatigue.

(Il l'a fait, car il a conclu que sa voix me fatiguerait. Sauf que pour savoir si sa voix me fatiguerait, il faut se mettre à ma place. Tu comprends où je veux en venir ?)

Numa essuya de nouveau le sang avec sa manche, il regardait sur le côté. Son oreille sifflait.

(Mon employeur lui a dit qu'il m'arrivait de communiquer ainsi. Mais il ne lui a jamais demandé de l'apprendre pour moi. Il l'a fait de son propre chef.)

Le jeune homme avait la bouche sèche. Il avait mal dans les jambes, et dans les bras, comme s'il avait couru trop longtemps.

(Plus émotif que les autres. C'est les mots que tu as choisis.)

Ça bourdonnait trop fort, là. Numa devait faire quelque chose, il n'aurait pas dû se relever.

(Pour le trouver émotif, tu as dû constater qu'il avait des émotions, interpréter ses actes et ses réactions comme tels.)

Il réfléchissait trop, probablement. Numa ouvrit son sac à dos, et il attrapa l'une de ses bouteilles d'eau. Il referma le sac, il le laissa retomber au sol. Il reconnaissait les signes, la fatigue intense, la difficulté à faire la moindre action. Il tendit la bouteille d'eau à Milan, et il signa :

(Ouvre-la-moi, s'il te plait. Mon état ne me le permet pas.)


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Un, deux, trois, y'en a un de trop... [PV Numa]

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